Un musée hijazien ravive une ancienne célébration du Hajj

Atareek, à Djeddah, entend préserver les traditions saoudiennes et hijaziennes qui célèbrent le Jojo avec le noghl, des friandises locales (Photo AN/Huda Bashatah).
Atareek, à Djeddah, entend préserver les traditions saoudiennes et hijaziennes qui célèbrent le Jojo avec le noghl, des friandises locales (Photo AN/Huda Bashatah).
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Publié le Samedi 09 juillet 2022

Un musée hijazien ravive une ancienne célébration du Hajj

  • Marocains, Espagnols, Égyptiens et Palestiniens retrouvent certains aspects de leur culture dans les traditions hijaziennes
  • Atareek est un musée, une galerie d'art et un lieu de célébration de la culture populaire hijazienne

DJEDDAH: Autrefois, à l'occasion de l'Aïd Al-Adha, le 13 Dhou al-Hijjah, les habitants de La Mecque accueillaient, tous les ans, les pèlerins saoudiens au son de chants folkloriques pour honorer leur accomplissement des rituels du Hajj.

Au fil des ans, l'accueil des pèlerins après le Hajj a changé et la célébration du JoJo a presque disparu.

Atareek, situé dans la Cité internationale des sciences et des connaissances d'Al-Tayebat, dans le district d'Al-Faisaliyah, à Djeddah, entend préserver les traditions saoudiennes et hijaziennes de la célébration du JoJo.

EN BREF

Le nom du JoJo s'inspire d'un mot arabe prononcé avec un accent du Hijaz, qui se traduit par «Ils sont arrivés». Cette expression fait partie d'un chant folklorique populaire que les amis et la famille des pèlerins chantent pendant la célébration.

Le JoJo permettait autrefois de fêter les enfants qui partaient pour la première fois au Hajj avec leurs parents, afin de les motiver et d'initier d'autres jeunes aux rituels du Hajj. Plus tard, la célébration s'est étendue aux pèlerins et à leurs enfants.

Shareefa Al-Sudairi, la fondatrice d'Atareek, qui intervient depuis plus de dix ans, a affirmé à Arab News qu’«à travers Atareek, nous essayons de faire revivre tout ce qui est lié à l'héritage du Hijaz, mais aussi de représenter plusieurs cultures du Royaume issues de différentes régions, pour faire découvrir aux nouvelles générations les belles traditions de leurs ancêtres.»

Le nom du JoJo s'inspire d'un mot arabe prononcé avec un accent du Hijaz, qui se traduit par «Ils sont arrivés». Cette expression fait partie d'un chant folklorique populaire que les amis et la famille des pèlerins chantent pendant la célébration.

Le JoJo permettait autrefois de fêter les enfants qui partaient pour la première fois au Hajj avec leurs parents, afin de les motiver et d'initier d'autres jeunes aux rituels du pélerinage. Plus tard, la célébration s'est étendue aux pèlerins et à leurs enfants.

Pour Mme Al-Sudairi, l'un des moments forts de la fête est le moment où le lieu se remplit de rires d'enfants, de chants JoJo et de friandises.

«Les pèlerins s'assoient sur le sol et les enfants se rassemblent autour d'eux, tenant les extrémités d'un drap au-dessus de leurs têtes, rempli de noghl, de traditionnelles friandises du Hijaz.

«Ensuite, ils tournent autour d'eux en chantant et en tenant le drap. Puis, ils éparpillent les bonbons partout et font la course pour ramasser le plus de noghl», a déclaré Al-Sudairi.

«Nous avons constaté au cours de ces dix années que le patrimoine du Hijaz est bel et bien international. Il rassemble différentes cultures liées à de nombreux pays», a-t-elle précisé.

«Chaque fois que des invités viennent à Atareek du Maroc, d'Espagne, d'Égypte, de Palestine et d'autres pays, ils repèrent de nombreux éléments du patrimoine culturel qui leur rappellent leur pays», a ajouté Mme Al-Sudairi.

Atareek est un musée, une galerie d'art et un lieu de célébration de la culture populaire hijazienne. Il reçoit des écoles et des touristes du monde entier, dont plusieurs ambassades et consulats, car il est considéré comme un lieu emblématique accompagnant le musée Abdel Raouf Khalil.

Il se distingue par l'authenticité du patrimoine du Hijaz, notamment plusieurs peintures représentant des thèmes du Hijaz tels que l'artisanat, le commerce, le café saoudien et les caravanes du Hajj.

Ces peintures changent tout au long de l'année, offertes par des artistes saoudiens de l'atelier d'art d'Abdel Raouf Khalil. De nombreuses autres pièces anciennes datant de plus de 50 ans ont été données par des familles hijaziennes connues, pour aider Atareek à préserver et à faire revivre le patrimoine du Hijaz.

Le lieu expose également de grands bancs en bois appelés karwit et mirkaz, un type de mobilier qui n'est plus utilisé en raison d'autres options plus confortables.

Ces bancs sont généralement décorés d'arabesques, un art islamique ancien lié à l'architecture islamique, qui présente des formes géométriques complexes et requiert un savoir-faire artisanal.

Atareek souhaite également faire la lumière sur les plats saoudiens les plus populaires inspirés de toutes les régions du Royaume – tels que le balila, le mougalgal, l'agneau mandi et le café blanc saoudien – servis pendant la célébration du JoJo et les premiers jours de l'Aïd Al-Fitr et de l'Aïd Al-Adha.

«Nos ustensiles sont tous inspirés de ce que nos ancêtres utilisaient, y compris des ustensiles en cuivre, afin d'offrir l'expérience la plus authentique possible», a déclaré Mme Al-Sudairi.

Il y a 90 ans, les bâtiments du premier État saoudien étaient éclairés par d'anciennes lanternes en cuivre appelées Atareek, qui ont inspiré le nom du lieu.

«Le mot Atareek signifie lanternes dans un accent hijazien. Je l'ai baptisé ainsi car les vieilles lanternes sont vraiment utilisées pour l'éclairage ici, alors que dans le passé, ces lanternes étaient placées près de la porte d'une maison pour indiquer qu'un événement heureux s'y déroulait», a indiqué Mme Al-Sudairi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com