L'ONU met en lumière les divisions du monde, avant le discours de Biden

A deux mois de la conférence sur le climat de l'ONU COP27 en Egypte, Guterres a également appelé à mettre fin à «notre guerre suicidaire contre la nature». (AFP)
A deux mois de la conférence sur le climat de l'ONU COP27 en Egypte, Guterres a également appelé à mettre fin à «notre guerre suicidaire contre la nature». (AFP)
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

L'ONU met en lumière les divisions du monde, avant le discours de Biden

  • L'heure n'est pas «à l'opposition de l'Ouest contre le reste», a martelé Emmanuel Macron
  • Autre sujet de préoccupation de la communauté internationale, le programme nucléaire de l'Iran

NATIONS UNIES: L'Assemblée générale de l'ONU devrait de nouveau mercredi mettre en lumière les multiples crises internationales, à commencer par la guerre en Ukraine, après que les dirigeants mondiaux ont exprimé mardi leurs inquiétudes et divisions face aux dangers de la planète.

"La crise du pouvoir d'achat se déchaîne, la confiance s'effrite, les inégalités explosent, notre planète brûle" et malgré tout, "nous sommes bloqués par un dysfonctionnement mondial colossal", a déploré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à l'ouverture de la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale.

"Ces crises menacent l'avenir même de l'humanité et le destin de la planète", a-t-il estimé. "Ne nous berçons pas d'illusion (...) Un hiver de grogne mondiale se profile à l'horizon."

Un sombre tableau qui a trouvé écho chez la trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement qui ont défilé à la tribune pour ce premier jour de cette grand-messe diplomatique annuelle de retour en personne après deux années marquées par le Covid-19.

Avant mercredi où sont attendus le président iranien Ebrahim Raïssi, son homologue américain Joe Biden ou la Première ministre britannique Liz Truss.

Zelinsky en vidéo 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprimera via un message vidéo grâce à une autorisation spéciale votée la semaine dernière par les Etats membres de l'ONU.

L'Ukraine sera ainsi au coeur des propos des dirigeants de la planète, notamment du président américain alors que la Maison blanche a dénoncé mardi des "simulacres" de référendums en Ukraine.

Les autorités installées par Moscou dans quatre régions d'Ukraine ont annoncé la tenue en urgence, du 23 au 27 septembre, de "référendums" d'annexion par la Russie. Des "référendums fictifs" que "nous n'accepterons pas", a assuré à la tribune le chancelier allemand Olaf Scholz tandis que le président français Emmanuel Macron dénonçait une "parodie".

Mais les pays du Sud s'agacent de plus en plus du fait que les Occidentaux se focalisent sur l'Ukraine, alors que l'humanité entière souffre de multiples crises.

A l'ONU, le président du Kirghizstan se dit prêt à négocier avec le Tadjikistan

Le président du Kirghizstan s'est dit mardi prêt à négocier avec son voisin le Tadjikistan après des affrontements qui ont fait près de 100 morts, tout en promettant devant l'Assemblée générale de l'ONU de ne pas céder "un centimètre" de territoire.

Des affrontements à l'arme lourde ont éclaté la semaine dernière à la frontière entre le Kirghizstan et le Tadjikistan, deux pays d'Asie centrale et anciennes républiques soviétiques aux relations minées par des disputes territoriales liées notamment à l'accès aux ressources en eau.

Lundi, le président du Kirghizstan Sadyr Japarov avait appelé son peuple à l'unité et affirmé que son armée était capable de repousser toute invasion.

A New York, pour la 77e Assemblée générale des Nations unies, M. Japarov a indiqué que quelque 140.000 Kirghizes avaient été évacués de la frontière longue de 970 km avec le Tadjikistan.

"Pour l'intérêt de mon peuple, je suis prêt à passer (...) le temps qu'il faudra pour résoudre cette question une fois pour toutes", a lancé le dirigeant à la tribune de l'ONU.

Il a plaidé pour une "solution mutuellement bénéfique" pour les deux pays.

Mais tout en se déclarant disposé à discuter, M. Japarov a également accusé le Tadjikistan d'avoir perpétré des "agressions armées injustifiées" contre son pays, qui se réserve "en conséquence" le droit d'y "répondre".

"La partie kirghize ne réclame aucun territoire étranger et n'a pas l'intention de donner à quiconque un centimètre de son territoire", a insisté le président.

Le président Japarov a d'autre part rencontré le secrétaire général de l'ONU. Antonio Guterres "a répété son appel au dialogue et à la fin de la violence", a précisé son porte-parole dans un communiqué.

«Besoins alimentaires»

Américains, Européens et Africains se sont donc engagés mardi dans une déclaration commune à agir "avec urgence, ampleur et de concert pour répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de millions de personnes à travers le monde".

L'heure n'est pas "à l'opposition de l'Ouest contre le reste", a de son côté martelé le chef de l'Etat français.

"Il ne s'agit pas ici de choisir un camp entre l'Est et l'Ouest, ni entre le Nord et le Sud, il s'agit de la responsabilité de tous ceux qui sont attachés (...) à notre bien le plus précieux, la paix", a-t-il ajouté, accusant frontalement la Russie d'être responsable d'un "retour des impérialismes et des colonialismes".

"Ne nous résignons pas à la fracturation du monde et à la montée des menaces à la paix", a-t-il insisté lors d'un discours parfois enflammé à la tribune.

Une nécessité à "agir ensemble" soulignée par le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, qui préside l'Union africaine. "Je suis venu dire que l'Afrique a assez subi le fardeau de l'Histoire, qu'elle ne veut pas être le foyer d'une nouvelle guerre froide", a-t-il dit.

Les tensions provoquées par la guerre en Ukraine font écho au ressentiment Nord-Sud dans la lutte contre le changement climatique.

Les pays pauvres, en première ligne des impacts dévastateurs d'un réchauffement dont ils ne sont pas responsables, se battent notamment pour que les pays riches tiennent enfin leurs promesses d'aide financière.

A l'ONU, le président de la RDC accuse le Rwanda d'"agression" armée

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a accusé mardi soir à l'ONU son voisin le Rwanda d'"agression" militaire "directe" et d'"occupation" dans l'est de la RDC, via également le soutien présumé de Kigali à la rébellion armée du M23.

"En dépit de ma bonne volonté et de la main tendue du peuple congolais pour la paix, certains de nos voisins n'ont trouvé mieux que de nous remercier par l'agression et le soutien des groupes armés terroristes qui ravagent l'est de la République démocratique du Congo", a lancé le président Tshisekedi depuis la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies.

"C'est le cas actuellement du Rwanda qui, au mépris du droit international, de la charte de l'ONU (...) a une fois de plus agressé en mars dernier la République démocratique du Congo par des incursions directes de ses forces armées", a accusé le chef de l'Etat congolais.

Félix Tshisekedi a montré du doigt les forces de Kigali qui "occupent des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le +Mouvement du 23 mars+, dit M23, auquel (le Rwanda) apporte un soutien massif tant en matériel de guerre qu'en hommes de troupes".

Il a encore accusé "le M23, avec le soutien de l'armée rwandaise", d'avoir "abattu" en mars un hélicoptère de la mission de l'ONU dans le pays (Monusco), tuant huit Casques bleus et "commettant ainsi un crime de guerre".

Dans un discours de 40 minutes, le président de la RDC a fustigé "cette énième agression dont (son) pays est victime de la part de son voisin le Rwanda, sous couvert d'un groupe terroriste dénommé le M23".

"L'implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent mon pays et mes compatriotes des zones occupées par l'armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables", a-t-il martelé.

L'est de la RDC abrite de nombreux groupes armés qui sèment la mort depuis près de 30 ans.

L'un des plus actifs est le M23, une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants.

Selon un rapport d'experts missionnés par les Nations unies, consulté en août par l'AFP, l'armée rwandaise a "lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises" à partir de novembre 2021.

Kigali dément soutenir le M23 et a rejeté ces "allégations non valides". Le président rwandais Paul Kagame doit s'exprimer mercredi à l'ONU.

Droits des femmes en Iran 

"Il est grand temps de dépasser ces discussions sans fin", a lancé Antonio Guterres, appelant les pays riches à taxer les profits du secteur des énergies fossiles pour les "rediriger" vers les pays subissant des "pertes et dommages" en raison des impacts dévastateurs du changement climatique et vers les populations subissant l'inflation.

A deux mois de la conférence sur le climat de l'ONU COP27 en Egypte, il a également appelé à mettre fin à "notre guerre suicidaire contre la nature".

Autre sujet de préoccupation de la communauté internationale, le programme nucléaire de l'Iran.

"La balle est maintenant dans le camp de l'Iran", a insisté Emmanuel Macron après une longue rencontre avec son homologue iranien alors que des négociations sont en cours pour redonner vie à l'accord nucléaire de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Il a également assuré avoir "insisté sur le respect des droits des femmes" alors que des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes iraniennes après la mort d'une jeune femme détenue par la police des mœurs.

Le président chilien Gabriel Boric a rendu hommage à la tribune à cette jeune femme Mahsa Amini, appelant à "la fin des abus de la part des puissants où qu'ils soient".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.