L’Hexagone veut retrouver sa place de premier fournisseur de la Tunisie

Des réservoirs d'oxygène fournis par la France à la Tunisie à titre d'aide médicale pour lutter contre la pandémie de coronavirus COVID-19 sont déchargés au port de Radès, à la périphérie est de la capitale tunisienne, Tunis, le 22 juillet 2021. (AFP).
Des réservoirs d'oxygène fournis par la France à la Tunisie à titre d'aide médicale pour lutter contre la pandémie de coronavirus COVID-19 sont déchargés au port de Radès, à la périphérie est de la capitale tunisienne, Tunis, le 22 juillet 2021. (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 08 juin 2022

L’Hexagone veut retrouver sa place de premier fournisseur de la Tunisie

  • De l’aveu même de l’ambassadeur André Parant, l’environnement des affaires n’est guère favorable à l’investissement en Tunisie
  • L’Italie est la concurrente la plus sérieuse de la France en Tunisie, et depuis très longtemps

TUNIS: L’ambassadeur André Parant a un rêve: que son pays redevienne le premier fournisseur de la Tunisie, une position qu’il a perdue en 2017 au profit de l’Italie. Mais, de l’aveu même du diplomate français, l’environnement des affaires n’est guère favorable à l’investissement en Tunisie.

Comme il l’a récemment rappelé lors d’une conférence sur les relations franco-tunisiennes, la France reste, et de loin, le principal allié du plus petit pays du Maghreb sur le plan économique.

Elle en est en effet son premier partenaire commercial, avec 7 milliards d’euros en 2021, son premier client, avec près du quart des exportations tunisiennes. La balance commerciale est excédentaire au profit de la Tunisie; l’année dernière, le déficit commercial français s’élevait à près d’1,3 milliard d’euros. Les échanges entre les deux pays ont baissé de 20% en 2020 et ils ont augmenté de près de 17% l’année suivante, revenant presque à leur niveau de 2019, note l’ambassadeur.

L’érosion de la position commerciale de France en Tunisie tient, d’après l’ambassadeur de France, au fait que ce pays «a beaucoup développé ses partenariats avec d’autres, dont la Chine et la Turquie.

La France occupe également la première place en Tunisie en termes d’investissements en stocks et c’est le premier investisseur en flux (hors énergie). On compte dans le pays du Jasmin 1 400 entreprises totalement ou partiellement françaises.

L’érosion de la position commerciale de France en Tunisie tient, d’après l’ambassadeur de France, au fait que ce pays «a beaucoup développé ses partenariats avec d’autres, dont la Chine et la Turquie, qui n’y exportaient rien il y a vingt ans». Ce n’est pas le cas de l’Italie.

Cette dernière est la concurrente la plus sérieuse de la France en Tunisie, et depuis très longtemps. Certes, l’Italie n’était en 2020 que le troisième investisseur étranger du pays (avec 56 millions d’euros), derrière la France (174 millions d’euros) et l’Allemagne (58,3 millions d’euros). Mais elle se plaçait en deuxième position par le nombre d’entreprises totalement ou partiellement italiennes (près de 750 sur un total de 3700 entreprises étrangères).

D’ailleurs, l’Italie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Promos Italia est une structure du système de la Chambre de commerce italienne qui compte quinze membres présents dans neuf régions italiennes. Au mois d’avril 2022, elle a conclu avec Fipa-Tunisia un mémorandum d’entente avec l’agence de promotion de l’investissement étranger en Tunisie. Il s’agit d’un accord destiné à soutenir l’internationalisation des entreprises italiennes dans le pays et à améliorer les relations commerciales entre l’Italie et la Tunisie.

«Aucun investisseur français n’a manifesté de volonté de désinvestir, mais ceux qui comptaient augmenter leurs investissements les retardent et les nouveaux qui regardent la Tunisie attendent que les choses se clarifient pour concrétiser»

Un accord similaire a été conclu entre Fipa-Tunisia et Business France le 3 juin 2021, à l'occasion de la tenue, à Tunis, du 3e Haut Conseil de coopération franco-tunisien (HCC).

André Parant a beau être déterminé pour que son pays redevienne le premier fournisseur de la Tunisie, il n’est pas sans savoir que cette tâche incombe aux opérateurs privés, français et tunisiens, comme le rappelle une source proche du dossier. Or, la Tunisie est actuellement loin d’être accueillante pour les investisseurs, qu’ils soient tunisiens ou étrangers.

«La Tunisie dispose de beaucoup d’atouts, mais il y a des choses qui ne vont pas», observe l’ambassadeur. Les investisseurs sont en effet confrontés à cinq problèmes au moins: l’instabilité fiscale, un code des changes d’un autre âge, la faiblesse de la logistique, le secteur informel ainsi que «le retard pris dans la mise en œuvre des réformes économiques, qui pèse sur l’environnement des affaires», détaille Khelil Chaibi, nouveau président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI). À cela s’ajoute «l’absence de visibilité», regrette André Parant.

«Aucun investisseur français n’a manifesté de volonté de désinvestir, mais ceux qui comptaient augmenter leurs investissements les retardent et les nouveaux qui regardent la Tunisie attendent que les choses se clarifient pour concrétiser», constate l’ambassadeur.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.