Téhéran s'apprête à tester le lancement de sa nouvelle fusée

Ci-dessus, la rampe de lancement du centre spatial Imam Khomeini, au sud-est de Semnan, en Iran, le 14 juin 2022 (Photo, Maxar Technologies via AP).
Ci-dessus, la rampe de lancement du centre spatial Imam Khomeini, au sud-est de Semnan, en Iran, le 14 juin 2022 (Photo, Maxar Technologies via AP).
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

Téhéran s'apprête à tester le lancement de sa nouvelle fusée

  • Les États-Unis dénoncent la «provocation constante» de l’Iran
  • Le développement aérospatial de l'Iran a été assailli de difficultés, largement attribuées au sabotage israélien

DJEDDAH: L'Iran a déclaré mercredi qu'il avait l'intention de procéder au lancement d’essai de sa nouvelle fusée à combustible solide, malgré une série d'échecs catastrophiques et des preuves croissantes qu'Israël pourrait saboter le programme aérospatial iranien.
Des images satellites ont montré les préparatifs sur une aire de lancement de la base spatiale Imam Khomeini dans la province de Semnan. Le porte-parole du ministère de la Défense, Ahmad Hosseini, a déclaré que chacun des trois étages de la fusée Zuljanah serait testé lors du lancement. Téhéran insiste sur le fait que la fusée est conçue uniquement pour les satellites, mais les critiques affirment qu'elle peut transporter des missiles balistiques.
Washington assure que les lancements de satellites iraniens vont à l'encontre d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et a appelé Téhéran à ne pas entreprendre d'activités liées aux missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires.
«L'Iran a toujours choisi d'aggraver les tensions. Il a toujours choisi de prendre des mesures provocatrices», a déclaré mercredi le porte-parole du département d'État, Ned Price.
Le porte-parole du Pentagone Rob Lodewick a indiqué que l'armée américaine «continuerait à surveiller de près la recherche menée par l'Iran d'une technologie viable de lancement spatial et la façon dont elle pourrait être liée aux progrès de son programme global de missiles balistiques».
«L'agression iranienne, notamment la menace avérée que représentent ses divers programmes de missiles, reste une préoccupation majeure pour nos forces dans la région», a-t-il signalé.
Le développement aérospatial de l'Iran a été assailli de difficultés, largement attribuées au sabotage israélien. Cinq lancements consécutifs ont échoué pour le programme Simorgh, un type de fusée porteuse de satellites. Un incendie à la base spatiale Imam Khomeini en février 2019 a tué trois chercheurs, et la rampe de lancement reste marquée par une explosion en août de la même année.
C'est également là qu'un spécialiste de la logistique militaire iranienne, Mohammed Abdous, est mort la semaine dernière dans des circonstances mystérieuses. Son décès fait suite à une série d'assassinats d'officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique liés aux programmes nucléaire et de missiles du régime iranien.
Le colonel Sayad Khodai a été assassiné à Téhéran le 22 mai, et le colonel Ali Esmailzadeh est mort le 3 juin après être tombé du toit de sa maison, juste à l'extérieur de la capitale iranienne. Une semaine avant la mort d'Esmailzadeh, un ingénieur avait également été tué dans une attaque de drone sur le site de recherche militaire de Parchin, un lieu clé du programme de développement nucléaire de l'Iran.
Dans les incidents les plus récemment signalés, deux autres scientifiques spécialisés dans les missiles sont morts. Ayoub Entezari, 35 ans, ingénieur dans un centre de missiles et de drones à Yazd, est mort d'un empoisonnement présumé au retour d'une fête le 31 mai. Son hôte du dîner a depuis disparu.
Kamran Aghamolaei, 31 ans, géologue qui travaillait à l'installation nucléaire de Natanz, est décédé d'une défaillance multiple des organes le 2 juin, au retour d'un voyage d'affaires à Tabriz.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël demande à la Syrie de «laisser tranquilles» les druzes à Soueida

L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris". (AFP)
L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris". (AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida
  • "Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida, où cette communauté est majoritaire, et qu'il retire ses forces de cette ville du sud de la Syrie.

"Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation" dans le sud du pays annoncée après la chute de Bachar al-Assad, a déclaré le ministre, cité par ses services. L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris", a-t-il ajouté.

 

 


Washington exige d'Israël une enquête après la mort d'un Américain en Cisjordanie

Mohammed Asalia inspecte une voiture détruite qui a été brûlée lors d'une attaque de colons israéliens sur le village de Burqa, à l'est de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
Mohammed Asalia inspecte une voiture détruite qui a été brûlée lors d'une attaque de colons israéliens sur le village de Burqa, à l'est de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
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  • Saif al-Din Musalat habitait en Floride, où il était né, et s'était rendu début juin en Cisjordanie "pour passer du temps avec ses proches", selon sa famille
  • Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi dernier qu'il était mort "après avoir été violemment battu, sur l'ensemble du corps, par des colons" dans le village de Sinjil, au nord de Ramallah

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont exigé d'Israël mardi une enquête "approfondie" après le décès la semaine dernière d'un Américano-Palestinien, battu à mort par des colons israéliens en Cisjordanie occupée selon l'Autorité palestinienne.

"J'ai demandé à Israël de mener une enquête approfondie sur le meurtre de Saif Musalat, un citoyen américain qui rendait visite à sa famille à Sinjil lorsqu'il a été battu à mort", a écrit l'ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem, Mike Huckabee, sur le réseau X.

"Il faut que les responsables de cet acte criminel et terroriste rendent des comptes. Saif n'avait que 20 ans", a-t-il ajouté dans une rare manifestation publique de pressions des Etats-Unis sur leur allié israélien.

Saif al-Din Musalat habitait en Floride, où il était né, et s'était rendu début juin en Cisjordanie "pour passer du temps avec ses proches", selon sa famille.

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi dernier qu'il était mort "après avoir été violemment battu, sur l'ensemble du corps, par des colons" dans le village de Sinjil, au nord de Ramallah.

Le département d'Etat avait confirmé samedi qu'un citoyen américain était décédé en Cisjordanie, et renvoyé toute question relative à une enquête vers "le gouvernement israélien".

Les autorités palestiniennes ont annoncé qu'un deuxième Palestinien de 23 ans, Mohammed Rizq Hussein al-Shalabi, était mort au cours de ces mêmes affrontements "des suites d'une blessure par balle à la poitrine".

Les violences ont flambé en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, a également exigé une enquête de la part d'Israël, tout en appelant l'administration Trump à se montrer plus ferme à l'égard des violences en Cisjordanie.

"L'administration Trump ne peut pas continuer à fermer les yeux sur ce qui se passe en Cisjordanie si elle est vraiment déterminée à trouver une paix juste et durable entre Israël et le peuple palestinien", a-t-il affirmé mardi dans un communiqué.

La précédente administration américaine sous Joe Biden a condamné l'action des colons israéliens, sanctionnant plusieurs d'entre eux, mais le président Donald Trump a levé ces mesures dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche.

Figure de la droite chrétienne conservatrice, l'ambassadeur américain Mike Huckabee est proche des milieux israéliens pro-colonisation.

 


Irak : de nouvelles attaques de drones touchent trois champs pétrolifères dans le Kurdistan irakien

La région autonome du Kurdistan irakien a conclu des accords lucratifs de partage de la production, qui permettent aux compagnies pétrolières internationales de récupérer rapidement leurs coûts et de partager les bénéfices entre elles et le gouvernement. (Photo d'archive AFP)
La région autonome du Kurdistan irakien a conclu des accords lucratifs de partage de la production, qui permettent aux compagnies pétrolières internationales de récupérer rapidement leurs coûts et de partager les bénéfices entre elles et le gouvernement. (Photo d'archive AFP)
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  • Ces dernières semaines, l'Irak a été le théâtre d'une série d'attaques de drones et de roquettes non revendiquées. Celles de mercredi portent à cinq le nombre de champs pétrolifères touchés dans la région en l'espace d'une semaine.
  • L'Irak est fréquemment confronté à ce type d'attaques, souvent liées à des luttes d'influence par procuration entre l'Iran, les États-Unis et leur allié Israël.

IRBIL, IRAK : Trois champs pétrolifères de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, ont été touchés mercredi matin par des attaques de drones chargés d'explosifs, ont annoncé les forces kurdes. Cette attaque survient au lendemain d'une attaque similaire ayant entraîné l'interruption des activités d'un champ pétrolifère.

Ces dernières semaines, l'Irak a été le théâtre d'une série d'attaques de drones et de roquettes non revendiquées. Celles de mercredi portent à cinq le nombre de champs pétrolifères touchés dans la région en l'espace d'une semaine.

« À 6 h 00 et 6 h 15 (3 h 00 et 3 h 15 GMT), deux drones chargés d'explosifs ont attaqué » le champ pétrolifère de Pechkabir, exploité par le groupe pétrolier norvégien DNO, puis, à 7 h 00 (4 h 00 GMT), un drone similaire a frappé le champ de Tawke, dans le district de Zakho, ont indiqué les services de lutte contre le terrorisme du Kurdistan.

Une autre attaque, survenue à 7 h 14 (4 h 14 GMT), a visé un champ pétrolifère géré par les États-Unis dans la province de Dohuk. Aucune victime n'a été signalée. 

Longtemps en proie à des conflits, l'Irak est fréquemment confronté à ce type d'attaques, souvent liées à des luttes d'influence par procuration entre l'Iran, les États-Unis et leur allié Israël.

Ces attaques surviennent également à un moment où les tensions entre Bagdad et Erbil concernant les exportations de pétrole s'exacerbent, un important oléoduc traversant la Turquie étant fermé depuis 2023 en raison de différends juridiques et de problèmes techniques.

Ces attaques surviennent au lendemain d'une autre attaque de drone chargée d'explosifs qui a entraîné la suspension des activités dans le champ pétrolifère de Sarsang, à Duhok, exploité par la société américaine HKN Energy.

Lundi, un drone a été abattu près de l'aéroport d'Erbil, tandis que deux autres ont touché le champ pétrolifère de Khourmala, dans la même province, causant des dégâts matériels.

Le Kurdistan irakien se présente comme une oasis de stabilité dans un Irak instable et attire les investisseurs étrangers grâce à ses liens étroits avec les États-Unis et les pays européens.