Les boulangeries allemandes prises à la gorge par la montée des prix

Le boulanger allemand Tobias Exner a installé de nouveaux fours plus performants, écourté les heures d'ouverture et même envisagé de baisser les températures de cuisson, avant de se raviser. (AFP)
Le boulanger allemand Tobias Exner a installé de nouveaux fours plus performants, écourté les heures d'ouverture et même envisagé de baisser les températures de cuisson, avant de se raviser. (AFP)
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Publié le Dimanche 25 septembre 2022

Les boulangeries allemandes prises à la gorge par la montée des prix

  • Dans le pays grand amateur de pain, les boulangeries sont en effet l'un des secteurs industriels les plus durement touchés par l'envolée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires
  • «Si les conditions ne changent pas, alors tôt ou tard, une large part des boulangeries allemandes auront cessé d'exister», prédit M. Exner

BEELITZ: Face à la flambée des prix liée la guerre russe en Ukraine, le boulanger allemand Tobias Exner a installé de nouveaux fours plus performants, écourté les heures d'ouverture et même envisagé de baisser les températures de cuisson, avant de se raviser.

Car le pain "n'a tout simplement pas le même goût sans une bonne croûte", confie l'entrepreneur rencontré par l'AFP à Beelitz, au sud-ouest de Berlin, petite commune connue surtout pour ses cultures d'asperges.

Ces mesures d'économies sont de toute façon loin d'être suffisantes face à la crise existentielle que traverse la profession, dit-il.

Dans le pays grand amateur de pain, les boulangeries sont en effet l'un des secteurs industriels les plus durement touchés par l'envolée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine débutée le 24 février.

"Si les conditions ne changent pas, alors tôt ou tard, une large part des boulangeries allemandes auront cessé d'exister", prédit M. Exner.

Les prix «crèvent le plafond»

"Toutes les boulangeries ont des fours, 70% des boulangeries artisanales ont des fours à gaz et les prix du gaz crèvent le plafond", énumère Friedemann Berg, directeur exécutif de la fédération nationale des boulangers allemands.

La première économie européenne, longtemps très dépendante du gaz russe, est frappée de plein fouet par l'arrêt des livraisons de cette énergie fossile décrétée par Vladimir Poutine.

Et les deux principaux ingrédients entrant dans la fabrication du pain - la farine et l'huile - sont parmi les plus affectés par les blocus russes de ports ukrainiens.

Le blé est deux fois et demi plus cher qu'avant la crise, tandis que le litre d'huile a grimpé de quelque 82% à plus de 3 euros, affirme M. Exner.

L'entrepreneur, avec ses 36 filiales et un effectif de 220 salariés, est certes relativement mieux armé que les petits commerces artisanaux pour survivre à la crise. Mais lui aussi traverse une phase difficile.

Les factures d'énergie ont presque quadruplé comparé à 2020. "Vous voyez, les comptes n'y sont plus", dit M. Exner.

Il a cherché à économiser en installant des fours moins gourmands en énergie dans son principal site de production de Beelitz et réduisant les heures d'ouvertures dans des filiales à Berlin et dans le Brandebourg, le land qui entoure la capitale.

Mais il rechigne à répercuter l'augmentation de ses coûts sur les clients, car ces derniers "ne paieraient pas ce genre de prix" selon lui.

Boulangeries dans l'obscurité 

L'ambiance au centre de Berlin semble lui donner raison.

"Payer encore plus? Pas question. Cela devient exorbitant", s'exclame Gloria Thomas, 56 ans, une chômeuse interrogée par l'AFP.

Le prix du pain a augmenté en moyenne de 18% dans les pays de l'Union européenne en août sur un an, selon l'institut statistique Eurostat. L'Allemagne se situe dans la moyenne.

De nombreuses boulangeries ont déjà mis la clef sous la porte, affirme le responsable de la fédération, et le secteur appelle depuis des semaines le gouvernement au secours.

Début septembre, quelque 800 boulangeries du pays ont servi leurs clients dans l'obscurité pour une journée action visant à attirer l'attention sur leur sort.

L'enjeu va au delà de la défense des petits pains frais, juge M. Exner.

Les boulangeries "sont souvent l'institution la plus importante dans les villages: elles assurent les fonctions à la fois de magasins d'alimentation, de centre social, de poste etc...", souligne-t-il.

Le gouvernement de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz a annoncé des mesures de près de 100 milliards d'euros pour l'économie et le pouvoir d'achat, mais les petites et moyennes entreprises s'estiment insuffisamment concernées par ce soutien.

Pour ne rien arranger, des déclarations récentes du ministre de l'Economie Robert Habeck ont été très mal perçues.

Interrogé sur une possible vague de faillites de PME en Allemagne, le ministre écologiste a répliqué pouvoir imaginer "que certaines industries allaient simplement devoir arrêter de produire pendant un certain temps", confortant le sentiment de la profession d'être incomprise voire négligée par Berlin.

La fédération appelle à une aide financière "rapide et non bureaucratique" pour le secteur, indique M. Berg, faute de quoi "beaucoup d'entreprises devront abandonner leurs activités ou simplement déposer le bilan".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com