Six start-up arabes remportent le prix Emerging Mediterranean 2022

Short Url
Publié le Lundi 01 août 2022

Six start-up arabes remportent le prix Emerging Mediterranean 2022

  • «Face aux urgences auxquelles nos sociétés sont confrontées, les start-up à impact n’ont jamais autant été aussi pertinentes»
  • «L’intérêt croissant des communautés de la Méditerranée pour notre programme nous conforte dans la nécessité de soutenir cet entrepreneuriat»

PARIS: Après avoir suivi des coachings personnalisés pour la grande finale, six start-up arabes venues de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de Libye et de Mauritanie ont remporté le prix Emerging Mediteranean 2022. «Les start-up finalistes sont plus prometteuses les unes que les autres; les départager a donc été un choix difficile. Cependant, les six lauréates se sont particulièrement démarquées, car les réponses concrètes qu’elles apportent à des réalités de terrain peuvent être élargies au-delà de leur territoire de prédilection», nous explique Samir Abdelkrim, le fondateur d’Emerging Mediterranean.  

L’apport des start-up  

«Face aux urgences auxquelles nos sociétés sont confrontées, aussi bien d’un point de vue géopolitique que climatique ou social, les start-up à impact n’ont jamais autant été aussi pertinentes», souligne Samir Abdelkrim à Arab News en français. 

''
Samir Abdelkrim, fondateur d’Emerging Mediterranean. (Photo fournie)

«L’énergie, la mobilité, l’éducation, la santé, l’agriculture, le respect de la biodiversité, l’économie sociale et solidaire ou encore l’entrepreneuriat féminin sont des thématiques cruciales qui seront au cœur de ces challenges. C’est d’autant plus vrai pour la région Méditerranée, qui peut devenir le berceau de co-innovations multiples et duplicables à l’échelle du monde grâce à ses coopérations entre les rives Nord et Sud», explique-t-il. 

EN BREF

Soutenu par l’Agence française de développement et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Emerging Mediterranean est le programme d’accélération d’Emerging Valley en Méditerranée.

Destiné aux entrepreneurs à forts impacts sociaux et environnementaux, le programme a été conçu pour identifier, accélérer et nourrir le plaidoyer des start-up méditerranéennes de la «Tech For Good». Il a pour ambition de créer une communauté de leaders du digital à impact.

Le programme est ouvert à toutes les start-up des pays du 5+5 côté rive Sud: Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. 

Le fondateur d’Emerging Mediterranean ajoute: «Nous sommes fiers de contribuer à l’essor de ces nouvelles économies grâce à Emerging Mediterranean. L’intérêt croissant des communautés de la Méditerranée pour notre programme nous conforte dans la nécessité de soutenir cet entrepreneuriat.» 

Des solutions concrètes 

''

Les start-up lauréates vont bénéficier d’une importante visibilité. Elles se sont vu offrir un package qui comprend un accompagnement technique personnalisé via des sessions de tutorat individuel ainsi qu’un accompagnement média et une intégration au programme du Social&Inclusive Business Camp, qui assure une prise en charge de la start-up à Marseille pour participer au Sommet Emerging Valley 2022 le 29 novembre prochain.  

Fondée par Nadir Kassoul, la start-up Garini (Algérie), est une plate-forme en ligne de réservation de places de parking. Une solution technologique qui permettra la réduction de 50 millions de tonnes de CO2 rejetées chaque année par les véhicules en recherche de stationnement en ville. «Notre but est de mettre en relation les acteurs de la mobilité urbaine avec les automobilistes afin de réduire les gaz à effet de serre ou le stress de trouver une place de stationnement», a expliqué Nadir Kassoul.  

Portée par Yahya Lougaghi, Viable Ways Corp (Maroc) est une start-up d’analyse agricole qui développe des logiciels intégrés à des capteurs sans fil. Elle permet de suivre en temps réel les productions agricoles en optimisant les ressources. 

''

Quant à Abjad Limited (Libye), une plate-forme d’e-learning créée par Abdelrahmane Zurghani, elle utilise l’intelligence artificielle pour aider les étudiants à préparer leurs examens. «Notre objectif est de renforcer la formation et l’éducation grâce à la technologie», a déclaré son fondateur lors de son oral. 

Sasa Plast (Mauritanie) est une start-up qui fabrique des pavés de rue à partir de déchets plastiques. Fondée par Cheikhna Coulibaly, elle emploie une majorité de femmes et soutient leur indépendance financière. «Nous avons pour mission de préserver l'environnement, d'améliorer le cadre de vie et de créer de l'emploi par le recyclage de déchets plastiques», a souligné la fondatrice Sasa Plast. 

Lamia Chouk (Tunisie) a participé à ce concours grâce à l’application Ahkili. Spécialisée dans les consultations et les soins psychologiques, Ahkili permet de réserver et d’effectuer des séances en ligne et garantit l’anonymat des patients. «Ahkili [qui signifie “Raconte-moi” en arabe] est née pour faciliter l'accessibilité à la santé en Tunisie. Cette application a un impact social indéniable. Disponible et fonctionnelle, elle nous permettra de démocratiser l'accès aux soins psychologiques et au bien-être mental», a indiqué Lamia Chouk.  

Le Prix de l’entrepreneuriat féminin est allé à Green Algeria, une start-up portée par Kheira Benaissa qui propose une installation destinée aux particuliers capable de transformer leurs déchets organiques en gaz combustible. 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Short Url
  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Short Url
  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Short Url
  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com