État d’alerte en Turquie après des rapports américains concernant une menace terroriste

Des policiers turcs montent la garde à Ankara, en Turquie, sur cette photo prise le 5 mars 2018 (Photo, AP)
Des policiers turcs montent la garde à Ankara, en Turquie, sur cette photo prise le 5 mars 2018 (Photo, AP)
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Publié le Samedi 24 octobre 2020

État d’alerte en Turquie après des rapports américains concernant une menace terroriste

  • L’avertissement de l’ambassade fait suite à des « rapports crédibles » d’attaques et d’enlèvements
  • Le personnel des missions américaines à Ankara, Istanbul, Izmir et Adana a été invité à rester vigilant et à adopter une attitude discrète

ANKARA: La Turquie est confrontée au spectre d'une menace terroriste croissante après que l'ambassade américaine à Ankara a suspendu ses services de visa vendredi et a émis une alerte de sécurité aux citoyens étrangers dans le pays.

La mission américaine a cité des « rapports crédibles » d'attaques et d'enlèvements potentiels de ressortissants étrangers et a exhorté les citoyens américains à « faire preuve d'une plus grande prudence » dans les lieux publics, y compris les bureaux et les centres commerciaux.

Le personnel des missions américaines à Ankara, Istanbul, Izmir et Adana a été invité à rester vigilant et d’adopter une attitude discrète, tandis que les étrangers ont été invités à éviter les foules.

« La mission américaine en Turquie a reçu des rapports crédibles d'attaques terroristes et d'enlèvements potentiels contre des citoyens américains et des ressortissants étrangers à Istanbul, y compris contre le consulat général américain, ainsi que d'autres endroits stratégiques en Turquie » a déclaré l'ambassade.

Arab News a demandé à l'ambassade américaine à Ankara des détails supplémentaires sur la menace sécuritaire.

La menace terroriste survient alors que les États-Unis se concentrent sur les prochaines élections présidentielles et que la Turquie commence son retrait de certains points d’observation cruciaux de la province d’Idlib, tenue par les rebelles en Syrie.

Des Syriens liés à Daech ont été récemment libérés du camp d'Al-Hol en Syrie, ce qui constitue une autre menace pour la sécurité en raison de la frontière non gardée entre les deux pays.

Les experts croient que la dernière menace terroriste est probablement liée à Daech.

« Les missions étrangères en Turquie coordonnent avec les responsables turcs en publiant des déclarations similaires sur les menaces terroristes qu'elles recueillent », a déclaré Mete Sohtaoglu, un analyste de la sécurité, à Arab News.

« Ces tactiques sont conçues pour détecter les groupes terroristes car les alertes peuvent activer des cellules dormantes préparant une attaque », a-t-il ajouté.

La sécurité dans les missions américaines en Turquie a été renforcée récemment puisque de nombreux Américains se rendent dans les édifices du consulat et de l'ambassade pour inscrire leurs bulletins de vote.

Erol Bural, ancien officier militaire et chef du Centre de recherche sur la lutte contre le terrorisme et la radicalisation basé à Ankara, a déclaré que la menace pesant sur les missions diplomatiques américaines en Turquie proviendrait probablement du Parti / Front révolutionnaire de libération du peuple, de l'extrême gauche (DHKP-C) ou de Daech.

Le DHKP-C opère en Turquie depuis des décennies. Il a mené plusieurs attentats meurtriers à la bombe, l'un contre l'ambassade américaine à Ankara en 2013 qui a tué un garde de sécurité turc.

« Les alertes terroristes font partie intégrante des efforts de lutte contre le terrorisme en Turquie », a déclaré Bural.

« Le moment choisi pour cette alerte soulève la question de savoir pourquoi la menace terroriste augmente chaque fois que la Turquie intensifie ses efforts de lutte contre le terrorisme contre les cellules de Daech à travers le pays » a-t-il poursuivi.

Les attaques terroristes les plus meurtrières en Turquie étaient celles perpétrées par Daech. Deux attentats-suicides lors d'un rassemblement à Ankara en octobre 2015 ont fait 103 morts  et plus de 400 blessés.

La police a récemment arrêté des dizaines de personnes à Istanbul en raison de leurs liens avec le DHKP-C, qui est répertorié comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'UE.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.