DJEDDAH: L'Iran a déclaré mercredi qu'il avait l'intention de procéder au lancement d’essai de sa nouvelle fusée à combustible solide, malgré une série d'échecs catastrophiques et des preuves croissantes qu'Israël pourrait saboter le programme aérospatial iranien.
Des images satellites ont montré les préparatifs sur une aire de lancement de la base spatiale Imam Khomeini dans la province de Semnan. Le porte-parole du ministère de la Défense, Ahmad Hosseini, a déclaré que chacun des trois étages de la fusée Zuljanah serait testé lors du lancement. Téhéran insiste sur le fait que la fusée est conçue uniquement pour les satellites, mais les critiques affirment qu'elle peut transporter des missiles balistiques.
Washington assure que les lancements de satellites iraniens vont à l'encontre d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et a appelé Téhéran à ne pas entreprendre d'activités liées aux missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires.
«L'Iran a toujours choisi d'aggraver les tensions. Il a toujours choisi de prendre des mesures provocatrices», a déclaré mercredi le porte-parole du département d'État, Ned Price.
Le porte-parole du Pentagone Rob Lodewick a indiqué que l'armée américaine «continuerait à surveiller de près la recherche menée par l'Iran d'une technologie viable de lancement spatial et la façon dont elle pourrait être liée aux progrès de son programme global de missiles balistiques».
«L'agression iranienne, notamment la menace avérée que représentent ses divers programmes de missiles, reste une préoccupation majeure pour nos forces dans la région», a-t-il signalé.
Le développement aérospatial de l'Iran a été assailli de difficultés, largement attribuées au sabotage israélien. Cinq lancements consécutifs ont échoué pour le programme Simorgh, un type de fusée porteuse de satellites. Un incendie à la base spatiale Imam Khomeini en février 2019 a tué trois chercheurs, et la rampe de lancement reste marquée par une explosion en août de la même année.
C'est également là qu'un spécialiste de la logistique militaire iranienne, Mohammed Abdous, est mort la semaine dernière dans des circonstances mystérieuses. Son décès fait suite à une série d'assassinats d'officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique liés aux programmes nucléaire et de missiles du régime iranien.
Le colonel Sayad Khodai a été assassiné à Téhéran le 22 mai, et le colonel Ali Esmailzadeh est mort le 3 juin après être tombé du toit de sa maison, juste à l'extérieur de la capitale iranienne. Une semaine avant la mort d'Esmailzadeh, un ingénieur avait également été tué dans une attaque de drone sur le site de recherche militaire de Parchin, un lieu clé du programme de développement nucléaire de l'Iran.
Dans les incidents les plus récemment signalés, deux autres scientifiques spécialisés dans les missiles sont morts. Ayoub Entezari, 35 ans, ingénieur dans un centre de missiles et de drones à Yazd, est mort d'un empoisonnement présumé au retour d'une fête le 31 mai. Son hôte du dîner a depuis disparu.
Kamran Aghamolaei, 31 ans, géologue qui travaillait à l'installation nucléaire de Natanz, est décédé d'une défaillance multiple des organes le 2 juin, au retour d'un voyage d'affaires à Tabriz.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com