Après l'attaque, les catholiques de Nice prient sous haute sécurité pour la Toussaint

Les gens se rassemblent devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice pour rendre hommage aux victimes. (Valery HACHE / AFP)
Les gens se rassemblent devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice pour rendre hommage aux victimes. (Valery HACHE / AFP)
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Publié le Dimanche 01 novembre 2020

Après l'attaque, les catholiques de Nice prient sous haute sécurité pour la Toussaint

  • Les catholiques de Nice se recueillent dimanche pour la Toussaint avec une prière particulière pour leurs trois "martyrs"
  • "Il faut montrer qu'on n'a pas peur, que nous sommes là"

NICE: Sous haute sécurité, les catholiques de Nice se recueillent dimanche pour la Toussaint avec une prière particulière pour leurs trois "martyrs" tués dans l'attaque au couteau contre une de leurs églises il y a trois jours.

Dans l'enquête sur cet attentat qualifié de "terroriste islamiste" par le président Emmanuel Macron, plusieurs nouvelles arrestations ont eu lieu samedi, portant à six le nombre de personnes placées en garde à vue, a indiqué dimanche une source judiciaire. L'auteur présumé des coups de couteau, un Tunisien de 21 ans, blessé grièvement lors de son arrestation, est toujours hospitalisé.

Au centre de Nice dimanche, de nombreux fidèles sont venus aux premières messes de la Toussaint dans l'église du Voeu, placée sous la surveillance des militaires mitraillette à la main, a constaté un journaliste de l'AFP.

"J'appréhendais, j'avais peur de venir", explique Claudia, 49 ans, qui, rassurée par la présence des forces de l'ordre s'est décidée finalement à assister à l'office religieux.

"Nous sommes là"

"Il faut montrer qu'on n'a pas peur, que nous sommes là", poursuit-elle.

Le déploiement des forces de sécurité a été renforcé dans toute la France, placée en vigilance maximale attentats.

Encourageant les Niçois à se rendre aux messes dans une ville déjà meurtrie par un attentat jihadiste le 14 juillet 2016 qui avait fait 86 morts, le maire de Nice Christian Estrosi assistera à une cérémonie de recueillement dimanche soir dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption.

C'est dans cette église du coeur de Nice que trois fidèles - Vincent Loques, le sacristain, Nadine Devillers, 60 ans et Simone Barreto Silva, une Brésilienne de 44 ans résidant en France - ont été tués jeudi.

La Toussaint, parmi les principales fêtes catholiques, célèbre chaque 1er novembre les saints connus ou inconnus. Le lendemain, les prières s'adressent aux défunts à qui l'on rend visite au cimetière.

Malgré la propagation du Covid-19 qui a conduit au reconfinement des Français, les cultes ont obtenu auprès des pouvoirs publics une dérogation jusqu'à lundi inclus, après quoi les messes avec public seront suspendues pendant un mois.

"Il faut pouvoir donner le signal à d'autres que nous restons debout! Notre liberté d'expression c'est justement notre liberté d'ouvrir nos églises où nous proclamons que notre foi est un message d'amour", a insisté l'évêque de Nice, Mgr André Marceau, dans une interview samedi à Nice-Matin.

Tout en appelant les musulmans à "prendre des mesures" contre l'extrémisme, il a affirmé ne pas "être Charlie", en référence à l’hebdomadaire satirique qui avait publié les caricatures de Mahomet.

D'autres évêques en France se sont interrogés sur l'usage de ces dessins et les limites de la liberté d'expression.

Apaiser

Après la décapitation mi-octobre d'un professeur de collège de la région parisienne qui avait montré ces dessins à ses élèves lors d'un cours sur la liberté d'expression, Emmanuel Macron avait souligné que la France ne "renoncerait pas aux caricatures", suscitant des manifestations et des appels au boycott des produits français dans certains pays musulmans.

Samedi, le chef de l'Etat a tenté dans un entretien à la chaîne qatarie Al-Jazeera d'apaiser la situation en disant comprendre que des musulmans puissent être "choqués" par ces caricatures, mais qu'elles ne justifiaient pas la violence.

Le Premier ministre Jean Castex, en déplacement à Saint-Etienne-du-Rouvray où le père Hamel a été assassiné par des jihadistes en 2016, a de son côté souligné "l'entière détermination du gouvernement pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté".

Le parquet national antiterroriste tente de déterminer si l'assaillant de Nice a bénéficié de complicités. "La poursuite de l'analyse" des deux téléphones retrouvés dans ses affaires et "l'enquête côté tunisien" seront "déterminantes", avait indiqué samedi à l'AFP une source proche du dossier. 

Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a appelé ses ministres de l'Intérieur et de la Justice à coopérer pleinement avec les autorités françaises dans l'enquête. L'auteur présumé, Brahim Issaoui, qui avait des antécédents judiciaires de droit commun - violence et drogue -, avait quitté mi-septembre la Tunisie.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.