En Tunisie, le chemin vers la transparence dans les industries extractives avance à pas de fourmi

Une usine de transformation de phosphates à Sfax dans le sud tunisien. (Photo d’archives AFP).
Une usine de transformation de phosphates à Sfax dans le sud tunisien. (Photo d’archives AFP).
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Publié le Lundi 20 juillet 2020

En Tunisie, le chemin vers la transparence dans les industries extractives avance à pas de fourmi

  • Le nouveau gouvernement en poste depuis le 28 février 2020 semble déterminé à faire entrer la Tunisie dans le club des pays membres de l’ITIE
  • La Tunisie a créé un Conseil des parties prenantes dans le secteur des industries extractives regroupant des représentants de la société civile, plusieurs ministères concernés et des sociétés opérant dans le domaine de l’énergie et des mines

TUNIS : La Tunisie a annoncé le 1er juin 2012 vouloir mettre en œuvre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Huit ans après, elle n’a toujours rien fait. Par manque de volonté.

La Tunisie post-Ben Ali se veut vertueuse, attachée aux valeurs, aux principes et aux normes d’une vraie démocratie, et notamment à la transparence. Le premier gouvernement issu des élections du 23 octobre 2011 – les premières élections libres dans l’histoire du pays –, dirigé par le parti islamiste Ennahdha, a clamé, le 1er juin 2012, son attachement à une gestion transparente des ressources naturelles du pays, en affirmant sa volonté d’adhérer à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Cet engagement n’a pas toujours été honoré à ce jour. 

La Tunisie a certes créé en août 2019 un Conseil des parties prenantes dans le secteur des industries extractives regroupant 20 membres : des représentants de la société civile, des ministères concernés et des sociétés opérant dans le domaine de l’énergie et des mines. Mais ce n’est là que l’une des conditions à remplir pour pouvoir adhérer à l’ITIE. Le pays candidat doit également désigner une personnalité de premier plan pour piloter ce chantier – ce que la Tunisie n’a pas encore fait – et soumettre un dossier d’adhésion. Il doit notamment s’engager à travailler avec la société civile et des entreprises du secteur, et élaborer un plan de travail. 

Le nouveau gouvernement, en poste depuis le 28 février 2020, semble déterminé à vouloir aller de l’avant et à faire réellement entrer la Tunisie dans le club des « pays ITIE ». C’est du moins la volonté qu’affiche M. Youssef Hédi, directeur général de la cellule centrale de gouvernance au ministère de l’Énergie, des Mines et de la Transition énergétique, qui a annoncé le 1er juillet que la Tunisie présentera une demande d’adhésion au plus tard en décembre 2020. « On a entendu ce genre d’annonces une vingtaine de fois au cours des dernières années, mais elles n’ont jamais été suivies d’effet », tempère un participant à la 4e réunion du Conseil des parties prenantes dans le secteur des industries extractives, le 1er juillet à Tunis. 

Cette affaire embarrasse d’ailleurs aujourd’hui au plus haut point le secrétariat international de l’ITIE. En effet, lorsqu’on lui demande pourquoi l’adhésion de la Tunisie a tant tardé, la directrice de la communication, Mme Joanne Jones, botte en touche. Et se borne à rappeler que cet organisme « encourage l’adhésion de la Tunisie à l’ITIE », qu’à ce jour 53 pays mettent en œuvre cette initiative et que celle-ci « se base sur le principe selon lequel la compréhension par le public des revenus et des dépenses des gouvernements sur la durée est susceptible de contribuer au débat public et de faciliter le choix d’options appropriées et réalistes favorisant le développement durable ».

Absence de volonté politique

Une source tunisienne impute quant à elle ce retard à l’allumage à « l’absence de volonté politique » et plus précisément au refus du ministère des Finances de publier les revenus des sociétés pétrolières et des phosphates pour en permettre l’audit.

Autre source d’embarras pour le secrétariat international de l’ITIE : la comparaison de la durée du processus d’adhésion de la Tunisie à celle des pays déjà membres. « Il est difficile de prédire le temps qu’un pays prendra pour adhérer au processus. Tout dépend de la complexité du cas et du temps que met le pays à se conformer aux règles d’adhésion à l’ITIE », explique notre interlocuteur. 

 Or, révèle un expert tunisien, cette opération dure en moyenne entre deux et trois ans, loin des huit années déjà écoulées dans le cas de la Tunisie. À titre d’exemple, l’Allemagne et le Sénégal ont entamé la procédure en 2013 et l’ont complétée en 2014.

La Tunisie va-t-elle enfin leur emboîter le pas ? Un représentant de la société civile en est convaincu, et pense que « ça va bouger » avec le nouveau ministre de l’Énergie, des Mines et de la Transition énergétique, M. Mongi Marzouk. C’est en effet celui-ci qui, quatre mois à peine après son retour au gouvernement, a remis le dossier sur la table et est à l’initiative de la 4e réunion du Conseil des parties prenantes dans les industries extractives, à l’issue de laquelle son ministère a réitéré sa détermination à adhérer à cette initiative, début juillet. C’est, surtout, ce polytechnicien, ancien Senior Vice-President Internet and Sustainable Energy Governance à Orange France, adepte de la transparence qui, lors de son premier passage à la tête du ministère de l’Énergie, a été à l’origine de la publication, en 2016, des contrats du secteur des hydrocarbures. Et ce pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie.


La Palestine salue la résolution de l'ONU, une étape clé vers la reconnaissance de son statut d'État

Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations unies. (File/AFP)
Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations unies. (File/AFP)
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  • Les responsables palestiniens ont appelé à l'application immédiate de la résolution, soulignant la nécessité de rétablir une vie normale à Gaza
  • Réaffirmant son engagement en faveur de l'unité nationale, l'État de Palestine a déclaré qu'il était prêt à assumer toutes ses responsabilités dans la bande de Gaza dans le cadre d'un État palestinien unifié


DUBAI : L'État de Palestine s'est félicité mardi de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution sur Gaza rédigée par les États-Unis, affirmant qu'elle réaffirme le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à un État indépendant.

Il a décrit cette résolution comme un pas important vers l'instauration d'un cessez-le-feu permanent et global et la garantie d'une aide humanitaire sans entrave.

Dans une déclaration, les responsables palestiniens ont appelé à la mise en œuvre immédiate de la résolution, soulignant la nécessité de rétablir une vie normale à Gaza, de protéger les civils, d'empêcher les déplacements et d'assurer le retrait total des forces israéliennes.

Ils ont ajouté que la résolution devait également soutenir les efforts de reconstruction, préserver la solution des deux États et mettre un terme à toute tentative d'annexion.

L'État de Palestine s'est dit prêt à travailler avec l'administration américaine, les membres du Conseil de sécurité, les pays arabes et islamiques, l'Union européenne, les Nations unies et tous les partenaires impliqués dans la déclaration de New York.

Les responsables ont déclaré qu'une telle coopération était essentielle pour mettre fin aux souffrances des Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tout en avançant sur la voie politique d'une paix juste et durable fondée sur le droit international et le cadre de deux États.

Réaffirmant son engagement en faveur de l'unité nationale, l'État de Palestine a déclaré qu'il était prêt à assumer toutes ses responsabilités dans la bande de Gaza dans le cadre d'un État palestinien unifié.

La déclaration remercie également les pays qui se sont engagés à soutenir les efforts visant à mettre fin à l'occupation et à instaurer la liberté et l'indépendance palestiniennes, et qualifie la résolution d'étape importante vers la paix et la stabilité régionales et mondiales.


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
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  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.