Ukraine : six morts dans le nord-est avant la rencontre Zelensky-Erdogan-Guterres

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP).
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et le président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 août 2022

Ukraine : six morts dans le nord-est avant la rencontre Zelensky-Erdogan-Guterres

  • A Lviv, dans l'ouest du territoire ukrainien, les trois hommes doivent notamment discuter du récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes et de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia
  • L'ONU doit «assurer la sécurité de ce site stratégique, sa démilitarisation et sa libération complète des troupes russes», a pour sa part estimé dans l'après-midi M. Zelensky

LVIV : Les forces russes ont continué à bombarder jeudi matin le nord-est de l'Ukraine, tuant au moins six personnes, quelques heures avant une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

A Lviv, dans l'ouest du territoire ukrainien, les trois hommes doivent notamment discuter du récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, du "besoin d'une solution politique" au conflit et de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a précisé le porte-parole des Nations unies Stephane Dujarric.

Dans la matinée, l'armée russe a assuré n'avoir pas déployé d'"armes lourdes" dans et autour de cette centrale du sud de l'Ukraine, la plus grande d'Europe, dont le sort inquiète. Occupée depuis début mars, elle est la proie depuis fin juillet de bombardements dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement.

L'ONU doit "assurer la sécurité de ce site stratégique, sa démilitarisation et sa libération complète des troupes russes", a pour sa part estimé dans l'après-midi M. Zelensky, dénonçant la "terreur délibérée" provoquée par la Russie, qui "peut avoir des conséquences catastrophiques majeures pour le monde entier".

Combats meurtriers

Les combats se poursuivent pendant ce temps dans la région de Kharkiv (nord-est), où les Ukrainiens ont accusé les Russes d'avoir bombardé des quartiers d'habitation, y faisant six morts jeudi, après 13 la veille au soir, et des dizaines de blessés au total.

"La nuit dernière et ce matin ont été les moments les plus tragiques à Kharkiv depuis le début de la guerre", a déclaré son maire Igor Terekhov, signalant que vendredi serait une journée de deuil en hommage aux victimes

Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe, cette cité, la deuxième plus grande d'Ukraine, est régulièrement pilonnée par les soldats russes, qui n'ont jamais réussi à s'en emparer. Des centaines de civils ont été tués dans cette région, selon les autorités.

Dans le sud, une personne et morte et deux autres ont été blessées et hospitalisées après une frappe à Mykolaïv, a annoncé son maire, Oleksandr Senkevytch.

Sur le front diplomatique, Antonio Guterres est arrivé mercredi en Ukraine, a déclaré dans la soirée M. Zelensky.

"Nous travaillerons ensemble pour parvenir aux résultats nécessaires pour l'Ukraine", a ajouté le président ukrainien, qui réclame plus d'aide financière et matérielle pour son pays et des sanctions plus sévères envers Moscou.

Nouveaux appareillages

La rencontre Zelensky-Erdogan-Guterres intervient sur fond de multiplication des tractations pour permettre la reprise des exportations de céréales d'Ukraine, un de leurs principaux producteurs et exportateurs mondiaux.

Elles ont été totalement bloquées pendant plusieurs mois à la suite de l'invasion russe, faisant planer le spectre d'une crise alimentaire mondiale.

En juillet, un accord signé par la Russie et l'Ukraine et validé par les Nations unies et la Turquie, a permis de recommencer ces exportations.

M. Erdogan, qui se pose en médiateur sur ce sujet, est allé début août en parler en Russie avec le président Vladimir Poutine.

Un premier navire humanitaire affrété par l'ONU, chargé de 23 000 tonnes de blé, a à cet égard quitté mardi l'Ukraine - en direction de l'Ethiopie -.

Jeudi, un bâtiment chargé de céréales a appareillé de ce pays, le 25e depuis la signature de l'accord, ont annoncé les autorités portuaires ukrainiennes.

Au total, "plus de 600 000 tonnes de produits agricoles ukrainiens" ont depuis transité par le "corridor céréalier" à partir des ports d'Odessa, de Pivdenny et de Tchornomorsk, ont-elles ajouté.

Vendredi, M. Guterres prévoit d'aller à Odessa, puis en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise l'application de l'accord.

Inquiétude sur le nucléaire

Dans le sud, la situation restait tendue autour de la centrale de Zaporijjia.

Jeudi, l'armée russe a martelé que "seules des unités assurant la sécurité" se trouvaient là-bas.

L'Ukraine, qui évoque de son côté la présence d'"armes lourdes" russes, reproche également à la Russie d'utiliser la centrale comme base de tir sur les positions ukrainiennes, ce que Moscou dément.

A l'inverse, la Russie dit que les militaires ukrainiens veulent tirer avec leur artillerie sur la centrale pour ensuite l'accuser d'avoir causé un accident nucléaire, alors que "les forces armées russes prennent toutes les mesures nécessaires" pour y assurer la sécurité.

Il y a une semaine, M. Guterres et les Etats-Unis avaient appelé à la mise en place d’une zone démilitarisée autour du site pour garantir sa sécurité.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a qunt à lui jugé mercredi "urgent"  que "toutes les forces russes" s'en retirent et qu'une "inspection" de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) y ait lieu.

La Russie a par ailleurs annoncé avoir déployé jeudi des avions équipés de missiles hypersoniques dernier cri à Kaliningrad, une enclave russe entourée de pays de l'Otan où le conflit en Ukraine a exacerbé les tensions.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.