Gebran Bassil et le Hezbollah paralysent le gouvernement libanais

Le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil reçoit un «missile en cadeau» du Hezbollah, sur cette photo publiée sur www.lebanonfiles.com
Le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil reçoit un «missile en cadeau» du Hezbollah, sur cette photo publiée sur www.lebanonfiles.com
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Publié le Lundi 02 novembre 2020

Gebran Bassil et le Hezbollah paralysent le gouvernement libanais

  • Le principal obstacle à la formation d’un gouvernement, c’est Gebran Bassil
  • L’initiative de Macron ouvre la voie à une potentielle opération de sauvetage de la part du Fonds monétaire international

BEYROUTH: La frustration est montée d’un cran au Liban dimanche avec le nouveau gouvernement qui tarde à venir, et les tentatives qui s’enlisent. Les accusations d’obstruction fusent de toutes parts, avec des doigts qui pointent tous vers le Hezbollah, milice pro-iranienne, et son acolyte Gebran Bassil, le chef du Mouvement patriotique libre.

Onze jours après la reprise de fonction de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, l’idée de réunir un conseil de technocrates non affiliés à un parti politique semble loin. Aucune date n'a pour le moment été fixée pour rencontrer le président Michel Aoun.

«Il n’est pas sûr que ces partis veuillent vraiment former un gouvernement. On nous parle encore de quotas de parti en ce qui concerne le nombre de ministres et la rotation des portefeuilles », a déclaré Hussein Al-Wajh, le conseiller principal de Hariri, à Arab News.

Dr Mustafa Alloush, célèbre figure de l’organisation politique de Hariri, a déclaré à Arab News: «Le principal obstacle à la formation d’un gouvernement, c’est Gebran Bassil. Il a recommencé ses anciennes revendications».

Hariri a démissionné du poste de Premier ministre en octobre 2019, en pleine vague de manifestations contre la corruption, le gouvernement stérile, et l'effondrement économique. Ses successeurs, Hassan Diab, puis Mustapha Adib, n’ont pu rétablir la stabilité. Le Liban est sans gouvernement depuis septembre.

Répondant à l’initiative du président français Emmanuel Macron, Hariri a proposé de chapeauter un cabinet de technocrates. Son initiative ouvre la voie à un flot d’aide international, ce qui manque cruellement, ainsi qu’à une potentielle opération de sauvetage de la part du Fonds monétaire international.

L’ancien ministre Ahmed Fatfat a déclaré à Arab News: «Le projet de Hariri est de créer un petit gouvernement de spécialistes qui ne ferait ni de remous ni d’ennemis. Mais le Hezbollah soutient Gebran Bassil».

Les chefs de la santé craignent que l'impasse gouvernementale ne compromette la capacité du Liban à lutter contre la propagation du coronavirus. Celui-ci a infecté plus de 80 000 personnes et fait 637 morts. Le ministre de l'Intérieur par intérim, Mohammed Fahmy, a rejeté dimanche une recommandation du Comité national de la santé du gouvernement pour un confinement national, préférant plutôt imposer des restrictions sur 115 villes.

Le chef de l’Ordre des médecins, Sharaf Abu Sharaf, a réclamé «une halte similaire à celle qui a eu lieu en début de pandémie. La capacité des hôpitaux est à sa limite, les établissements tardent à se rétablir, la situation financière est très pauvre. Le secteur médical et infirmier subit les conséquences d’une migration importante hors du Liban. Comment convaincre les gens de rester?»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.