PARIS: Les retards de paiement des grandes entreprises restent "très préoccupants", alors que seules 41% d'entre elles paient à l'heure, contre 75% des PME, a épinglé vendredi dans son rapport annuel l'Observatoire des délais de paiement.
Sur la base de données publiées en mars par le cabinet Altares, cet organisme qui dépend du ministère de l'Économie constate "la poursuite de la normalisation des délais de paiement constatée fin 2020", même si le retard moyen s'est allongé d'un jour par rapport à 2019 avant la pandémie, à 12,4 jours.
"La pandémie et ses conséquences ont en partie aggravé les anomalies structurelles dont le rapport se fait l'écho chaque année", selon l'Observatoire des délais de paiement.
En l'absence de retards, les PME récupéreraient 12 milliards d'euros de trésorerie et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) 4 milliards d'euros, "dont 9 milliards d'euros dus par les grandes entreprises et 7 milliards d'euros par les autres agents économiques (secteur public, étranger...)".
"Il est essentiel que les grandes entreprises corrigent ces dysfonctionnements qui portent préjudice à la solidité de notre tissu économique", estime la présidente de l'Observatoire Jeanne-Marie Prost, citée dans un communiqué.
"Les efforts importants engagés depuis 5 ans doivent se poursuivre, en particulier parmi les grandes entreprises, pour payer en temps et en heure", a souligné pour sa part le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, également cité.
En 2021, des sanctions administratives ont été prononcées pour un total de 40,7 millions d'euros pour manquements des plafonds en matière de délais de paiement ou de défaillances au niveau de l'organisation comptable.
Les services de l'État et les collectivités locales ont consolidé l'an dernier "leur acquis de 2020 qui avait vu une baisse du délai global de paiement", relève encore l'Observatoire.
Mais il pointe une situation qui "reste préoccupante" des établissements publics de santé, dont 40% paient leurs factures "au-delà de leur délai réglementaire".