Les étés de plus en plus chauds du Moyen-Orient, un danger pour la santé publique et la productivité

Des hommes se tiennent sous une douche en bordure de route, le long de la rue Sinak à Bagdad, pour se rafraîchir en raison des températures extrêmement élevées en pleine canicule (Photo, AFP).
Des hommes se tiennent sous une douche en bordure de route, le long de la rue Sinak à Bagdad, pour se rafraîchir en raison des températures extrêmement élevées en pleine canicule (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 août 2022

Les étés de plus en plus chauds du Moyen-Orient, un danger pour la santé publique et la productivité

  • La région devrait connaître des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des sécheresses, des inondations soudaines et des tempêtes de sable
  • La fréquence des tempêtes de poussière au Moyen-Orient pourrait doubler d'ici 2050 si les températures moyennes continuent d'augmenter

DUBAÏ: Cet été, quelques 20 pays dans le monde ont enregistré des températures maximales de 50 degrés Celsius ou plus, avec des épisodes de chaleur extrême frappant l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

La région arabe, en particulier, a connu des températures de plus en plus extrêmes d'année en année, en raison des variations à long terme des régimes climatiques. À ce rythme, la réalité du changement climatique pourrait bien s'avérer pire que les prévisions initiales.

«Les pays du Moyen-Orient qui ont dépassé les 50 degrés Celsius sont le Koweït, l'Iran, l'Irak, le Bahreïn, le Qatar, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis», a déclaré à Arab News Hussein Rifai, président de la société australienne SPC Global, conférencier et fervent défenseur de l'environnement.

«Les températures devraient augmenter dans la région d'au moins 4 degrés Celsius d'ici 2050 si les gaz à effet de serre continuaient d'augmenter au rythme actuel.»

Des étés de plus en plus chauds auront des conséquences sur la santé publique, les infrastructures, la productivité, l'environnement naturel et la demande énergétique (Photo, AFP).

Selon un rapport du FMI publié en mars, les températures au Moyen-Orient devraient augmenter de près d'un demi-degré Celsius par décennie, entraînant des phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, les inondations soudaines et les tempêtes de poussière.

Les résultats montrent que les catastrophes climatiques dans la région réduisent déjà la croissance économique annuelle de 1 à 2 points de pourcentage par habitant.

«Ce n'est ni une fiction ni une exagération», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en avril, en réponse aux dernières conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

«C'est ce que la science nous indique comme étant le résultat de nos politiques énergétiques actuelles. Nous sommes sur la voie d'un réchauffement climatique de plus du double de la limite de 1,5 degré (au-dessus des niveaux préindustriels convenus par les dirigeants mondiaux à Paris en 2015).»

Les effets sont déjà visibles en Tunisie, où 90 % des infrastructures touristiques côtières sont menacées par l'érosion due à l'inondation par l'eau de mer. De même, en Iran, une grave sécheresse l'année dernière a déclenché des révoltes, la pénurie d'eau ayant détruit les moyens de subsistance des agriculteurs.

Des jeunes irakiens affrontent la chaleur en se baignant dans la rivière Shatt Al-Arab, dans la ville de Basra (Photo, AFP).

«Le changement climatique aggrave la désertification et le stress hydrique», a déclaré Rifai, dont la société basée à Shepparton s'est engagée l'année dernière à assurer un avenir durable à la planète. «Les tempêtes de sable répétées comme celles qui se produisent en Irak continueront à fermer les commerces et à envoyer des milliers de personnes à l'hôpital.»

En raison de la situation géographique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, les températures moyennes ont déjà augmenté beaucoup plus rapidement que dans les autres régions habitées, d'environ 1,5 degré Celsius au cours des trois dernières décennies, soit deux fois plus que l'augmentation moyenne mondiale de 0,7 degré.

Une étude publiée dans la revue scientifique Climates Dynamics, qui présente une nouvelle méthode plus précise de projection des températures, affirme que le seuil du réchauffement climatique dangereux pourrait être franchi dès 2027, et certainement d'ici 2042.

«C'est la combinaison de la combustion de combustibles fossiles, de systèmes de gestion des déchets défectueux, de la déforestation continue et de l'urbanisation excessive, qui crée des gaz à effet de serre qui gardent la chaleur dans l'atmosphère et réchauffent la planète», a déclaré à Arab News, Zoltan Rendes, directeur du marketing de SunMoney Solar Group, une entreprise de fabrication de semi-conducteurs axée sur la région MENA.

Le monde arabe est particulièrement touché par la hausse des températures d’année en année (Photo, AFP).

Les conditions climatiques irrégulières pourraient être particulièrement néfastes pour les régions déjà chaudes. Les sécheresses pourraient être plus longues, plus profondes et plus fréquentes, tandis que la fréquence des tempêtes de poussière au Moyen-Orient pourrait doubler d'ici 2050.

«Pour mettre les choses en perspective, en 2015, une importante tempête de poussière a recouvert l'Arabie saoudite, le Koweït et l'Irak, provoquant des perturbations généralisées. Elle était si massive qu'elle pouvait être vue depuis l'espace», a signalé Rendes. «On ne peut qu'imaginer à quel point la situation sera dangereuse dans les années à venir.»

Dans tout le monde arabe, les responsables politiques sont désormais aux prises avec les conséquences d'étés de plus en plus chauds sur la santé publique, les infrastructures, la productivité, l'environnement naturel et la demande énergétique.

Quelles que soient les mesures prises aux niveaux mondial et régional dans le but de ralentir le rythme du réchauffement climatique, les experts affirment que les communautés devront s'adapter rapidement pour faire face à des étés plus chauds et atténuer leurs effets les plus néfastes.

Les recherches montrent que les émissions de gaz à effet de serre rendent les vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses.

Cet été, au moins 90 villes dans le monde ont émis des alertes à la chaleur, invitant le public à rester à l'intérieur afin d’éviter une exposition excessive au soleil et l'épuisement par la chaleur.

Les personnes âgées, les sans-abri et les personnes malades sont particulièrement vulnérables. Des centaines de décès liés à la chaleur ont été enregistrés au cours des mois d'été dans des endroits qui ne disposaient pas des installations et des infrastructures nécessaires pour faire face à ces conditions climatiques anormales.

La combinaison de températures élevées et d'humidité relative est potentiellement mortelle si le corps humain n'est pas en mesure de se refroidir par la transpiration — un phénomène connu sous le nom de températures de «bulbe humide».

Les scientifiques ont calculé qu'un adulte en bonne santé, vivant à l'ombre et disposant d'une quantité illimitée d'eau potable, mourra si la température de «bulbe humide» (TW) dépasse 35 degrés Celsius pendant une période de six heures.

On a longtemps supposé que ce seuil théorique ne serait jamais franchi. Cependant, des chercheurs américains ont découvert deux endroits — l'un dans les Émirats arabes unis, l'autre au Pakistan — où la barrière des 35C (TW) a été franchie plus d'une fois en 2020, même si ce n'était que de façon fugace.

Les pays du monde doivent adopter des politiques climatiques plus ambitieuses selon Hussein Rifai (Photo fournie).

Les climats plus chauds réduisent également la productivité des travailleurs et provoquent des dysfonctionnements d’ équipements surchauffés.

«C'est particulièrement vrai pour les emplois manuels, mais même les employés de bureau peuvent être affectés lorsque les températures deviennent trop élevées», a signalé Rendes.

Dans ces conditions, les climatiseurs doivent fonctionner davantage pour maintenir les gens au frais, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les réseaux électriques sous la forme d'une demande d'énergie accrue.

«Si nous n'agissons pas pour accroître l'efficacité énergétique, passer à des sources d'énergie renouvelables comme le solaire, et propulser les solutions d'énergie propre par des investissements verts, ces problèmes vont s'aggraver dans le futur», a prévenu Rendes.

Le phénomène touchant également les routes, les voies ferrées et les pistes d'atterrissage — certaines ont littéralement fondu dans la chaleur de l'été de cette année — les perturbations de l'activité économique risquent de devenir plus fréquentes.

Tout aussi inquiétant est le risque croissant de conflit et de troubles sociaux résultant des déplacements humains, de l'inconfort et des privations, alors que la hausse des températures détruit les moyens de subsistance, submerge les infrastructures et provoque des pénuries de produits de première nécessité.

«Il y aura des troubles géopolitiques, car les citoyens marginalisés se battent pour l'accès et le contrôle des rares ressources en nourriture et en eau», a avisé Rifai, prédisant une menace sécuritaire imminente si aucune mesure n'est prise.

Un homme conduit une trotinette en pleine tempête de sable à Dubaï, le 14 août 2022 (Photo, AFP).

Pour relever ce défi, les pays du Golfe ont cherché à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, conformément à l'accord de Paris de 2015, en diminuant leur dépendance aux combustibles fossiles.

Les Émirats arabes unis, par exemple, se sont engagés à atteindre la carboneutralité d'ici 2050 et à investir jusqu'à 160 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,99 euro) dans des solutions énergétiques propres et renouvelables.

L'année dernière, l'Arabie saoudite a lancé les deux initiatives «Arabie saoudite verte» et «le Moyen-Orient vert», engageant le royaume à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici 2060 et à planter 10 milliards d'arbres au cours des prochaines décennies.

Pour Rifai, l'adoption généralisée de technologies vertes alternatives telles que les éoliennes, les panneaux solaires et les véhicules électriques à batterie est la voie à suivre.

Si des installations d'énergie éolienne et solaire étaient mises en place dans la moitié des pays du monde, affirme-il, non seulement leurs émissions de gaz à effet de serre seraient négligeables, mais le coût combiné de leur installation serait bien inférieur à celui de l'exploitation des centrales électriques à combustibles fossiles existantes.

Certains pays du Golfe ont fait des progrès notables dans le développement de l'énergie solaire et éolienne à l'échelle industrielle, notamment la troisième phase du projet solaire Mohammed ben Rachid à Dubaï, achevée l'année dernière, et l'inauguration du premier parc éolien d'Arabie saoudite à Dumat al-Jandal.

Les autorités saoudiennes ont pour objectif de porter la capacité de production d'énergie solaire photovoltaïque du royaume à 40 gigawatts d'ici 2030.

Une autre source d'énergie durable explorée par les pays du Golfe est l'hydrogène, considéré par de nombreux experts comme le carburant propre de l'avenir, en particulier l'hydrogène vert, qui est produit à partir de l'énergie solaire.

Des enfants palestiniens jouent dans une fontaine publique à Gaza (Photo, AFP).

Certains pays exploitent également le potentiel des pluies artificielles pour lutter contre la sécheresse et l'aridité croissante.

L'ensemencement des nuages est une intervention humaine visant à augmenter les précipitations. Les nuages sont ensemencés par des avions ou des fusées au sol, qui libèrent ensuite le matériau requis, le plus souvent de l'iodure d'argent.

Selon l'Organisation météorologique mondiale, 56 pays dans le monde utilisent la technologie d'ensemencement des nuages. Les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont tous deux lancé des programmes visant à accroître les précipitations.

«Dans les Émirats arabes unis, où les nuages chauds sont fréquents, on utilise des sels mélangés à du magnésium, du chlorure de sodium et du chlorure de potassium», a expliqué Rifai.

Ces derniers temps, les Émirats arabes unis ont testé une nouvelle méthode d'ensemencement des nuages en utilisant des drones qui injectent de l'électricité dans les nuages. Rifai estime que des recherches supplémentaires sont nécessaires de manière à affiner les technologies d'ensemencement des nuages.

«Ce n'est pas une solution parfaite aux problèmes de sécheresse, car elle nécessite la présence de nuages pour fonctionner et un type spécifique de cumulus. Dans les zones touchées par la sécheresse, il y aura probablement moins de nuages ensemencés», a-t-il ajouté.

Dans l'ensemble, les nombreuses initiatives en matière d'énergie montrent que les pays arabes qui disposent des ressources et de la volonté politique nécessaires s'attaquent à la crise climatique.

Malgré cela, les températures plus chaudes semblent être la nouvelle normalité à laquelle les populations du Moyen-Orient devront simplement s'adapter.

«Il n'est pas trop tard, mais les pays doivent être plus ambitieux dans leur législation sur le changement climatique. Nos vies et celles de nos générations futures sont véritablement en jeu», a avisé Rifai.

 «Les pays riches qui ont promis des milliards de dollars de financement annuel pour aider les pays pauvres à passer aux énergies renouvelables doivent commencer à tenir cette promesse», a-t-il conclut.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis arrêtent un responsable de Daesh après un raid en Syrie

Les Etats-Unis ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh (Photo d'illustration, AFP).
Les Etats-Unis ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh (Photo d'illustration, AFP).
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  • Les Etats-Unis ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh
  • La semaine dernière, les forces du commandement central ont déclaré avoir capturé Abou Halil Al-Fadaani

DUBAI : Les forces du Commandement central américain ont mené un raid par hélicoptère dans le nord de la Syrie le 28 septembre, capturant Mamdouh Ibrahim Al-Hajji Cheikh, un représentant de Daesh, a déclaré le Commandement central samedi.

La semaine dernière, les forces du commandement central ont déclaré avoir capturé Abou Halil Al-Fadaani, un responsable des opérations et de la médiation de Daesh en Syrie, dont on a estimé qu'il avait des relations dans l'ensemble du réseau de Daesh dans la région, au cours d'un raid mené le 25 septembre.

Aucun civil n'a été blessé ou tué au cours des deux opérations, précisent les deux communiqués du commandement central.


Les Houthis sommés de libérer les citoyens détenus pour avoir célébré la révolution

Les autorités yéménites et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé aux Houthis de libérer les centaines de citoyens détenus qui sont descendus dans la rue la semaine dernière pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre. (Image de samrl.org)
Les autorités yéménites et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé aux Houthis de libérer les centaines de citoyens détenus qui sont descendus dans la rue la semaine dernière pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre. (Image de samrl.org)
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  • Les Yéménites ont défilé dans les rues de Sanaa avec des drapeaux et ont scandé des slogans à la gloire de la république
  • L'Organisation SAM pour les droits et les libertés, basée à Genève, a condamné les attaques des Houthis contre les rassemblements pacifiques dans les villes qu'ils contrôlent

AL-MUKALLA : Les autorités yéménites et les organisations internationales de défense des droits de l'homme ont demandé aux Houthis, soutenus par l'Iran, de libérer les centaines de citoyens détenus qui sont descendus dans les rues de Sanaa et d'autres villes yéménites la semaine dernière pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre.

Les Yéménites ont défilé dans les rues de Sanaa avec des drapeaux et ont scandé des slogans à la gloire de la république.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des miliciens houthis armés, en uniforme militaire et en civil, qui répriment violemment les rassemblements dans la capitale et dans la ville d'Ibb, traînant des dizaines de personnes dans les rues et les forçant à monter dans des véhicules militaires.

L'Organisation SAM pour les droits et les libertés, basée à Genève, a condamné les attaques des Houthis contre les rassemblements pacifiques dans les villes qu'ils contrôlent. L'organisme a demandé à la milice de cesser de harceler les personnes qui expriment légalement leurs opinions.

Elle a déclaré : « Nous demandons aux Houthis de mettre fin à leurs attaques brutales, de libérer tous les détenus et d'ordonner à leurs acolytes de respecter les droits des personnes à exprimer leurs opinions et à se réunir pacifiquement. »

« En outre, la milice houthie est tenue de poursuivre tous les individus impliqués dans les attaques et les arrestations pour les graves violations qu'ils ont commises. »

Des habitants de Sanaa ont déclaré que les Houthis avaient déployé des forces de sécurité dans toute la capitale, principalement autour de la place Al-Sabeen, en réponse aux appels à manifester contre les arrestations massives qui ont eu lieu après la prière du vendredi.

Amnesty International a demandé aux Houthis de libérer « immédiatement et sans condition » les personnes détenues, ajoutant que les Yéménites avaient été arrêtés et agressés pour avoir commémoré une fête nationale.

« Dans une démonstration de force draconienne, les autorités de facto des Houthis ont procédé à une vague d'arrestations massives, démontrant leur mépris flagrant pour le droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique » dit le communiqué. Grazia Careccia, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a affirmé que « les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition toute personne détenue uniquement pour avoir exercé ses droits. »

Les Houthis n'ont pas officiellement commenté ces arrestations, mais des militants de Sanaa, dont le juriste Abdel Wahab Qatran qui a contacté les services de sécurité houthis, affirment que les personnes arrêtées sont interrogées sur leurs « éventuelles affiliations » à des groupes extérieurs.

Selon les analystes, les rassemblements à Sanaa ont lieu à un moment où la pression publique augmente sur les Houthis pour qu'ils indemnisent des milliers d'employés de l'État qui n'ont pas été payés depuis des années.

Ils ajoutent que les Houthis ne reconnaissent pas le soulèvement de 1962 contre les imams.

Faisal Al-Shabibi, un journaliste yéménite, a déclaré à Arab News : « Ils (les Houthis) considèrent les événements du 26 septembre comme une rébellion, et non comme une révolution, comme le font les Yéménites. Ils ont l'intention de transformer progressivement la république en monarchie ».

Les Houthis, qui ont pris le contrôle militaire du Yémen fin 2014, ont arrêté des milliers d'hommes politiques, de militants, de journalistes et de membres du grand public yéménites, et ont forcé des dizaines de milliers de personnes à abandonner leur domicile.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Immigration: la Tunisie reporte la visite d'une délégation européenne

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, serre la main du président tunisien Kais Saied après un point de presse au palais présidentiel de Tunis le 16 juillet 2023 (Photo Présidence Tunisienne / AFP).
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, serre la main du président tunisien Kais Saied après un point de presse au palais présidentiel de Tunis le 16 juillet 2023 (Photo Présidence Tunisienne / AFP).
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  • La Commission européenne a indiqué chercher avec les autorités tunisiennes "le meilleur moment (pour une visite) pour les deux parties"
  • L'UE a promis une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, au moment où la Tunisie traverse une grave crise économique

TUNIS: Le président tunisien, Kais Saied, a décidé de reporter la visite d'une délégation de la Commission européenne prévue cette semaine en Tunisie pour examiner les "points à négocier" sur un accord conclu en juillet sur l'immigration, selon un ministre.

La Commission européenne a indiqué qu'elle avait proposé d'envoyer "cette semaine" une délégation "pour poursuivre les discussions sur la mise en œuvre du protocole d'accord" prévoyant une aide financière à la Tunisie pour lutter contre l'immigration clandestine.

M. Saied "a demandé le report pour l'examen des points à négocier dans le cadre de l'accord", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Kamel Feki, dans une vidéo diffusée vendredi soir sur le site de son ministère.

Ecartant l'existence d'"un désaccord" avec l'UE sur ce dossier, M. Feki a tenu à souligner que cet "accord préliminaire (...) n'avait pas été encore concrétisé".

La Commission européenne a indiqué pour sa part chercher avec les autorités tunisiennes "le meilleur moment (pour une visite) pour les deux parties", sans préciser les raisons du report.

Signé en grande pompe en juillet à Tunis, l'accord est notamment censé faire baisser le nombre de départ de migrants depuis les côtes tunisiennes, principal point de départ avec la Libye pour des milliers de migrants clandestins qui traversent la Méditerranée centrale vers l'Europe.

En échange, la Tunisie doit recevoir une aide européenne de 105 millions d'euros pour la lutte contre l'immigration clandestine. La Commission a annoncé cette semaine que sur ces 105 millions, quelque 42 millions d'euros allaient être "alloués rapidement".

L'UE a promis aussi une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, au moment où la Tunisie traverse une grave crise économique.

"Une dose d'aide", selon M. Feki, permettant à la Tunisie "de sortir de l'état de récession économique".

Le partenariat a suscité des critiques notamment d'ONG qui dénoncent l'autoritarisme du président Saied et les abus dont sont victimes les migrants d'Afrique subsaharienne dans ce pays.

A la mi-septembre, la Tunisie avait interdit l'entrée sur son territoire une délégation du Parlement européen qui devait faire le point sur l'accord et rencontrer des membres de la société civile, des syndicalistes et des représentants de l'opposition.

Pour M. Feki, cette délégation était composée de "quatre députés qui ne représentent pas le Parlement européen et qui travaillent d'une façon indépendante et qui ont adhéré à une large campagne de diffamation contre l'Etat tunisien".

"Ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire tunisien", a-t-il encore dit.