Tous les yeux sont rivés sur les stars du football arabe à la veille de la Coupe du monde au Qatar

Pour l’Arabie saoudite, qui affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022, le complexe d’infériorité n’est pas de mise. (AFP)
Pour l’Arabie saoudite, qui affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022, le complexe d’infériorité n’est pas de mise. (AFP)
Vue d’ensemble du stade Lusail au Qatar qui peut accueillir jusqu’à 80 000 spectateurs cette année lors de la Coupe du monde 2022. (AFP)
Vue d’ensemble du stade Lusail au Qatar qui peut accueillir jusqu’à 80 000 spectateurs cette année lors de la Coupe du monde 2022. (AFP)
Le stade Lusail au Qatar est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Doha. (Comité suprême du Qatar pour la livraison et l’héritage/AFP)
Le stade Lusail au Qatar est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Doha. (Comité suprême du Qatar pour la livraison et l’héritage/AFP)
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Tous les yeux sont rivés sur les stars du football arabe à la veille de la Coupe du monde au Qatar

  • La première Coupe du monde organisée sur le territoire arabe comptera un record de quatre nations arabes, tout comme en Russie quatre ans auparavant
  • Le quatuor arabe a la possibilité de fournir ce que ses supporters attendent vraiment: des buts, des victoires et un football dont on peut être fier

DUBAÏ: Le 22 novembre, l’Arabie saoudite affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Nous parlons certes de l’Argentine de Lionel Messi. Les joueurs seront sans doute impressionnés de voir le plus grand footballeur du monde qui suscite une admiration justifiée.
Si affronter une équipe deux fois championne du monde et Lionel Messi reste un honneur, il est peu probable que l’entraîneur français de l’Arabie saoudite, Hervé Renard, permette à ses joueurs de penser à autre chose que le score au stade Lusail.
Pour l’Arabie saoudite, le complexe d’infériorité n’est pas de mise.

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La première Coupe du monde organisée sur le territoire arabe comptera un record de quatre nations arabes, tout comme en Russie quatre ans auparavant.
La présence du pays hôte – le Qatar –, de l’Arabie saoudite, du Maroc et de la Tunisie revêt une importance tant culturelle que sportive.
Quand des dizaines de milliers de supporters du monde entier se rendront à Doha, le soutien aux équipes arabes ne se limitera pas, pour une fois, à quelques drapeaux éparpillés çà et là dans les stades, comme cela a souvent été le cas lors des tournois précédents.

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Le Qatar abrite d’importantes communautés arabes, dont beaucoup viennent de pays qui ne sont pas qualifiés pour la Coupe du monde, mais qui, on l’espère, apporteront leur soutien à leurs voisins participants. Par ailleurs, des milliers d’autres supporters devraient faire le court voyage depuis les pays voisins, ou le voyage un peu plus long depuis l’Afrique du Nord.
Les équipes arabes devraient, peut-être pour la première fois lors d’une Coupe du monde, être sous le feu des projecteurs. Plus que jamais, les joueurs arabes ont un véritable statut de star.
L’équipe du Qatar, championne d’Asie en titre, est composée de joueurs qui s’entraînent depuis leur plus jeune âge pour participer à ce tournoi, progressant à travers l’Aspire Academy pour atteindre le but ultime.

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L’équipe nationale de football du Qatar. (Fédération de football du Qatar via Twitter)

Les médias du monde entier, dont certains ne sont pas toujours bien intentionnés, seront probablement à l’affût de chacun de leurs mouvements et performances comme jamais encore auparavant.
Avec le trio d’Al-Hilal – Salmane al-Faraj, Salem al-Dawsari et Yasser al-Shahrani – l’Arabie saoudite compte trois des meilleurs joueurs d’Asie, comme en témoignent les rôles de premier plan qu’ils ont joués lors des récentes victoires de leur club en Ligue des champions d’Asie (AFC).
De leur côté, le Maroc et la Tunisie ont depuis des années des équipes renforcées par des stars qui jouent dans certaines des meilleures ligues européennes et que les fans du monde entier connaissent.

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Les joueurs tunisiens posent pour une photo de groupe lors du match de quart de finale de la Coupe arabe de la Fifa 2021 entre la Tunisie et Oman à Ar-Rayyan, le 10 décembre 2021. (AFP)

Nous sommes loin de certaines des premières participations des pays arabes à la Coupe du monde. Il convient de mentionner qu’ils avaient, à l’époque, été traités avec une condescendance à peine dissimulée par les experts et les commentateurs.
Les joueurs émiratis qui ont participé à la Coupe du monde de 1990 en Italie ont évoqué le manque total de connaissances des journalistes étrangers au sujet des Émirats arabes unis (EAU) à cette époque.
Trop souvent, les équipes ont elles-mêmes terni leur image, comme le Koweït en 1982 et l’Irak quatre ans plus tard. Sur le terrain, comme en dehors, ces incidents ne devraient plus se produire.
Seules huit équipes arabes se sont qualifiées pour la Coupe du monde depuis que le premier tournoi a eu lieu en 1930: l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Koweït, l’Irak, les EAU et l’Arabie saoudite.
Étonnamment, aucun nouveau pays arabe ne s’est qualifié depuis que les Faucons verts ont participé à la Coupe du monde pour la première fois en 1994 aux États-Unis. Le Qatar, pays hôte, sera le premier depuis, en affrontant l’Équateur lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 2022, le 20 novembre.

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Les joueurs marocains s’alignent derrière leur drapeau national lors du match de quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2021 contre l’Égypte à Yaoundé, au Cameroun, le 30 janvier 2022. (AFP)

Cela signifie que le monde arabe a dû compter sur le même groupe de nations pour porter ses espoirs au cours des trois dernières décennies. L’Arabie saoudite a participé à quatre autres tournois depuis sa première qualification, tandis que le trio nord-africain composé du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie se qualifie régulièrement pour la Coupe du monde.
Ces quatre nations, malgré l’élimination choc de l’Algérie, ne rêvent plus de qualification, mais l’attendent.
Cela implique – ou devrait impliquer – la responsabilité de garantir une performance de haut niveau et de gagner. Se contenter de côtoyer les meilleures équipes du monde ne suffit plus.
Lorsque l’Arabie saoudite affrontera Lionel Messi et son équipe à la Coupe du monde, le contexte leur sera certes défavorable.
Mais ce fut également le cas le 29 juin 1994 au stade RFK de Washington D.C. Après avoir perdu contre les Pays-Bas et battu le Maroc, l’équipe saoudienne a joué son dernier match de groupe contre la Belgique, avec encore une chance de se qualifier pour les huitièmes de finale pour sa toute première participation à la Coupe du monde. La mauvaise nouvelle était que c’était contre une formidable équipe belge.

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Le joueur saoudien Ahmed Madani tente d’arrêter la progression de l’attaquant suédois Kennet Andersson lors de leur match de football de la Coupe du monde, le 3 juillet 1994 à Dallas, au Texas. (AFP)

Ce qui s’est passé ensuite restera comme l’un des plus grands moments de sport du pays et certainement le plus emblématique.
Cinq minutes seulement après le début du match, le joueur saoudien Saeed al-Owairan se lance dans une course sensationnelle qui a déstabilisé la défense belge, avant d’envoyer le ballon dans les filets du gardien Michel Preud’homme.
Il s'agit de l’un des buts les plus spectaculaires de l’Histoire de la Coupe du monde, qui mérite d’être mentionné au même titre que la course légendaire de Diego Maradona contre l’Angleterre au Mexique en 1986 et du brillant effort en solo de Roberto Baggio pour l’Italie contre la Tchécoslovaquie en 1990.

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Saeed al-Owairan. (AFP)

L’instant magique de Saeed al-Owairan a suffi pour assurer la victoire 1-0 des Saoudiens et une qualification pour les huitièmes de finale où, après un vaillant effort dans la chaleur torride de Dallas, ils ont perdu 1 à 3 face aux futurs demi-finalistes suédois.
Les choses ne s’amélioreront plus jamais pour l’Arabie saoudite à la Coupe du monde, malgré quatre participations ultérieures, dont la dernière remonte à quatre ans.
C’est d’ailleurs ce que Hervé Renard et ses joueurs chercheront à rectifier au Qatar.

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Les joueurs saoudiens portent l’entraîneur français Hervé Renard pour célébrer leur victoire contre l’Australie lors de leur match des éliminatoires de la zone Asie pour la Coupe du monde du Qatar à Djeddah, le 29 mars 2022. (AFP)

Les nations arabes d’Afrique ont également toutes été impliquées dans des moments mémorables de la Coupe du monde, même si ceux-ci se sont très souvent soldés par des échecs.
En 1978, la Tunisie, grâce au légendaire entraîneur Abdelmajid Chetali et au talent exceptionnel de Tarek Diab, réussit à battre le Mexique, champion en titre de la Gold Cup organisée par la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), 3-1, lors de sa première participation à la Coupe du monde en Argentine.
Ce fut la toute première victoire d’une nation arabe lors du tournoi mondial.
Les Aigles de Carthage ont même arraché un match nul 0-0 contre les vainqueurs en titre de la Coupe du monde, l’Allemagne de l’Ouest, mais la génération dorée tunisienne a manqué de peu la qualification pour les huitièmes de finale.

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Les joueurs algériens se préparent avant le match de football du groupe D de la Coupe arabe de la Fifa 2021 contre le Liban au stade Al-Janoub d’Al-Wakrah, au Qatar, le 4 décembre 2021. (AFP)

Quatre ans plus tard, en Espagne, l’Algérie surprend le monde entier en battant la puissante équipe de l’Allemagne de l’Ouest 2-1, à Gijón, un résultat d’autant plus satisfaisant que les joueurs et l’entraîneur européens avaient manqué de respect à l’égard de l’équipe africaine adverse quelques jours avant le match.
Mais la participation de l’Algérie se termine dans des circonstances controversées lorsque l’Allemagne de l’Ouest bat l’Autriche seulement 1-0 dans le tristement célèbre match baptisé «Disgrâce de Gijón», qui a assuré la qualification des voisins européens aux dépens de la nation arabe.
À la suite de ce scandale, il a été décidé que les derniers matchs de groupe commenceraient en même temps pour éviter toute collusion à l’avenir. Maigre consolation pour les Guerriers du désert qui sont néanmoins rentrés chez eux en héros.
Mais l’on peut se demander comment une manœuvre aussi flagrante se déroulerait désormais, compte tenu de la couverture médiatique impitoyable et d’une armée d’utilisateurs de réseaux sociaux prêts à attaquer.
Ensuite, il y a eu la deuxième participation du Maroc à la Coupe du monde au Mexique, en 1986. Alors qu'on s'attendait à ce que les joueurs rentrent chez eux prématurément après avoir été placés dans le «groupe de la mort» avec l’Angleterre, la Pologne et le Portugal, les Lions de l’Atlas ont pris la tête du classement du groupe avec une victoire étonnante 3-1 contre le Portugal lors de leur dernier match de poule.

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Vue d’ensemble du stade Lusail au Qatar lors de l’événement d’orientation des bénévoles pour la Coupe du monde 2022. (Reuters/Mohammed Dabbous)

Lors des huitièmes de finale, le Maroc affronte l’Allemagne de l’Ouest, mais perd à cause d’un but marqué par Lothar Matthäus. Une nation arabe est, une fois de plus, si près du but et pourtant si loin.
Le poids d’une telle histoire peut être paralysant, mais le quatuor arabe a une chance de changer le cours des événements et de rendre fiers ses supporters au Qatar.
Que veulent donc ces supporters? Rien de plus que ce que tous les autres supporters du monde entier veulent: des buts, des victoires et un football dont ils peuvent être fiers. Il n’y a plus aucune excuse.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.