Le cinéaste iranien primé Jafar Panahi arrêté dans son pays

Sur cette photo d'archive prise le 30 août 2010, le réalisateur iranien Jafar Panahi sur un balcon surplombant Téhéran lors d'un entretien avec l'AFP. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 30 août 2010, le réalisateur iranien Jafar Panahi sur un balcon surplombant Téhéran lors d'un entretien avec l'AFP. (AFP)
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Publié le Mardi 12 juillet 2022

Le cinéaste iranien primé Jafar Panahi arrêté dans son pays

  • Âgé de 62 ans, M. Panahi est l'un des cinéastes iraniens les plus primés
  • Le Festival de Cannes «condamne fermement ces arrestations ainsi que la vague de répression visiblement en cours en Iran contre ses artistes»

TEHERAN: Le cinéaste et opposant iranien Jafar Panahi, Ours d'Or du meilleur film du festival de Berlin 2015, a été interpellé lundi à Téhéran, selon une agence de presse iranienne, portant à trois le nombre de réalisateurs arrêtés dans le pays en moins d'une semaine.

Âgé de 62 ans, M. Panahi est l'un des cinéastes iraniens les plus primés. Il avait obtenu notamment le Prix du scénario à Cannes en 2018 avec "Trois Visages", trois ans après l'Ours d'Or pour "Taxi Téhéran".

Les autorités iraniennes avaient déjà arrêté vendredi deux cinéastes, Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad, accusés de "troubles à l'ordre public".

"Jafar Panahi a été arrêté aujourd'hui (lundi) à son arrivée au parquet de Téhéran pour suivre le dossier d'un autre réalisateur, Mohammad Rasoulof", détenu depuis vendredi, selon l'agence de presse Mehr.

"Il n'y a toujours pas d'information sur la raison de l'arrestation de Panahi, son lien avec le dossier de Rasoulof ou avec d'autres personnes arrêtées la semaine dernière", a-t-elle ajouté.

Artiste dissident, M. Panahi avait été arrêté en 2010 puis condamné à six ans de prison et 20 ans d'interdiction de réaliser ou d'écrire des films, voyager ou s'exprimer dans les médias. Il continuait cependant à travailler et vivre en Iran.

Il avait été condamné pour "propagande contre le régime", après avoir soutenu le mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique.

Nombreuses arrestations 

Mohammad Rasoulof, également primé à l'étranger, et Mostafa Aleahmad avaient été arrêtés vendredi. Ils sont accusés d'avoir encouragé des manifestations après l'effondrement meurtrier d'un immeuble dans le sud-ouest du pays en mai, selon l'agence de presse officielle Irna.

Après le drame, un groupe de cinéastes iraniens mené par M. Rasoulof avait publié fin mai une lettre ouverte appelant les forces de sécurité "à déposer les armes" face à la colère contre "la corruption" et "l'incompétence" des responsables.

MM. Panahi et Rasoulof avaient par ailleurs dénoncé mi-mai avec d'autres cinéastes et acteurs iraniens l'arrestation de plusieurs de leurs collègues en Iran.

La répression et la censure constituent "une violation de la liberté d'expression" et "réduisent à la portion congrue la sécurité des réalisateurs", dénonçaient-ils dans une lettre ouverte.

Mohammad Rasoulof, 50 ans a remporté l'Ours d'or à Berlin en 2020 pour son film "Le diable n'existe pas", mais n'a pas pu se rendre en Allemagne. Son passeport avait été confisqué après son précédent long métrage en 2017, "Un homme intègre", présenté à Cannes, où il avait remporté le prix de la catégorie "Un Certain Regard".

Le Festival de Cannes leur a apporté son soutien. Sa direction "condamne fermement ces arrestations ainsi que la vague de répression visiblement en cours en Iran contre ses artistes, et demande la libération immédiate de Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi", a écrit le festival dans un communiqué.

La Berlinale, qui avait décerné à M. Rasoulof la distinction suprême en 2020, a protesté la semaine dernière contre son interpellation et celle de Mostafa Aleahmad.

Dans un communiqué lundi à propos de l'interpellation de M. Panahi, elle a dit sa "consternation et indignation" après "l'arrestation d'un autre cinéaste iranien".

"L'arrestation de Jafar Panahi est une nouvelle violation de la liberté d'expression et de la liberté des arts", ont déclaré les directeurs de la Berlinale Mariette Rissenbeek et Carlo Chatrian, réclamant la "libération immédiate des cinéastes détenus".

Ces derniers temps, les autorités iraniennes ont mené de nombreuses arrestations dont une figure du mouvement réformateur, Mostafa Tajzadeh, interpellé vendredi sous l'accusation d'"activités contre la sécurité de l'Etat".


Gaza: la Défense civile annonce au moins 20 morts dont des enfants dans deux frappes aériennes à Khan Younès

Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont neuf enfants de moins de seize ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal. (AFP)
Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont neuf enfants de moins de seize ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal. (AFP)
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  • L'armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza et a lancé une nouvelle offensive dans le nord du territoire où, selon elle, les combattants du Hamas se regroupent
  • Selon la Défense civile, plus de 770 personnes sont mortes dans le nord depuis le début de cette offensive le 6 octobre

TERRITOIRES PALESTINIENS: Au moins 20 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans deux frappes aériennes israéliennes nocturnes sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé vendredi la Défense civile du territoire palestinien.

Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont neuf enfants de moins de seize ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal.

Une autre a visé une seconde maison à proximité, tuant six personnes, a-t-il précisé.

Les victimes ont été transportées à l'hôpital européen de la ville, où les corps de plusieurs enfants ont été enveloppés d'un linceul par leurs proches, selon des photographes de l'AFP.

L'armée israélienne a seulement indiqué dans un communiqué avoir "éliminé plusieurs terroristes depuis les airs et le sol et démantelé de nombreuses infrastructures terroristes".

L'armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza et a lancé une nouvelle offensive dans le nord du territoire où, selon elle, les combattants du Hamas se regroupent.

Selon la Défense civile, plus de 770 personnes sont mortes dans le nord depuis le début de cette offensive le 6 octobre.

La guerre a Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

L'attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une offensive dans laquelle au moins 42.847 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Trois journalistes tués au Liban, qui dénonce un «crime de guerre » israélien

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BEYROUTH: Trois journalistes ont été tués dans une frappe israélienne vendredi au Liban, le gouvernement dénonçant un "crime de guerre" au moment où Israël intensifie ses bombardements contre le Hezbollah tout en menant une offensive terrestre dans le sud du pays.

L'armée israélienne poursuit parallèlement son offensive dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah et lui aussi soutenu par l'Iran, où des frappes aériennes ont fait au moins vingt morts, selon la Défense civile.

Au Liban, la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen a annoncé la mort d'un cameraman, Ghassan Najjar, et d'un ingénieur de radiodiffusion, Mohammad Reda, dans une frappe qu'elle a qualifiée de "délibérée contre une résidence de journalistes".

 


Blinken estime « vraiment urgent » de parvenir à une «solution diplomatique » au Liban

"Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés", a dit M. Blinken. (AFP)
"Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés", a dit M. Blinken. (AFP)
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  • "Nous avons le sentiment qu'il est vraiment urgent de parvenir à une solution diplomatique et à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, afin qu'il puisse y avoir une véritable sécurité le long de la front
  • M. Blinken a déclaré qu'il était essentiel d'"obtenir les ententes nécessaires à la mise en œuvre complète" de cette résolution

LONDRES: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé vendredi à Londres qu'il était "vraiment urgent" de parvenir à une "solution diplomatique" au Liban.

"Nous avons le sentiment qu'il est vraiment urgent de parvenir à une solution diplomatique et à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, afin qu'il puisse y avoir une véritable sécurité le long de la frontière entre Israël et le Liban", a déclaré M. Blinken après avoir rencontré le Premier ministre libanais Najib Mikati dans la capitale britannique.

La résolution 1701 adoptée en 2006 a mis fin à une guerre précédente entre le Hezbollah et Israël. Elle prévoit la cessation des hostilités entre les deux parties et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

M. Blinken a déclaré qu'il était essentiel d'"obtenir les ententes nécessaires à la mise en œuvre complète" de cette résolution.

Il a également plaidé en faveur de la protection des civils, sans appeler à un cessez-le-feu.

"Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés", a-t-il ajouté.

M. Mikati n'a fait aucune remarque à la presse à l'occasion de sa rencontre avec M. Blinken.

La veille, au cours de la conférence sur le Liban à Paris, il avait déclaré que seuls l'État et l'armée libanaise devraient porter des armes.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, qui s'est entretenu séparément avec M. Blinken à Londres, a déclaré que le gouvernement libanais avait clairement fait savoir qu'il mettrait en œuvre la résolution 1701. "L'agression contre le Liban doit immédiatement cesser. Rien ne justifie sa poursuite", a dit M. Safadi.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de la campagne de frappes aériennes israéliennes le 23 septembre, d'après un comptage de l'AFP reposant sur des données officielles.