Trêve précaire entre Israël et le Jihad islamique, 44 morts à Gaza en trois jours

L’armée israélienne a déclaré qu’elle frappait des « postes de lancement de roquettes présumés du Jihad islamique » (Photo, Reuters).
L’armée israélienne a déclaré qu’elle frappait des « postes de lancement de roquettes présumés du Jihad islamique » (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 08 août 2022

Trêve précaire entre Israël et le Jihad islamique, 44 morts à Gaza en trois jours

  • Jusqu'aux dernières minutes avant le début de la trêve, l'armée israélienne a dit avoir mené des frappes sur des positions du Jihad islamique à Gaza
  • Dimanche, 17 Palestiniens, dont neuf enfants, ont été tués dans les raids israéliens, notamment sur Jabaliya, la ville de Gaza et Rafah

GAZA: Une trêve précaire est entrée en vigueur dimanche à 20 h 30 GMT entre le groupe armé palestinien Jihad islamique et Israël, après trois jours d'hostilités qui ont coûté la vie à 44 Palestiniens dont des enfants dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza.

Jusqu'aux dernières minutes avant le début de la trêve, obtenue grâce à une médiation de l'Égypte, l'armée israélienne a dit avoir mené des frappes sur des positions du Jihad islamique à Gaza "en réponse à des roquettes tirées" vers le sud du territoire israélien où les sirènes d'alerte ont retenti.

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a salué sur Twitter l'accord de trêve, mais affirmé "que la situation reste très fragile". "J'exhorte toutes les parties à respecter le cessez-le-feu."

Le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé qu'une trêve entrerait en vigueur à 23 h 30 locales, tout en soulignant que son pays "se réserve le droit de répondre fermement à toute violation". Il a également remercié l'Égypte, médiateur historique entre Israël et les groupes armés palestiniens, "pour ses efforts".

À Gaza, où il est implanté, le Jihad islamique a lui confirmé qu'il "cesserait les hostilités" à partir de cette heure-là, mais a aussi averti qu'il se réservait "le droit de répondre à toute (nouvelle) agression" israélienne.

Médicaments, électricité

L'accord de trêve prévoit entre autres "l'engagement de l'Égypte à œuvrer en faveur de la libération de deux prisonniers" du Jihad islamique aux mains d'Israël, a affirmé le groupe palestinien.

Dimanche, 17 Palestiniens, dont neuf enfants, ont été tués dans les raids israéliens, notamment sur Jabaliya, la ville de Gaza et Rafah, a indiqué le ministère de la Santé du mouvement armé palestinien Hamas, au pouvoir dans l'enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Depuis le début vendredi de l'opération israélienne dans Gaza, "44 Palestiniens sont tombés en martyrs, dont 15 enfants" et "360 ont été blessés", selon un dernier bilan du ministère, qui a fait en outre état d'immeubles entiers détruits dans les frappes.

Dans la journée et en soirée, le Jihad islamique avait lancé des salves de roquettes en direction de villes en Israël et de Jérusalem, mais la grande majorité ont été interceptées par le système de défense antimissile israélien, selon l'armée.

Les sirènes d'alarme ont retenti dans plusieurs villes, Tel-Aviv et Ashkelon (sud) pour alerter sur les tirs de roquettes et des habitants ont accouru dans les abris.

Trois personnes ont été blessées en Israël par les tirs de roquettes depuis vendredi, selon des secouristes. D'après l'armée, des centaines de roquettes ont été tirées à partir de Gaza depuis vendredi, mais la grande majorité ont été interceptées.

Raids sur Gaza: Israël se dédit, assure respecter la trêve

L'armée israélienne a affirmé dimanche soir avoir mené ses dernières frappes contre le Jihad islamique à Gaza quelques minutes avant l'entrée en vigueur d'une trêve, contredisant des propos antérieurs.

Elle a dans un premier temps indiqué avoir frappé des positions du groupe armé palestinien quelques minutes après la cessation des hostilités entrée en vigueur à 23H30 locales (20H30 GMT) dans le cadre d'un accord négocié par l'intermédiaire de l'Egypte.

Les autorités israéliennes ont par ailleurs affirmé que certains des Palestiniens tués auraient péri dans des tirs de roquettes ratés du Jihad islamique vers Israël, tombées dans l'enclave palestinienne.

À Gaza, le directeur de l'hôpital al-Chifa a affirmé que son établissement avait besoin d'urgence de médicaments et d'électricité pour pouvoir continuer à soigner les blessés.

L'unique centrale électrique de Gaza a été fermée samedi en raison d'un manque de carburant, quatre jours après qu'Israël a fermé les points de passage avec l'enclave en invoquant des raisons de sécurité.

«Attaque préventive»

L'armée israélienne a présenté son opération lancée vendredi comme une "attaque préventive" contre le Jihad islamique, au cours de laquelle ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour, ont été tués, de même que plusieurs combattants du groupe.

La mort des chefs militaires a été confirmée par le Jihad islamique, considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a qualifié la frappe ayant tué samedi Khaled Mansour de "résultat extraordinaire".

Les autorités israéliennes ont justifié leur opération par leurs craintes de représailles du Jihad islamique après l'arrestation de Bassem al-Saadi le 1er août en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.

L'Egypte doit s'employer à obtenir la libération de M. Saadi et d'un autre responsable du Jihad islamique, Khalil Awawdeh, détenu dans une prison israélienne depuis décembre 2021 dans le cadre de l'accord de trêve, d'après le Jihad islamique.

Ces deux derniers jours, quelque 40 membres du Jihad islamique ont été arrêtés par les forces israéliennes en Cisjordanie.

La confrontation entre Israël et le Jihad islamique est la pire depuis celle entre Israël et le Hamas en mai 2021. Cette dernière avait fait en 11 jours 260 morts côté palestinien, dont des combattants et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.