Libye: des manifestants investissent le siège du Parlement

Cette photo prise tôt le 2 juillet 2022 montre un incendie à l'intérieur du bâtiment utilisé par le bâtiment du parlement libyen basé à Tobrouk dans l'est du pays, éclairé par des manifestants qui ont fait irruption à l'intérieur alors qu'ils manifestaient contre la détérioration des conditions de vie et l'impasse politique. (AFP)
Cette photo prise tôt le 2 juillet 2022 montre un incendie à l'intérieur du bâtiment utilisé par le bâtiment du parlement libyen basé à Tobrouk dans l'est du pays, éclairé par des manifestants qui ont fait irruption à l'intérieur alors qu'ils manifestaient contre la détérioration des conditions de vie et l'impasse politique. (AFP)
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Publié le Samedi 02 juillet 2022

Libye: des manifestants investissent le siège du Parlement

  • Selon plusieurs chaînes de télévision, des manifestants ont pénétré à l'intérieur du bâtiment et commis des saccages
  • Des images diffusées par les médias montraient d'épaisses colonnes de fumée noire se dégageant du périmètre de la bâtisse après que des jeunes protestataires en colère ont brûlé des pneus

TRIPOLI: Des manifestants ont investi vendredi le siège du Parlement libyen à Tobrouk, dans l'est du pays, pour protester contre la détérioration des conditions de vie et l'incurie de leurs dirigeants, au lendemain de l'échec d'un nouveau round de négociations entre camps rivaux.

Selon plusieurs chaînes de télévision, des manifestants ont pénétré à l'intérieur du bâtiment et commis des saccages. Des images diffusées par les médias montraient d'épaisses colonnes de fumée noire se dégageant du périmètre de la bâtisse après que des jeunes protestataires en colère ont brûlé des pneus.

D'autres médias ont affirmé qu'une partie du bâtiment a été brûlée. Le Parlement était vide lorsque les manifestants y sont entrés, vendredi étant jour férié en Libye.

Un bulldozer conduit par un manifestant a défoncé une partie du portail de l'enceinte du bâtiment, facilitant l'irruption des manifestants à l'intérieur, selon les images. Des voitures de députés ont été incendiées.

Plus tard, d'autres engins de chantier sont arrivés et ont commencé à défoncer des pans des murs du bâtiment.

D'autres manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux verts de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, jetaient en l'air des documents qu'ils ont récupérés dans les bureaux.

Tout en reconnaissant "le droit des citoyens à manifester pacifiquement", le Parlement a condamné dans la nuit de vendredi à samedi "les actes de vandalisme et l'incendie" de son siège.

Le Premier ministre du gouvernement basé à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, a pour sa part assuré sur Twitter "joindre sa voix" à celle des contestataires, appelant à la tenue d'élections.

Ces troubles surviennent alors que le pays d'Afrique du Nord, plongé dans le chaos depuis la chute de Kadhafi en 2011, est en proie depuis plusieurs jours à de longues coupures de courant, des pannes aggravées par le blocage de plusieurs installations pétrolières sur fond de querelles politiques entre camp rivaux.

"Nous voulons avoir de la lumière", scandaient les manifestants.

"Nous devons reconnaître notre échec et nous retirer immédiatement de la scène politique", a affirmé un député, Balkheir Alshaab, cité par la chaîne Libya al-Ahrar.

"J'appelle mes collègues députés ainsi que les membres du Conseil d'Etat (Chambre haute) à démissionner collectivement pour respecter la volonté du peuple libyen et préserver la stabilité de la Libye", a renchéri un autre élu, Ziad Dgheim, cité par le même média.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l'un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le Parlement de Tobrouk et le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est.

«Exaspération»

Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 en Libye, pour couronner un processus de paix parrainé par l'ONU après des violences en 2020.

Mais ils ont été reportés sine die en raison de fortes divergences entre rivaux politiques et des tensions sur le terrain.

Le dernier round de pourparlers menés à l'ONU entre les présidents des deux chambres rivales a pris fin jeudi sans accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d'élections.

Les négociations étaient menées par le président de la Chambre des représentants de Tobrouk Aguila Saleh et le président du Haut Conseil d'Etat basé à Tripoli Khaled el-Mechri.

D'autres manifestations similaires ont eu lieu vendredi à Tripoli et dans d'autres villes libyennes. Dans la capitale, des manifestants brandissaient des portraits de MM. Dbeibah et Bachagha barrés des X, signe de leur rejet.

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé jeudi des pertes de plus de 3,5 milliards de dollars résultant de la fermeture forcée de sites pétroliers majeurs depuis mi-avril, et décrété l'état de "force majeure" sur certaines installations.

Selon la NOC, la production a "fortement chuté" et les exportations tombées entre "365.000 et 409.000 b/j, soit une perte de 865.000 b/j" par rapport à la production moyenne d'avant avril. A cela s'ajoutent des pertes de 220 millions de m3 de gaz quotidiennement, pourtant nécessaires à l'approvisionnement du réseau électrique.

La baisse de la production de gaz participe aux coupures d'électricité chroniques que connait la Libye et qui durent une douzaine d'heures quotidiennement.

"Des manifestations populaires ont éclaté à travers la Libye en signe d'exaspération face à la détérioration de la qualité de vie et la crise politique et ceux qui en sont à l'origine ainsi que l'ONU qui s'est prêtée à leur jeu", a écrit sur Twitter l'analyste Tarek Megrisi, du Conseil européen des relations internationales (ECFR).


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".