Tunisie: un scénario à la libyenne est-il possible?

Les partisans de la campagne «Citoyens contre le coup d'État» manifestent contre le président Kais Saied le 17 décembre 2021 dans la capitale Tunis, à l'occasion du 11e anniversaire du début de la révolution de 2011. (AFP)
Les partisans de la campagne «Citoyens contre le coup d'État» manifestent contre le président Kais Saied le 17 décembre 2021 dans la capitale Tunis, à l'occasion du 11e anniversaire du début de la révolution de 2011. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 25 août 2022

Tunisie: un scénario à la libyenne est-il possible?

  • En août 2022, le président a promulgué la nouvelle Constitution, adoptée le 25 juillet 2022 par voie de référendum
  • Pour Mohamed Ali Khalfalla, l’armée tunisienne est unie et ne risque pas d’éclater comme cela s’est produit en Libye

TUNIS: Le Front de salut national (FSN), une coalition de partis opposés à Kaïs Saïed menée et dominée par Ennahdha, veut créer un gouvernement parallèle, comme en Libye. Mais le refus du Parti destourien libre (PDL) d’Abir Moussi, pourtant lui aussi farouchement opposé au président, de mettre un frein à son hostilité au mouvement islamiste empêche la concrétisation de ce projet.

Où va la Tunisie? Depuis le coup de force du 25 juillet 2021 par lequel le président Kaïs Saïed s’est progressivement accaparé tous les pouvoirs – après avoir gelé l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et limogé le gouvernement de Hichem Mechichi, tous les deux contrôlés par le mouvement islamiste d’Ennahdha et ses alliés –, cette question obsède les Tunisiens, et plus encore depuis le 16 août dernier.

Ce jour-là, en effet, le président a promulgué la nouvelle Constitution, adoptée le 25 juillet 2022 par voie de référendum. Il a franchi un pas supplémentaire dans la mise en œuvre de la feuille de route qui doit aboutir, après la promulgation d’une nouvelle loi électorale dans les prochaines semaines, à l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 décembre prochain. Cela entraînera la mise en place du régime politique voulu par Kaïs Saïed et baptisé «construction démocratique par la base». 

Mais le Front de salut national, l’une des deux principales forces d’opposition au président avec le PDL, ne l’entend pas de cette oreille: il cherche à faire prendre une tout autre direction au pays. À l’instar de celle du président, sa démarche se résume en trois mots: passage en force.

Après avoir tenté de réactiver l’ARP en mars 2022, le FSN tente maintenant de convaincre d’autres composantes de l’opposition, selon les mots de son président, Ahmed Néjib Chebbi, d’organiser un dialogue national «inclusif qui adopterait un programme de sortie de crise comportant des réformes politiques et économiques». Ce programme serait mis en œuvre par un «gouvernement de salut national» qui dirigerait une phase de transition jusqu’à l’organisation d’élections anticipées, après avoir été «intronisé» par l’ARP dissoute.

En somme, il s’agit d’une tentative de passage en force à la suite de laquelle le pays risque de se retrouver avec deux gouvernements. Ce scénario à la libyenne a-t-il des chances de se concrétiser en Tunisie? 

Pour Mohamed Ali Khalfalla, ancien président du Mouvement des démocrates socialistes (MDS), principal parti d’opposition créé en 1978 sous Bourguiba, ce scénario «est irréalisable». En effet, selon cet avocat aujourd’hui à la retraite, l’armée est unie et ne risque pas d’éclater comme cela s’est produit en Libye.

Mohamed Ali Khalfalla pense que «la sagesse politique, la clairvoyance et l'histoire nous apprennent que le plus important et le plus urgent serait de travailler à réunir une table ronde ou une conférence inclusive qui aura une représentativité et une légitimité». Il ne s’agit pas, selon lui, de créer un gouvernement parallèle, mais de disposer d’un interlocuteur crédible avec les parties amies de la Tunisie ainsi qu'avec les institutions internationales, essentiellement financières. Le pouvoir sera alors «contraint et forcé de réviser sa ligne politique».

D’ailleurs, un obstacle empêche la création d’un gouvernement parallèle: le refus du PDL d’Abir Moussi, pourtant lui aussi farouchement opposé à Kaïs Saïed, et donné régulièrement vainqueur des prochaines législatives, de donner une suite favorable à la récente demande d’Ahmed Néjib Chebbi de se réconcilier avec Ennahdha pour présenter un front commun contre le chef de l’État.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Short Url
  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".