Une auteure saoudienne mêle rêve et réalité dans son roman de fantasy

Kendah Jambi, jeune auteure de 22 ans, a déclaré avoir écrit « Al-Rahala » dans le but d'enrichir la scène littéraire arabe et de permettre aux lecteurs de tomber amoureux de la langue arabe. (Photo fournie)
Kendah Jambi, jeune auteure de 22 ans, a déclaré avoir écrit « Al-Rahala » dans le but d'enrichir la scène littéraire arabe et de permettre aux lecteurs de tomber amoureux de la langue arabe. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

Une auteure saoudienne mêle rêve et réalité dans son roman de fantasy

  • L’histoire tourne autour d'un groupe de personnes appelées Al-Rahala, ou nomades, qui développent la capacité de changer de réalité et de voyager à travers le multivers
  • Le succès de son livre a encouragé l’auteure à réaliser une trilogie relatant davantage ses aventures dans le monde astral

RIYAD: L'auteure saoudienne Kendah Jambi mêle fiction et réalité dans son roman arabe à succès «Al-Rahala».

L’histoire tourne autour d'un groupe de personnes appelées Al-Rahala, ou nomades, qui développent la capacité de changer de réalité et de voyager à travers le multivers.

Cependant, des problèmes surviennent lorsqu'ils perdent le contrôle et finissent par être catapultés dans un tourbillon de royaumes dépassant leur entendement.

Lors d'un entretien avec Arab News, l'auteure de 22 ans, confie : «Je me suis noyée dans la recherche de tous les sujets pertinents qui peuvent affecter l'intrigue et la construction de la trame, comme le saut quantique, le rêve lucide, le changement de réalité, l'histoire et la mythologie.»

Kendah Jambi a commencé à travailler son roman au lycée et a fait face à plusieurs obstacles avant de sortir le livre en décembre 2021. «Al-Rahala» est publié par Adab Books et est disponible chez Jarir et Virgin Megastore. (Photo fournie)
Kendah Jambi a commencé à travailler son roman au lycée et a fait face à plusieurs obstacles avant de sortir le livre en décembre 2021. «Al-Rahala» est publié par Adab Books et est disponible chez Jarir et Virgin Megastore. (Photo fournie)

En 1913, le physicien danois Niels Bohr propose le concept de saut quantique, jetant les bases de la physique quantique et de l'idée d'un multivers où les réalités peuvent coexister.

Quant à Jambi, elle affirme : «“Al-Rahala” est fortement inspiré de mes expériences personnelles au pays des rêves éveillés. J'ai commencé à avoir des rêves lucides, des rêves que je peux contrôler par la conscience comme un mécanisme d'évasion, réalisant que la réalité que je découvre dans mon sommeil est un monde de merveilles que je veux que les gens voient à travers mes yeux ».

EN BREF

- Kendah Jambi confie : « Je me suis noyée dans la recherche de tous les sujets pertinents qui peuvent affecter l'intrigue et la construction de la trame, comme le saut quantique, le rêve lucide, le changement de réalité, l'histoire et la mythologie ».

- « Le roman est fortement inspiré de mes expériences personnelles au pays des rêves éveillés. J'ai commencé à avoir des rêves lucides, des rêves que je peux contrôler par la conscience comme un mécanisme d'évasion, réalisant que la réalité que je découvre dans mon sommeil est un monde de merveilles que je veux que les gens voient à travers mes yeux ».

« J'ai toujours été une fervente lectrice d'oeuvres fantasy. Toutefois, j'ai remarqué un manque de livres de ce genre, notamment ceux écrits en arabe par des auteurs arabes, en particulier des femmes ».

Jambi précise qu'elle n'a pas connaissance d'autres livres en arabe faisant la lumière sur le saut quantique, le rêve lucide et les mondes au-delà du nôtre.

L'auteure affirme avoir écrit « Al-Rahala » dans le but d'enrichir la scène littéraire arabe et de permettre aux lecteurs de tomber amoureux de la langue arabe – un peu comme elle, finalement.

Jambi a commencé à travailler sur le livre au lycée et a fait face à plusieurs obstacles avant de le sortir en décembre 2021.

« La plupart des défis que j'ai dû relever lors de l'écriture du livre étaient de simplifier mes recherches et de les exprimer en termes courants afin de planter le décor de ce que les nomades aventureux appellent les royaumes », explique-t-elle.

« En raison des difficultés rencontrées à une époque aussi critique, il m'a fallu environ huit ans pour terminer “Al-Rahala”, d'autant plus que mon passage du lycée à l'université, la pression de mes camarades, le stress constant des examens et les plans de carrière ont perturbé ma progression pendant un certain temps ».

Par ailleurs, Jambi note que le livre est riche en symbolisme, comme la « lune de sang » et la « terre zéro ».

« La lune de sang symbolise beaucoup de choses. C'est un mélange intéressant de changement et de hasard. Combinez-le tout avec la teinte rouge cramoisie de la lune, et vous obtenez un marqueur de violence et d'étranges perturbations dans la nature, préfigurant de nombreux événements qui se déroulent dans le livre », précise Jambi.

« La terre zéro est considérée comme terra nullius , une terre qui se situe entre les nations et qui n'est gouvernée par personne», poursuit-elle. « C'est une terre infestée de bêtes et un foyer pour les parias. Bien qu'inhabitable, c'est une région conflictuelle en raison de sa situation géographique stratégique ».

« Al-Rahala » est publié par Adab Books, et est disponible chez Jarir et Virgin Megastore.

« Au départ, j'ai été rejetée par la plupart des maisons d'édition pour différentes raisons, et celles qui ont accepté mon travail avaient des frais d'édition très élevés pour une étudiante comme moi. Heureusement, ma famille a cru en moi et m'a soutenue tout au long du processus », indique-t-elle.

La jeune auteure explique que le succès de son livre l'a encouragée à réaliser une trilogie relatant davantage ses aventures dans le monde astral.

« À tous les aspirants écrivains de fantasy, écrivez jusqu'à perfectionner votre art. Ne vous précipitez pas, mais laissez-vous emporter par les océans de l'imagination », conseille Jambi.


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com