Crise alimentaire au Liban: Des manifestants prennent d'assaut des boulangeries et des pâtisseries

Mercredi, des citoyens en colère ont pris d'assaut des boulangeries et des pâtisseries au Liban, alors que la crise alimentaire s'aggrave dans le pays (Photo, Reuters).
Mercredi, des citoyens en colère ont pris d'assaut des boulangeries et des pâtisseries au Liban, alors que la crise alimentaire s'aggrave dans le pays (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 28 juillet 2022

Crise alimentaire au Liban: Des manifestants prennent d'assaut des boulangeries et des pâtisseries

  • De longues files d'attente se sont formées à l'extérieur de nombreux magasins, les habitants attendant impatiemment, sous une chaleur accablante, des paquets de pain subventionnés
  • Sur les réseaux sociaux, certains ont dénoncé les organisations mafieuses qui vendent la farine subventionnée sur le marché noir et la font passer en contrebande en Syrie

BEYROUTH: Des citoyens en colère ont pris d'assaut mercredi des boulangeries et des pâtisseries au Liban, alors que la crise alimentaire s'aggrave dans le pays.

De longues files d'attente se sont formées devant de nombreux magasins, les habitants attendant impatiemment, sous une chaleur accablante, des paquets de pain subventionnés. Comme les stocks et les esprits s'épuisaient, de nombreuses personnes ont choisi d'acheter d'autres produits de boulangerie, dont certains coûtent 40 000 livres libanaises (1,47 euro) pour 10 fines miches.

D'autres ont évacué leurs frustrations sur les réseaux sociaux, accusant les politiciens et les boulangeries d'être responsables du problème, tout en dénonçant les organisations mafieuses qui vendent la farine subventionnée sur le marché noir et la font passer en contrebande en Syrie.

Dans certains endroits, l’armée a dû intervenir pour faire sortir les manifestants des magasins et désamorcer les disputes entre les clients qui faisaient la queue.

Le ministre libanais de l'Économie, Amine Salam, a assuré que près de «49 000 tonnes de blé devraient arriver au Liban d'ici la fin de la semaine. Espérons que les navires arriveront plus rapidement. La crise est le résultat du vol de farine dans notre pays.»

«Une cellule de crise dirigée par le ministère de l'Économie sera formée et un nouveau mécanisme sera mis en place afin de distribuer équitablement le blé et la farine et de poursuivre ceux qui créent cette crise.»

L'incapacité du Liban à obtenir des dollars américains pour continuer à subventionner les médicaments, le blé et le carburant, a entraîné mercredi une hausse du prix de l'essence de 14 000 livres libanaises pour atteindre 617 000 livres libanaises (23,63 euros selon Sayrafa, le taux de change de la Banque du Liban) pour 20 litres.

Georges Brax, membre du syndicat des propriétaires de stations-service, a révélé: «La banque centrale assurait 100% des dollars américains nécessaires à l'importation de carburant auparavant, selon le taux de sa plate-forme Sayrafa. Aujourd'hui, elle n'en fournit que 85%. Les 15% restants doivent être obtenus sur la base du taux du marché noir.»

Pour Fadi Abou Chakra, un représentant du syndicat des distributeurs de carburant et des stations-service au Liban, «nous ne faisons que reculer. Si la question n'est pas résolue, je ne sais pas où nous pourrions aller.»

Lors de sa réunion de mercredi, un comité ministériel mis en place pour faire face aux répercussions de la crise financière sur les établissements publics et dirigé par le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a réitéré ses recommandations précédentes visant à satisfaire les revendications des employés du secteur public, en grève depuis plus d'un mois, en attendant l'approbation du budget 2022 et en évitant toute charge sur le trésor public.

Le comité a approuvé l'octroi d'une aide financière supplémentaire équivalente à la valeur d'un salaire complet et d'une indemnité journalière de transport de 95 000 livres (3,64 euros selon Sayrafa), à condition que les employés soient présents au travail un nombre minimum de jours par semaine.

Les membres ont également convenu d’octroyer 4 000 milliards de livres (153,17 millions d’euros) pour couvrir les frais d'hospitalisation et les frais médicaux des forces militaires, des employés du ministère de la Santé et de la Coopérative des fonctionnaires, ainsi que 200 milliards de livres (7,66 millions d’euros) pour le Fonds national de sécurité sociale et une contribution de 50 milliards de livres (1,91 millions d’euros) à l'Université libanaise.

Les fonctionnaires qui ne se présentaient pas au travail, sans justification, pendant une période de quinze jours, ont été avertis qu'ils seraient «considérés comme démissionnaires».

Le ministre intérimaire des Finances, Youssef Khalil, a expliqué: «La proposition prévoit une allocation forfaitaire quotidienne de productivité pour les employés et les travailleurs de la fonction publique, comprise entre 150 000 livres libanaises (5,74 euros) et 350 000 livres (13,4 euros) par jour, à condition que le bénéficiaire soit présent au moins trois jours par semaine, chaque semaine pendant les heures de travail officielles.»

 «Le ministère a élaboré un décret à cet égard, l'a signé et l'a transféré au Premier ministre pour qu'il entre en vigueur», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps-là, l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, a exhorté les dirigeants du pays à organiser l’élection présidentielle dans les délais impartis et à poursuivre les réformes qui satisferont la Banque mondiale et répondront aux exigences du Fonds monétaire international.

Elle a souligné l'importance de garantir de l’énergie et de l’électricité moins chères et plus propres pour les écoles, les hôpitaux et les usines.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".