Liz Truss reconnaît des erreurs de communication mais maintient les baisses d'impôts

La Première ministre britannique Liz Truss apparaît sur le programme de débat politique du dimanche matin de la BBC à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, le 2 octobre 2022 (Photo, AFP).
La Première ministre britannique Liz Truss apparaît sur le programme de débat politique du dimanche matin de la BBC à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, le 2 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 02 octobre 2022

Liz Truss reconnaît des erreurs de communication mais maintient les baisses d'impôts

  • La venue de Liz Truss dimanche sur la BBC était la première devant une audience nationale depuis l'annonce du mini-budget
  • Après à peine trois semaines à Downing Street, Liz Truss est plus impopulaire que jamais auprès des Britanniques - 51% d'entre eux estiment qu'elle devrait démissionner selon un sondage YouGov - et ne rassemble pas non plus dans ses rangs conservateurs

BIRMINGHAM: La Première ministre britannique Liz Truss a défendu dimanche à la télévision sa politique controversée de baisses d'impôts massives, reconnaissant toutefois des erreurs de communication après que ses annonces budgétaires ont viré au fiasco financier en pleine crise du coût de la vie. 

Moins d'un mois après son arrivée à Downing Street, la nouvelle cheffe du gouvernement, plus impopulaire que jamais, a affirmé sur le plateau de la BBC depuis Birmingham, où débute le congrès annuel du Parti conservateur, que son "mini-budget" présenté le 23 septembre était "la bonne décision". 

"Je m'en tiens toujours au plan que nous avons annoncé et je maintiens que nous l'avons annoncé rapidement car nous devions agir, mais je reconnais que nous aurions dû mieux préparer le terrain", a-t-elle affirmé. 

Le ministre des Finances Kwasi Kwarteng a annoncé la semaine dernière un "mini-budget" pour faire face à la crise du coût de la vie et l'inflation à près de 10% qui étranglent les Britanniques, mais ses annonces à base d'aides directes pour les factures d'énergie et de baisses d'impôts massives pour les plus riches ont suscité l'incompréhension des marchés financiers qui redoutent une explosion de la dette. 

"Je pense que c'était la bonne décision d'augmenter les emprunts cet hiver", a répété Mme Truss après une semaine chaotique lors de laquelle la livre a atteint un plus bas historique, déclenchant une intervention de la banque d'Angleterre (BoE) sur les marchés et une critique du Fonds monétaire international (FMI), qui a demandé à Londres de "réévaluer" ses mesures, craignant que les baisses d'impôts octropyées n'augmentent "les inégalités". 

"Bien sûr que nous allons devoir ramener la dette à une certain pourcentage du PIB à moyen terme, et j'ai un plan pour ça. Mais [l']erreur [...] aurait été de ne pas agir", a affirmé Mme Truss sans donner plus de détails sur la façon dont elle comptait s'y prendre. 

Après à peine trois semaines à Downing Street, Liz Truss est plus impopulaire que jamais auprès des Britanniques - 51% d'entre eux estiment qu'elle devrait démissionner selon un sondage YouGov - et ne rassemble pas non plus dans ses rangs conservateurs. 

Certains Tories sont affligés par sa politique budgétaire et n'hésitent pas à le dire alors que s'est ouvert dimanche, dans une ambiance morose et en rangs clairsemés, le congrès annuel du parti. 

"Au moment où les gens souffrent et s'inquiètent pour leurs prêts et le montant de leurs allocations, avoir pour principale mesure fiscale la réduction de l'impôt pour les plus riches, c'est mettre en avant de mauvaises valeurs", a affirmé le député conservateurs Michael Gove sur la BBC. 

"Je ne pense pas que ce soit une bonne chose", a-t-il ajouté dimanche quand on lui a demandé s'il voterait pour ce budget au Parlement. 

Ni Sunak ni Johnson 

La venue de Mme Truss dimanche sur la BBC était la première devant une audience nationale depuis l'annonce du mini-budget. Elle avait fait le tour des stations locales de la BBC jeudi mais ses silences gênants avaient été plus commentés que ses vaines tentatives pour défendre sa politique. 

Après ces multiples déconvenues, les Tories se sont effondrés dans les sondages, l'opposition travailliste ayant désormais une avance de 33 points selon une étude YouGov publiée jeudi, du jamais vu depuis les années 1990 et l'ère Tony Blair, ancien Premier ministre travailliste. 

"Je vais faire ce que je peux pour gagner le coeur et la raison de mes collègues au Parti conservateur", a voulu rassurer Liz Truss dimanche. Mais dans cette ambiance morose et divisée, la grand messe des conservateurs risque de se dérouler avec des rangs clairsemés à Birmingham. 

Ni Rishi Sunak - ancien rival de Mme Truss dans la course à Downing Street, ni l'ancien Premier ministre Boris Johnson ne devraient en effet faire le déplacement. 

Dimanche à Birmingham, des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre le gouvernement. "Tories out", pouvait-on lire sur certaines pancartes tandis que d'autres scandaient "Taxez les riches, pas les pauvres !" 

"Elle baisse les impôts pour les riches et elle finance ça en rognant sur les pauvres. C'est obscène, c'est immoral", a lâché Mikalis Leigh, un manifestant de 31 ans. 

Après les manifestations à Birmingham et partout dans le pays ce week-end, M. Kwarteng, lui aussi très impopulaire, prendra lundi la parole lors du congrès tandis que Mme Truss clôturera le rassemblement mercredi. 

Selon la presse britannique, cette dernière ne fait déjà plus l'unanimité au sein même de sa majorité, et certains députés conservateurs commencent à regretter M. Johnson. 


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.