Face aux icebergs, le restaurant étoilé le plus septentrional au monde

Bien au-delà du cercle polaire arctique, sur le 69ème parallèle nord, le chef féringien Poul Andrias Ziska, deux étoiles au Michelin, a posé casseroles et bagages au Groenland, ouvrant le seul restaurant primé du territoire de glaces. (AFP)
Bien au-delà du cercle polaire arctique, sur le 69ème parallèle nord, le chef féringien Poul Andrias Ziska, deux étoiles au Michelin, a posé casseroles et bagages au Groenland, ouvrant le seul restaurant primé du territoire de glaces. (AFP)
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

Face aux icebergs, le restaurant étoilé le plus septentrional au monde

  • C'est à Ilimanaq, hameau de 50 habitants caché derrière les icebergs et accessible seulement par bateau ou hélicoptère, qu'on trouve depuis mi-juin «KOKS»
  • Le service est limité à une vingtaine de personnes, ce qui accentue le caractère hors du temps de l'expérience

ILIMANAQ: Bien au-delà du cercle polaire arctique, sur le 69ème parallèle nord, le chef féringien Poul Andrias Ziska, deux étoiles au Michelin, a posé casseroles et bagages au Groenland, ouvrant le seul restaurant primé du territoire de glaces.

C'est à Ilimanaq, hameau de 50 habitants caché derrière les icebergs et accessible seulement par bateau ou hélicoptère, qu'on trouve depuis mi-juin "KOKS", étoilé le plus septentrional que le célèbre guide gastronomique ait jamais connu.

Face à la mer, le restaurant, transféré depuis les îles Féroé avec ses précieuses étoiles, est logé dans une étroite maison noire en bois, l'une des plus vieilles du Groenland. Le service est limité à une vingtaine de personnes, ce qui accentue le caractère hors du temps de l'expérience.

Sur cette terre rude d'où l'agriculture est quasi absente hormis dans le sud à quelque 1 000 km de là, le chef y expérimente avec la production locale, baleine comprise, sans oublier les algues.

"On essaie de se concentrer le plus possible sur les produits groenlandais, du flétan aux crabes des neiges en passant par le boeuf musqué et la poule des neiges (ptarmigan), différentes herbes et baies", assure à l'AFP M. Ziska.

Du ponton où les visiteurs ont parfois la chance d'admirer les baleines, l'équipe peut aussi directement pêcher des capelans.

Jusqu'à il y a quelques mois, le jeune chef aux lunettes rondes dirigeait KOKS chez lui, aux îles Féroé, où il avait conquis sa première étoile en 2017, sa deuxième en 2019, et gagné le titre de Michelin le plus isolé du monde, dans un coin perdu de l'archipel.

Il prévoit d'y revenir pour une installation permanente, mais explique avoir toujours voulu se frotter à un autre territoire de l'extrême-nord européen, "Islande, Groenland ou même Svalbard".

Pour finalement choisir ce lieu situé à une heure de voilier d'Ilulissat, la troisième ville du Groenland célèbre pour son immense glacier.

Produits locaux 

"On a juste pensé que c'était mieux, plus drôle de faire quelque chose de complètement différent, avant d'emménager dans notre restaurant permanent", explique-t-il à l'AFP.

Avec vingt plats, le long menu émerveille les papilles pour quelque 2 100 couronnes (280 euros), hors boissons.

Le jeune chef sert ainsi une grande aile entière de ptarmigan: la viande est enfilée au bout en brochette avec des champignons et du gras de renne. Ou une crème sucrée à base de patelle, un mollusque, servie directement dans la coquille.

"Le menu est exquis et vous fait faire l'aller-retour vers le grand nord", juge Devid Gualandris, un visiteur charmé. "Bouchées à la baleine, poisson et fruits de mers fraîchement pêchés et desserts élaborés, tout déborde de saveurs".

Repère inattendu pour un restaurant gastronomique, Ilimanaq - en groenlandais +lieu des espérances+ - abrite une petite communauté de 50 âmes vivant dans de pittoresques maisons de bois, à côté de sentiers de randonnées et... d'un hôtel de luxe, étape idéale pour touristes fortunés en quête de nouvelles frontières.

Selon M. Ziska, les clients au Groenland sont différents.

"Il y a beaucoup de monde dont la priorité numéro un est de visiter le Groenland, et en deuxième lieu ils visitent le restaurant", dit-il.

"Aux îles Féroé, on avait principalement des personnes qui venaient pour manger dans notre restaurant, puis bien sûr visiter", explique le trentenaire.

Outre les aventuriers déjà séduits par les paysages âpres, l'office du tourisme groenlandais veut faire le pari de voyageurs gourmets.

"La combinaison unique d'une gastronomie de haut niveau, de la durabilité inhérente à la cuisine de l'Atlantique Nord et de la nature et des ressources caractéristiques de la baie de Disko (...) correspond exactement à ce que nous recherchons pour atteindre un certain type de vacanciers", avait expliqué le directeur de Visit Greenland, Hjörtur Smárason, lors de l'annonce de l'installation de KOKS.

Destination longtemps méconnue, le Groenland - un territoire grand comme quatre fois la France - a accueilli en 2019 plus de 100.000 touristes, près du double de sa population, avant que la Covid ne coupe l'élan.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com