Tous les yeux sont rivés sur les stars du football arabe à la veille de la Coupe du monde au Qatar

Pour l’Arabie saoudite, qui affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022, le complexe d’infériorité n’est pas de mise. (AFP)
Pour l’Arabie saoudite, qui affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022, le complexe d’infériorité n’est pas de mise. (AFP)
Vue d’ensemble du stade Lusail au Qatar qui peut accueillir jusqu’à 80 000 spectateurs cette année lors de la Coupe du monde 2022. (AFP)
Vue d’ensemble du stade Lusail au Qatar qui peut accueillir jusqu’à 80 000 spectateurs cette année lors de la Coupe du monde 2022. (AFP)
Le stade Lusail au Qatar est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Doha. (Comité suprême du Qatar pour la livraison et l’héritage/AFP)
Le stade Lusail au Qatar est situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Doha. (Comité suprême du Qatar pour la livraison et l’héritage/AFP)
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Tous les yeux sont rivés sur les stars du football arabe à la veille de la Coupe du monde au Qatar

  • La première Coupe du monde organisée sur le territoire arabe comptera un record de quatre nations arabes, tout comme en Russie quatre ans auparavant
  • Le quatuor arabe a la possibilité de fournir ce que ses supporters attendent vraiment: des buts, des victoires et un football dont on peut être fier

DUBAÏ: Le 22 novembre, l’Arabie saoudite affrontera l’Argentine lors de son premier match de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Nous parlons certes de l’Argentine de Lionel Messi. Les joueurs seront sans doute impressionnés de voir le plus grand footballeur du monde qui suscite une admiration justifiée.
Si affronter une équipe deux fois championne du monde et Lionel Messi reste un honneur, il est peu probable que l’entraîneur français de l’Arabie saoudite, Hervé Renard, permette à ses joueurs de penser à autre chose que le score au stade Lusail.
Pour l’Arabie saoudite, le complexe d’infériorité n’est pas de mise.

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La première Coupe du monde organisée sur le territoire arabe comptera un record de quatre nations arabes, tout comme en Russie quatre ans auparavant.
La présence du pays hôte – le Qatar –, de l’Arabie saoudite, du Maroc et de la Tunisie revêt une importance tant culturelle que sportive.
Quand des dizaines de milliers de supporters du monde entier se rendront à Doha, le soutien aux équipes arabes ne se limitera pas, pour une fois, à quelques drapeaux éparpillés çà et là dans les stades, comme cela a souvent été le cas lors des tournois précédents.

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Le Qatar abrite d’importantes communautés arabes, dont beaucoup viennent de pays qui ne sont pas qualifiés pour la Coupe du monde, mais qui, on l’espère, apporteront leur soutien à leurs voisins participants. Par ailleurs, des milliers d’autres supporters devraient faire le court voyage depuis les pays voisins, ou le voyage un peu plus long depuis l’Afrique du Nord.
Les équipes arabes devraient, peut-être pour la première fois lors d’une Coupe du monde, être sous le feu des projecteurs. Plus que jamais, les joueurs arabes ont un véritable statut de star.
L’équipe du Qatar, championne d’Asie en titre, est composée de joueurs qui s’entraînent depuis leur plus jeune âge pour participer à ce tournoi, progressant à travers l’Aspire Academy pour atteindre le but ultime.

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L’équipe nationale de football du Qatar. (Fédération de football du Qatar via Twitter)

Les médias du monde entier, dont certains ne sont pas toujours bien intentionnés, seront probablement à l’affût de chacun de leurs mouvements et performances comme jamais encore auparavant.
Avec le trio d’Al-Hilal – Salmane al-Faraj, Salem al-Dawsari et Yasser al-Shahrani – l’Arabie saoudite compte trois des meilleurs joueurs d’Asie, comme en témoignent les rôles de premier plan qu’ils ont joués lors des récentes victoires de leur club en Ligue des champions d’Asie (AFC).
De leur côté, le Maroc et la Tunisie ont depuis des années des équipes renforcées par des stars qui jouent dans certaines des meilleures ligues européennes et que les fans du monde entier connaissent.

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Les joueurs tunisiens posent pour une photo de groupe lors du match de quart de finale de la Coupe arabe de la Fifa 2021 entre la Tunisie et Oman à Ar-Rayyan, le 10 décembre 2021. (AFP)

Nous sommes loin de certaines des premières participations des pays arabes à la Coupe du monde. Il convient de mentionner qu’ils avaient, à l’époque, été traités avec une condescendance à peine dissimulée par les experts et les commentateurs.
Les joueurs émiratis qui ont participé à la Coupe du monde de 1990 en Italie ont évoqué le manque total de connaissances des journalistes étrangers au sujet des Émirats arabes unis (EAU) à cette époque.
Trop souvent, les équipes ont elles-mêmes terni leur image, comme le Koweït en 1982 et l’Irak quatre ans plus tard. Sur le terrain, comme en dehors, ces incidents ne devraient plus se produire.
Seules huit équipes arabes se sont qualifiées pour la Coupe du monde depuis que le premier tournoi a eu lieu en 1930: l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Koweït, l’Irak, les EAU et l’Arabie saoudite.
Étonnamment, aucun nouveau pays arabe ne s’est qualifié depuis que les Faucons verts ont participé à la Coupe du monde pour la première fois en 1994 aux États-Unis. Le Qatar, pays hôte, sera le premier depuis, en affrontant l’Équateur lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 2022, le 20 novembre.

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Les joueurs marocains s’alignent derrière leur drapeau national lors du match de quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2021 contre l’Égypte à Yaoundé, au Cameroun, le 30 janvier 2022. (AFP)

Cela signifie que le monde arabe a dû compter sur le même groupe de nations pour porter ses espoirs au cours des trois dernières décennies. L’Arabie saoudite a participé à quatre autres tournois depuis sa première qualification, tandis que le trio nord-africain composé du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie se qualifie régulièrement pour la Coupe du monde.
Ces quatre nations, malgré l’élimination choc de l’Algérie, ne rêvent plus de qualification, mais l’attendent.
Cela implique – ou devrait impliquer – la responsabilité de garantir une performance de haut niveau et de gagner. Se contenter de côtoyer les meilleures équipes du monde ne suffit plus.
Lorsque l’Arabie saoudite affrontera Lionel Messi et son équipe à la Coupe du monde, le contexte leur sera certes défavorable.
Mais ce fut également le cas le 29 juin 1994 au stade RFK de Washington D.C. Après avoir perdu contre les Pays-Bas et battu le Maroc, l’équipe saoudienne a joué son dernier match de groupe contre la Belgique, avec encore une chance de se qualifier pour les huitièmes de finale pour sa toute première participation à la Coupe du monde. La mauvaise nouvelle était que c’était contre une formidable équipe belge.

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Le joueur saoudien Ahmed Madani tente d’arrêter la progression de l’attaquant suédois Kennet Andersson lors de leur match de football de la Coupe du monde, le 3 juillet 1994 à Dallas, au Texas. (AFP)

Ce qui s’est passé ensuite restera comme l’un des plus grands moments de sport du pays et certainement le plus emblématique.
Cinq minutes seulement après le début du match, le joueur saoudien Saeed al-Owairan se lance dans une course sensationnelle qui a déstabilisé la défense belge, avant d’envoyer le ballon dans les filets du gardien Michel Preud’homme.
Il s'agit de l’un des buts les plus spectaculaires de l’Histoire de la Coupe du monde, qui mérite d’être mentionné au même titre que la course légendaire de Diego Maradona contre l’Angleterre au Mexique en 1986 et du brillant effort en solo de Roberto Baggio pour l’Italie contre la Tchécoslovaquie en 1990.

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Saeed al-Owairan. (AFP)

L’instant magique de Saeed al-Owairan a suffi pour assurer la victoire 1-0 des Saoudiens et une qualification pour les huitièmes de finale où, après un vaillant effort dans la chaleur torride de Dallas, ils ont perdu 1 à 3 face aux futurs demi-finalistes suédois.
Les choses ne s’amélioreront plus jamais pour l’Arabie saoudite à la Coupe du monde, malgré quatre participations ultérieures, dont la dernière remonte à quatre ans.
C’est d’ailleurs ce que Hervé Renard et ses joueurs chercheront à rectifier au Qatar.

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Les joueurs saoudiens portent l’entraîneur français Hervé Renard pour célébrer leur victoire contre l’Australie lors de leur match des éliminatoires de la zone Asie pour la Coupe du monde du Qatar à Djeddah, le 29 mars 2022. (AFP)

Les nations arabes d’Afrique ont également toutes été impliquées dans des moments mémorables de la Coupe du monde, même si ceux-ci se sont très souvent soldés par des échecs.
En 1978, la Tunisie, grâce au légendaire entraîneur Abdelmajid Chetali et au talent exceptionnel de Tarek Diab, réussit à battre le Mexique, champion en titre de la Gold Cup organisée par la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), 3-1, lors de sa première participation à la Coupe du monde en Argentine.
Ce fut la toute première victoire d’une nation arabe lors du tournoi mondial.
Les Aigles de Carthage ont même arraché un match nul 0-0 contre les vainqueurs en titre de la Coupe du monde, l’Allemagne de l’Ouest, mais la génération dorée tunisienne a manqué de peu la qualification pour les huitièmes de finale.

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Les joueurs algériens se préparent avant le match de football du groupe D de la Coupe arabe de la Fifa 2021 contre le Liban au stade Al-Janoub d’Al-Wakrah, au Qatar, le 4 décembre 2021. (AFP)

Quatre ans plus tard, en Espagne, l’Algérie surprend le monde entier en battant la puissante équipe de l’Allemagne de l’Ouest 2-1, à Gijón, un résultat d’autant plus satisfaisant que les joueurs et l’entraîneur européens avaient manqué de respect à l’égard de l’équipe africaine adverse quelques jours avant le match.
Mais la participation de l’Algérie se termine dans des circonstances controversées lorsque l’Allemagne de l’Ouest bat l’Autriche seulement 1-0 dans le tristement célèbre match baptisé «Disgrâce de Gijón», qui a assuré la qualification des voisins européens aux dépens de la nation arabe.
À la suite de ce scandale, il a été décidé que les derniers matchs de groupe commenceraient en même temps pour éviter toute collusion à l’avenir. Maigre consolation pour les Guerriers du désert qui sont néanmoins rentrés chez eux en héros.
Mais l’on peut se demander comment une manœuvre aussi flagrante se déroulerait désormais, compte tenu de la couverture médiatique impitoyable et d’une armée d’utilisateurs de réseaux sociaux prêts à attaquer.
Ensuite, il y a eu la deuxième participation du Maroc à la Coupe du monde au Mexique, en 1986. Alors qu'on s'attendait à ce que les joueurs rentrent chez eux prématurément après avoir été placés dans le «groupe de la mort» avec l’Angleterre, la Pologne et le Portugal, les Lions de l’Atlas ont pris la tête du classement du groupe avec une victoire étonnante 3-1 contre le Portugal lors de leur dernier match de poule.

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Vue d’ensemble du stade Lusail au Qatar lors de l’événement d’orientation des bénévoles pour la Coupe du monde 2022. (Reuters/Mohammed Dabbous)

Lors des huitièmes de finale, le Maroc affronte l’Allemagne de l’Ouest, mais perd à cause d’un but marqué par Lothar Matthäus. Une nation arabe est, une fois de plus, si près du but et pourtant si loin.
Le poids d’une telle histoire peut être paralysant, mais le quatuor arabe a une chance de changer le cours des événements et de rendre fiers ses supporters au Qatar.
Que veulent donc ces supporters? Rien de plus que ce que tous les autres supporters du monde entier veulent: des buts, des victoires et un football dont ils peuvent être fiers. Il n’y a plus aucune excuse.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".