L'armée israélienne ferme les bureaux de sept ONG palestiniennes

Une photo montre la porte fermée de l'ONG palestinienne Defence for Children International après son raid par les forces israéliennes dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 18 août 2022 (Photo, AFP).
Une photo montre la porte fermée de l'ONG palestinienne Defence for Children International après son raid par les forces israéliennes dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 18 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 août 2022

L'armée israélienne ferme les bureaux de sept ONG palestiniennes

  • Le gouvernement israélien avait annoncé en octobre 2021 avoir placé sur sa liste des «organisations terroristes» six ONG palestiniennes liées selon lui au Front populaire de libération de la Palestine
  • Mercredi soir, le ministre de la Défense israélien Benny Gantz a ratifié cette décision à propos de trois de ces organisations

RAMALLAH: L'armée israélienne a perquisitionné et fermé tôt jeudi les bureaux de sept ONG palestiniennes basées en Cisjordanie occupée et accusées de "terrorisme" par l'Etat hébreu, un geste étrillé par de hauts responsables palestiniens.

Le gouvernement israélien avait annoncé en octobre 2021 avoir placé sur sa liste des "organisations terroristes" six ONG palestiniennes liées selon lui au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une décision fustigée par des organisations de défense des droits humains.

Mercredi soir, le ministre de la Défense israélien Benny Gantz a ratifié cette décision à propos de trois de ces organisations. Et jeudi matin, l'armée israélienne a mené des perquisitions et fermé les bureaux de sept ONG à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Il s'agit des six ONG désignées "terroristes" en 2021 et de l'organisation Health Work Committees aussi liée selon Israël au FPLP, un mouvement palestinien d'obédience marxiste doté d'une branche armée, beaucoup plus faible toutefois que les groupes islamistes Hamas ou Jihad islamique.

Ces organisations ont toutes nié des liens avec le FPLP. Le mois dernier, neuf pays européens, dont l'Allemagne et la France, avaient annoncé vouloir continuer à "coopérer" avec les associations faute d'élément probant contre elles.

"L'Union européenne continuera de soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, les droits humains et les valeurs démocratiques", a affirmé jeudi Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, rappelant que des "allégations passées de détournement de financements européens n'ont pas été prouvées".

Eglise endommagée

"Ce matin, les forces d'occupation israéliennes ont perquisitionné le bureau d'al-Haq à Ramallah, confisquant des objets et bouclant l'entrée en la recouvrant d'une porte de fer, laissant une ordonnance militaire déclarant l'organisation illégale", a indiqué l'association qui a arraché la plaque de métal pour accéder à ces locaux.

"Toute activité dans ces bureaux menace la sécurité dans ce secteur, celle des soldats et l'ordre public", peut-on lire sur cette ordonnance consultée par un journaliste de l'AFP, qui a vu des restes des grenades de gaz lacrymogènes jonchant le sol devant les bureaux d'al-Haq.

Les images de caméras de surveillance de certaines ONG montrent des soldats israéliens récupérer du matériel informatique dans leurs bureaux.

"Les soldats et la police des frontières ont mené une opération au cours de la nuit pour fermer des institutions utilisées par le FPLP (...) Les soldats ont fermé sept organisations et confisqué des biens appartenant à cette organisation terroriste", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

Des "pierres et des cocktails Molotov" ont été lancés en direction des forces israéliennes qui ont utilisé des "moyens pour disperser la foule", a affirmé l'armée.

Au cours de cette opération, des soldats israéliens ont aussi pénétré, occupé et brisé des vitres de l'église anglicane St. Andrew, adjacente aux locaux de l'ONG al-Haq.

Condamnations

"Vers 3H00 du matin nous avons commencé à entendre des tirs et des coups à la porte (...) deux heures plus tard les soldats sont sortis et nous avons découvert qu'ils avaient forcé la porte d'entrée et pénétré dans l'église", a déclaré à l'AFP le révérend Fadi Diab.

"De l'église, ils (les soldats, ndlr) sont entrés dans les locaux d'al-Haq", a-t-il ajouté, se disant "outré" par cette incursion dans un lieu de culte.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'est rendu jeudi dans les locaux d'al-Haq pour "condamner l'incursion, totalement injustifiée de plusieurs institutions palestiniennes" et de l'église, a-t-il déclaré.

"Ces ONG respectent les lois palestiniennes (...) les affirmations israéliennes à leur égard sont sans fondement. Neuf pays européens ont aussi rejeté ces affirmations et indiqué qu'ils allaient continuer à les financer", a-t-il dit à l'AFP.

L'ONG Addameer, pour laquelle travaille l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri écroué depuis mars par Israël, fait partie de celles qui ont été ciblées jeudi.

Emprisonné dans le cadre d'une mesure controversée permettant à Israël d'incarcérer des suspects sans accusation formelle, M. Hamouri a écrit le mois dernier au président français Emmanuel Macron pour lui demander de "faire pression" sur le gouvernement israélien pour exiger sa libération.

Plus tôt cette semaine, Human Rights Watch (HRW) a appelé à la libération de M. Hamouri dont le sort, selon l'organisation, est "emblématique de la lutte des défenseurs palestiniens des droits humains".


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com