Ukraine: 19 morts dans des frappes près d'Odessa, Berlin dénonce une attaque «inhumaine»

Un homme passe devant une affiche indiquant «Résistance ukrainienne» dans le centre de Kiev, le 30 juin 2022 au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un homme passe devant une affiche indiquant «Résistance ukrainienne» dans le centre de Kiev, le 30 juin 2022 au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

Ukraine: 19 morts dans des frappes près d'Odessa, Berlin dénonce une attaque «inhumaine»

  • A Berlin, le gouvernement a condamné l'attaque
  • Cette frappe est intervenue après que l'Otan a promis son soutien indéfectible à l'Ukraine, jeudi lors d'un sommet à Madrid

KIEV: Au moins 19 personnes ont été tuées lors de frappes sur des immeubles de la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, selon Kiev, une attaque jugée "inhumaine et cynique" par Berlin.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, deux missiles ont été tirés par un "avion stratégique" depuis la mer Noire, frappant des immeubles, selon les services d'urgence ukrainiens.

Toujours provisoire, "le bilan est de 19 morts et 38 blessés, dont six enfants", a déclaré Serguiï Krouk, chef du Service national d'urgence d'Ukraine.

La première frappe a "touché un immeuble résidentiel de neuf étages, dans la région de Bilgorod-Dniester", à environ 80 km au sud d'Odessa, selon le porte-parole de l'administration de la région d'Odessa, Serguiï Bratchouk.

Au Kremlin, le porte-parole Dmitri Peskov, interrogé sur le sujet, a assuré que "les forces armées de Russie n’opèrent pas sur des cibles civiles" en Ukraine.

A Berlin, le gouvernement a condamné l'attaque. "La partie russe, qui parle une nouvelle fois de dommages collatéraux, est inhumaine et cynique", a déclaré le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit.

Soutien indéfectible de l'Otan

Cette frappe est intervenue après que l'Otan a promis son soutien indéfectible à l'Ukraine, jeudi lors d'un sommet à Madrid.

"Toute l'Alliance restera aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra pour assurer qu'elle ne soit pas battue par la Russie", a déclaré le président américain Joe Biden. "Cela ne se finira pas par une défaite de l'Ukraine".

Plusieurs Etats membres de l'Otan ont annoncé de nouvelles aides militaires à l'Ukraine: le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est engagé sur une rallonge d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros), Joe Biden sur 800 millions de dollars supplémentaires.

Moscou a rétorqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères: "Le rideau de fer, de fait, il est déjà en train de s'abattre", a dit Sergueï Lavrov, reprenant cette expression née avec la Guerre froide et tombée en désuétude après la chute du mur de Berlin en 1989.

Il réagissait à la feuille de route stratégique que venait d'adopter l'Alliance atlantique, qui désigne désormais la Russie comme "la menace la plus significative et directe pour la sécurité" des membres de l'Otan.

Les Russes quittent l'île aux Serpents

Sur le front, l'Ukraine s'est félicité du départ des forces russes de l'île aux Serpents, qu'elles avaient prise dès les premières heures de leur offensive, une victoire hautement symbolique pour Kiev.

Moscou a affirmé retirer ses troupes "en signe de bonne volonté", ses objectifs ayant été "atteints", et pour faciliter les exportations de céréales ukrainiennes d'Ukraine par la mer Noire.

Cet îlot militarisé est situé au sud-ouest d'Odessa, le plus grand port ukrainien où ont été amassées des millions de tonnes de grains, et face à l'embouchure du Danube.

La version des militaires ukrainiens est radicalement différente: les Russes ont abandonné l'île aux Serpents parce qu'ils se sont retrouvés "dans l'incapacité de résister au feu de notre artillerie, de nos missiles et de nos frappes aériennes".

"L'île aux Serpents est un point stratégique et cela change considérablement la situation en mer Noire", a estimé le président Voldymyr Zelensky.

En revanche, il a admis que la situation demeurait "extrêmement difficile" à Lyssytchansk, ville du bassin industriel du Donbass, région de l'Est ukrainien où se concentrent la majeure partie des combats.

"Les forces (russes) sont arrivées aux portes de Lyssytchansk. L'armée ukrainienne subit de lourdes pertes", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué vendredi.

"L'évacuation de Lyssytchansk n'est pas possible pour le moment", car les Russes "tentent d'encercler notre armée par le sud et l'ouest" près de la ville, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk.

Lyssytchansk est la dernière grande cité à ne pas être encore aux mains des Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.

Dans la région de Kharkiv (nord-est), le gouverneur Oleg Sinegoubov a signalé vendredi quatre morts et trois blessés ces dernières 24 heures (trois morts et deux blessés à Izioum, un mort et un blessé à Tchouhouiv).

A Kherson, dans le sud, des hélicoptères ukrainiens ont frappé "une concentration de troupes et équipement militaires de l'ennemi" près de Bilozerka, a indiqué vendredi l'armée ukrainienne, faisant état de "35 morts" parmi les soldats russes et de blindés ennemis détruits.

Kiev exporte de l'électricité

Sur le front diplomatique, la présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen, s'adressant vendredi par vidéo au parlement ukrainien, l'a appelé à accélérer ses réformes contre la corruption, dans le cadre de sa candidature à l'UE acceptée la semaine dernière par les dirigeants des 27 Etats membres de l'Union.

Louant les réformes déjà menées, elle a jugé que "désormais ces institutions ont besoin de moyens d'action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités", réclamant "que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible".

Elle a aussi salué l'adoption d'une loi visant à défaire "l'influence excessive des oligarques sur l'économie", dont l'Ukraine doit désormais assurer la "mise en oeuvre d'une manière juridiquement solide".

Enfin, Mme von der Leyen a demandé l'adoption d'une "loi sur les médias, qui rende la législation ukrainienne conforme aux normes de l'Union européenne et dote l'autorité indépendante de régulation des médias des moyens nécessaires".

"Maintenant nous sommes ensemble" et c'est "un grand honneur et une grande responsabilité", avait déclaré avant elle le président Zelensky devant le parlement, soulignant que "l'Ukraine se bat pour choisir ses valeurs, pour être dans la famille européenne".

La veille, il avait annoncé que l'Ukraine avait "commencé à exporter de manière significative de l'électricité vers le territoire de l'UE, vers la Roumanie", pointant "une étape importante de notre rapprochement avec l'Union européenne".

"Nous nous préparons à augmenter les livraisons", a-t-il ajouté, en soulignant que "l'électricité ukrainienne peut remplacer une part considérable" du gaz russe consommé par les Européens.

Le réseau électrique ukrainien avait été connecté au réseau européen mi-mars, ce qui devait aider le pays à préserver son fonctionnement malgré la guerre.

"Cela apportera une source supplémentaire d'électricité pour l'UE. Et des revenus indispensables à l'Ukraine. Nous sommes donc tous deux gagnants", avait tweeté de son côté jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Vendredi, l'Unesco a placé la culture du borchtch ukrainien, une soupe aux betteraves, sur sa liste du patrimoine mondial immatériel en péril.

"L'existence de cette soupe en elle-même certes n'est pas en péril en soi, mais c'est le patrimoine humain et vivant qui est associé au borchtch qui est lui en péril immédiat" à cause de la guerre, selon l'Unesco.

"A nous la victoire dans la guerre du borchtch", a réagi sur Telegram le ministre ukrainien de la Culture Oleksandr Tkatchenko.

L'UE appelle l'Ukraine à accélérer les réformes contre la corruption

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé vendredi l'Ukraine à accélérer ses réformes contre la corruption, assurant le pays du soutien des Vingt-Sept sur "la longue route" vers l'adhésion à l'UE.

Mme von der Leyen a loué les réformes déjà menées et les institutions mises en place pour créer "une machine anti-corruption impressionnante", dans un discours en visioconférence devant les députés ukrainiens.

"Mais désormais ces institutions ont besoin de moyens d'action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités", a-t-elle estimé.

"Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible", a notamment déclaré la cheffe de l'exécutif européen.

Concernant le projet de réforme de la Cour constitutionnelle, elle a jugé "nécessaire de prévoir, par la voie législative, une procédure de sélection des juges".

Elle a salué l'adoption par l'Ukraine d'une loi visant à défaire "l'influence excessive des oligarques sur l'économie", mais a demandé à ce que le pays assure désormais sa "mise en oeuvre d'une manière juridiquement solide".

Mme von der Leyen a aussi réclamé l'adoption d'une "loi sur les médias, qui rende la législation ukrainienne conforme aux normes de l'Union européenne et dote l'autorité indépendante de régulation des médias des moyens nécessaires".

Les dirigeants des Vingt-Sept ont accordé le 23 juin à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE.

"Le chemin à parcourir sera long, mais l'Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu'au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne", a promis Ursula von der Leyen.

Soutien indéfectible de l'Otan 

Cette frappe est intervenue alors que l'Otan a promis son soutien indéfectible à l'Ukraine en clôturant jeudi son sommet à Madrid.

"Nous allons rester aux côtés de l'Ukraine et toute l'Alliance restera aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra pour assurer qu'elle ne soit pas battue par la Russie", a déclaré Joe Biden.

"Je ne sais pas comment ou quand cela va finir", a ajouté le président américain, affirmant toutefois: "Cela ne se finira pas par une défaite de l'Ukraine".

Plusieurs Etats membres de l'Otan ont annoncé de nouvelles aides militaires à l'Ukraine: le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est engagé sur une rallonge d'un milliard de livres (1,16 milliard d'euros), Joe Biden sur 800 millions de dollars supplémentaires.

Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, a prévu la révision de la programmation militaire de son pays, soulignant que "nous devons maintenant, entrant dans une période de guerre, savoir produire plus vite, plus fort certains types d'équipements".

Moscou a rétorqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères: "Le rideau de fer, de fait, il est déjà en train de s'abattre", a-t-il dit reprenant cette image née avec la Guerre froide et qui était rapidement tombée en désuétude après la chute du mur de Berlin en 1989.

Il réagissait à la feuille de route stratégique que venait d'adopter l'Alliance atlantique et qui désigne désormais la Russie comme étant "la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés". Et ce, tout en dénonçant les tentatives de Moscou et de Pékin d'unir leurs efforts pour "déstabiliser l'ordre international".

Les Russes quittent l'île aux Serpents 

Sur le front, l'Ukraine s'est félicité du départ des forces russes de l'île aux Serpents, qu'elles avaient prise dès les premières heures de leur offensive, une victoire hautement symbolique pour Kiev.

Moscou a affirmé retirer ses troupes "en signe de bonne volonté", ses objectifs ayant été "atteints" et pour faciliter les exportations de céréales ukrainiennes d'Ukraine par la mer Noire.

Cet îlot militarisé est situé au sud-ouest d'Odessa, le plus grand port ukrainien où ont été amassées des millions de tonnes de grains, et face à l'embouchure du Danube.

La version des militaires ukrainiens est radicalement différente: les Russes ont abandonné l'île aux Serpents parce qu'ils se sont retrouvés "dans l'incapacité de résister au feu de notre artillerie, de nos missiles et de nos frappes aériennes".

"L'ennemi s'est enfui dans deux vedettes", laissant "en feu" cet îlot où "des explosions se font toujours entendre", ont-ils encore dit, précisant qu'ils allaient maintenant y rétablir un "contrôle physique direct".

"Les Russes eux-mêmes, durant leur retraite, ont fait exploser" leurs propres équipements militaires "et perdu un hélicoptère en mer", a indiqué l'armée ukrainienne.

"L'île aux Serpents est un point stratégique et cela change considérablement la situation en mer Noire (...). Cela ne garantit pas encore que l'ennemi ne reviendra pas. Mais cela limite déjà considérablement les actions des occupants", a martelé dans la soirée le président Voldymyr Zelensky.

En revanche, le président a admis que la situation demeurait "extrêmement difficile" à Lyssytchansk, ville du bassin industriel du Donbass, une région de l'est de l'Ukraine où se concentrent la majeure partie des combats.

Lyssytchansk est la dernière grande cité à ne pas être encore aux mains des Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.

A Kherson, dans le sud, des hélicoptères ukrainiens ont frappé "une concentration de troupes et équipement militaires de l'ennemi", près de la commune de Bilozerka, a indiqué vendredi l'armée ukrainienne.

Cette attaque a fait "35 morts" parmi les soldats russe et détruit deux chars et plusieurs autres véhicules blindés, selon la même source.

Kiev exporte de l'électricité vers l'UE 

Sur le front de l'énergie, l'Ukraine a annoncé avoir commencé à exporter de l'électricité de manière "significative" vers l'Union européenne, via la Roumanie.

"Une étape importante de notre rapprochement avec l'Union européenne a été franchie" jeudi, a déclaré le président de l'Ukraine, dont la candidature à l'UE a été entérinée la semaine dernière par les Vingt-Sept.

Kiev "a commencé à exporter de manière significative de l'électricité vers le territoire de l'UE, vers la Roumanie", a-t-il affirmé dans une allocution vidéo, et "ce n'est qu'une première étape".

"Nous nous préparons à augmenter les livraisons", a-t-il ajouté, en soulignant que "l'électricité ukrainienne peut remplacer une part considérable du gaz russe consommé par les Européens.

"Ce n'est pas seulement une question de revenus d'exportation pour nous, c'est une question de sécurité pour l'Europe entière", a-t-il insisté.

Le réseau électrique ukrainien avait été connecté au réseau européen mi-mars, ce qui devait aider le pays à préserver son fonctionnement malgré la guerre.

L'Ukraine était synchronisée avec le réseau électrique russe jusqu'à son invasion le 24 février et avait ensuite fonctionné de manière autonome.

"A partir d'aujourd'hui, l'Ukraine peut exporter de l'électricité vers le marché de l'UE", a tweeté de son côté jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Cela apportera une source supplémentaire d'électricité pour l'UE. Et des revenus indispensables à l'Ukraine. Nous sommes donc tous deux gagnants", a-t-elle fait valoir.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.