Un fragile cessez-le-feu israélo-palestinien qui empêche une guerre ouverte, affirme le Conseil de sécurité de l’ONU

Des personnes en deuil transportent les corps de six Palestiniens, dont des enfants, tués lors d’une explosion dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, le 6 août 2022. (AP).
Des personnes en deuil transportent les corps de six Palestiniens, dont des enfants, tués lors d’une explosion dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, le 6 août 2022. (AP).
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Publié le Mardi 09 août 2022

Un fragile cessez-le-feu israélo-palestinien qui empêche une guerre ouverte, affirme le Conseil de sécurité de l’ONU

  • Riyad Mansour, l’observateur permanent palestinien auprès de l’ONU, accuse Israël de «tuer et d’opprimer une nation entière»
  • Oussama Abdel Khalek Mahmoud, représentant permanent de l’Égypte auprès de l’ONU, appelle les autorités israéliennes à mettre fin à toutes leurs pratiques illégales et à stopper l’expansion des colonies en Cisjordanie

NEW YORK: Bien qu’un cessez-le-feu entre Israël et des militants palestiniens, négocié par l’Égypte dimanche soir, ait mis fin à de violents combats et semble tenir, il reste cependant fragile, tout comme les causes sous-jacentes de la dernière éruption de violence, a déclaré l’ONU lundi.

L’organisation ajoute que le cycle de la violence ne s’arrêtera qu’au moyen d’une résolution politique de ce conflit vieux de plusieurs décennies qui mettrait fin à l’occupation israélienne et comprendrait une solution à deux États, conformément aux frontières de juin 1967, aux résolutions de l’ONU et au droit international.

Tor Wennesland, coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, indique lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité que 46 Palestiniens ont été tués et 360 blessés lors de la récente escalade, au cours de laquelle Israël aurait mené 147 frappes contre Gaza, alors que le Djihad islamique palestinien aurait tiré 1 100 roquettes et mortiers sur Israël. Des centaines de maisons et autres infrastructures civiles ont été détruites. Les chiffres sont provisoires et «la vérification est en cours», ajoute-t-il.

«Tout en reconnaissant pleinement les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, je réitère que, en vertu du droit international, tout recours à la force doit être proportionné et qu’il faut prendre toutes les mesures possibles pour éviter les pertes civiles», déclare M. Wennesland. «Les enfants, en particulier, ne doivent jamais être la cible de violences ou mis en danger.»

Les Émirats arabes unis, ainsi que la Chine, la France, l’Irlande et la Norvège, ont exigé la tenue d’une réunion d’urgence pour évoquer les derniers événements survenus dans la bande de Gaza.

M. Wennesland affirme que l’escalade avait exacerbé les pénuries déjà chroniques de médicaments essentiels à Gaza et que la fermeture par Israël du point de passage d’Erez dans la bande pendant six jours avait de graves conséquences humanitaires sur les habitants de Gaza, notamment parce qu’il empêche les patients de voyager pour se faire soigner en Israël.

«Les fermetures ont également aggravé la situation déjà précaire de la sécurité alimentaire dans la bande de Gaza, réduisant les stocks d’aliments de base, en particulier la farine de blé», souligne-t-il.

M. Wennesland a remercié l’Égypte pour le rôle qu’elle a joué dans la mise en place du cessez-le-feu aux côtés de l’ONU, ainsi que le Qatar, la Jordanie, les États-Unis et l’Autorité palestinienne pour leurs efforts de désescalade.

«Ces efforts combinés ont empêché le déclenchement d’une guerre à grande échelle et ont permis d’acheminer plus tôt aujourd’hui une aide humanitaire indispensable à la population de Gaza», soutient-il devant les membres du conseil.

Il a salué la «réouverture en temps voulu» des points de passage d’Erez et de Kerem Shalom par Israël après le cessez-le-feu, appelant les dirigeants d’Israël et de la Palestine, ainsi que la communauté internationale, à intensifier les efforts diplomatiques pour reprendre les négociations qui visent à garantir un accord viable et une solution à deux États.

Riyad Mansour, l’observateur permanent palestinien auprès de l’ONU, accuse Israël de «tuer et d’opprimer une nation entière». Il ajoute que «le droit à la sécurité d’Israël est devenu un permis de tuer et doit être révoqué», exhortant le Conseil de sécurité à «agir immédiatement».

«Si vous êtes contre la violence, n’excluez pas la violence israélienne», poursuit-il. «Ne la justifiez pas. Seriez-vous prêt à dire “ça suffit”, en tant que plus haute autorité responsable du maintien de la paix et de la sécurité?»

«L’État hébreu tue notre peuple parce qu’il en est capable. Quand le monde lui montrera-t-il qu’il ne peut pas faire cela?»

M. Mansour prévient les membres du conseil que «les familles palestiniennes sans défense ont besoin de votre soutien, pas d’une puissance nucléaire ni d’une puissance occupante», tout en leur demandant «d’entraîner les deux parties tout de suite dans un processus de paix».

Guilad Erdan, le représentant permanent d’Israël auprès de l'ONU, accuse les membres du Djihad islamique palestinien de recevoir leurs ordres de marionnettistes iraniens, ajoutant: «Leur haine ne connaît pas de limites.»

Il établit un parallèle entre le Djihad islamique palestinien et le Djihad islamique égyptien, l’organisation à laquelle appartenait autrefois le chef d’Al-Qaïda récemment tué, Ayman al-Zawahiri.

«Les deux entités n’ont pas seulement le même nom, elles partagent la même valeur: anéantir le monde libre et moderne dans lequel nous vivons», précise M. Erdan.

Alors que le monde a salué le meurtre d’Al-Zawahiri lors d’une frappe américaine, le 31 juillet, M. Erdan affirme que «les responsables de l’ONU expriment soudain une profonde inquiétude lorsqu’Israël fait de même. Cette politique de deux poids, deux mesures est difficile à comprendre».

Il ajoute: «La seule solution pour les habitants de Gaza est que leurs dirigeants cessent d’essayer d’anéantir Israël et d’investir dans les infrastructures terroristes.»

M. Erdan exhorte le Conseil de sécurité à s’unir autour de la condamnation du Djihad islamique palestinien: «Tenir un débat et ne pas en profiter pour condamner pleinement ses crimes de guerre le motivera à continuer [de commettre d’autres crimes de ce genre].»

Il remercie également le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, pour ses efforts dans la négociation du cessez-le-feu et «le rétablissement de la stabilité dans notre région».

Oussama Abdel Khalek Mahmoud, représentant permanent de l’Égypte auprès de l’ONU, appelle les autorités israéliennes à mettre fin à toutes leurs pratiques illégales et à stopper l’expansion des colonies en Cisjordanie, qu’il décrit comme «la violation la plus flagrante des droits fondamentaux des Palestiniens». Il exige par ailleurs de lever le blocus imposé à Gaza pour permettre d’acheminer à nouveau nourriture et carburant vers la bande.

De plus, il incite Israël à respecter le statut juridique et historique des Lieux saints de Jérusalem-Est et appelle toutes les parties à s’abstenir de prendre pour cible des civils, demandant à la communauté internationale de relancer le processus de paix.

Mohammed Abushahab, vice-représentant permanent des Émirats arabes unis auprès de l’ONU, exprime sa profonde préoccupation face aux récentes violences à Gaza et insiste sur la nécessité pour toutes les parties de respecter leurs responsabilités en vertu du droit international et du droit international humanitaire. Il condamne par ailleurs l’incursion israélienne dans la mosquée al-Aqsa, qu’il qualifie d’action provocatrice.

«La détérioration de la situation humanitaire à Gaza ne peut tolérer plus de chocs», insiste M. Abushahab, qui salue la trêve et transmet au président Al-Sissi la «sincère reconnaissance» de son pays pour son rôle dans le rétablissement du calme.

M. Abushahab réitère le soutien de son pays à tous les efforts régionaux et internationaux qui visent à restaurer la paix au Moyen-Orient et renouvelle son soutien à une solution à deux États.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Turquie: Erdogan rejette les appels de Washington à rompre les liens avec le Hamas

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP).
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  • Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois qualifié Israël d'«Etat terroriste»
  • Les Etats-Unis, a précisé M. Nelson, n'ont pas détecté de flux financiers en direction du Hamas via la Turquie

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a opposé samedi une fin de non-recevoir aux appels de l'administration américaine pressant la Turquie de rompre ses liens avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et de l'intelligence financière, Brian Nelson, a fait part de la "profonde" inquiétude de Washington au regard des liens entretenus par Ankara avec le Hamas, lors d'une visite cette semaine en Turquie.

Les Etats-Unis, a précisé M. Nelson, n'ont pas détecté de flux financiers en direction du Hamas via la Turquie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre, qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils.

Mais il a souligné qu'Ankara avait aidé le Hamas à accéder à des financements par le passé et a appelé la Turquie à sévir contre de potentiels futurs transferts de fonds.

Samedi, le président Erdogan a rappelé que Washington n'ignorait pas que la Turquie, à l'inverse des Etats-Unis, ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste.

"Tout d'abord, le Hamas est une réalité en Palestine, c'est un parti politique là-bas, qui s'est présenté aux élections en tant que parti politique et les a gagnées", a-t-il déclaré dans un texte publié par ses services.

"Nous élaborons et concevons notre politique étrangère à Ankara uniquement en fonctions des intérêts de la Turquie et des attentes de notre peuple", a-t-il poursuivi.

"Je suis certain que nos interlocuteurs reconnaissent les efforts constants et équilibrés de la politique étrangère de la Turquie dans de tels crises humanitaires et conflits", a-t-il ajouté.

Etat terroriste 

L'armée israélienne bombardait samedi la bande de Gaza pour une deuxième journée consécutive depuis l'expiration d'une trêve avec le Hamas qui a permis la libération d'une centaine d'otages en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l'accélération de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a mené des bombardements dévastateurs contre le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre. D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15.000 personnes, dont plus de 6.150 de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes depuis le 7 octobre.

Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président turc a pris fait et cause pour le Hamas à mesure que le nombre de victimes palestiniennes de la bande de Gaza augmentait.

Le chef de l'Etat turc a plusieurs fois qualifié Israël d'"Etat terroriste", estimant que le Hamas était un "groupe de libérateurs qui protègent leur terre".

M. Erdogan, qui a qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de "boucher de Gaza", a brandi la menace de poursuites judiciaires internationales contre lui.

"Nous attendons que ces auteurs de génocide, ces bouchers de Gaza pris en flagrant délit, spécialement Netanyahou, reçoivent le juste châtiment", a lancé samedi le président turc.

Israël avait retiré fin octobre tous ses diplomates en Turquie après une diatribe de M. Erdogan, qui a accusé Israël de commettre "des crimes de guerre".


A Khan Younès sous les bombes, partir en courant sans savoir vers où

Les habitants du complexe résidentiel Hamad Town, financé par le Qatar, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, transportent certaines de leurs affaires alors qu'ils fuient leur domicile après une frappe israélienne, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
Les habitants du complexe résidentiel Hamad Town, financé par le Qatar, à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, transportent certaines de leurs affaires alors qu'ils fuient leur domicile après une frappe israélienne, le 2 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Les Israéliens «nous disaient la ville de Gaza est une zone de guerre; maintenant, c'est Khan Younès, la zone de guerre, on va où maintenant? dans la mer?»
  • Samedi vers midi, soit une heure avant les frappes, l'armée israélienne a envoyé aux propriétaires d'appartements des SMS

KHAN YOUNÉS: C'était le dernier quartier flambant neuf de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Samedi, une partie de "la ville Hamad" est partie en fumée et les déplacés qui s'y étaient réfugiés n'ont eu que quelques minutes pour partir en courant.

"Au moins, on s'en est sortis", raconte à l'AFP Nader Abou Warda, 26 ans, qui se demande comment il est encore en vie, après cinq raids aériens israéliens en moins de deux minutes sur cet ensemble de 3.000 logements financés par le Qatar et inaugurés en 2016.

Six immeubles beiges et jaunes, des jardins ainsi qu'une mosquée se dressaient ici. Ne restent désormais qu'un immense nuage de fumée noire, le vrombissement entêtant des avions et les cris de gens à peine visibles tant la fumée et la poussière emplissent tout, qui hurlent "Au secours!" ou "Ambulance!".

Des dizaines de personnes courent le plus vite possible pour échapper aux éclats des bombes et aux débris de verre ou des panneaux solaires soufflés par les bombes tombées du ciel.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, "des centaines de familles déplacées" avaient trouvé refuge dans la "ville Hamad" --nommée en l'honneur de l'ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa al-Thani, porteur du projet-- qui faisait la fierté de ses habitants avec ses échoppes, ses écoles et ses allées tracées au cordeau.

De «bloc» en «bloc»

Samedi vers midi, soit une heure avant les frappes, l'armée israélienne a envoyé aux propriétaires d'appartements des SMS leur ordonnant d'évacuer "immédiatement".

Depuis la reprise vendredi, après une semaine de trêve, de la guerre entre le Hamas et Israël, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement palestinien en Israël, l'armée israélienne assure avoir mis en place un nouveau système pour limiter les pertes civiles.

Elle a découpé le petit territoire surpeuplé de la bande de Gaza en 2.300 "blocs" --qui ne correspondent pas exactement aux frontières des quartiers et des villes-- et somme désormais par SMS les habitants des blocs visés d'évacuer avant ses frappes.

Celles-ci doivent selon elle "éliminer" le Hamas, qui a selon les autorités israéliennes tué quelque 1.200 personnes, en majorité des civils, le 7 octobre.

Mais, note Ocha, le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, "l'endroit vers lequel évacuer n'est pas indiqué", alors que les frappes venues des airs, du sol et de la mer ont déjà fait plus de 15.000 morts dans la bande de Gaza, selon le gouvernement du Hamas.

Surtout, raconte à l'AFP Ibrahim al-Jamal, fonctionnaire quadragénaire, "je n'ai pas internet, pas d'électricité et même pas la radio pour connaître les informations, donc je n'ai jamais vu cette carte" identifiant les blocs.

"Beaucoup de Gazaouis n'en ont jamais entendu parler et peu leur importe, puisque les bombardements ont lieu partout", martèle-t-il.

Selon les ONG, les plus vulnérables sont les 1,8 million de déplacés --soit près de 80% des Gazaouis-- partis sans téléphones, chargeurs ou batteries. Qui, en plus, changent régulièrement de "bloc" et doivent se contenter des tracts largués par avion, impossibles à voir depuis l'intérieur d'un appartement.

«Aller où?»

Egalement déplacés, Nader Abou Warda, sa femme et ses trois enfants, étaient samedi dans l'appartement d'un ami à Hamad, où ils sont installés depuis qu'ils ont quitté Jabaliya, près de la ville de Gaza, au début de la guerre.

Les Israéliens "nous disaient la ville de Gaza est une zone de guerre; maintenant, c'est Khan Younès, la zone de guerre, on va où maintenant? dans la mer? Nos enfants, on va les faire dormir où?" s'emporte-t-il.

"Hier, ils disaient +évacuez l'est de Khan Younès+. Aujourd'hui, ils disent +évacuez l'ouest+", affirme-t-il.

Comme lui, Mohammed Foura a été prévenu par les habitants des autres tours de la ville Hamad. "Ils nous ont dit par la fenêtre +sortez, sortez+", racontait-il à l'AFPTV une demi-heure avant les frappes, au milieu de familles entassant quelques affaires dans des voitures ou d'énormes baluchons.

"Ils nous jettent dans les rues en plein décembre, dans le froid", s'insurge ce Palestinien de 21 ans, également déplacé de la ville de Gaza. "Ils nous disent d'aller à Rafah mais là-bas, il n'y a plus aucune place dans les abris".

Surtout, une fois à Rafah, impossible de pousser plus au sud. Après, c'est l'Egypte, dont les portes sont fermées aux Gazaouis, bloqués dans les autres directions par le "siège complet" d'Israël.


Syrie: Quatre combattants tués par des frappes israéliennes

Les Gardiens de la révolution paramilitaires iraniens ont déclaré sur leur site Internet que deux de leurs forces stationnées en Syrie avaient été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne samedi (Photo, AP).
Les Gardiens de la révolution paramilitaires iraniens ont déclaré sur leur site Internet que deux de leurs forces stationnées en Syrie avaient été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne samedi (Photo, AP).
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  • Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie voisine depuis le début en 2011 de la guerre civile dans ce pays
  • Elle n'a cependant pas précisé où et quand ces deux personnes avaient été tués en Syrie

BEYROUTH: Quatre combattants, dont deux membres des Gardiens de la Révolution iraniens, ont été tués samedi près de Damas dans des frappes israéliennes contre des sites appartenant au Hezbollah libanais, a indiqué à l'AFP l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les frappes ont eu lieu moins de 24 heures après la fin de la trêve entre le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah, et Israël.

"Deux Syriens combattant pour le Hezbollah et deux officiers des Gardiens de la Révolution iraniens (l'armée idéologique de l'Iran, ndlr) ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes sur des sites du Hezbollah près de Sayyida Zeinab", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

"Les deux officiers, qui ont succombé à leurs blessures, étaient la cible des Israéliens qui les ont visés immédiatement après leur arrivée au site du Hezbollah", a déclaré M. Abdel Rahmane, ajoutant que cinq autres combattants ont été blessés dans les frappes.

L'agence officielle des Gardiens de la Révolution, Sepah News, avait déclaré plus tôt qu'Israël avait tué deux membres des Gardiens, "Mohammed Ali Ataei Shoorcheh et Panah Taghizadeh", qui menaient une "mission de conseil" en Syrie, dont le régime est allié de Téhéran.

Multiplication des attaques israéliennes 

Elle n'a cependant pas précisé où et quand ces deux personnes avaient été tués en Syrie.

Interrogée sur ces frappes par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.

Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie voisine depuis le début en 2011 de la guerre civile dans ce pays, ciblant des positions de l'armée syrienne et des groupes affiliés à l'Iran, tel que le Hezbollah.

Ces frappes se sont multipliées depuis le début le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste sur le sol israélien.

Le ministère syrien de la Défense a également affirmé qu'Israël avait mené des frappes près de la capitale syrienne, et un journaliste de l'AFP à Damas a fait état de bruits de bombardements.

"Vers 01H35 (22H35 GMT) aujourd'hui (samedi), l'ennemi israélien a mené une attaque aérienne depuis le Golan syrien occupé, visant certains points près de la ville de Damas", a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué, sans faire état de victimes.

Le 8 novembre, trois combattants du Hezbollah avaient été tués dans des frappes israéliennes contre des positions du parti près de Damas, selon l'OSDH.

Le 26 novembre, l'aéroport de Damas avait de nouveau été la cible de frappes aériennes israéliennes qui l'avaient mis hors d'usage, quelques heures après une reprise des vols, suspendus jusqu'alors à la suite d'attaques similaires en octobre.

Israël commente rarement ses opérations en Syrie mais dit vouloir empêcher l'Iran, son ennemi juré, de s'implanter à ses portes.