La Tunisie d'antan, un modèle de coexistence entre migrants d'horizons divers

Les fidèles portent le sanctuaire de la Madone de Trapani lors de la procession de la fête chrétienne catholique romaine annuelle de l'Assomption de la Vierge Marie à l'église Saint-Augustin et Saint-Fidèle à La Goulette, dans la banlieue de Tunis, la capitale tunisienne, le 15 août 2022. (AFP)
Les fidèles portent le sanctuaire de la Madone de Trapani lors de la procession de la fête chrétienne catholique romaine annuelle de l'Assomption de la Vierge Marie à l'église Saint-Augustin et Saint-Fidèle à La Goulette, dans la banlieue de Tunis, la capitale tunisienne, le 15 août 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

La Tunisie d'antan, un modèle de coexistence entre migrants d'horizons divers

  • La Tunisie, où «les chrétiens sont respectés», «est un exemple pour beaucoup de pays arabes», estime l'archevêque de Tunis, Ilario Antoniazzi, qui vit dans la région depuis 50 ans
  • Dans un documentaire sorti avant l'été, Alfonso Campisi, descendant de Siciliens arrivés dès 1830, a voulu raconter «l'histoire oubliée» des 130 000 Italiens de Tunisie, à 90% Siciliens

LA GOULETTE: Des "Je vous salue Marie" salués par des youyous de femmes musulmanes: la procession catholique de l'Assomption à La Goulette a rappelé l'intégration réussie pendant deux siècles des Siciliens de Tunisie, un modèle de coexistence entre migrants d'horizons divers.

La procession, jadis organisée par les pêcheurs siciliens du port de La Goulette, près de Tunis, était aussi suivie par les musulmans et les juifs du quartier de la "Piccola Sicilia". Comme en ce 15 août où une foule de musulmans ont assisté à la messe avant de marcher derrière les officiants.

Jusqu'en 1964, quand la Tunisie indépendante a mis fin à cette tradition, la "Madone de Trapani" était portée jusqu'à la mer depuis une église construite sur un terrain donné en 1848 par le régent de Tunis, Ahmed Bey Ier, dont la mère était Sarde.

En 2017, la tradition a repris, et chaque année "la statue de la Vierge sort un peu plus loin" du parvis, se félicite l'archevêque de Tunis, Ilario Antoniazzi, 74 ans.

La Tunisie, où "les chrétiens sont respectés", "est un exemple pour beaucoup de pays arabes", estime ce prélat arabophone qui vit dans la région depuis 50 ans.

Dans un documentaire sorti avant l'été, Alfonso Campisi, descendant de Siciliens arrivés dès 1830, a voulu raconter "l'histoire oubliée" des 130 000 Italiens de Tunisie, à 90% Siciliens.

Modèle d'intégration 

Leur présence imprègne encore la langue, l'architecture et la cuisine locale, même si la majorité a dû partir après l'indépendance en 1956, à cause de législations défavorables (nationalisation des métiers et des terres).

L'une des plus illustres figures de cette communauté est l'actrice Claudia Cardinale, née justement à La Goulette.

L'idée du documentaire "Siciliens d'Afrique. Tunisie: Terre promise" a germé "quand des Siciliens de la vieille communauté -- quelques centaines de personnes -- m'ont dit: +Donnez-nous la parole, nous sommes le peuple muet+", détaille M. Campisi, professeur de civilisation italienne à Tunis.

Côté tunisien aussi, "on ignore cette période de l'histoire", reconnaît Nadia Naji, une Tunisienne qui enseigne l'italien à l'université.

Pourtant, cet héritage est omniprésent: dans les bâtiments de la "ville européenne" de Tunis, sur nombre d'enseignes de magasins, dans les noms de poissons ("triglia" pour le rouget) ou des expressions comme "d'accordo" (d'accord).

Cette mémoire reflète une longue coexistence harmonieuse entre communautés, dont également 100 000 Juifs et des milliers de Maltais, Grecs ou Espagnols.

"Mes grands-parents me parlaient de leurs amis juifs, italiens, siciliens. Il n'y avait pas les Tunisiens (d'un côté) et les autres. Les Juifs étaient très bien intégrés, les Italiens, les Maltais aussi", assure Atef Chedli, une radiologue tunisienne de 65 ans.

"Les Italiens étaient plus proches de la population tunisienne parce qu'ils partageaient le même statut d'infériorité" sous le protectorat français (1887-1956) et la même culture méditerranéenne, estime Silvia Finzi, 67 ans, directrice du "Corriere di Tunisi", une publication qui existe depuis 1956.

«Nostalgie»

L'énorme majorité des Italiens étaient artisans, maçons, mécaniciens ou ouvriers agricoles, fuyant la péninsule aux 19e et 20e siècles pour échapper à la misère et la mafia sicilienne.

Comme ils habitaient les mêmes quartiers que les Tunisiens, "ils partageaient les fêtes mais aussi les peines", se souvient Mme Finzi, une descendante d'Italiens arrivés au milieu du 19e siècle.

Dans son documentaire, Alfonso Campisi cherche à montrer, à rebours du discours antimigrants en Europe, comment la Tunisie a accueilli "des gens pauvres, venant de Sicile, mais également de Grèce, de Corse, d'Espagne".

Tout n'était pas idyllique car "des barrières, surtout religieuses, séparaient les communautés" et il était difficile pour une jeune Tunisienne de fréquenter un Italien ou l'inverse, relate Silvia Finzi. Mais la Tunisie a su faire "cohabiter" une mosaïque de migrants "sans les obliger à renier leurs racines".

Chez tous ceux qui l'ont vécue, cette époque a laissé un mélange "de nostalgie et de volonté pour la Tunisie de rester un pays ouvert et tolérant", selon cette universitaire.

Une preuve que "lorsque les migrants sont intégrés, une ouverture et une tolérance se manifestent mais aussi de la culture, des métiers, des spécificités qui enrichissent une culture nationale".


Le prince Faiçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, accueille à Riyad une réunion ministérielle arabe sur Gaza

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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  • Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies,
  • Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ont participé à cette réunion Ayman Al-Safadi (Jordanie), Sameh Shoukry (Égypte), Hussein Al-Sheikh (Palestine), secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anwar ben Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, et Mohammed ben Abdelaziz Al-Khulaifi, ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères.

Ils ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet, d'assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international et de lever toutes les restrictions qui empêchent l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.

Ils ont également exprimé leur soutien à tous les efforts visant à la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant, ce qui, selon eux, est essentiel pour que les Palestiniens puissent prendre des mesures irréversibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États.

Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes.

Ils ont exprimé leur rejet catégorique de toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre et de toute opération militaire dans la ville palestinienne de Rafah.

Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies, la confiscation de terres, les opérations militaires contre les Palestiniens, les attaques de colons et les atteintes à la liberté de culte des musulmans et des chrétiens.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le Soudan demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'«agression» des Emirats

Le président du conseil de transition militaire du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan (Photo, AFP).
Le président du conseil de transition militaire du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan (Photo, AFP).
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  • Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR)
  • L'armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp rival

PORT-SOUDAN: Le Soudan a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité pour examiner ce qu'il qualifie "d'agression" des Emirats arabes unis "contre le peuple soudanais", via leur soutien présumé aux paramilitaires en guerre contre l'armée, a déclaré samedi à l'AFP une source diplomatique soudanaise.

Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.

L'armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp rival.

"Notre représentant permanent auprès de l'ONU a demandé hier (vendredi) une session d'urgence du Conseil de sécurité pour discuter de l'agression des Emirats arabes unis contre le peuple soudanais et leur fourniture d'armes et d'équipements à la milice terroriste" des FSR, a affirmé ce responsable sous couvert d'anonymat.

Abou Dhabi réfute

L'agence de presse soudanaise (Suna) a confirmé que le représentant du Soudan, Al-Harith Idriss, avait soumis cette demande et souligné que "le soutien des Emirats arabes unis à la milice criminelle des FSR (...) fait des Emirats arabes unis les complices de tous ses crimes".

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité la semaine dernière, Abou Dhabi a réfuté les accusations sur son présumé soutien aux FSR.

"Toutes les allégations concernant l'implication des Emirats arabes unis dans toute forme d'agression ou de déstabilisation au Soudan, ou la fourniture d'un soutien militaire, logistique, financier ou politique à toute faction soudanaise sont sans fondement et ne sont pas étayées par des preuves crédibles", selon la lettre relayée par le ministère émirati des Affaires étrangères.

Dans un communiqué distinct, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé "sa profonde inquiétude" concernant l'escalade des combats dans la province soudanaise du Darfour du Nord et mis en garde contre une possible offensive imminente des paramilitaires des FSR et milices alliées à el-Facher, capitale de l'Etat, qui n'est pas sous leur contrôle et abrite un grand nombre de réfugiés.

Les Nations unies ont déjà évoqué ce risque vendredi, le Haut-commissaire aux droits de l'homme Volker Türk exprimant "une grave crainte".

La guerre a déjà causé des milliers de morts, détruit les infrastructures déjà précaires du Soudan et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.

En décembre, Khartoum a demandé à 15 diplomates émiratis de quitter le pays après qu'un haut commandant de l'armée a accusé Abou Dhabi de soutenir les paramilitaires.

Au même moment, des manifestations dans la ville de Port-Soudan (est) réclamaient l'expulsion de l'ambassadeur émirati.

En août 2023, The Wall Street Journal, citant des responsables ougandais, a rapporté que des armes avaient été découvertes dans un avion cargo émirati censé transporter de l'aide humanitaire aux réfugiés soudanais au Tchad. Les Emirats ont démenti.


Le chef de la diplomatie française au Liban pour désamorcer le conflit avec Israël

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
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  • Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne
  • Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune

BEYROUTH, Liban : Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné doit s'entretenir à Beyrouth dimanche avec les principaux responsables libanais pour tenter de désamorcer le conflit transfrontalier entre le Hezbollah et Israël et éviter une guerre de grande ampleur.

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne.

Au fil des semaines, les violences se sont multipliées, Israël frappant le territoire libanais de plus en plus en profondeur et le Hezbollah répliquant en menant des attaques plus complexes contre des positions militaires israéliennes dans le nord du pays.

Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune.

Selon une source diplomatique française à l'AFP, M. Séjourné se rend au Liban pour «poursuivre les efforts» visant «à éviter une guerre», dans un contexte de «très forte augmentation des tensions depuis l'attaque iranienne contre Israël».

La source ajoute que le volume d'échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah a été «multiplié par deux» depuis les 13 et 14 avril.

M. Séjourné entamera sa tournée en visitant le quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Après avoir rencontré les responsables libanais, il tiendra une conférence de presse en début de soirée.

En mars, le Liban avait remis à Paris sa réponse à l'initiative française qui, selon une autre source diplomatique, portait sur l'application de la résolution 1701 de l'ONU, qui stipule le déploiement seul de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban.

Washington est également à la manoeuvre pour tenter de mettre fin aux violences et dans ce cadre, l'émissaire américain Amos Hochstein est en visite à Jérusalem.

Le Hezbollah a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Séjourné au Liban depuis sa nomination en janvier, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'emmènera également à Ryad pour un sommet sur le conflit à Gaza.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes, dont 254 combattants du Hezbollah et 73 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 20 personnes ont été tuées, selon l'armée.