Au Soudan, l'or laisse derrière lui maladies et pollution

A Banate, village de 8 000 habitants à 360 kilomètres au nord de la capitale Khartoum, les enfants sont toujours nés bien portants, se rappelle la mère de Taleb, Awadya Ahmed, 45 ans. (AFP).
A Banate, village de 8 000 habitants à 360 kilomètres au nord de la capitale Khartoum, les enfants sont toujours nés bien portants, se rappelle la mère de Taleb, Awadya Ahmed, 45 ans. (AFP).
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Publié le Lundi 18 juillet 2022

Au Soudan, l'or laisse derrière lui maladies et pollution

  • «La poussière d'or», ce dépôt blanc qui forme de petits tas au pied des maisons, à l'ombre d'un verger ou au beau milieu d'un champ, est un mélange de métaux lourds utilisés par les mineurs artisanaux pour extraire l'or
  • On y trouve du mercure, du cyanure et d'autres agents encore, nocifs pour l'homme comme pour l'environnement

BANATE : A quatre ans, Taleb ne peut ni marcher ni voir: l'or du sous-sol qui devait enrichir son village a ruiné sa santé, assure sa mère, à coups de mercure et autre cyanure désormais incrustés dans la terre et les corps au Soudan.

A Banate, village de 8 000 habitants à 360 kilomètres au nord de la capitale Khartoum, les enfants sont toujours nés bien portants, se rappelle la mère de Taleb, Awadya Ahmed, 45 ans.

"Mes quatre premiers enfants vont tous bien, sauf Taleb qui est le seul né après que la poussière d'or a recouvert le village", affirme-t-elle à l'AFP.

"La poussière d'or", ce dépôt blanc qui forme de petits tas au pied des maisons, à l'ombre d'un verger ou au beau milieu d'un champ, est un mélange de métaux lourds utilisés par les mineurs artisanaux pour extraire l'or.

On y trouve du mercure, du cyanure et d'autres agents encore, nocifs pour l'homme comme pour l'environnement.

Pour Aljayli Abdelaziz, dignitaire du village, tout a commencé il y a cinq ans.

"Depuis qu'on a vu apparaître ces dépôts poussiéreux, des enfants sont nés avec des malformations et il y a eu des fausses couches, j'ai compté 22 naissances avec malformation", rapporte-t-il à l'AFP.

Mercure dans l'eau, l'urine, le sang

En janvier, des chercheurs ont testé l'eau potable à Banate: la concentration de mercure y atteint un record national. Et ils ont aussi trouvé du mercure dans les urines et le sang des habitants.

Ce métal liquide couleur argent est particulièrement dangereux une fois dans l'eau car, bu par les animaux, il se retrouve dans la chaîne alimentaire humaine.

Chez la femme enceinte, il peut toucher de façon permanente le cerveau et le système nerveux en développement de l'enfant.

Si Banate est l'épicentre du phénomène, au total, il y a "450 000 tonnes de résidus d'extraction d'or saturés de mercure nocif" dans l'Etat du Nil, estime Ali Mohammed Ali, de l'Association soudanaise pour la protection de l'environnement.

L'extraction d'or n'est pas une découverte récente au Soudan: dès l'Antiquité, des hommes sont descendus dans les entrailles de la terre nubienne --le Soudan actuel-- pour en sortir des pépites.

Mais longtemps, aucun produit chimique n'a été utilisé et ces dernières décennies, seules des entreprises professionnelles se chargeaient de cette tâche --et de la gestion des déchets chimiques ensuite.

Aujourd'hui, les mines artisanales assurent 80% de la production d'or du Soudan. Chaque jour, deux millions de Soudanais y travaillent dans 16 des 18 provinces du pays.

Les 20% restants, soient 30,3 tonnes au premier semestre 2021 selon les chiffres officiels, sont extraits par les compagnies officiellement enregistrées.

Or, les orpailleurs "manipulent des produits chimiques aux résidus dangereux comme du mercure qui devraient être traités par des gens spécialisés et de façon très encadrée, surtout loin des habitations et des sources d'eau", dénonce Saleh Ali Saleh, professeur d'université et spécialiste de la question.

«Des années pour rattraper les dégâts»

A une cinquantaine de kilomètres de Banate, une poignée de mineurs manipulent à main nue des cuves d'eau remplies de roches concassées mêlées à du mercure pour tenter d'en extraire des pépites d'or.

Parmi eux, Mohammed Issa. A 25 ans, ce fils d'éleveur du Kordofan-Nord, à 1 600 kilomètres de là, vit littéralement sa ruée vers l'or... quitte à y laisser sa santé.

"Quand je suis arrivé ici, j'ai vu que tout le monde faisait comme ça et que c'était le patron de la mine lui-même qui nous ramenait le mercure", assure-t-il à l'AFP.

Pourtant, en 2019, quelques mois après la fin de la dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir, le gouvernement a interdit l'usage du mercure et du cyanure dans les mines.

Car les chiffres sont connus: au niveau mondial, l'orpaillage artisanal génère plus du tiers des émissions mondiales de mercure, selon l'Agence européenne pour le développement.

Mais aujourd'hui encore, partout au Soudan, "on peut en acheter", assure à l'AFP le propriétaire d'une mine artisanale qui emploie 95 orpailleurs, sous couvert d'anonymat tant la question est sensible.

Sollicitée à plusieurs reprises par l'AFP, l'entreprise d'Etat chargée des activités minières a refusé de répondre.

Le commerce de l'or --720 millions de dollars au premier trimestre 2022 selon la Banque centrale-- a longtemps été contrôlé par d'obscurs groupes liés aux services de sécurité sous Béchir.

Aujourd'hui, il explose, et avec lui, les dégâts environnementaux, prévient M. Saleh.

"Les dommages existants ne sont pas facilement résorbables. Et même si on arrêtait tout aujourd'hui, il faudrait des années pour rattraper les dégâts".


L'aéroport international de Damas se prépare à rouvrir

Une vue aérienne montre un avion de la compagnie nationale syrienne Syrian Air sur le tarmac de l'aéroport international fermé de Damas, le 11 décembre 2024, trois jours après l'éviction du président Bachar al-Assad. (Photo AFP)
Une vue aérienne montre un avion de la compagnie nationale syrienne Syrian Air sur le tarmac de l'aéroport international fermé de Damas, le 11 décembre 2024, trois jours après l'éviction du président Bachar al-Assad. (Photo AFP)
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  • L'aéroport international de Damas, fermé depuis la chute de la capitale syrienne aux mains des rebelles dimanche, se prépare à rouvrir « dans les prochains jours », a affirmé mercredi à l'AFP son directeur, Anis Fallouh.
  • Samer Radi, responsable de la maintenance des avions, explique que la flotte actuelle compte 12 avions, dont « huit Airbus A320-20 ».

DAMAS : L'aéroport international de Damas, fermé depuis la chute de la capitale syrienne aux mains des rebelles dimanche, se prépare à rouvrir « dans les prochains jours », a affirmé mercredi à l'AFP son directeur, Anis Fallouh.

« Si Dieu le veut, l'aéroport sera rouvert au plus vite, car nous travaillons sans relâche », assure-t-il. Sans donner de date, il indique que l'aéroport devrait reprendre ses activités « dans les prochains jours ».

« Nous pouvons commencer rapidement à permettre le survol des avions dans l'espace aérien syrien qui a été fermé », ajoute-t-il.

Un correspondant de l'AFP a vu des rebelles en armes déployés autour de l'aéroport, ainsi que des employés s'affairant à l'intérieur du bâtiment où étaient déployées des forces de sécurité dépendant des nouvelles autorités.

L'armée syrienne et les forces de sécurité avaient quitté l'aéroport de Damas tôt dimanche, face à l'avancée des forces rebelles.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le président Bachar al-Assad avait pris peu avant le chemin de l'exil à bord d'un avion. Il se trouve actuellement en Russie.

Samer Radi, responsable de la maintenance des avions, explique que la flotte actuelle compte 12 avions, dont « huit Airbus A320-20 ».


L'Arabie saoudite : pays hôte de la Coupe du monde 2034

L'Arabie saoudite a été officiellement confirmée par la FIFA comme hôte de la Coupe du monde de football masculin 2034. (SPA).
L'Arabie saoudite a été officiellement confirmée par la FIFA comme hôte de la Coupe du monde de football masculin 2034. (SPA).
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  • L'Arabie saoudite a été officiellement confirmée par la FIFA comme hôte de la Coupe du monde de football masculin de 2034
  • La candidature saoudienne a été saluée par les applaudissements de plus de 200 fédérations membres de la FIFA

RIYAD: L'Arabie saoudite a été officiellement confirmée par la FIFA comme hôte de la Coupe du monde de football masculin de 2034.

La candidature saoudienne a été saluée par les applaudissements de plus de 200 fédérations membres de la FIFA. Elles ont participé à distance à une réunion en ligne organisée mercredi à Zurich par le président de l'instance du football, Gianni Infantino.

La décision a été combinée à l'approbation de l'unique candidat à l'organisation de la Coupe du monde 2030. L'Espagne, le Portugal et le Maroc coorganiseront l'événement dans le cadre d'un projet à six pays, tandis que l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay recevront chacun l'un des 104 matches.

L'événement sud-américain marquera le centenaire de l'organisation de la première Coupe du monde par l'Uruguay en 1930.


Huit nouvelles espèces de plantes indigènes ont été découvertes en Arabie saoudite

MEWA et NEOM ont découvert huit espèces de plantes indigènes qui n'avaient pas été enregistrées auparavant dans le Royaume. (X : @MEWA_KSA)
MEWA et NEOM ont découvert huit espèces de plantes indigènes qui n'avaient pas été enregistrées auparavant dans le Royaume. (X : @MEWA_KSA)
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  • Cette découverte s'inscrit dans le programme NEOM Flora, qui vise à protéger 95 % des terres naturelles et à restaurer et documenter la biodiversité unique de la région.
  • Ce programme en deux phases comprend une étude complète de la géologie, du sol, de l'hydrologie des bassins versants, de l'écologie et de la topographie de la région de NEOM.

Riyad : selon l'agence de presse saoudienne, le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture et NEOM ont découvert huit espèces de plantes indigènes qui n'avaient jamais été recensées auparavant dans le Royaume.

Cette découverte fait partie du programme NEOM Flora, qui vise à protéger 95 % des terres naturelles et à restaurer et documenter la biodiversité unique de la région.

Le programme en deux phases comprend une étude complète de la géologie, du sol, de l'hydrologie des bassins versants, de l'écologie et de la topographie de NEOM.

« Les nouvelles espèces végétales ont été documentées à l'herbier national du Centre des semences et de la Banque des ressources phytogénétiques de Riyad, ce qui représente un ajout important à la flore enregistrée en Arabie saoudite », a déclaré Ahmad Alayadh, vice-ministre de l'Agriculture.

Les huit espèces concernées sont les suivantes : Bituminaria flaccida (Nabelek) Greuter, Cicer judaicum Boiss., Crambe hispanica L., Diplotaxis tenuifolia (L.) DC., Hyoscyamus boveanus (Dunal) Asch & Schweinf., Muscari longipes subsp. longipes, Phagnalon nitidum Fres. et Plantago sinaica (Barneoud) Decne.

Dhiya Zaidan, directeur principal de l'architecture paysagère à NEOM, a déclaré : « Au cours des deux dernières années et demie, cette initiative a donné des résultats remarquables, notamment la documentation de 345 espèces de plantes locales, 28 espèces rares et huit nouvelles espèces de plantes enregistrées qui n'avaient pas encore été recensées dans le Royaume.

« Cela n'aurait pas été possible sans le dévouement et l'engagement de nos chercheurs et scientifiques sur le terrain. »

Lancé en 2021, le programme Flore NEOM est une initiative clé pour documenter et conserver le patrimoine naturel de la région, et améliorer la connaissance de la végétation et des espèces végétales locales.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com