Comment les femmes saoudiennes deviennent des partenaires influentes dans le progrès

La Saoudienne Rodina Maamoun, qui employait 19 jeunes femmes pour remplacer entièrement les hommes, vend des bijoux dans un magasin de détail du centre commercial Hayat de Riyad le 19 février 2020 (AFP / Fichier Photo)
La Saoudienne Rodina Maamoun, qui employait 19 jeunes femmes pour remplacer entièrement les hommes, vend des bijoux dans un magasin de détail du centre commercial Hayat de Riyad le 19 février 2020 (AFP / Fichier Photo)
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Publié le Dimanche 01 novembre 2020

Comment les femmes saoudiennes deviennent des partenaires influentes dans le progrès

  • Le Fonds saoudien de développement industriel (FSDI) a placé les pratiques non- sexistes au cœur du développement industriel du Royaume
  • Noor Shabib, vice-présidente du FSDI, déclare que la parité des sexes et la promotion des femmes à des postes de responsabilité sont deux priorités majeures

RIYAD: La participation des femmes à la vie active et à l’économie saoudienne au sens large, et le fait d’avoir plus de femmes à des postes de leadership est l’un des objectifs clés de la stratégie de réforme de la Vision 2030 du Royaume.

C'est pour cette raison que le Fonds saoudien de développement industriel (FSDI) a fait de la parité des sexes et de la promotion des femmes à des postes de responsabilité une priorité absolue, selon sa vice-présidente de la planification stratégique et du développement des affaires, Noor Shabib.

Le FSDI a déjà franchi des étapes importantes, faisant passer la proportion de femmes dans son personnel de zéro à 17 pour cent en moins de trois ans, ce qui en fait l'une des plus réussies à cet égard parmi les entités gouvernementales saoudiennes.

« Non seulement cela : nous avons des femmes employées dans chaque département, assignant des femmes leaders et de jeunes talents dans tous les départements et à divers échelons                          et postes, allant de vice-présidente pour la planification stratégique et le développement des affaires, à la directrice de la gestion des risques d'entreprise ainsi qu’à la directrice de l'académie du FSDI », a déclaré Shabib à Arab News. « Nous avons donc des femmes aux plus hauts niveaux, ce dont nous sommes très fiers ».

Shabib espère que le partenariat du FSDI avec la Société philanthropique Alnahda pour les femmes lors de l’édition de cette année du Women 20 (W20), virtuellement organisé par Riyad, a encouragé davantage d’institutions saoudiennes à leur emboîter le pas.

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La vice-présidente de la planification stratégique et du développement commercial du Fonds saoudien de développement industriel (FSDI) Noor Shabib. (Photo Fournie)

« Le FSDI est un commanditaire défenseur de W20 et de la société Alnahda, unissant leurs forces pour soutenir la promotion des femmes en Arabie saoudite afin de les autonomiser et de propager la diversité et l'inclusion dans les milieux de travail », a déclaré Shabib.

Fondé en 1974, le FSDI a été créé pour fournir des prêts à moyen et long terme au secteur industriel privé. Aujourd'hui, il dispose d'un capital d'une valeur de 105 milliards de SR (28 milliards de dollars). Il est donc bien placé pour mettre en avant le changement dans toute une partie de l'économie.

L’un des programmes-phares du FSDI est son programme de formation Nokhab (élites), qui existe depuis plus de 40 ans, offrant aux employés débutants des aptitudes avancées en affaires, en ressources humaines et en ingénierie.

« Il y a deux ans, le FSDI a fixé un objectif d’égalité 50/50 entre les femmes et les hommes dans son programme », a déclaré Shabib. « Notre programme Nokhab il y a quelques années était de toute évidence 100% masculin, car il n’y avait pas de femmes employées. Nous avons exigé que 50 pour cent de tous les nouveaux diplômés qui accèdent au programme soient des femmes ».

Lorsque les institutions s'ouvrent à accepter plus de femmes dans leur personnel, elles deviennent beaucoup plus méritocratiques, bénéficiant d'un bassin plus large de talents et d'expérience, a affirmé Shabib.

« Cela signifie que je peux choisir les meilleur(e)s parmi les hommes et les femmes », dit-elle.                      « Les femmes que nous avons ne sont pas les meilleures parce qu'elles sont des femmes; elles sont les meilleures parce qu’elles ont travaillé dur et qu’elles ont mérité leur place ici. Ils sont en compétition comme tout le monde. Nous embauchons que les meilleurs.

Le résultat a été une culture de travail beaucoup plus positive. « Le fait d'avoir des femmes dans l'équipe de direction du FSDI a eu un impact positif sur les aspirations des femmes juniors travaillant avec nous et leur a donné une bonne image de ce à quoi leur progression de carrière pourrait ressembler », a déclaré Shabib.

Shabib est peut-être un exemple d’autonomisation professionnelle des femmes. Après avoir obtenu un baccalauréat en génie informatique, elle est devenue la première femme ingénieure de chantier en Arabie saoudite chez Schlumberger Forage et Mesures en 2003.

En 2008, elle obtient un MBA à l'Université d'Oxford et  travaille ensuite à Al-Khobar en tant que directrice adjointe des services chez Rawabi commerce et sous-traitance.

Puis, entre 2011 et 2017, elle  rejoint Aramco, occupant plusieurs rôles. Dans le même temps, elle  termine sa deuxième maîtrise en leadership pétrolier et gazier; en 2015, elle devient membre d’Eisenhower.

Shabib a co-fondé le Groupe Qudwa (modèle) en 2012 pour sensibiliser aux différences de genre dans les milieux de travail. Ses 5 000 membres - dont 77% sont des hommes - ont organisé plus de 60 événements et ateliers et mis en place des programmes de mentorat pour les jeunes femmes, qui ont ensuite été transférés au département « diversité et inclusion » d’Aramco.

De là, elle accepte un emploi au sein du Centre de développement stratégique,  groupe de réflexion semi-gouvernemental fournissant aux décideurs des recherches factuelles sur le développement socio-économique sous la tutelle du ministère de l'Économie et de la Planification.

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Le comité a également cherché à mettre en évidence certaines des meilleures pratiques aux niveaux local et mondial pour attirer davantage de femmes dans le secteur manufacturier. (AFP / Fichier Photo)

Ces expériences lui ont clairement servi depuis son arrivée au FSDI en 2018. Un élément-clé du mandat du fonds est de permettre le programme national de développement industriel et de logistique (PNDIL), qui aide le Royaume à devenir une puissance industrielle et un centre logistique international par une gamme de produits de prêt et de conseil. Au cœur de cela, il encourage davantage de femmes à lancer et à gérer des entreprises du secteur privé.

« Au cours des 46 dernières années, le FSDI a été témoin de certains des hommes d'affaires les plus prospères qui sont désormais à la tête du secteur industriel. Maintenant que nous recrutons plus de femmes talentueuses, nous visons à les soutenir et à enrichir le secteur industriel avec des femmes d'affaires prospères, aussi », a déclaré Shabib.

« Toutes les offres appliquent une politique non sexiste, sans discrimination, en ce qui concerne l'accès aux services et aux opportunités. Le FSDI continue d'innover dans de nouveaux produits et services plus personnalisés  garantissant  les mêmes opportunités offertes aux investisseurs hommes et femmes pour accroître la participation du secteur privé dans le Royaume ».

Ces initiatives, et bien d'autres, ont été présentées au sommet du W20 plus tôt en octobre, où Shabib a participé à une table ronde intitulée « Reproduire le succès dans le secteur industriel inclusif », aux côtés de Selina Jackson, vice-présidente principale des relations gouvernementales mondiales et des politiques publiques chez Procter & Gamble et Mohammed Al-Mutlaq, responsable de la stratégie chez le Groupe Alfanar.

« Le but de la session était de mettre en évidence les avantages de la diversité. Ces avantages se refléteront sur le paysage industriel et éclaireront les raisons pour lesquelles il y a moins de femmes entrepreneures et industrielles », a déclaré Shabib.

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Une photo prise le 29 juillet 2020 montre des pèlerins circulant autour de la Kaaba, le sanctuaire le plus sacré de l'Islam, au centre de la Grande Mosquée de la ville sainte de la Mecque, au début du pèlerinage annuel musulman (Hadj). (AFP / Fichier Photo)

Le comité a également cherché à mettre en évidence certaines des meilleures pratiques aux niveaux local et mondial pour amener plus de femmes dans l'industrie manufacturière; en reconnaissant les domaines dans lesquels ces efforts ont été couronnés de succès et en identifiant les domaines nécessitant des améliorations.

Une des réussites est une usine d’Alfanar en Arabie Saoudite,  exploitée par un personnel de 650 femmes depuis 2004. « C'est incroyable. J'ai visité l'usine. C'était une leçon d'humilité et d’inspiration parce qu'elles aiment l'endroit, elles sont tellement heureuses et autonomes                           et elles grandissent dans leur carrière. Certains d'entre elles sont là depuis 17 ans, alors elles adorent ça », a déclaré Shabib.

Procter & Gamble peut également être considéré comme une réussite, ayant atteint une représentation d’égalité entre les hommes et les femmes de 50/50 au sein de son conseil d'administration.

L'une des choses les plus importantes qui a été mentionnée est l'importance de la formation sur les préjugés sexistes dans le changement de culture pour rendre l'environnement plus accueillant et retenir les femmes », a déclaré Shabib. « Selina m’a affirmé à quel point c'était révélateur pour les hommes quand ils ont suivi la formation ».

Avec ces exemples inspirants à l'esprit, le FSDI lance un nouveau programme en novembre, en association avec le Conseil des chambres saoudiennes consacré à l'autonomisation des femmes entrepreneures, intitulé « Comment démarrer votre projet industriel ».

« En embauchant plus de femmes dans le FSDI et en investissant dans leur développement, que ce soit par le biais de notre programme de crédit ou des programmes que nous avons en partenariat avec Stanford, LBS ou Fitch Learning, nous contribuerons à créer une bonne base pour les femmes dans le domaine de l’industrie qui contribuera au progrès du pays dans les années à venir », a déclaré Shabib.

« Cela ajoutera également au niveau de prise de conscience de ce qu'il faut pour devenir une entrepreneure industrielle ambitieuse, ce qui est notre vision ultime ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.