Vedettes de la rentrée littéraire, Champollion et Eli Cohen réveillent les mystères du monde arabe

Élie Cohen à sa résidence de Damas, en 1963 (domaine public)
Élie Cohen à sa résidence de Damas, en 1963 (domaine public)
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Publié le Dimanche 28 août 2022

Vedettes de la rentrée littéraire, Champollion et Eli Cohen réveillent les mystères du monde arabe

  • Quel archéologue en herbe n’a pas été fasciné par Jean-François Champollion, premier déchiffreur des hiéroglyphes et père de l’Égyptologie ?
  • Eli Cohen travaillait pour le renseignement israélien, se lançant dans une vie rocambolesque qui l’a mené de Syrie en Argentine

PARIS : Bientôt la rentrée littéraire. Septembre 2022 verra se déverser en librairie, comme le veut la tradition, plusieurs dizaines de nouveaux ouvrages . Le choix d' Arab News en français s’est porté sur deux romans dont l’action se situe dans le monde arabe : Champollion, le dernier voyage, de Claudine Letourneur d’Ison (éditions du Cerf, 2022) et Robert de Niro, le Mossad et moi, de Paule Darmon (édition L’Antilope, 2022)

Champollion en Égypte, un périple initiatique

Quel archéologue en herbe n’a pas été fasciné par Jean-François Champollion, premier déchiffreur des hiéroglyphes et père de l’Égyptologie ? Claudine Letourneur d’Ison, elle-même passionnée pour l’Égypte dès l’adolescence, journaliste, auteure de plusieurs ouvrages dont des biographies consacrées à de grands égyptologues, réalise des documentaires pour la télévision. Ses voyages répétés depuis quinze ans en Égypte, ses innombrables lectures sur la civilisation égyptienne et la littérature contemporaine lui ont forgé son regard singulier où passé et présent sont intimement liés.

Portrait de Jean-François Champollion (1790-1832), vers 1834, Léon Cogniet (photo, Musée du Louvre)
Portrait de Jean-François Champollion (1790-1832), vers 1834, Léon Cogniet (photo, Musée du Louvre)

Dans son dernier opus, Champollion, le dernier voyage, elle livre « le roman vrai de Champollion, du voyage en Égypte, du mystère des Pharaons, des révélations sur leurs temples et leurs tombes ». La quatrième de couverture annonce « un grand récit d’une passion orientale dévorante et d’une aventure scientifique époustouflante. L’épopée d’un homme qui fut le seul à décrypter l’histoire d’une civilisation vieille de 5 000 ans ».

Couverture de l'ouvrage Champollion, le dernier voyage, de Claudine Letourneur d’Ison (éditions du Cerf, 2022)
Couverture de l'ouvrage Champollion, le dernier voyage, de Claudine Letourneur d’Ison (éditions du Cerf, 2022) 

« En 1828, six ans après avoir percé le secret des hiéroglyphes, Champollion se rend enfin sur les bords du Nil pour vérifier sa théorie. Puisant dans ses lettres et ses journaux, mais aussi de ceux de ses compagnons de voyage, Rosellini, L’Hôte, Lenormant, Claudine Le Tourneur d’Ison nous raconte ce périple initiatique. C’est en écrivaine qu’elle nous décrit la folle chevauchée d’un homme qui, le crayon à la main, croquant et rédigeant sur le vif ce qu’il voit, dévoile aux générations futures un passé énigmatique, révolu, mais éternellement fascinant.

Une fresque colorée qui nous entraîne, d’un pas allègre, sur les traces de l’immense savant français sans lequel l’Égypte, comme le Sphinx, nous serait restée muette » dit le résumé.

L’espion qui voulait être aimé (du Mossad)

Né en 1924 à Alexandrie, Eli Cohen est un juif égyptien qui fut le conseiller principal du ministère de la Défense syrien au début des années 1960. Un enchaînement de circonstances, provoqué par sa double identité arabe et juive, le pousse en 1944 à rejoindre le mouvement sioniste d’Alexandrie et participer aux actions clandestines consacrées à l’exfiltration des juifs d’Égypte en Palestine. Il rejoindra lui-même Israël en 1957 après la crise de Suez. Il veut intégrer le Mossad qui le refuse. Il travaille néanmoins pour le renseignement israélien et se lance dans une vie rocambolesque qui le mène de Syrie en Argentine où il change d’identité. En 1962, il se rapproche du parti Baas syrien, opposé au projet de République arabe unie qui inquiète Israël. Se présentant comme un arabe antisioniste, il organise alors à Damas des fêtes opulentes où sont invités les officiers et dignitaires du régime. L’alcool délie les langues, et Cohen recueille des renseignements précieux, notamment sur un projet syrien de détournement des eaux du Jourdain pour assoiffer Israël. L’un de ses principaux faits d’armes est d’avoir, dans ce cadre, indiqué à l’armée israélienne les positions de l’artillerie syrienne que Tsahal détruira lors de la Guerre des Six Jours en juin 1967. Mais Eli Cohen n’assistera pas à cette victoire, puisqu’il sera démasqué et exécuté par pendaison à Damas, sur la place Al Marjeh, le 18 mai 1965.

Plusieurs romans ont été inspirés de son histoire, mais aussi une série sur Netflix : The Spy, diffusée en 2019, avec Sacha Baron Cohen dans le rôle principal.

Couverture du roman Robert de Niro, le Mossad et moi, de Paule Darmon (édition L’Antilope, 2022)
Couverture du roman Robert de Niro, le Mossad et moi, de Paule Darmon (édition L’Antilope, 2022)

Écrivaine et peintre, Paule Darmon est née à Casablanca. Après la publication de son deuxième roman en 1985, elle arrête d'écrire des romans pour laisser libre cours à ses talents de peintre et de scénariste. Revenue à l’écriture quelques années plus tard, elle livre avec Robert de Niro, le Mossad et moi, un récit désopilant qui met en scène, en 1987, la scénariste Dora Bessis, prête à tout pour monter un film sur Eli Cohen. Elle veut appeler ce film Le loup de Damas et rêve d’avoir Robert De Niro dans le rôle de l’espion.

Portrait d'Eli Cohen (domaine public)
Portrait d'Eli Cohen (domaine public)

« S’entrecroisent alors deux histoires », lit-on en quatrième de couverture : « celle, haletante, d’Eli Cohen dont on souhaite jusqu’au bout que le destin sera différent, et celle, drôle et rafraîchissante, de Dora Bessis qui part à la conquête de la seule vedette qu’elle imagine pouvoir interpréter le rôle principal de son film, Robert De Niro ».


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.