L'euro reprend des couleurs avec la rumeur d'une surprise de la BCE sur les taux

Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit évoquer la possibilité d'une hausse d'un demi-point de pourcentage de son taux directeur lors de sa réunion de jeudi, a rapporté l'agence Reuters, citant deux sources anonymes. (AFP).
Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit évoquer la possibilité d'une hausse d'un demi-point de pourcentage de son taux directeur lors de sa réunion de jeudi, a rapporté l'agence Reuters, citant deux sources anonymes. (AFP).
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Publié le Mercredi 20 juillet 2022

L'euro reprend des couleurs avec la rumeur d'une surprise de la BCE sur les taux

  • Vers 20H20 GMT, la monnaie unique prenait 0,80% face au billet vert, à 1,0225 dollar pour un euro
  • Plus tôt, elle était montée jusqu'à 1,0269 dollar, pour la première fois depuis deux semaines

NEW YORK : L'euro avançait nettement mardi face à plusieurs devises majeures, aidé par l'hypothèse d'un relèvement plus élevé que prévu du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, au diapason de beaucoup de grandes Banques centrales.

Vers 20H20 GMT, la monnaie unique prenait 0,80% face au billet vert, à 1,0225 dollar pour un euro. Plus tôt, elle était montée jusqu'à 1,0269 dollar, pour la première fois depuis deux semaines.

Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit évoquer la possibilité d'une hausse d'un demi-point de pourcentage de son taux directeur lors de sa réunion de jeudi, a rapporté l'agence Reuters, citant deux sources anonymes.

Officiellement, la BCE avait signalé, il y a plusieurs semaines déjà, son intention de ne procéder qu'à un relèvement d'un quart de point, le premier depuis 2011.

Mardi, les cambistes ont revu leurs prévisions et attribuaient au scénario du demi-point une probabilité de 50% environ. Une telle hausse serait une première depuis 2008.

"Un augmentation plus importante (que prévu) aiderait à mettre un plancher sous l'euro, tout en contribuant à combattre l'inflation record" qui sévit en zone euro, a estimé, dans une note, Joe Manimbo de Western Union.

Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, la rumeur d'une éventuelle surprise expose l'euro au risque "d'un décrochage en cas de déception", c'est-à-dire si les gouverneurs s'en tenaient finalement à un quart de point.

L'analyste prévient également que si, jeudi, la BCE ne donne pas de détails sur son nouvel outil destiné à éviter la fragilisation de certains pays de la zone euro, en premier lieu l'Italie, "le marché sera déçu".

Selon lui, il pourrait mettre encore davantage de pression sur l'euro et la dette de ses pays membres et faire monter leurs taux obligataires, renchérissant leurs coûts de financement.

Dans le même temps, les opérateurs commencent à remettre de nouveau en cause la perspective d'une hausse de 0,75 point de base du taux directeur de la Banque centrale américaine (Fed) lors de sa réunion des 26 et 27 juillet.

Les cambistes évaluaient ainsi mardi à près de 36% la probabilité d'un relèvement d'un point, sensiblement plus que la veille (29%), selon l'outil de modélisation de la Bourse CME, basé sur les contrats à terme.

"D'ici la fin du trimestre, la Fed pourrait relever ses taux de 1,25 point, tandis que la BCE fera 0,75 voire un point", a expliqué Marc Chandler. "L'écart de taux (entre les deux Banques centrales) sera donc toujours très important."


TikTok sur la sellette au Congrès américain

Shou Chew, le patron de TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance, est auditionné jeudi par des élus américains qui l'accusent de mettre en danger la sécurité nationale et la santé de ses utilisateurs, et l'ont en partie condamnée d'avance. (Photo, Reuters)
Shou Chew, le patron de TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance, est auditionné jeudi par des élus américains qui l'accusent de mettre en danger la sécurité nationale et la santé de ses utilisateurs, et l'ont en partie condamnée d'avance. (Photo, Reuters)
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  • Tiktok, soupçonné par de nombreux gouvernements de donner accès aux données des utilisateurs à Pékin, risque l'interdiction totale aux Etats-Unis
  • La pression politique contre le très populaire réseau social est montée en flèche ces derniers mois des deux côtés de l'Atlantique

WASHINGTON: Shou Chew, le patron de TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance, a tenté difficilement jeudi de défendre son application, face à des élus américains intraitables, qui avaient pour la plupart condamné d'avance la plateforme menacée d'interdiction totale aux Etats-Unis.

"J'imagine que vous allez dire tout ce que vous pouvez aujourd'hui pour éviter ce résultat", a déclaré d'emblée Cathy McMorris Rodgers, la présidente de la puissante commission parlementaire de l'Energie et du Commerce, qui a convoqué le dirigeant pour une audition.

"On ne vous croit pas", a-t-elle assené. "ByteDance est redevable au Parti communiste chinois et ByteDance et TikTok, c'est la même chose".

Le dirigeant singapourien, diplômé de Harvard, a subi un interrogatoire particulièrement pugnace de la part des représentants qui ont présenté, exceptionnellement, un front uni.

"Monsieur Chew, bienvenu à la commission la plus transpartisane du Congrès. Nous ne sommes pas toujours d'accord sur la méthode, mais nous voulons tous protéger notre sécurité nationale, notre économie et surtout nos enfants", a souligné le républicain Buddy Carter.

Pendant plus de cinq heures, les élus n'ont quasiment pas laissé parler l'ancien banquier. Selon eux, le Parti communiste chinois se sert de TikTok à des fins d'espionnage et de manipulation.

La Maison Blanche, la Commission européenne, les gouvernements canadien et britannique et d'autres organisations ont récemment interdit à leurs fonctionnaires de l'utiliser.

Shou Chew a promis que d'ici la fin de l'année, toutes les informations liées aux 150 millions d'utilisateurs américains seraient gérées uniquement depuis des serveurs du groupe texan Oracle, situés aux Etats-Unis.

Mais il a dû reconnaître que la plateforme a encore d'anciennes données accessibles par des employés chinois.

TikTok "détruit des vies"

"Le gouvernement chinois ne possède pas et ne contrôle pas ByteDance. C'est une entreprise privée", a-t-il cependant insisté.

La représentante Anna Eshoo a qualifié ses arguments de "grotesques". "Je ne crois pas qu'il existe réellement un secteur privé en Chine", a-t-elle dit, évoquant la loi chinoise qui impose aux entreprises du pays de partager leurs données si Pékin leur demande.

"Je crois quand même que le gouvernement communiste de Pékin aura toujours le contrôle, et la capacité d'influencer ce que vous faites", a de son côté martelé l'élu démocrate Frank Pallone.

Plusieurs projets de loi, soutenus à droite et à gauche, sont dans les tuyaux pour interdire TikTok. La Maison Blanche a laissé entendre que si TikTok restait dans le giron de ByteDance, elle serait interdite.

Avant l'audition, le ministre chinois du Commerce a fait savoir qu'il s'opposerait "fermement" à une vente forcée, soulignant que toute cession de TikTok nécessiterait l'approbation de Pékin.

Le patron a aussi affronté de nombreuses questions sur les responsabilités de TikTok concernant la santé mentale et physique des plus jeunes, des risques d'addiction aux dangereux défis que se lancent les utilisateurs.

"Votre entreprise a détruit leurs vies", a déclaré Gus Bilirakis, en désignant les parents d'un adolescent mort, venus assister à l'audition. Ils ont porté plainte contre la plateforme, qu'ils accusent d'avoir montré des milliers de vidéos non sollicitées sur le suicide à leur fils.

"Votre technologie entraîne littéralement des décès", a lancé le représentant.

Crédibilité

"Le sort de TikTok aux Etats-Unis est plus incertain que jamais après cet interrogatoire exténuant de Shou Chew", a réagi l'analyste Jasmine Enberg d'Insider Intelligence.

"Il n'y a pas grand chose qu'il aurait pu dire pour convaincre les législateurs que TikTok n'est pas contrôlé ou influencé, directement ou indirectement, par le Parti communiste chinois".

L'application et plusieurs associations estiment qu'une interdiction complète - comme en Inde depuis 2020 - relèverait de la censure.

"Interdire TikTok saperait profondément la crédibilité des Etats-Unis en tant que défenseur de la liberté en ligne", ont affirmé 16 ONG dans une lettre adressée au Congrès mercredi.

"Pourquoi autant d'hystérie autour de TikTok ?", a demandé mercredi soir le représentant démocrate Jamaal Bowman, lors d'une conférence de presse avec des créateurs de contenus venus défendre leur réseau préféré.

La plateforme présente les mêmes risques pour la confidentialité des données, la santé des utilisateurs ou la désinformation que "Facebook, Instagram, YouTube et Twitter", a fait valoir l'élu, appelant à une "conversation honnête sur tous les réseaux sociaux".

De nombreux influenceurs craignent de perdre tout ou partie de leurs revenus, et la base de fans qu'ils ont assemblée.

Duncan Joseph, un comédien de 20 ans, a expliqué à l'AFP qu'il n'aurait jamais pu construire sa "communauté" sur les autres plateformes, qu'il juge moins "authentiques".

"Sur TikTok, tout le monde peut devenir une superstar", a dit le créateur de contenus.


En Arabie saoudite, les loyers de biens immobiliers augmentent de 81%

Riyad se classe en première position avec le plus grand nombre de contrats de location en Arabie saoudite en 2022. (Shutterstock).
Riyad se classe en première position avec le plus grand nombre de contrats de location en Arabie saoudite en 2022. (Shutterstock).
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  • Djeddah se classe en deuxième position avec 357 000 unités résidentielles, soit une augmentation annuelle de 59%, et 108 000 unités commerciales, soit une augmentation de 84%.
  • Ejar est un système complet qui vise à développer le secteur du logement et de l’immobilier en Arabie saoudite, en mettant en place des solutions durables aux défis du marché immobilier

RIYAD: La valeur des contrats de location résidentielle et commerciale en Arabie saoudite a presque doublé l’an dernier pour atteindre 76 milliards de riyals saoudiens (1 riyal = 0,24 euro) contre 41,9 milliards de riyals saoudiens en 2021.

Selon les données de l’Autorité générale immobilière Ejar, la valeur totale des transactions de location commerciale s’élevait à 40,9 milliards de riyals saoudiens l’année dernière, tandis que celle des propriétés résidentielles a atteint 35,1 milliards de riyals saoudiens.

Dans le secteur résidentiel, la valeur totale des transactions en matière de location d’appartements a connu une augmentation annuelle de 76% en 2022, atteignant 29,6 milliards de riyals saoudiens.

La valeur totale des locations d’étages s’élève à environ 3,1 milliards de riyals saoudiens, soit une augmentation de 51% par rapport à 2021, tandis que la valeur totale des transactions en matière de villas a atteint 2,9 milliards de riyals saoudiens, soit une augmentation de 49%.

Les transactions commerciales en termes de magasins ont augmenté de 108% en valeur totale, atteignant 17,4 milliards de riyals saoudiens en 2022, tandis que la valeur totale des contrats de location d’espaces d’exposition et de bureaux a bondi de 157% et 77% pour atteindre 7,2 milliards de riyals saoudiens et 4 milliards de riyals saoudiens, respectivement.

En termes de villes, Riyad est arrivée en tête avec le plus grand nombre de transactions de location en 2022, d’un montant total de 24,7 milliards de riyals saoudiens, suivie de Djeddah avec 17 milliards de riyals saoudiens et La Mecque avec 4,9 milliards de riyals saoudiens.

En bas du classement, on retrouve Najran avec 249 millions de riyals saoudiens, Arar avec 226 millions de riyals saoudiens et Al-Bahah avec 148 millions de riyals saoudiens.

Riyad était la première ville avec 470 000 unités résidentielles et 181 000 unités commerciales en 2022.

Djeddah se classe en deuxième position avec 357 000 unités résidentielles, soit une augmentation annuelle de 59%, et 108 000 unités commerciales, soit une augmentation de 84%.

Le volume d’unités proposées à la location s’élevait à 3,2 millions en 2022, une augmentation annuelle de 53%, avec plus de 2,4 millions d’unités résidentielles. Le volume d’unités commerciales proposées à la location s’élevait à plus de 800 000 unités.

Ejar est un système complet qui vise à développer le secteur du logement et de l’immobilier en Arabie saoudite, en mettant en place des solutions durables aux défis du marché immobilier, capables de préserver les droits de toutes les parties concernées par le bail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Autoroutes: Le Maire veut raccourcir la durée des concessions

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à Bruxelles, le 13 mars 2023 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à Bruxelles, le 13 mars 2023 (Photo, AFP).
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  • M. Le Maire a reconnu que les calculs de rentabilité pour les actionnaires faits lors de la privatisation des autoroutes en 2006 n'avaient pas été bons
  • «C'est la voie qui nous paraît juridiquement la plus solide et économiquement la plus prometteuse», a-t-il ajouté

PARIS: Le gouvernement a demandé au Conseil d'État de quelle manière il serait possible de raccourcir "de quelques années" la durée des concessions de certaines sociétés autoroutières, qui ont été plus rentables que prévu, a indiqué mercredi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

M. Le Maire a reconnu devant les commissions des Finances et du Développement durable de l'Assemblée nationale que les calculs de rentabilité pour les actionnaires faits lors de la privatisation des autoroutes en 2006 n'avaient "pas été bons".

Les taux d'intérêt ayant fortement baissé, les sociétés concessionnaires --notamment Vinci, Eiffage et l'espagnol Abertis-- ont pu rembourser leur mise à meilleur coût, améliorant d'autant leur rentabilité, alors que les tarifs des péages continuaient à augmenter régulièrement conformément aux contrats conclus avec l'État.

"Nous nous sommes trompés", a reconnu le ministre, avant de remarquer que la remontée des taux d'intérêt actuelle allait sans doute obliger à refaire les calculs. "Il faudra voir le taux de rentabilité sur l'ensemble de la concession", a-t-il insisté.

Voulant "éviter toute rente", M. Le Maire envisage de "raccourcir la durée des concessions (...) de quelques années".

"C'est la voie qui nous paraît juridiquement la plus solide et économiquement la plus prometteuse", a-t-il ajouté.

Il a annoncé la publication mercredi soir d'un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) de février 2021 --récemment retrouvé par Le Canard enchaîné--, qui pointe les profits réalisés par ASF-Escota (Vinci) et AREE-Area (Eiffage), et va jusqu'à évoquer la possibilité d'une réduction des tarifs de leurs péages de presque 60% pour "réaligner (leur) rentabilité" avec ce qui était prévu en 2006.

Le texte, cependant, ne juge "légalement envisageable" qu'un raccourcissement des durées des concessions, ce qui selon ses auteurs "suppose une volonté politique forte et aurait pour conséquence une détérioration des relations entre l'État et les SCA", les sociétés concessionnaires d'autoroutes.

Le rapport envisage une fin anticipée des concessions au 30 avril 2026 pour ASF et Escota, soit un raccourcissement de respectivement dix ans et cinq ans et demi, et au 30 septembre 2026 pour APRR et Area, soit un raccourcissement de neuf et dix ans.

L'État courrait "le risque que le juge considère la rentabilité des concessions comme raisonnable et leur résiliation anticipée comme entraînant un droit à indemnité", précise le rapport.

D'où la saisine du Conseil d'État.

Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a noté que les juristes du Palais Royal devraient également étudier "toutes les options fiscales", le gouvernement ayant l'intention de mettre les sociétés autoroutières à contribution pour financer l'effort annoncé sur le rail.

M. Le Maire veut aussi, comme l'a suggéré l'Autorité de régulation des transports (ART), que les nouveaux contrats soient plus courts, et comprennent "une clause de révision des tarifs des péages en fonction du niveau de rentabilité".

Les deux ministres n'ont pas caché mercredi leur préférence pour une reconduction du modèle actuel des concessions --certes aménagé--, M. Le Maire rejetant toute renationalisation des autoroutes qui selon lui coûterait entre 40 et 50 milliards d'euros au contribuable.

Alors que les principales concessions actuelles, couvrant plus de 90% des autoroutes concédées, doivent arriver à terme entre 2031 et 2036, M. Beaune a annoncé l'organisation d'"Assises des autoroutes" d'ici l'été.

"Toutes les questions seront posées sur l'avenir des concessions", a-t-il garanti.