En Cisjordanie, vivre dans une maison encerclée par des colons israéliens

Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. En dessous, un tunnel permet aux véhicules militaires d'emprunter une route leur étant réservée. (AFP).
Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. En dessous, un tunnel permet aux véhicules militaires d'emprunter une route leur étant réservée. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 01 août 2022

En Cisjordanie, vivre dans une maison encerclée par des colons israéliens

  • Saadat Gharib vit à Beit Ijza, village palestinien entre Ramallah et Jérusalem
  • Sur les 100 dounams de terres, M. Gharib n'en a plus qu'environ 60. "La maison n'est plus que sur un demi dounam (500 m2) et est encerclée de chaque côté", se désole ce fonctionnaire de l'Autorité palestinienne

BEIT IJZA: A l'origine, la maison de Saadat Gharib en Cisjordanie occupée était bordée de collines rocailleuses et de champs. Aujourd'hui, c'est devenu un îlot encerclé par les logements de colons israéliens qui se sont rapprochés, lui laissant un bout de jardinet entouré d'un grillage.

Saadat Gharib vit à Beit Ijza, village palestinien entre Ramallah et Jérusalem. En 1978, des Israéliens ont installé leurs caravanes à proximité et ont proposé à la famille Gharib, propriétaire de 100 dounams de terres (10 hectares), d'en acheter un dounam, ce qu'elle a refusé.

Puis au cours des années, le gouvernement israélien a progressivement saisi des parcelles, permettant à d'autres colons de s'installer pour créer Givon Hahadasha, une colonie illégale au regard du droit international comme toutes celles de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'Etat hébreu.

Sur les 100 dounams de terres, M. Gharib n'en a plus qu'environ 60. "La maison n'est plus que sur un demi dounam (500 m2) et est encerclée de chaque côté", se désole ce fonctionnaire de l'Autorité palestinienne.

Sa petite maison de forme carrée, entourée d'un grillage de huit mètres de haut, apparaît aujourd'hui comme posée au milieu de ce qui ressemble à un lotissement, avec des résidences proprettes dont certaines disposent de petites piscines gonflables dans leurs jardins.

Pour sortir de chez lui, Saadat Gharib, 40 ans, doit emprunter un corridor grillagé et passer une lourde porte jaune pourvue de huit caméras, contrôlée à distance par les forces de sécurité israéliennes. En dessous, un tunnel permet aux véhicules militaires d'emprunter une route leur étant réservée.

Procédures judiciaires

Parmi toutes les procédures judiciaires lancées par la famille Gharib, peu ont été couronnées de succès, malgré l'aide de l'ONG israélienne anticolonisation Yesh Din ("Il y a une justice", en hébreu).

En 2012, la justice israélienne a concédé quelque 3% des terres dont les Gharib affirment être propriétaires et utilisées par les colons comme un parking et un parc. Mais la décision n'a pas encore été suivie d'effet.

En 2008, la Cour suprême est revenue sur des mesures sécuritaires réclamant la présentation d'une pièce d'identité devant les caméras pour passer à travers la lourde porte jaune, et à certaines heures seulement. Désormais, la famille peut aller et venir n'importe quand.

Sauf quand les forces de sécurité arguent d'un risque, auquel cas elles peuvent fermer la porte à leur guise.

"Pendant toutes ces années, nous avons vécu une vie difficile", affirme Saadat à l'AFP, accusant les forces israéliennes d'avoir souvent fouillé sa maison, procédé à des arrestations et de toujours prendre le parti des colons en cas de confrontation.

Il a placé une bâche bleue sur la partie basse du grillage installé par l'armée israélienne autour du jardin pour que ses quatre enfants "puissent jouer sans être perturbés ou avoir peur des colons", avec qui il y a déjà eu des incidents par le passé, des insultes et des jets de cailloux notamment, dit-il.

"Ce grillage nous est également désagréable, il est sous nos yeux", dit Avi Zipory, l'un des premiers Israéliens à avoir fondé la colonie.

Selon lui, la famille palestinienne vit sur des terres juives et la colonie d'environ 1.000 habitants a reçu le feu vert de la justice israélienne. Il dit ne pas vouloir détruire la maison des Gharib mais regrette qu'ils "n'acceptent pas un plan alternatif, une compensation financière, une autre terre".

« Tout l'argent du monde »

"Je ne sais pas quand tout cela se terminera", souffle Saadat Gharib, qui dit avant toute chose avoir peur pour ses enfants.

Désormais coupé de ses oliviers par la colonie, dans laquelle il n'est pas autorisé à se rendre, il dit dépendre du bon vouloir de l'armée qui doit lui accorder un permis pour aller les cultiver.

Une situation kafkaïenne qui ne lui fera pas renoncer à sa terre, assure-t-il.

Un jour, on lui a demandé quel serait son prix pour quitter les lieux avec toute sa famille.

"J'ai dit, comme l'avait dit mon père avant moi: ceci est notre terre, dont mon père a hérité de son grand-père. Nous ne la vendrons à personne, même pour tout l'argent du monde".


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Short Url
  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
Short Url
  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
Short Url
  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com