L’audace du quotidien libanais An Nahar récompensée

L’«Édition des élections» d’annahar a reçu le Grand Prix dans la catégorie «Print and Publishing» au festival international de la créativité Lions à Cannes. (Photo fournie)
L’«Édition des élections» d’annahar a reçu le Grand Prix dans la catégorie «Print and Publishing» au festival international de la créativité Lions à Cannes. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

L’audace du quotidien libanais An Nahar récompensée

  • En s'abstenant de publier les nouvelles pendant une journée, le quotidien libanais An Nahar a créé l’événement
  • Le journal a décidé de ne pas paraître le 2 février afin de mettre en lumière les manœuvres des responsables du gouvernement libanais destinées à annuler les élections parlementaires

BEYROUTH :  En s'abstenant de publier les nouvelles pendant une journée, le quotidien libanais An Nahar a créé l’événement. Sa campagne intitulée «Édition des élections» (The Election Edition) du 2 février 2022 a remporté cette semaine le grand prix au Festival international de la créativité Lions Cannes ainsi que plusieurs autres prix aux Dubai Lynx Awards et aux Caples Awards, entre autres.

L’«Édition des élections», proposée par le journal libanais An Nahar et par le groupe de communication et marketing de Dubai Impact BBDO, a reçu cette semaine le Grand Prix dans la catégorie «Print and Publishing» («Impression et édition») du Festival international de la créativité Lions Cannes.

Préparée par An Nahar, cette «Édition des élections» n’a jamais été imprimée. Le journal a en effet décidé de ne pas paraître le 2 février afin de mettre en lumière les manœuvres des responsables du gouvernement libanais destinées à annuler les élections parlementaires prévues en raison d'une pénurie de papiers et d’encre. An Nahar à cesser de publier pendant une journée et le matériel économisé a été alloué pour créer des bulletins de vote.

Jeune rédactrice en chef et PDG du quotidien libanais et panarabe An Nahar, Nayla Tuéni a fait face à plusieurs défis, de la crise des journaux papier qui a commencé en 2017 à la crise financière au Liban, en passant par la Covid-19, notamment, mais rien ne l’a empêchée de poursuivre ce qu’elle avait commencé.

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Nayla Tuéni,rédactrice en chef et PDG du quotidien libanais et panarabe An Nahar. (Photo, Twitter/@naylatueni)

À un très jeune âge, Nayla, qui porte un lourd héritage après l’assassinat de son père, Gébrane Tuéni, il y a seize ans, et le décès de son grand-père, a pris en charge An Nahar, un quotidien renommé au Liban et dans la région arabe. Très tôt, elle a dû apprendre à s’adapter.

«J’ai assisté à un changement en profondeur: au départ, il s’agissait d’un journal papier qui était diffusé sur le site Internet sous la forme d’un simple PDF. Il est devenu ensuite un site d’information continue. Ce n’était pas simple de s’adapter et de travailler avec le développement croissant des informations qui circulent sur les réseaux sociaux», nous confie-t-elle.

En effet, le journalisme se trouve confronté à de nombreux défis en raison de la présence des réseaux sociaux sur lesquels les gens, tout au long de la journée, partagent toutes sortes d’informations.

Ce changement a poussé An Nahar à se moderniser. Il a utilisé de nouveaux moyens, comme les vidéos et les réseaux sociaux, et est parvenu à s’adapter aux aspirations de la jeunesse tout en combattant la diffusion des fake news.

La démarche de Nayla Tuéni a été couronnée de succès: elle a remporté il y a quelques semaines le Courageous Client Award («Prix du client audacieux») lancé par les Caples Awards; cette récompense lui a été personnellement décernée par le président du jury. Elle vise à honorer les personnes qui ont réalisé les travaux qui ont eu le plus d’influence au cours de l’année. An Nahar a également reçu quatre autres prix lors des Caples Awards.

Selon Nayla Tuéni, le journalisme est plus qu’un simple métier: il s’agit d’une véritable mission. «Le journalisme est toute une vie. C’est faire face, travailler, y croire. On ne saurait le résumer à un travail effectué de 8 à 17 heures.»

«Être journaliste, pour moi, c’est écrire, être responsable, être passionné, œuvrer pour une mission, faire face aux crises financières, y croire et aussi être créatif. C’est savoir comment changer, progresser, être moderne, être jeune et avoir de nouveaux projets», souligne-t-elle, ajoutant: «C’est ce que nous faisons avec Impact BBDO. Nous travaillons sur ce projet sous tous les angles: réseaux sociaux, papier, Internet, vidéos. Nous nous demandons aussi de quelle manière nous adresser aux gens, comment ils vont réagir… Parfois même, nous utilisons les panneaux publicitaires situés au bord des routes. Nous devons être courageux et responsables à la fois.»

Malgré les défis financiers, Tuéni a lancé l’expansion de son quotidien dans le monde arabe. «Il était temps pour An Nahar, qui a déjà cette envergure panarabe, d’être bien plus présent dans le monde arabe. Pour survivre face à la crise financière du Liban, il fallait faire ce pas à Dubaï», explique-t-elle. Elle nous confirme par ailleurs que le journal ne se limitera pas à Dubaï, qu’il visera également l’Égypte, l’Arabie saoudite, et pourquoi pas la France, les États-Unis, et d’autres pays encore. «Nous avons déjà des correspondants partout dans la région arabe et dans le monde. Nous allons nous agrandir peu à peu, parce que, selon moi, il faut être présent partout, il n’y a plus de limites.»


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.