Des dissidents et d’anciens otages du régime iranien lancent des poursuites judiciaires contre Ebrahim Raïssi

Des manifestants participent à un rassemblement appelant à ce que le président iranien, Ebrahim Raïssi, soit poursuivi en justice lors de l’Assemblée générale des nations unies à New York. (AFP).
Des manifestants participent à un rassemblement appelant à ce que le président iranien, Ebrahim Raïssi, soit poursuivi en justice lors de l’Assemblée générale des nations unies à New York. (AFP).
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Des dissidents et d’anciens otages du régime iranien lancent des poursuites judiciaires contre Ebrahim Raïssi

  • La plainte, soutenue par l’Union nationale pour la démocratie en Iran, a été déposée dans le district sud de New York par l’avocat des droits de l’homme Shahin Milani au nom des victimes des crimes présumés de M. Raïssi
  • La justice est l’objectif ultime du procès civil contre Ebrahim Raïssi, mais réussir à instaurer cette justice, dont des milliers d’autres ont été privés, pourrait être une perspective difficile

NEW YORK: Alors que les manifestations battent leur plein en Iran après la mort vendredi de Mahsa Amini – une Iranienne de 22 ans décédée après que la police l’a battue pour avoir «mal porté» le hijab –, le président, Ebrahim Raïssi, aurait pu espérer échapper à la colère qui s’intensifie dans son pays alors qu’il assiste cette semaine à l’Assemblée générale des nations unies à New York.

Cependant, il est menacé d’être poursuivi en justice par des dissidents iraniens et des Occidentaux qui ont été retenus en otage par le régime de Téhéran. Ces derniers l’accusent d’être personnellement impliqué dans les tortures et les mauvais traitements qu’ils ont subis.

La plainte, soutenue par l’Union nationale pour la démocratie en Iran, a été déposée dans le district sud de New York par l’avocat des droits de l’homme Shahin Milani au nom des victimes des crimes présumés de M. Raïssi.

Les plaignants affirment avoir subi des actes de torture qui ont été, soit directement ordonnés, soit grandement favorisés par Ebrahim Raïssi, ce qui signifie que le président iranien est passible de poursuites civiles en vertu de la loi américaine sur la protection des victimes de la torture.

Cameron Khansarinia, directeur des politiques de l’Union nationale pour la démocratie en Iran, a présenté les plaignants lors d’une conférence de presse dans un club privé du centre de Manhattan.

«Nous sommes réunis aujourd’hui pour annoncer et décrire en détail un procès civil fédéral historique contre Ebrahim Raïssi», déclare-t-il.

«Les plaignants dans cette affaire – des dissidents iraniens, d’anciens otages iraniens et d’anciens otages occidentaux – coopèrent comme jamais auparavant pour que la justice puisse faire un pas en avant.»

En marge de l’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU), M. Khansarinia indique à Arab News: «Ebrahim Raïssi est à New York et il est important qu’au moment où il dispose d’une couverture médiatique, ses victimes puissent également en bénéficier.»

«Nous voulons qu’il soit documenté dans la justice américaine que les victimes d’Ebrahim Raïssi lui tiennent tête, qu’il est un criminel, qu’il est accusé et, à notre avis, coupable de torture. Ceci est important pour créer un nouveau précédent juridique pour de tels cas.»

«Deuxièmement, nous donnons la parole au peuple iranien et à ses victimes, leur permettant ainsi pour la première fois de s’exprimer. En effet, ils ont été réduits au silence pendant si longtemps par le régime et, malheureusement, souvent en Occident également. C’est donc une occasion importante pour eux de dire leur vérité aujourd’hui.»

Lors de la conférence de presse, également soutenue par l’Union nationale pour la démocratie en Iran, quatre de ces victimes ont partagé les détails de leurs expériences aux mains du régime iranien: Mehdi Hajati, conseiller municipal et dissident; Kylie Moore-Gilbert, universitaire anglo-australienne et ancienne otage du régime; Hamid Babaei, universitaire belgo-iranien et ancien otage; et Ahmad Batebi, un ancien prisonnier politique.

Ils ont été rejoints par Navid Mohebbi, qui était autrefois le plus jeune journaliste au monde à se retrouver en détention lorsqu’il a été emprisonné par le régime de Téhéran. M. Milani, l’avocat principal, souligne que le procès civil vise personnellement Ebrahim Raïssi et non la République islamique d’Iran dans son ensemble.

Kylie Moore-Gilbert décrit des années de «mauvais traitements flagrants» et de «torture psychologique et physique» pendant sa détention. Ebrahim Raïssi était à la tête du système judiciaire iranien lorsqu’elle a été reconnue coupable et condamnée. Son appel avait été rejeté et elle avait été transférée en prison. Elle souligne qu’elle lui fait porter «toute la responsabilité de l’injustice et des mauvais traitements» subis.

Elle affirme que le juge de son procès était «clairement une marionnette» aux mains du gouvernement et qu’il était «incapable de prendre des décisions indépendantes». Elle n’était même pas au courant qu’elle disposait d’un avocat jusqu’à quelques semaines avant ses audiences, ajoute-t-elle.

S’exprimant par vidéoconférence, elle indique qu’elle «n’avait pas été en mesure de présenter des preuves pendant le procès» et qu’elle ne pouvait pas comprendre la procédure puisqu’elle se déroulait entièrement en farsi. Elle a été condamnée à dix ans de prison pour des «accusations absurdes» d’espionnage. Elle a été immédiatement placée en cellule d’isolement pendant sept mois et ce n’est que l’un des nombreux exemples des châtiments cruels et injustes qu’elle dit avoir endurés. Elle a également été exposée à des maladies infectieuses et l’accès aux soins médicaux lui a été refusé.

«Je le tiens entièrement responsable des mauvais traitements que j’ai subis», précise-t-elle en parlant d’Ebrahim Raïssi. Elle ajoute: «Je participe à ce procès en vertu de la loi sur la protection des victimes de la torture afin de tenir le président iranien responsable de l’injustice dont j’ai personnellement été victime.»

M. Babaei, un autre universitaire injustement emprisonné en Iran, décrit les conditions répugnantes qu’il a endurées pendant sa détention, révélant que les détenus ne disposaient même pas de gobelets pour boire de l’eau.

«Je vivais dans une hantise constante», précise-t-il en racontant comment il avait vu d’autres prisonniers être emmenés pour être pendus, ce qui, selon lui, le maintenait dans un état permanent de peur à l’idée d’être la prochaine victime.

M. Mohebbi souligne que les Iraniens ont été «exposés à des traumatismes continus au cours des quarante-trois dernières années».

Décrivant son expérience en prison, il soutient que le système judiciaire, dans lequel «le sort de tout militant est déjà scellé», avait conspiré contre lui.

Il poursuit en disant: «À travers ce procès, les survivants et les victimes du régime envoient un message très clair aux bouchers de Téhéran: vous ne briserez jamais notre âme et notre résilience. Nous ne perdrons jamais le combat pour notre dignité humaine.»

Le procès porte sur trois affaires, ajoute-t-il, mais elles «représentent des milliers d’Iraniens dont le droit à la justice, à s’exprimer et à faire part de leurs souffrances a été supprimé».

Marjam Keypour Greenblatt, militante des droits de l’homme et chercheuse non résidente au Middle East Institute, confie à Arab News: «Je suis ici pour soutenir le peuple iranien dont les droits sont régulièrement bafoués par le régime. Je suis là pour faire entendre leur voix et pour m’assurer que la justice qui est pratiquement absente soit enfin rendue.»

La justice est l’objectif ultime du procès civil contre Ebrahim Raïssi, mais réussir à instaurer cette justice, dont des milliers d’autres ont été privés, pourrait être une perspective difficile.

Gissou Nia, directrice du projet de litige stratégique au sein du Conseil de l’Atlantique, déclare à Arab News que la loi sur la protection des victimes de la torture est «le bon règlement à adopter puisque vous pouvez accéder à des voies de recours pour des crimes qui ont été commis ailleurs».

«L’équipe juridique veut veiller à appliquer la procédure, mais il risque d’y avoir des décisions concernant l’immunité. Dans cette affaire particulière, si l’accusé était un chef de gouvernement français ou allemand (par exemple), le tribunal prendrait très probablement acte et indiquerait que le président Raïssi jouit de l’immunité rattachée au statut de chef d’État», ajoute-t-elle.

«Cependant, puisqu’il s’agit de l’Iran et qu’en vertu de la loi américaine, il existe différentes exceptions à l’immunité telle qu’elle s’applique à l’Iran, le tribunal peut choisir de demander son avis au département d'État. Cela pourrait prendre un peu de temps, mais il y a des chances que le procès puisse progresser.»

M. Raïssi n’est cependant pas obligé de répondre à une action en justice civile et s’il choisit de ne pas coopérer dans le cadre des poursuites judiciaires, le tribunal pourrait rendre un jugement par défaut contre lui et en faveur des plaignants.

Le président n’est pas membre de la mission permanente de l’Iran auprès de l’ONU et ne bénéficie donc pas de l’immunité diplomatique. Cependant, il bénéficie d’une protection contre les poursuites judiciaires pendant son séjour au siège de l’ONU et dans le district environnant, et lors de ses déplacements entre les réunions et son logement. Toutefois, des poursuites peuvent être initiées si son logement à New York, ou toute activité non officielle à laquelle il participe, se trouvent en dehors des frontières du district de l’ONU.

Nizar Zakka, un ancien prisonnier du régime iranien, déclare à Arab News: «L’élément le plus important de ce procès est que les membres du régime iranien doivent savoir qu’ils seront pourchassés où qu’ils aillent et poursuivis en justice jusqu’à ce qu’ils mettent fin à ces activités, comme la prise d’otages, à laquelle ils recourent depuis 1979.»

Pour les Iraniens dissidents et les otages occidentaux qui continuent de subir des traumatismes physiques et psychologiques après des années de détention injuste, cette chasse se poursuit cette semaine à New York.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape a été accueilli comme une rock star par les jeunes catholiques lors d'une veillée de jubilé

Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
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  • Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000.
  • La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

ROME : Des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier ont acclamé samedi le pape François comme une rock star lors d'une veillée en plein air près de Rome, point d'orgue du Jubilé, après son arrivée spectaculaire à bord d'un hélicoptère.

Des pèlerins se sont exclamés et d'autres ont fondu en larmes lorsque l'hélicoptère militaire blanc a touché le sol de l'immense esplanade de Tor Vergata, à l'est de Rome, où près de 800 000 jeunes fidèles venus de 146 pays, selon les organisateurs, étaient rassemblés pour le « Jubilé de la Jeunesse », qui a débuté lundi.

Monté à bord de la papamobile, le premier pape américain a affiché un grand sourire et a salué la foule en liesse rassemblée le long de son parcours, après avoir passé la journée à écouter de la musique, à prier ou à échanger avec d'autres pèlerins sous un soleil de plomb.

« Le pape est là ! » annonce une voix survoltée à travers les haut-parleurs, entraînant des applaudissements nourris et des cris retentissants.

Mais l'animateur de l'événement a rapidement adopté un ton plus solennel lorsque le pape de 69 ans est monté sur scène, une grande croix de bois à la main.

« Chers jeunes, après avoir marché, prié et partagé ces jours de grâce du Jubilé qui vous sont dédiés, nous nous rassemblons maintenant dans la lumière de cette soirée pour veiller ensemble », a déclaré le pape. 

Parmi les fidèles, Julia Mortier, une Française de 18 ans, a la voix enrouée après avoir chanté et crié pendant des heures. « Nous sommes si heureux d'être là ! Voir le pape est une chance unique dans une vie. »

Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000, au cours duquel plus de deux millions de jeunes avaient répondu à l'appel du pape Jean-Paul II pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse.

La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

- Un « Woodstock catholique » -

Certains dans la foule sont si loin qu'ils ne peuvent pas voir le pape sur l'immense scène surmontée d'une arche dorée et d'une imposante croix, qui domine la vaste esplanade de plus de 500 000 mètres carrés, soit près de 70 terrains de football.

« Je suis tellement heureux d'être ici, même si je suis un peu loin du pape », confie à l'AFP Andy Hewellyd, un étudiant britannique. Depuis sa place, il ne peut voir la scène que grâce à un écran géant.

La Rai, la radio-télévision publique italienne, a qualifié l'événement de « Woodstock catholique », alors qu'une vingtaine de groupes de musique et de danse, pour la plupart religieux, se sont succédé pendant la journée, diffusant de la musique à plein volume.

Victoria Perez, 21 ans, qui porte un drapeau espagnol et un lourd sac à dos, se réjouit d'être arrivée tôt « pour pouvoir voir de près » le chef des 1,4 milliard de catholiques.

« C'est la première fois que je vais le voir et j'ai hâte, alors je voulais arriver tôt pour avoir une bonne place », explique la jeune femme, impatiente de vivre cette « nuit de prières à la belle étoile ».

Quentin Remaury, un Français de 26 ans, dit de son côté avoir été inspiré par le message que le pape François a délivré à la jeunesse lors d'un déplacement à Cracovie en 2016.

« Le pape François nous avait dit de nous “lever de nos divans”, et cela m'a vraiment donné un élan », dit-il. 

- Confessionnal à ciel ouvert -

L'organisation de l'événement a constitué un défi logistique hors norme, avec quelque 10 000 personnes déployées, dont des policiers et des agents de la protection civile, et des mesures sanitaires, comme la distribution de bouteilles d'eau et de brumisateurs, ont été mises en place pour aider les participants à surmonter la chaleur estivale.

Le Vatican a indiqué que le pape avait rencontré et prié samedi avec les compagnons de voyage d'une pèlerine égyptienne de 18 ans, décédée vendredi soir d'une crise cardiaque, selon la Rai, alors qu'elle rentrait en bus à son hébergement après un événement à Rome.

Du Colisée aux abords du Vatican, en passant par la place d'Espagne, des flots de pèlerins exhibant les drapeaux de leur pays ont inondé toute la semaine les transports et les artères de la Ville éternelle, dans une ambiance festive entre concerts, conférences et prières.

Vendredi, le Circus Maximus, l'hippodrome où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique, au pied du mont Palatin, s'est transformé en un vaste confessionnal à ciel ouvert. Un millier de prêtres y ont entendu les confessions de dizaines de milliers de jeunes, dans dix langues différentes, sous des tentes blanches.


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
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  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.