Métavers, réalité virtuelle: l'hôtellerie et le tourisme explorent de nouveaux univers

Des spectateurs utilisent un casque VR pendant une présentation de Cupra au circuit Terramar à Sitges, à 35 km au sud-ouest de Barcelone en Espagne, le 7 juin 2022. (Photo : LLUIS GENE / AFP)
Des spectateurs utilisent un casque VR pendant une présentation de Cupra au circuit Terramar à Sitges, à 35 km au sud-ouest de Barcelone en Espagne, le 7 juin 2022. (Photo : LLUIS GENE / AFP)
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Publié le Samedi 11 juin 2022

Métavers, réalité virtuelle: l'hôtellerie et le tourisme explorent de nouveaux univers

  • Des professionnels peuvent craindre qu'une partie des voyageurs potentiels préfère à l'avenir plonger près de la Grande barrière de corail ou visiter le Taj Mahal via un casque de réalité virtuelle
  • De fait, la pandémie a accéléré les usages numériques. Et la réflexion globale sur l'impact néfaste du tourisme sur les populations et l'environnement dans les destinations les plus prisées peut inciter à moins voyager

PARIS : Séjourner dans un hôtel depuis son salon ou descendre une piste tout schuss sans même avoir besoin de chausser ses skis: les professionnels du tourisme et de l'hôtellerie s'intéressent de plus en plus aux possibilités offertes par les nouvelles technologies pour interagir avec leur clientèle.

"Le premier réflexe est de voir une nouveauté comme une menace. Mais ce sont en réalité de vraies opportunités pour faire découvrir des territoires et des expériences, surtout lorsque le client est dans le fantasme de son voyage", estime Vanguelis Panayotis, président de MKG Consulting, expert français du secteur tourisme.

Des professionnels peuvent craindre qu'une partie des voyageurs potentiels préfère à l'avenir plonger près de la Grande barrière de corail ou visiter le Taj Mahal via un casque de réalité virtuelle. De fait, la pandémie a accéléré les usages numériques. Et la réflexion globale sur l'impact néfaste du tourisme sur les populations et l'environnement dans les destinations les plus prisées peut inciter à moins voyager.

Gilles Maillet, le directeur voyages, déplacement et mobilités chez Meta, la maison mère de Facebook, ne partage toutefois pas cette crainte: au contraire, estimait-il à l'occasion du salon Food Hotel Tech à Paris les 7 et 8 juin, le métavers peut selon lui offrir de nouvelles possibilités pour les professionnels.

L'entrée dans le métavers est désormais réalité pour la chaîne hôtelière néerlandaise CitizenM, qui a ouvert courant mars son premier établissement, sur The Sandbox.

"Pour l'instant, il s'agit d'une phase d'apprentissage afin de comprendre à quoi peut ressembler une expérience centrée sur le client dans un monde de plus en plus numérique. Mais nous pensons que cette expérience peut vivre en parallèle avec ce que nous faisons dans le monde réel, pas en compétition avec. Cela peut nous permettre d'interagir avec notre public autant que nous le faisons dans le monde réel", a détaillé pour l'AFP un porte-parole du groupe.

Le Club Med (séjours dans des clubs de vacances dans le monde entier) parie lui sur la réalité virtuelle: depuis 2017, les clients peuvent visiter le club, casque sur le crâne, avant de réserver. Plus récemment, le groupe a réalisé une campagne de communication en munissant plusieurs influenceurs de lunettes Ray-Ban Stories, développées avec Meta, pour se filmer sur les pistes près de ses clubs dans les Alpes.

Vers une expérience de séjour hybride

Par ailleurs, "nous utilisons un nouvel outil permettant des visites intérieures et extérieures, à différentes saisons et différentes heures de la journée pour nos clients souhaitant acquérir des chalets dans notre nouveau projet", explique le Club Med.

Une visualisation immersive qui permet de "rassurer et accélérer la prise de décision" et qui colle à l'évolution des habitudes: "avant, 80% de nos ventes se concrétisaient en face à face" mais depuis le déploiement de cette visualisation "la moitié se fait à distance".

Ces usages restent malgré tout encore anecdotiques, au niveau du secteur, même si "toutes les chaînes hôtelières travaillent à faire converger monde réel et virtuel", assure Julien Maldonato, associé conseil industrie financière chez Deloitte.

Car les possibilités sont importantes, de l'avis des spécialistes, qui envisagent une hybridation des expériences, réelles et en ligne, qui permettraient aux voyageurs de vivre autrement leur séjour.

"On peut envisager un équipement permettant d'aller là où on n'a pas prévu de se rendre. Par exemple prévoir un séjour sur la Mer Rouge ou une croisière sur le Nil et visiter les pyramides en réalité virtuelle, avec des capteurs sensoriels pour l'ambiance sonore et les odeurs", détaille ainsi Vanguelis Panayotis.

Ou alors, par une réplique numérique de l'hôtel, offrir une expérience complète aux clients, qui "pourraient interagir dans la version numérique pour commander des services, en visualisant le spa avant de s'y rendre ou le sandwich avant de le commander. Pour l'hôtel, c'est potentiellement mieux vendre et pousser d'autres produits et services", estime M. Maldonato.

L'hôtellerie pourrait ainsi recréer un lien direct avec les clients, aujourd'hui accaparé par les plateformes de réservation.

"Ce web 3.0 crée une menace sérieuse d'intermédiation pour les grandes plateformes", estime Vincent Maldonato, avec "plus de liberté" pour les clients et "une relation plus directe pour les hôtels, et même plus de proximité". "Les plateformes les plus puissantes réfléchissent déjà à comment faire évoluer leur métier", dit-il.

Les innovations du Food Hotel Tech

Gagner du temps et simplifier la vie des hôteliers et de leur clientèle: voici un coup de projecteur sur quelques innovations technologiques présentées cette semaine au salon Food Hotel Tech, un rendez-vous destiné aux professionnels du secteur.

Moorice pour vous divertir

Un écran qui ne se touche pas, c'est la promesse de Mootion avec son concierge virtuel Moorice, une intelligence artificielle qui permet d'accueillir les clients des hôtels. Le client bouge la main devant cet écran "intelligent" et peut sélectionner ainsi ce qui l'intéresse. "Moorice ne dort pas, ne mange pas, ne va pas aux toilettes. Mais son but n'est pas de remplacer les hommes", rassure sa cofondatrice Sibylle Sanchez. "On est né avec la pandémie car personne ne voulait utiliser les écrans tactiles, pour des raisons de sécurité sanitaire." Au-delà de ces fonctions, Moorice travaille aussi à créer un nouveau débouché de communication pour les hôtels, grâce au divertissement. "On propose des jeux mais aussi un photobooth (un fond virtuel) pour prendre des photos qu'on peut ensuite poster sur les réseaux sociaux. On utilise le ludique pour (...) réussir à capter" les clients.

Retrouver des objets perdus

La start-up nantaise Peek'in promet, elle, de gérer les objets trouvés des hôtels. "Aujourd'hui quand on oublie son ordinateur ou ses lunettes dans sa chambre d'hôtel, il faut que les clients appellent la réception, qui n'est pas toujours au courant de ce que les équipes de ménage ont trouvé dans les chambres", explique Jérôme Pasquet, le créateur de l'entreprise. Peek'in permet à ses utilisateurs de prendre en photo l'objet trouvé, d'y associer les coordonnées du dernier client de la chambre d'hôtel et de lui envoyer cette photo. Une fois que le client a été contacté à propos de cet objet trouvé, si celui-ci lui appartient, il peut choisir de venir le récupérer, demander à ce qu'il lui soit renvoyé ou l'abandonner. "Ce système permet d'améliorer l'expérience client et de ne pas laisser l'utilisateur sur une mauvaise impression de l'hôtel", justifie Jérôme Pasquet.

Domotique individuelle pour les clients des hôtels

Permettre à un client d'hôtel de régler l'intensité des lumières de sa chambre ou la température de la pièce grâce à son téléphone, c'est ce que promet Vikey, une société italienne qui cherche à se développer en Europe. "Tout fonctionne grâce à un boîtier connecté au wifi, il n'y a pas besoin de faire de grands travaux", explique Federica Loioli, chargée des ventes de l'entreprise. "Avec la domotique, on a déjà des cartes qui permettent d'allumer et d'éteindre la lumière lorsqu'on rentre ou sort de la pièce, mais ça c'est la nouvelle génération", affirme-t-elle.

Une sonnette de réception connectée

Une sonnette qui "envoie un message ou un mail à la personne chargée de la réception (des clients des hôtels) via sa montre connectée par exemple": c'est l'invention présentée par Lionel Debruyne, fondateur de Concierge. Autre outil de la gamme, une sonnette connectée à l'enceinte d'Amazon, Alexa, qui répond directement aux questions du client en attendant l'arrivée du réceptionniste. Cette innovation doit permettre de compenser le manque de personnel. Selon Lionel Debruyne, plus besoin de rester bloqué derrière le comptoir, le concierge peut vaquer à d'autres occupations en attendant de recevoir le message qui lui signale les nouveaux arrivants.


Veolia redéfinit la gestion des déchets dangereux : une stratégie mondiale au service de la durabilité

Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
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  • Veolia prévoit d’augmenter de 50 % sa capacité de traitement des déchets dangereux d’ici 2030, dans le cadre de son programme stratégique GreenUp
  • La nouvelle technologie Drop® permet la destruction de PFAS ciblés jusqu’à 99,9999 %, marquant une avancée majeure dans la lutte contre les « polluants éternels »

Courrières, France: Alors que les déchets dangereux deviennent un enjeu stratégique pour l’industrie mondiale, le géant des services environnementaux Veolia prend les devants avec une feuille de route audacieuse. Lors de sa conférence “Deep Dive Waste to Value” organisée à Courrières, dans le nord de la France, l’entreprise a dévoilé sa stratégie pour accroître de 50 % d’ici 2030 ses capacités de traitement des déchets dangereux — un pilier essentiel de son plan GreenUp, conçu pour accélérer le développement d’infrastructures durables à l’échelle mondiale.

L’événement a marqué un repositionnement stratégique : dans une ère de régulation renforcée, de transformations industrielles et de préoccupations sanitaires liées aux polluants chimiques, les déchets dangereux ne sont plus une passivité à gérer, mais bien une ressource à valoriser, un risque à neutraliser, et un défi mondial nécessitant des solutions évolutives et scientifiquement validées.

Des dirigeants de Veolia, venus d’Europe, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et de la région Australie–Nouvelle-Zélande, ont dévoilé les contours de ce nouveau positionnement : d’une part, des technologies de destruction des PFAS, d’autre part, des acquisitions ciblées à l’international. Ensemble, ils ont tracé la voie d’un futur axé sur l’innovation, les investissements d’infrastructure et des solutions régionales adaptées aux besoins industriels.

Des pots de peinture aux molécules PFAS : l’étendue des déchets dangereux

Les déchets dangereux ne se limitent pas aux industries : ils comprennent aussi des produits ménagers courants — pots de peinture inutilisés, pesticides périmés, solvants.

Ainsi, la transition vers l’économie circulaire commence au niveau individuel. Un rappel que le changement durable dépend à la fois de l'infrastructure systémique et des choix quotidiens.

À grande échelle, Veolia vise à porter ses capacités de traitement des déchets dangereux à 530 000 tonnes supplémentaires, à éliminer plus de 9 millions de tonnes de polluants par an, et à accroître de 50 % le chiffre d’affaires de ce segment d’ici 2030.

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Estelle Brachlianoff et des dirigeants de Veolia lors de la conférence “Deep Dive Waste to Value” à Courrières - France. (Photo: fournie)

Selon Estelle Brachlianoff, directrice Générale de Veolia, « Le traitement des déchets dangereux devient un goulet d’étranglement stratégique pour de nombreuses industries. C’est aussi un enjeu essentiel pour la santé humaine et la sécurité environnementale. »

Stratégie macro et micro : un duo indispensable

Brachlianoff a insisté sur cette double approche : « Nous avons besoin de coopération internationale, mais aussi de changement au niveau des ménages. Un impact durable exige les deux. » Trois forces façonnent cette dynamique : la dépollution sanitaire, la restructuration industrielle, et la résilience des chaînes d’approvisionnement. « Les déchets ne sont plus des déchets — c’est une ressource inexploitable », a-t-elle ajouté.

Veolia traite aujourd’hui plus de 8,7 millions de tonnes de déchets dangereux par an et a enregistré 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 sur ce segment. Son offre mobilise des technologies de pointe telles que la séparation des métaux stratégiques, le recyclage des batteries, et le traitement thermique via son réseau propriétaire de laboratoires et d’incinérateurs.

Courrières : le laboratoire du progrès

Le site de Courrières, l’un des plus avancés de Veolia, traite environ 140 000 tonnes de déchets dangereux par an. Chaque lot subit entre 10 et 20 tests, suivi d’un tri selon la famille de déchets, puis d’un traitement par incinération ou process chimique — un cycle complet pouvant durer de 10 à 45 minutes.

Le niveau de complexité et d’investissement requis rend ces infrastructures dépendantes du volume local. En cas de volume insuffisant, les déchets sont transférés vers d’autres installations en Europe ou ailleurs.

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(Photo: fournie)

Défi PFAS : la technologie Drop®

Veolia a annoncé la mise en service de Drop®, sa nouvelle technologie brevetée de destruction des PFAS — ces substances perfluoroalkylées persistantes, aussi surnommées « produits chimiques éternels ». Développée en interne, Drop® est désormais déployée sur 20 lignes d’incinération européennes.

Fonctionnant à plus de 900 °C dans un procédé catalytique, Drop® garantit un taux de destruction (DRE) pouvant atteindre 99,9999 % pour les PFAS – polymériques et non polymériques (PFOA, PFOS, PFHxS). De plus, cette méthode réduit fortement la corrosion et l’encrassement dans les brûleurs, renforçant ainsi la fiabilité à long terme.

« C’est une innovation disruptive capable d’éliminer les PFAS ciblés tout en préservant l’intégrité des installations industrielles », explique Catherine Ricou, directrice, déchets dangereux Europe. « Nous sommes fiers de poser une référence européenne dans le traitement des PFAS. »

Des marchés mondiaux aux réponses locales

En Europe, Catherine Ricou met en avant quatre piliers : réseau, diversité des équipements, proximité client et innovation, appuyés par 20 sites en activité et une croissance ciblée de 10 % par an de l’EBITDA sur les déchets dangereux.

En Amérique du Nord, Bob Cappadona, directeur, services et solutions environnementaux, souligne des acquisitions récentes dans le Massachusetts et la Californie, ainsi que la mise en service d’une des plus grandes usines de traitement des PFAS aux États-Unis, dans le Delaware.

Au Moyen-Orient, Helder Daravano, directeur, MAGMA, précise que la région croît deux fois plus vite qu’en Europe, malgré un marché quatre fois plus petit, grâce à des installations stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

En Australie/Nouvelle-Zélande, Matt Ead, directeur, services nationaux de remédiation, décrit la transition du simple enfouissement vers des procédés de prétraitement, soutenue par des opérations de fusion-acquisition et des stratégies adaptées au marché local.


L'Arabie saoudite propose aux entreprises canadiennes un potentiel de 2,5 milliards de dollars dans le secteur minier

Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
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  • Des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises.
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien.

DJEDDAH : Les entreprises canadiennes se sont vu présenter les possibilités d'exploration dans le secteur minier de l'Arabie saoudite lors d'une table ronde à Vancouver.

Selon l'agence de presse saoudienne, des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises, en soulignant les objectifs de la stratégie minière globale du gouvernement.

Les intervenants ont également souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume et ses efforts continus pour développer le secteur minier, maximisant ainsi sa contribution à la diversification économique.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien, dont les richesses minérales sont estimées à environ 9 300 milliards de SR (2 480 milliards de dollars).

Cet effort comprend également le Future Minerals Forum, lancé en 2022 en tant que conférence internationale annuelle où les leaders mondiaux de l'industrie minière collaborent, partagent leurs connaissances et s'attaquent aux principaux défis et opportunités de l'industrie.

La réunion de Vancouver est l'une des nombreuses réunions prévues avant la cinquième édition du Forum des minéraux du futur du Royaume en janvier. Selon SPA, "les participants à la table ronde ont réaffirmé le rôle vital du FMF pour façonner l'avenir du secteur minier mondial et développer des solutions efficaces à ses défis dans le cadre des changements en cours dans les paysages énergétiques et industriels".

Le rapport ajoute que le ministère a également organisé un séminaire avec des investisseurs à Toronto, où il a également présenté des opportunités d'investissement prometteuses dans le secteur minier du Royaume.

Ces réunions s'inscrivent dans la dynamique des engagements de haut niveau entre le Canada et l'Arabie saoudite, dont le ministre de l'industrie, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, qui a conduit une délégation à Ottawa et à Toronto en octobre afin de faire progresser la coopération bilatérale après le rétablissement des liens diplomatiques en mai 2023.

La visite a également mis en évidence l'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'expertise du Canada en matière de technologies financières numériques, de levés géologiques et de développement des capacités humaines, s'alignant sur les efforts du Royaume pour construire un secteur minier basé sur le savoir et axé sur l'innovation dans le cadre de la Vision 2030.

En 2023, les exportations non pétrolières du Royaume vers le Canada s'élevaient à 140 millions de SR, principalement composées de métaux de base et de produits végétaux. En revanche, les importations non pétrolières en provenance du Canada ont atteint 2,89 milliards de SR, notamment des locomotives, des produits pharmaceutiques, du matériel d'optique et d'imagerie et des appareils électriques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane : Éric Lombard affirme croire en la possibilité d'un accord avec Washington

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.
  • "À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien.

PARIS : Face à la menace de nouveaux droits de douane brandie par l'administration Trump, le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.

"À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien à La Tribune Dimanche, publié en ligne samedi. Alors que les surtaxes douanières doivent théoriquement entrer en vigueur en juillet, il estime : "Je pense que nous allons trouver un deal avec les Américains."

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier de sa politique commerciale. Il a instauré de nouvelles taxes sur de nombreux produits importés, avant de concéder une pause de 90 jours, qui prendra fin le 9 juillet.

Dans les négociations en cours entre l’Union européenne et Washington, des discussions pourraient inclure le secteur énergétique, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL). "L'Europe achète encore du GNL russe. Trois usines de liquéfaction sont en construction dans le golfe du Mexique. Nous pouvons donc augmenter nos importations de gaz américain, ce qui pourrait peser dans les négociations pour éviter une hausse de 10 % des tarifs", a précisé Éric Lombard.

Il a néanmoins plaidé pour une position ferme vis-à-vis des États-Unis : "Les premières mesures de riposte sur 22 milliards d’euros d’importations sont en suspens. Nous travaillons avec la Commission européenne sur un second paquet, bien plus conséquent. L’idéal serait de parvenir à un accord sans devoir enclencher ces représailles."

Interrogé sur les risques économiques liés aux tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, le ministre a écarté la crainte d’un regain d’inflation. "À 68 dollars le baril, les cours du pétrole restent en ligne avec les prévisions. Je ne vois pas de risque d’un retour de l’inflation énergétique, comme lors de la première année de la guerre en Ukraine", a-t-il estimé.

Enfin, Éric Lombard a défendu un mix énergétique associant nucléaire et renouvelables, dans un contexte de transition écologique. "J’espère que l’on va cesser les rodomontades politiques sur les énergies renouvelables", a-t-il lancé. "Dans le monde décarboné de demain, notre indépendance énergétique reposera sur ces deux sources. Il faut soutenir ces filières, créatrices de dizaines de milliers d’emplois dans nos territoires."