Des artistes internationaux vont créer des œuvres pour la vallée Wadi al-Fann d’AlUla

Un croquis de l’œuvre de l’artiste Ahmed Mater à Wadi al-Fann. (Photo fournie)
Un croquis de l’œuvre de l’artiste Ahmed Mater à Wadi al-Fann. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 28 juin 2022

Des artistes internationaux vont créer des œuvres pour la vallée Wadi al-Fann d’AlUla

  • Les artistes américains James Turrell, Agnes Dénes et Michael Heizer seront rejoints par les pionniers saoudiens du monde de la création, Ahmed Mater et Manal AlDowayan
  • «L’Oasis des histoires», de l’artiste AlDowayan, est une structure labyrinthique inspirée par les maisons en terre de l’ancienne vieille ville d’AlUla

DUBAÏ: Un premier groupe d’artistes va mettre en place d’ambitieux projets au sein de la nouvelle vallée de Wadi al-Fann d’AlUla, dédiée aux installations à grande échelle.
La Commission royale pour AlUla a annoncé que les artistes américains James Turrell, Agnes Dénes et Michael Heizer seront rejoints par les pionniers saoudiens du monde de la création, Ahmed Mater et Manal AlDowayan. Ils produiront des œuvres au sein de cet espace de quelque soixante-cinq kilomètres carrés. Les projets seront présentés à partir de 2024.

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Wadi al-Fann, AlUla. (Photo fournie)

Entre-temps, l’ancienne directrice de la Whitechapel Gallery de Londres, Iwona Blazwick, a été nommée présidente du groupe d’experts en art public de la commission, chargé de donner des conseils sur Wadi al-Fann.
L’installation de M. Mater prévue pour la vallée, qui porte le nom d’«Ashab Al-Lal», utilisera un tunnel souterrain et des miroirs pour donner aux visiteurs l’impression qu’ils voient un mirage, tandis que «L’Oasis des histoires», de l’artiste AlDowayan, est une structure labyrinthique inspirée par les maisons en terre de l’ancienne vieille ville d’AlUla.

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Un croquis de «L’oasis des histoires», de l’artiste saoudienne Manal AlDowayan. (Photo fournie)

Agnes Dénes, âgée de 91 ans, mettra en œuvre une série de pyramides pointues qui se veulent le reflet de la civilisation, des progrès et de la réussite.
Pour sa part, M. Heizer, qui est connu pour ses grandes sculptures de terrassement en plein air et son travail avec la roche, le béton et l’acier, créera des gravures linéaires dans la roche en lien direct avec la géologie de la région et avec les détails variés du grès de Quweira.
M. Turrell s’appuiera quant à lui sur l’expérience sensorielle de l’espace, de la couleur et de la perception en créant une série de lieux dans le fond du canyon. Le spectateur explorera ces espaces au moyen d’une série de tunnels et d’escaliers.
«Wadi al-Fann constitue une expérience ambitieuse sans précédent», confie Iwona Blazwick dans un communiqué. «Elle établira un nouvel exemple mondial d’expérimentation de l’art en résonance avec la nature. L’objectif est de célébrer la créativité humaine qui unit les communautés à travers le monde et d’inspirer les générations d’artistes actuelles et futures. Une exposition d’une telle ampleur, située sur un terrain aussi majestueux que le désert d’AlUla, a le potentiel de façonner le cours de l’histoire de l’art en temps réel.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Défilé dans une prairie pour Hermès, perturbé par Peta

Des mannequins présentent des créations pour Hermès lors d'un défilé dans le cadre de la Fashion Week de Paris (Photo, AFP).
Des mannequins présentent des créations pour Hermès lors d'un défilé dans le cadre de la Fashion Week de Paris (Photo, AFP).
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  • Les sandales sont plates avec une semelle adhérente inspirée des chaussures de randonnée
  • Un procédé innovant consistant à poser du cuir sur la base de mailles procure aux vêtements un aspect seconde peau

PARIS: Chaussures plates et vêtements décontractés mais chics: la femme Hermès a arpenté des herbes hautes samedi à Paris dans un défilé brièvement perturbé par l'association de défense des animaux Peta.

Pour ce défilé, une prairie a été reconstituée dans la Garde républicaine, où l'on sentait l'odeur du cheval, avec des végétaux que la maison s'est engagée à replanter.

Ce qui n'a pas empêché une sympathisante de Peta de se joindre aux mannequins dans les allées, brandissant une pancarte "Hermès: stop aux peaux exotiques".

"Peta a pris d'assaut le podium Hermès pour exhorter la marque à abandonner ces matières", selon un communiqué de l'association, qui dénonce l'utilisation par la maison de peaux de crocodiles.

Sur le podium, le rouge dans toutes ses nuances se démarque à travers les herbes, une claque visuelle dans cette Fashion Week dominée par les couleurs sobres.

"Le rouge peut être associé à des connotations assez négatives. J'avais envie de restaurer son côté esthétique et symbolique de la force, la beauté et la puissance", explique à l'AFP la directrice artistique des collections féminines Nadège Vanhee-Cybulski.

Shorts, robes amples, tailleurs souples: les vêtements invitent à se poser sur l'herbe et pique-niquer.

Pièces modulables 

Des crop tops (hauts courts laissant apparaître le nombril) et les découpes sur le dos ou sur la taille apportent à ces tenues une sophistication de soirée.

Un procédé innovant consistant à poser du cuir sur la base de mailles procure aux vêtements un aspect seconde peau.

Dans quelles circonstances portera-t-on ces tenues? "Je laisse le choix aux femmes. Je n'aime pas donner des directions", répond la créatrice.

Plusieurs pièces sont modulables: "elles se resserrent et se desserrent en fonction de vos humeurs et morphologies", souligne-t-elle.

Les sandales sont plates avec une semelle adhérente inspirée des chaussures de randonnée.

"C'est un des rares modèles iconiques de chaussures Hermès, donc c'est le même patronage que celui des premières scandales des années 20" avec "une structure très contemporaine", raconte à l'AFP Pierre Hardy, qui crée des chaussures pour la maison de luxe française.

"La créativité, ce n'est pas seulement une question de forme mais aussi une question de timing. C'était le bon moment", conclut-il.


Cinéma: dans «Le Règne animal», l'amour au temps des mutations

Une photo prise le 14 mars 2021 à Nantes montre la salle de cinéma lors d'une journée d'action nationale pour la réouverture des salles de cinéma fermées depuis le début de la pandémie de Covid-19. (Photo de Loïc Venance / AFP).
Une photo prise le 14 mars 2021 à Nantes montre la salle de cinéma lors d'une journée d'action nationale pour la réouverture des salles de cinéma fermées depuis le début de la pandémie de Covid-19. (Photo de Loïc Venance / AFP).
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  • Le film imagine un monde où une partie des humains a commencé à muter vers une forme animale, du poulpe au loup
  • Lorsque les autorités décident de transférer la mère mutante dans un centre de soins fermé, le père et son fils quittent leur vie parisienne pour la suivre, s'installant dans un camping du sud-ouest de la France

PARIS: Un drôle d'oiseau atterrit mercredi dans les salles de cinéma avec "Le règne animal", film français inclassable et ambitieux à la frontière du fantastique, de la comédie dramatique et du récit d'initiation.

Très remarqué à Cannes, où il a fait l'ouverture de la sélection "Un certain regard", le film imagine un monde où une partie des humains a commencé à muter vers une forme animale, du poulpe au loup.

Confronté à la mutation de son épouse, François (Romain Duris) tente de faire face, tout en s'occupant de son fils de 16 ans Emile (Paul Kircher).

Lorsque les autorités décident de transférer la mère mutante dans un centre de soins fermé, le père et son fils quittent leur vie parisienne pour la suivre, s'installant dans un camping du sud-ouest de la France.

L'une des forces du "Règne animal" est d'éviter les poncifs du film post-apocalyptique: il est question d'une épidémie mystérieuse et incontrôlable, mais jamais d'un monde qu'il faudrait sauver de la catastrophe. "Le monde est simplement plus diversifié, moins réglé", explique le réalisateur, Thomas Cailley, à l'AFP.

Les mutations font partie d'un nouveau quotidien dont comme François, tout le monde semble s'être accommodé, pas particulièrement étonnés de voir surgir un poulpe géant au supermarché ou un oiseau bondir entre deux voitures dans les embouteillages.

L'adolescent dont le corps se transforme, le parachutage dans un nouveau collège, l'arrivée d'urbains dans un monde rural: "Le Règne animal" joue en permanence de ces contrastes.

Romain Duris, tout en retenue, apporte une belle profondeur au rôle du père, à laquelle répond Paul Kircher, jeune acteur en pleine ascension après avoir été révélé dans "Le Lycéen" de Christophe Honoré. En second rôle, Adèle Exarchopoulos ajoute une touche d'humour en gendarme du coin.

Le film doit aussi sa poésie à une photographie travaillée.

Le réalisateur a fait appel à une série de techniques, depuis des dessins réalisés par l'auteur de BD Frederik Peeters, jusqu'à des effets de maquillage, de plateau ou numérique mélangés.

Sans compter un long travail de chorégraphie avec les comédiens, qui se sont appropriés cris et mouvements des volatiles, dont une prestation mémorable de l'acteur Tom Mercier en homme-oiseau.


Emballement autour d'une carte Pokémon inspirée d'un Van Gogh

Des gens regardent des tableaux lors de l'avant-première presse de l'exposition «Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les mois derniers» au musée d'Orsay à Paris le 29 septembre 2023. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
Des gens regardent des tableaux lors de l'avant-première presse de l'exposition «Van Gogh à Auvers-sur-Oise, les mois derniers» au musée d'Orsay à Paris le 29 septembre 2023. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
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  • Si la carte avec la peinture du Pokémon jonflu n'est pas vendue dans la boutique du musée amstellodamois, ce dernier n'a pas été épargné par la «PokéMania»
  • «L’œuvre de Vincent van Gogh et Pokémon ont un lien particulier avec l’art et la culture japonaise»

LA HAYE: Visant à atteindre un public jeune à travers un partenariat avec Pokémon, le musée Van Gogh a attiré une foule... de collectionneurs, espérant notamment mettre la main sur une carte montrant Pikachu coiffé d'un chapeau de feutre inspirée d'un autoportrait du maître néerlandais.

Le jeu de cartes, lancé au Japon en 1996 dans la foulée de la série de jeu vidéo mettant en scène les mignons monstres de poche ("Pocket monsters"), connaît depuis quelques années un regain d'intérêt qui a fait grimper les prix, provoquant ruptures de stocks et incidents.

La carte "Pika-Portrait" est donnée aux visiteurs à partir de 6 ans "sous réserve de disponibilité" et à condition qu'ils participent à une "quête" et répondent à des questions, selon le musée qui célèbre cette année ses cinquante ans d'existence.

Elle est également disponible dans des magasins officiels Pokémon au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. Mais l’entreprise a indiqué vendredi sur son compte X (ex-Twitter) qu'en "raison d'une demande massive, tous nos produits de cette collection sont épuisés" et travailler à une solution.

Si la carte avec la peinture du Pokémon jonflu n'est pas vendue dans la boutique du musée amstellodamois, ce dernier n'a pas été épargné par la "PokéMania": des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une foule de visiteurs adultes se disputant posters et vêtements sur lesquels ont été imprimées des peintures de Pokémon inspirées d'œuvres du maître néerlandais.

Ils y sont qualifiés de "scalpers" - des personnes achetant des produits disponibles en nombre limité à forte demande pour les revendre plus cher.

"Le comportement regrettable d'un petit nombre de visiteurs lors du premier jour de la collaboration n'était pas anticipé", a déclaré une porte-parole du musée auprès de l'AFP, qui a assuré samedi avoir rapidement garanti la sécurité de chacun et ne pas avoir eu de problèmes similaires depuis.

Le musée limite désormais les achats à un exemplaire de chaque article par personne, qui seront bientôt "disponibles dans la boutique en ligne (...) jusqu'à épuisement des stocks".

"L’œuvre de Vincent van Gogh et Pokémon ont un lien particulier avec l’art et la culture japonaise", a expliqué le musée dans un communiqué plus tôt cette semaine, qui propose une série d'activités entre le 28 septembre et le 7 janvier 2024 afin d'attirer un public jeune et "des personnes qui, autrement, ne s'intéresseraient pas au musée Van Gogh".

Six peintures réalisées par des artistes de la Pokémon Company sont présentées, parmi lesquelles le Pikachu inspiré de l'Autoportrait au chapeau de feutre (1887) qu'on retrouve sur la carte.