DJEDDAH: La guerre en Syrie a coûté la vie à 306 887 civils au total depuis le mois de mars 2011, soit environ 1,5% de la population du pays avant la guerre. Ce bilan a été communiqué mardi dernier par le Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l’homme (HCDH).
Ce tout dernier recensement s'appuie sur huit sources d'information et couvre les dix premières années du conflit, jusqu'en mars 2021. Il fait état d'une moyenne de 83 morts par jour, parmi lesquels 18 enfants.
«Le nombre de victimes civiles au cours des dix dernières années représente un pourcentage stupéfiant: 1,5% de la population de la République arabe syrienne au début du conflit. Ce chiffre suscite de graves inquiétudes quant à la violation par les parties impliquées dans le conflit du droit humanitaire international relatif à la protection des civils», souligne le rapport onusien.
On estime toujours que ce bilan ne représente «qu'une partie de l'ensemble des décès», puisqu'il ne tient compte que des victimes directes de la guerre, et non de celles qui ont perdu la vie de manière indirecte, en raison de la pénurie des soins, du manque d'accès à la nourriture, ou à l'eau. Par ailleurs, il n'inclut pas les victimes non civiles.
Pour la responsable du HCDH, Michelle Bachelet, cette nouvelle analyse offre «un aperçu plus précis de la sévérité et de l'ampleur du conflit en Syrie».
Dans un autre rapport, les Nations unies ont établi que plus de cent personnes, des femmes pour la plupart, ont été assassinées dans le camp d'Al-Hol (situé dans le nord-est de la Syrie) au cours des dix-huit derniers mois. Selon Imran Riza, coordonnateur résident des Nations unies en Syrie, ce camp est de plus en plus dangereux et les enfants qui y vivent sont condamnés à ne pas avoir d’avenir.
Destiné à servir de centre de détention temporaire, Al-Hol abrite à ce jour quelque 56 000 individus, Syriens et Irakiens pour la plupart. Certains conservent des liens avec Daech. Les autres sont originaires de différents pays; on compte parmi eux des enfants et des proches de combattants de Daech.
«C'est un endroit particulièrement hostile. Ici, les actes de violence sexiste sont monnaie courante et les zones interdites ne manquent pas», souligne M. Riza.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.