Istanbul-Plage: nager entre deux mers, entre deux continents

Istanbul compte 85 plages ou baignades accessibles entre la mer Noire, au nord et celle de Marmara, au sud, avec le couloir du Bosphore entre les deux. (Photo, AFP)
Istanbul compte 85 plages ou baignades accessibles entre la mer Noire, au nord et celle de Marmara, au sud, avec le couloir du Bosphore entre les deux. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 août 2022

Istanbul-Plage: nager entre deux mers, entre deux continents

Istanbul compte 85 plages ou baignades accessibles entre la mer Noire, au nord et celle de Marmara, au sud, avec le couloir du Bosphore entre les deux. (Photo, AFP)
  • Istanbul, mégapole historique de plus 16 millions d'habitants entre deux mers et deux continents, ne s'envisage pas immédiatement comme une station balnéaire
  • «Autrefois on pouvait accéder à l'eau partout. Depuis bien sûr, les constructions ont poussé, les côtes ont changé, alors on se retrouve un peu les uns sur les autres», constate Metin Cakmakci

ISTANBUL: Tous les matins, Metin Cakmakci se hâte de déplier sa serviette sur une chaise longue à l'ombre d'un parasol. Avant que « sa » plage, sur la rive asiatique d'Istanbul, ne soit prise d'assaut. 

A 74 ans, le retraité à la peau recuite par le soleil passe son été sur cette bande de sable de Kadikoy, à 25 minutes de son appartement: « Une mer pareille pour une gigantesque ville comme Istanbul, c'est pas mal! » sourit-il en désignant l'eau cristalline, face aux Iles des Princes. 

Istanbul, mégapole historique de plus 16 millions d'habitants entre deux mers et deux continents, ne s'envisage pas immédiatement comme une station balnéaire. 

Mais à l'instar de New York, Beyrouth et d'une poignée de capitales, on peut s'y baigner tout l'été et rentrer en métro la peau salée, le sable collé aux sandales. 

« Autrefois on pouvait accéder à l'eau partout. Depuis bien sûr, les constructions ont poussé, les côtes ont changé, alors on se retrouve un peu les uns sur les autres », constate Metin Cakmakci. 

La municipalité d'Istanbul a d'ailleurs rajouté sur sa plage une centaine de chaises longues qui en compte désormais 300 et 170 parasols, détaille Sezgin Kocak, chargé de l'entretien, qui a passé son enfance sur ce sable et voit cette année l'affluence croître. 

Un effet de la crise économique qui frappe durement en Turquie, avec une inflation proche de 80%. 

Burkini et bikini 

« Beaucoup de gens ne peuvent plus sortir d'Istanbul », assure Canan Civan, sexagénaire péroxydée en bikini. »Mais même si j'avais l'argent, je n'irais pas ailleurs », affirme-t-elle. « Plutôt que dépenser pour dix jours de vacances, je préfère venir ici chaque jour pendant trois mois. » 

« Je me sens libre, je m'installe, je bronze... c'est idéal. On peut même apporter son picnic. Ils ferment les yeux ». 

Istanbul compte 85 plages ou baignades accessibles entre la mer Noire, au nord et celle de Marmara, au sud, avec le couloir du Bosphore entre les deux. 

Publiques ou privées, certaines attirent plutôt une clientèle traditionnelle, qui se baigne tous voiles dehors et d'autres les bikinis, certains très échancrés. 

Mais à l'image de la société turque, les deux se côtoient aussi parfois, sans apartheid. Ou de part et d'autre d'une ligne de démarcation invisible, comme à Silé (prononcer Chile), au débouché du Bosphore sur la Mer Noire. 

Du côté des bikinis, Eren Bizmi encourage ses amis lancés dans une partie de volley-ball. 

« Quand on évoque la mer, les gens pensent plutôt à Bodrum », sur la Mer Egée (ouest). « Mais les Stambouliotes le savent bien: ici on est à 35, 40 minutes du centre », relève cet agent immobilier de 32 ans qui vante « la mer la plus belle, moins salée », de Sile. 

« Et je peux travailler en même temps: si un client appelle, je file lui faire visiter une maison et je reviens! » 

Sema Basaran, 22 ans et seule fille des deux équipes, vient de marquer. Etudiante, elle passe son été entre le sable gris et les rouleaux de l'immense plage. 

Personne ne mentionne les deux mines marines découvertes dans les parages au printemps, héritage du conflit qui se joue un peu plus au nord, entre la Russie et l'Ukraine. 

Le privilège du Bosphore 

Enfin, il y a les baigneurs du Bosphore et ceux-là ne troqueraient leur place pour rien au monde, à l'image d'Eren Tör et de son groupe qui se retrouvent tous les matins à Bebek, quartier de la rive européenne. 

Ce retraité de 64 ans nage - « c'est le seul! » s'esclaffent ses amis - « tous les jours l'année, même en hiver, même sous la neige » affirme-t-il en déroulant les photos sur son smartphone. 

« Pour moi, c'est un privilège de se baigner à Istanbul, entre deux mers, entre deux continents », dans une eau autour de 23 degrés l'été et 11 en moyenne l'hiver. « Que rêver de mieux? ». 

Presque tous ont appris à nager ici enfant, dans les eaux du Bosphore dont ils connaissent les courants piégeux et décèlent les changements d'humeur. 

Comme Levent Aksut qui continue, à 92 ans, de venir nager « trois à quatre fois par semaine ». 

Mais « le gouvernement ne tient pas à voir des gens en maillots » regrette son fils Caner, évoquant le parti AKP islamo-conservateur au pouvoir qui, selon lui, a réduit les lieux de baignade. 

Mais leur rituel à eux demeure : après le bain, ils sèchent sur les bancs du quai au soleil puis vont partager un café. Au revoir, à demain. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.