Sommet Afrique-Japon à Tunis: pour un développement durable mené par les Africains «eux-mêmes»

(de gauche à droite) Le président tunisien Kais Saied, le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi et la vice-secrétaire générale des Nations unies Amina J. Mohamed applaudissent lors d'une conférence de presse après la session de clôture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Tunis, la capitale de la Tunisie, le 28 août 2022. (AFP).
(de gauche à droite) Le président tunisien Kais Saied, le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi et la vice-secrétaire générale des Nations unies Amina J. Mohamed applaudissent lors d'une conférence de presse après la session de clôture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Tunis, la capitale de la Tunisie, le 28 août 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 28 août 2022

Sommet Afrique-Japon à Tunis: pour un développement durable mené par les Africains «eux-mêmes»

  • La TICAD a été lancée en 1993, afin de fournir une plateforme permettant de mobiliser le soutien au développement de l’Afrique, et de réaliser les aspirations du continent en matière de développement, telles qu’elles sont envisagées dans l’Agenda 2063
  • L'agenda de la TICAD-8 repose sur trois piliers principaux : réaliser une transformation structurelle pour une croissance économique et un développement social durables, une société résiliente, et une paix durable

TUNIS : Les chefs d'État et de gouvernement des États membres de l'Union africaine et les délégations du Japon, ainsi que les représentants des co-organisateurs de la TICAD, à savoir les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le développement, la Banque mondiale et la Commission de l'Union africaine, se sont réunis à Tunis les 27 et 28 août 2022 pour le huitième sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD-8).

La TICAD a été lancée en 1993, afin de fournir une plateforme permettant de mobiliser le soutien au développement de l’Afrique, et de réaliser les aspirations du continent en matière de développement, telles qu’elles sont envisagées dans l’Agenda 2063.

La pandémie de la Covid-19 a eu des répercussions économiques, politiques, environnementales et sociales sans précédent à l’échelle mondiale.  Ses impacts et les chocs sociopolitiques et environnementaux qui ont suivi ont mis en évidence l’impératif de relever ces défis et d’autres défis émergents dans le système socio-économique actuel, et de promouvoir un partenariat public-privé en faveur du développement de l’Afrique, qui vise à instaurer des sociétés résilientes et durables ainsi qu’une paix et une stabilité durables.

Pour relever les défis et s’appuyer sur les efforts déployés de longue date pour réaliser l’Agenda 2063 de l’UA et les ODD, la TICAD-8 a reconnu la valeur fondamentale d’un multilatéralisme cohérent et plus ouvert, transparent et inclusif. En outre, les parties ont renouvelé leur engagement à travailler ensemble pour maintenir la paix et la stabilité internationales sur la base du principe selon lequel la pièce maîtresse de l'ordre international est le droit international, y compris la Charte des Nations unies, et le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de tous les pays.

Un sommet à trois piliers

L'agenda de la TICAD-8 repose sur les trois piliers principaux suivants : réaliser une transformation structurelle pour une croissance économique et un développement social durables, maintenir une société résiliente et durable, ainsi que réaliser une paix et une stabilité durables.

Après la tenue de la TICAD-7, soulignant l'importance du secteur privé, les entreprises privées sont devenues des partenaires officiels de la Conférence avec le Dialogue public-privé des entreprises organisé entre le Japon et l’Afrique. Le partenariat entre le Japon et l’Afrique est d’une grande importance puisqu'il encourage l’investissement, promeut l’innovation du secteur privé notamment en matière de transfert de technologie, et renforce le développement des ressources humaines industrielles, afin d’accélérer la transformation structurelle en Afrique.

La diversification économique en Afrique a été évoquée, comme le Conseil japonais des affaires pour l’Afrique et l’Association Japon-Afrique pour le développement des infrastructures, ainsi que les efforts déployés par le gouvernement japonais pour renforcer et élargir davantage l’assistance technique au continent. 

Le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes touchent l’Afrique de manière disproportionnée, avec de graves conséquences économiques, sociales et environnementales pour ses populations. Le sommet invite ainsi la communauté internationale à honorer son engagement à soutenir un accès universel à l’énergie et une transition juste.

Le sommet soutient le renforcement de la résilience en matière de sécurité alimentaire et de nutrition en Afrique - qui sont deux éléments essentiels du thème de l’UA pour l’année 2022 - en tirant parti de la science, de la technologie, de l’innovation et du financement durable. Par ailleurs, les parties se sont engagées à soutenir l’augmentation de la production agricole pour remplacer les importations afin d’assurer la sécurité alimentaire face à la hausse des prix des produits agricoles, des engrais et autres intrants et services agricoles.

De retour à la perspective d’une ère post-pandémie de la Covid-19, les parties ont réaffirmé leur engagement à collaborer avec les pays africains pour construire une société résiliente et durable en Afrique, qui se caractérisera par la sécurité humaine et la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA et des ODD. 

Pour parvenir à un développement durable en Afrique, les parties ont souligné l’urgence de traiter les questions environnementales comme le changement climatique et les défis connexes tels que les risques de catastrophes naturelles, la dégradation des terres et des forêts, la gestion des déchets, et la pollution marine. 

La bonne gouvernance, la démocratie et l’état de droit sont essentiels pour le développement, la paix et la stabilité de l’Afrique. À cet égard, les parties continueront à soutenir les efforts déployés par l’Afrique pour préserver les principes démocratiques, notamment des élections ouvertes à tous, crédibles et transparentes, ainsi que le renforcement des institutions et des capacités et la consolidation de la gouvernance.

En outre, le rôle des femmes et des jeunes doit être au centre de tous les efforts pour construire des sociétés pacifiques, durables et résilientes. 

Entre autre, la situation en Ukraine a aussi été évoquée avec son impact sur les économies africaines et mondiales. Les parties ont salué l’accord entre l’Ukraine, la Russie, les Nations Unies et la Turquie, signé le 22 juillet 2022, sur l’exportation de céréales et de produits agricoles à travers la mer Noire. 

Pour clôturer la session, les parties prenantes ont remercié M. Kais Saied, Président de la République de Tunisie, ainsi que le gouvernement et peuple tunisiens pour l’accueil réservé aux participants de la TICAD-8.

Le prochain sommet, la TICAD 9, se tiendra au Japon en 2025. Une réunion ministérielle de la TICAD se tiendra en 2024.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.


Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour 

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
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  • Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusien
  • Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023

PORT-SOUDAN: Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait.

Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023.

Des habitants ont rapporté lundi à l'AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l'armée et les FSR s'affrontent pour le contrôle d'El-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport.

"Aujourd'hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara", a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d'El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente.

Souleiman Babiker, habitant d'Oum Smeima, à l'ouest d'El-Obeid, a déclaré à l'AFP qu'après la prise d'El-Facher par les paramilitaires, "le nombre de véhicules des FSR a augmenté".

"Nous avons cessé d'aller dans nos champs, de peur des affrontements", a-t-il ajouté.

Un autre habitant, ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d'"une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l'ouest et au sud d'El-Obeid" au cours des deux dernières semaines.

Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a alerté la semaine dernière sur de "vastes atrocités" et des "représailles à motivation ethnique" commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d'enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d'El-Facher.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Israël dit avoir identifié les corps rendus dimanche par le Hamas comme ceux de trois otages

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé lundi avoir identifié les dépouilles rendues par le Hamas la veille comme étant celles de trois soldats enlevés le 7 octobre 2023, ce qui porte à 20 le nombre d'otages morts rendus par le mouvement islamiste sur un total de 28 qu'il doit remettre.

"Après l’achèvement du processus d’identification par l’Institut national de médecine légale, en coopération avec la police israélienne et le rabbinat militaire", l'armée a "informé les familles des otages tombés au combat (...) que leurs proches ont été rapatriés en Israël et identifiés", a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué.

Les défunts ont été identifiés comme le capitaine américano-israélien Omer Neutra, 21 ans lors de son enlèvement, le caporal Oz Daniel, 19 ans, et le colonel Assaf Hamami, 40 ans, l'officier le plus gradé tombé aux mains du Hamas.

Selon le Forum des familles d'otages, les trois ont été tués dans des combats lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien du 7-Octobre qui a déclenché la guerre à Gaza,  et leurs corps ensuite enlevés dans le territoire palestinien.

Israël avait annoncé dimanche soir avoir reçu les dépouilles de trois otages remises par la Croix-Rouge, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Malgré plusieurs moments de tension, une trêve fragile tient à Gaza depuis le 10 octobre, dans le cadre d'un accord négocié par les Etats-Unis, prévoyant le retour de tous les otages enlevés en Israël, vivants ou morts.

En application de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré les derniers 20 otages vivants détenus à Gaza en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens, et doit encore restituer huit otages décédés.

Israël a à plusieurs reprises accusé le Hamas de ralentir le processus de restitution des corps, tandis que l'organisation islamiste affirme que la lenteur s'explique par le fait que de nombreuses dépouilles sont enfouies sous les décombres de Gaza.