RAMALLAH: Une institution juridique palestinienne a accusé les autorités militaires israéliennes d’avoir pris la décision unilatérale de vider des parties de la zone C en Cisjordanie en démolissant des bâtiments et des installations agricoles appartenant aux communautés palestiniennes sans préavis.
Le Jerusalem Center for Legal Aid (Centre de Jérusalem pour l’aide juridique) a accusé l’administration civile d’Israël, le bras exécutif des forces de défense israéliennes, et le Conseil suprême d’organisation de servir les plans d’occupation présumés d’Israël pour vider la zone C.
Le centre a déclaré avoir été surpris de recevoir une réponse succincte de la part des autorités israéliennes, indiquant que «la soumission de plans détaillés ne gèle ni n’empêche la mise en œuvre de la décision de démolition figurant dans les dossiers de construction».
Selon le centre, la présentation d’un plan détaillé est une procédure suivie depuis des années et il est nécessaire d’épuiser les procédures légales en place avant de se rendre au tribunal administratif et d’obtenir un ordre de démolition temporaire.
Ces dernières années, les avocats du centre ont soumis des centaines de plans détaillés dans les dossiers qu’ils suivent, dont la plupart n’ont pas encore eu de date d’audience fixée pour eux.
«Ces mesures israéliennes mettent environ 700 bâtiments et installations agricoles de la zone C en danger d’être démolis à tout moment sans attendre les décisions d’appel des tribunaux israéliens», a expliqué Abdallah Hammad, directeur du département de plaidoyer local du centre.
Cette politique empêche les Palestiniens d’investir dans la zone C à cause de l’absence de protection contre les démolitions, et rend impossible l’obtention de permis de construire de l’administration, a-t-il ajouté.
Il a également clarifié que ceux qui ont investi dans la zone vivent dans un état d’anxiété constant.
Selon Hammad, plusieurs structures menacées de démolition ont été construites avec l’aide européenne.
Il a souligné que depuis le début de cette année et jusqu’à la fin du mois de juin, 500 structures ont été démolies dans la zone C, affectant les vies de 150 000 Palestiniens.
Pendant ce temps, le centre, en coordination avec le département juridique de la Commission de résistance au mur et aux colonies et d’autres partenaires, mène des consultations intensives pour identifier les interventions juridiques en réponse aux actions des autorités israéliennes.
Des sources palestiniennes ont confirmé à Arab News que les gouvernements israéliens successifs ont toujours interdit aux Palestiniens de construire dans la zone C tout en permettant l’expansion des colonies israéliennes au détriment des terres et des sources d’eau palestiniennes.
Entre-temps, les sources ont déclaré qu’Israël a autorisé les colons à faire voler des drones au-dessus de la zone C pour surveiller les activités de ses habitants.
Le centre adopte différents moyens, dont le plus important est de s’adresser aux tribunaux israéliens.
Pourtant, les défenseurs du centre estiment que le système judiciaire de l’occupation israélienne est injuste et cherche à légaliser les démolitions.
Selon les archives du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Israël a démoli 1 673 installations et déplacé 3 382 personnes dans la zone C en 2021.
De 2009 à août 2022, Israël a détruit 8 665 installations et déplacé 12 771 personnes dans la même zone.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com







