La médina de Tunis déploie ses charmes le week-end et le soir pour attirer les visiteurs

Le parfumeur tunisien Zouhaier Ben Abdallah mélange des extraits de jasmin dans sa boutique du bazar de la vieille ville de Tunis (Photo, AFP).
Le parfumeur tunisien Zouhaier Ben Abdallah mélange des extraits de jasmin dans sa boutique du bazar de la vieille ville de Tunis (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 juillet 2022

La médina de Tunis déploie ses charmes le week-end et le soir pour attirer les visiteurs

  • Les premières bâtisses de la vieille ville, entourée jadis de remparts, ont poussé autour de la Grande mosquée de la Zitouna (l'olivier), à partir du IXe siècle
  • Malgré son charme indéniable, en dehors des jours de semaine, la médina -riche aussi des Palais érigés par les Beys, régents de l'empire ottoman - est peu fréquentée par les Tunisois et les touristes

TUNIS : Des cris d'enfants retentissent dans les ruelles, une chasse au trésor est en cours. C'est l'une des activités organisées pour redynamiser la médina de Tunis, l'une des plus belles du monde arabe, délaissée par les visiteurs la nuit et le week-end.

Les premières bâtisses de la vieille ville, entourée jadis de remparts, ont poussé autour de la Grande mosquée de la Zitouna (l'olivier), à partir du IXe siècle. Mais l'expansion de la médina n'a démarré qu'au XIIIe siècle, quand Tunis est devenue capitale de l'«Ifriqiya», qui englobait la Tunisie actuelle, le nord-est algérien et le nord-ouest libyen.

La vieille ville, avec ses centaines de monuments et une vingtaine de souks aux boutiques serrées les unes aux autres (souk des bijoutiers, des tanneurs, des parfumeurs, etc...), est classé au patrimoine de l'Unesco depuis 1979.

«La médina a une charge affective importante, c'est le havre des premières médersas (écoles coraniques) et la Zitouna est une mosquée-université parmi les plus réputées et anciennes au monde», souligne Hatem Bourial, écrivain spécialiste de la médina.

Malgré son charme indéniable, en dehors des jours de semaine, la médina -- riche aussi des Palais érigés par les Beys, régents de l'empire ottoman -- est peu fréquentée par les Tunisois et les touristes, et a mauvaise réputation la nuit tombée.

Les visiteurs se limitent en outre souvent aux deux rues principales (rue Jemaa Ezzitouna et rue de la Casbah).

- «Poumon de la Tunisie» -

Pourtant, comme l'explique Salma Garbi, une architecte de 38 ans qui participe ce samedi de début d'été à une promenade guidée, «la médina c'est le poumon de la Tunisie et c'est à partir de là que Tunis s'est développée».

Dernièrement, il y a «des évènements culturels qui se créent, comme les festivals d'art et lumière Interférence ou Dream City, consacrés à tous les types de productions artistiques (riches en animations nocturnes, ndlr), et redonnent un nouveau souffle à la médina», se félicite Mme Garbi.

On pourrait, selon elle, prolonger dans l'année l'expérience des nuits du ramadan, quand en avril dernier, la médina s'est peuplée de cafés et de concerts, au public jeune et branché.

Mis à part ces évènements, l'installation ces dernières années de nombreuses maisons d'hôtes et d'espaces d'exposition comme l'Art Rue, une association qui organise des ateliers artistiques avec les écoles du quartier, ont contribué à relancer l'attractivité de la médina.

Implantée depuis 2013 avec une chambre d'hôtes à son nom, Leila Ben Gacem dit vouloir «créer une nouvelle dynamique pour améliorer la sécurité, la lumière, la propreté» dans la médina.

Cette spécialiste en entrepreneuriat social a fédéré 21 autres «micro-entreprises» (maisons d'hôtes, cafés, artisans, restaurants...) au sein du groupement d'intérêt économique «Mdinti» («Ma médina»).

«Ensemble, on crée des expériences pour que les gens aiment venir dans la médina, passer le week-end, rencontrer des artisans, et vivre un moment authentique», explique Mme Ben Gacem.

- Activités diverses -

Avec le projet «Feel Medina», financé par l'agence de coopération allemande GIZ, Mdinti propose toute l'année des activités: chasses au trésor, promenades commentées, des

ateliers consacrés à la cuisine, la calligraphie, la reliure ou encore la fabrication de babouches tunisiennes («balgha»).

«Notre rêve est de faire vivre la médina le soir et pendant les week-ends»: avec des animations, «la médina ne fermera plus ses portes» le dimanche, et «s'il y a des activités nocturnes, les commerçants retarderont la fermeture», se réjouit Souhail Fitouri, de l'échoppe de «balgha», Aux Trois Chameaux, membre de Mdinti.

A quelques rues de là, Mohamed Bensassi, dernier relieur de la médina, est ravi que «les gens viennent (lui) rendre visite le week-end pour découvrir ce métier très ancien» dont il «aime se faire l'ambassadeur».

Pour cet été, Mme Ben Gacem regorge d'idées: «le soir sur les toits, on peut faire plein de choses: du cinéma, des rencontres avec les artisans, des historiens, peut-être des gens du quartier», habité par plus de 25.000 personnes, souvent à faibles revenus.

Reste que pour vraiment revitaliser la vieille ville, Hatem Bourial appelle les autorités à «rouvrir les trois ou quatre musées» qui s'y trouvent: le mausolée Tourbet El Bey, le musée lapidaire Sidi Bou Khrissane et le musée des arts et traditions populaires Dar Ben Abdallah, tous deux fermés depuis 15 ans.

Il faudrait aussi, note-t-il, rendre accessible «au moins le patio de la Zitouna», en dehors des heures de prière. Selon M. Bourial, «les panneaux actuels réservant l'entrée aux seuls musulmans et aux femmes voilées sont une insulte à la notion même d'hospitalité».


Le Hezbollah affirme qu'il fera comme si la décision de le désarmer «n'existait pas»

Le ministre de la Santé, Rakan Nassereddine, affilié au Hezbollah, et la ministre de l'Environnement, Tamara el-Zein, proche du mouvement Amal, ont quitté la réunion du Conseil des ministres de mardi. (AFP)
Le ministre de la Santé, Rakan Nassereddine, affilié au Hezbollah, et la ministre de l'Environnement, Tamara el-Zein, proche du mouvement Amal, ont quitté la réunion du Conseil des ministres de mardi. (AFP)
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  • Le Hezbollah considère que cette décision est "le fruit des injonctions de l'émissaire américain Tom Barrack", en référence à une proposition qu'il a soumise aux autorités et qui prévoit le désarmement du mouvement selon un calendrier précis
  • Elle "sert pleinement les intérêts d'Israël et laisse le Liban exposé face à l'ennemi israélien, sans moyen de dissuasion", accuse le parti

BEYROUTH: Le Hezbollah a affirmé mercredi que le gouvernement libanais avait commis un "péché grave" en décidant de le désarmer d'ici fin 2025 et qu'il ferait comme si cette décision "n'existait pas".

Le gouvernement libanais a chargé mardi l'armée de préparer un plan d'action pour désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, une mesure sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1990.

Le gouvernement "a commis une faute grave en prenant une décision qui prive le Liban de l'arme de la résistance contre l'ennemi israélien", a réagi le mouvement chiite soutenu par l'Iran, estimant que cette décision "sapait la souveraineté du Liban" et "donnait les mains libres à Israël". "C'est pourquoi nous ferons comme si elle n'existait pas", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah considère que cette décision est "le fruit des injonctions de l'émissaire américain Tom Barrack", en référence à une proposition qu'il a soumise aux autorités et qui prévoit le désarmement du mouvement selon un calendrier précis.

Elle "sert pleinement les intérêts d'Israël et laisse le Liban exposé face à l'ennemi israélien, sans moyen de dissuasion", accuse le parti.

La décision du gouvernement s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël. L'accord prévoit que seuls six organismes militaires et de sécurité sont autorisés à porter les armes.

Dans son communiqué, le Hezbollah a réaffirmé que l'arrêt des frappes israéliennes sur le Liban était une condition préalable à toute discussion sur "une nouvelle stratégie nationale de défense".

Le ministre de la Santé, Rakan Nassereddine, affilié au Hezbollah, et la ministre de l'Environnement, Tamara el-Zein, proche du mouvement Amal, ont quitté la réunion du Conseil des ministres de mardi.

Le Hezbollah a estimé qu'il s'agissait d'un moyen pour les ministres d'exprimer leur "rejet" de ce qu'il assimile à une volonté de "soumettre le Liban à une tutelle américaine et à une occupation israélienne".


L'armée israélienne sommée «d'exécuter» les prochaines décisions sur Gaza

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  • La télévision publique Kan 11 a révélé mercredi que le général Zamir, au cours d'une réunion la veille, avait mis en garde contre le "piège" que serait une occupation totale de Gaza
  • Sur la foi de ses sources gouvernementales, la presse israélienne est unanime à prédire une nouvelle escalade de l'offensive militaire, y compris dans les zones où pourraient être retenus les otages et dans les secteurs les plus densément peuplés

JERUSALEM: L'armée israélienne devra "exécuter" les décisions politiques sur la guerre dans la bande de Gaza, a affirmé mercredi le ministre de la Défense, au moment où des dissensions s'expriment dans ses rangs face à la perspective d'une occupation totale du territoire palestinien.

Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu se prépare à annoncer une nouvelle phase des opérations pour vaincre "totalement" le Hamas et ramener les otages israéliens retenus à Gaza, les médias se font l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir.

La télévision publique Kan 11 a révélé mercredi que le général Zamir, au cours d'une réunion la veille, avait mis en garde contre le "piège" que serait une occupation totale de Gaza.

Sur la foi de ses sources gouvernementales, la presse israélienne est unanime à prédire une nouvelle escalade de l'offensive militaire, y compris dans les zones où pourraient être retenus les otages et dans les secteurs les plus densément peuplés.

Dans la bande de Gaza assiégée et bombardée, où se pressent chaque jour des milliers de Palestiniens autour des points de distribution de nourriture, la Défense civile a annoncé mercredi la mort de 20 personnes, tuées quand un camion chargé de vivres s'est retourné sur la foule.

"Droit et devoir" 

Une responsable de Médecins sans frontières, Caroline Willemen, a décrit une situation humanitaire "dévastatrice" dans le territoire, où persiste "la crise de la faim".

"En plus de cela, nous continuons de voir des patients se faire tirer dessus ou écraser sur les sites de distribution d'aide", a-t-elle ajouté mercredi sur les réseaux sociaux.

Les agences de l'ONU et les ONG ont appelé les autorités israéliennes à "abroger l'exigence introduite le 9 mars les obligeant à partager des informations personnelles sensibles sur leurs employés palestiniens, sous peine de devoir cesser leurs opérations humanitaires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est" d'ici septembre.

Selon le quotidien Maariv, le général Zamir a averti mardi "qu'une décision d'intensifier les combats pourrait entraîner la mort des otages encore en vie" et aurait réitéré "son opposition à une décision de conquérir entièrement la bande de Gaza", déjà occupée par Israël entre 1967 et 2005.

"C'est le droit et le devoir du chef d'état-major d'exprimer sa position dans les forums appropriés", a commenté mercredi le ministre de la Défense, Israël Katz.

"Mais après que des décisions sont prises par l'échelon politique, l'armée les exécutera avec détermination et professionnalisme (...) jusqu'à ce que les objectifs de la guerre soient atteints", a-t-il souligné sur X.

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a indiqué avoir rencontré mercredi le Premier ministre: "occuper Gaza est une très mauvaise idée" sur "le plan opérationnel, le plan moral et le plan économique".

Selon la presse, une réunion du cabinet de sécurité présidée par le Premier ministre est prévue jeudi en fin d'après-midi pour prendre les décisions finales sur la nouvelle phase de la guerre.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël", avait réaffirmé M. Netanyahu mardi.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

L'opinion israélienne s'alarme du sort des 49 otages toujours retenus à Gaza, dont 27 déclarés morts par l'armée, tandis qu'à l'international de plus en plus de voix s'élèvent face aux souffrances des plus de deux millions de Palestiniens, menacés de "famine généralisée" selon l'ONU.

Ces derniers jours, la pression a encore grandi sur le Premier ministre après la diffusion par le Hamas et le Jihad islamique de vidéos de propagande montrant deux otages israéliens, Evyatar David et Rom Braslavski, très affaiblis et très amaigris, qui ont suscité colère et émotion en Israël et à l'étranger.

"Routes dangereuses" 

Israël avait assoupli fin mai le blocus humanitaire qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l'ONU.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 61.158 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'armée israélienne, par la voix de son porte-parole en arabe, a appelé la population à évacuer deux quartiers de Khan Younés (sud), où elle va élargir "le champ de ses opérations de combat", ainsi que plusieurs blocs d'immeubles du quartier d'Al-Zaytoun de la ville de Gaza.

L'armée a par ailleurs indiqué à l'AFP poursuivre ses opérations contre le Hamas dans la bande de Gaza, avec notamment l'élimination d'une "cellule terroriste" de 10 personnes à Daraj Tuffah, et éliminé plusieurs "terroristes" dans le sud du territoire.


Gaza: un camion de vivres se retourne sur la foule, 20 morts selon la Défense civile

"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué. (AFP)
"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué. (AFP)
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  • "Le camion s'est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l'aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal
  • "Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué

GAZA: La Défense civile de Gaza a fait état de la mort de vingt personnes dans l'accident d'un camion de vivres qui s'est retourné sur la foule dans la nuit de mardi à mercredi.

"Le camion s'est renversé alors que des centaines de civils attendaient de l'aide alimentaire dans la zone de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le camion avait été contraint par l'armée israélienne d'emprunter des routes dangereuses, qui avaient auparavant été bombardées" et étaient en mauvais état, a-t-il expliqué.

"Malgré la récente autorisation limitée de quelques camions d'aide, l'occupant (ndlr:Israël) entrave délibérément le passage sûr et la distribution de cette aide. Elle oblige les conducteurs à emprunter des itinéraires surchargés de civils affamés qui attendent depuis des semaines les produits de première nécessité", a accusé dans un communiqué mercredi matin le gouvernement de Gaza, sous l'autorité du Hamas.

Ce "comportement délibéré et criminel se solde souvent par des foules désespérées qui se ruent sur les camions et s'emparent de leur contenu par la force", a expliqué le gouvernement, faisant lui aussi état de 20 civils tués et de dizaines de blessés.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué vérifier ces informations.