Plus d'un million de comprimés de Captagon saisis dans le port de Beyrouth

Les services de sécurité libanais ont intercepté un million de comprimés de Captagon cachés dans une cargaison de raisins au port de Beyrouth, à destination du Koweït via le Soudan. (Reuters/File)
Les services de sécurité libanais ont intercepté un million de comprimés de Captagon cachés dans une cargaison de raisins au port de Beyrouth, à destination du Koweït via le Soudan. (Reuters/File)
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Publié le Samedi 17 septembre 2022

Plus d'un million de comprimés de Captagon saisis dans le port de Beyrouth

  • Les autorités libanaises insistent sur le fait qu'elles ont intensifié leurs efforts pour lutter contre le commerce illégal de Captagon
  • . Le chef du Hezbollah prévient Israël : « Nous surveillons Karish et nos missiles sont dirigés dans sa direction »

BEYROUTH : Les services de sécurité libanais ont saisi plus d'un million de comprimés de Captagon cachés dans une cargaison de raisins dans le port de Beyrouth, a-t-il été annoncé samedi.

Le ministre de l'Intérieur Bassam Mawlawi a déclaré que la cargaison illicite se dirigeait vers le Koweït via le Soudan, et que des enquêtes sont en cours pour « poursuivre les dealers ».

Les autorités libanaises insistent sur le fait qu'elles ont intensifié leurs efforts pour lutter contre le commerce illégal de Captagon après que les États du Golfe, menés par l'Arabie saoudite, ont mis en garde contre une augmentation du nombre de tentatives de contrebande de ce stimulant.

En 2021, le Royaume a suspendu les importations de fruits et légumes en provenance du Liban après avoir saisi plus de 5 millions de pilules de Captagon cachées dans une cargaison de grenades à destination du pays. Les autorités ont déclaré qu'au cours des six dernières années, on a tenté de faire passer jusqu'à 600 millions de pilules de stupéfiants du Liban vers l'Arabie saoudite.

Pendant ce temps, le calme est revenu dans les rues libanaises après qu'au moins cinq clients armés de pistolets à plomb ou d’armes-jouets ont pris d'assaut les banques à travers le pays à court d'argent vendredi, exigeant l'accès à leurs économies.

L'Association des banques du Liban a déclaré qu'elle fermait toutes ses succursales pendant trois jours pour protester contre ces attaques et protéger le personnel bancaire.

Toutefois, on craint que le chaos ne s'étende si les manifestants descendent dans la rue après la fermeture des banques la semaine prochaine.

Un observateur politique, qui a refusé d'être nommé, a déclaré : « Les déposants prennent d'assaut les banques, les gens portent des armes, les bagarres individuelles se transforment en affrontements armés, tandis que les familles et les clans se tirent dessus dans les zones rurales, même dans les villages affiliés au Hezbollah. »

Les services de sécurité sont quasiment impuissants à agir car leurs membres « souffrent de l'effondrement économique comme tout le monde », a ajouté l'observateur.

Dans une atmosphère déjà fébrile, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a condamné une récente modification du mandat de la force de maintien de la paix de l'ONU déployée le long de la frontière avec Israël.

Le 31 août, le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé le mandat de la force de maintien de la paix de la FINUL pour une période d'un an, mais avec une modification mineure de la formulation.

S'exprimant lors d'une commémoration religieuse dans la Bekaa, Nasrallah a mis en garde Israël contre l'extraction de gaz du champ offshore de Karish, dans le cadre des pourparlers sur la frontière maritime entre le Liban et Israël. Israël a annoncé qu'il commencerait les travaux sur le site le mois prochain.

« Nous ne pouvons pas permettre l'extraction de pétrole et de gaz du champ contesté de Karish avant que le Liban n'obtienne satisfaction légitime. C’est tranché. Si une quelconque extraction a lieu, des problèmes s'ensuivront. Notre objectif est que le Liban soit en mesure d'extraire du pétrole et du gaz », a-t-il déclaré.

« Cette question n'est pas liée à d'autres problèmes avec Israël. Aucune menace de l'ennemi ne nous affecte. L'État libanais est concerné par les négociations, nous ne faisons qu'observer. Nous gardons un œil sur Karish et nos missiles sont dirigés dans sa direction. »

Dans un discours télévisé, Nasrallah a contesté une partie de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies visant à prolonger le mandat de la FINUL, qui stipule que la force de maintien de la paix « est autorisée à mener ses opérations de manière indépendante », qualifiant la résolution de « violation de la souveraineté libanaise » et fustigeant le gouvernement libanais pour l'avoir laissée passer.

Le leader du Hezbollah a qualifié les responsables libanais impliqués dans les discussions sur le mandat de « soit ignorants, soit complices, car cette résolution pourrait donner lieu à de grands dangers dans la zone située au sud du fleuve Litani ».

Sur le plan intérieur, Nasrallah a espéré qu'un gouvernement soit bientôt formé, ajoutant : « Si nous n'avons qu'un gouvernement intérimaire et que nous nous retrouvons avec un vide présidentiel, le chaos prévaudra. »

Il a soutenu les appels à un consensus, mais déclaré : « Il est nécessaire d'avoir un président avec la plus grande base politique, parlementaire et populaire possible afin qu’il puisse remplir son rôle légal et constitutionnel. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.


Tensions Israël-Hezbollah, discussions pour une trêve à Gaza

Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué
  • De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière

JERUSALEM: L'armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l'espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d'otages à Gaza.

L'armée israélienne a fait état de "deux tirs de missiles anti-chars" ayant touché le nord d'Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les "sources de ces frappes" avec des tirs d'artillerie.

Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué.

De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, d'où le Hezbollah mène des attaques contre l'armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.

Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, "dernier" bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire.

Détruire ou libérer 

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d'offensive, un bain de sang dans cette ville du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte, refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s'était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas".

Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d'un nouveau projet de trêve associée à une libération d'otages, avant une visite prévue vendredi d'une délégation égyptienne, pays médiateur à l'instar du Qatar et des Etats-Unis.

D'après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas "humanitaires".

Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l'AFP depuis le Qatar qu'un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut", soit d"éliminer le Hamas ou récupérer" les otages.

Un « accord maintenant »

Jeudi, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il obtienne leur libération.

Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d'un sparadrap marqué du chiffre "202", le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots "Un accord sur les otages maintenant".

Le Hamas a diffusé mercredi une vidéo de l'otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers.

Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo M. Netanyahu et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Les dirigeants de 18 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à "la libération immédiate de tous les otages". "L'accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza", poursuit le texte.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« C'est allé trop loin »

Dans la nuit de jeudi à vendredi des témoins ont fait état de bombardements à Gaza, notamment dans le secteur de Rafah où des rescapés ont tenté jeudi de récupérer des objets dans les décombres après des frappes.

"Assez de destruction, assez de guerre. Assez de sang versé d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de civils non armés (...) c'est allé trop loin (...) Laissez les gens vivre", a lancé l'un d'eux, Samir Daban, au milieu des gravats.

Alors que les 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d'aide.

Washington avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par voie terrestre depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.

Ces développement interviennent alors qu'aux Etats-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.