Cinquante ans après la création du FN, la difficile dernière marche de Le Pen

Dans cette photo d'archive prise le 06 avril 2007, le président français du parti d'extrême droite Front National (FN) et candidat à la présidentielle, Jean-Marie Le Pen, donne une conférence de presse devant un slogan politique, à Saint-Cloud, près de Paris. MARTIN BUREAU / AFP
Dans cette photo d'archive prise le 06 avril 2007, le président français du parti d'extrême droite Front National (FN) et candidat à la présidentielle, Jean-Marie Le Pen, donne une conférence de presse devant un slogan politique, à Saint-Cloud, près de Paris. MARTIN BUREAU / AFP
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Cinquante ans après la création du FN, la difficile dernière marche de Le Pen

  • Jeudi, c'est sous les dorures du Palais Bourbon que le RN de Marine Le Pen célèbrera son anniversaire
  • Le Front national (FN), parti d'extrême droite fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen et devenu le Rassemblement national (RN) présidé par sa fille Marine, poursuit son ascension depuis sa création il y a 50 ans

PARIS: Du groupuscule marginal au premier parti d'opposition qui a réuni plus de 40% des électeurs à la présidentielle: cinquante ans après la création du Front national, devenu Rassemblement national, le mouvement d'extrême droite a su prospérer en réchappant à toutes les crises et s'estime désormais prêt à gouverner.

Jeudi, c'est sous les dorures du Palais Bourbon que le RN de Marine Le Pen célèbrera son anniversaire le temps d'un modeste "colloque" qui doit être "l'occasion de revenir sur les victoires idéologiques que nous avons enregistrées", selon le président par intérim, Jordan Bardella.

Cinquante ans (et un jour) après la création du Front national par des militants nationalistes du mouvement Ordre nouveau qui s'étaient choisi Jean-Marie Le Pen comme vitrine, l'image des 89 députés RN réunis à l'Assemblée nationale entend illustrer la mue d'un parti convaincu que, "à la prochaine élection, ce sera nous", tel que le répète Marine Le Pen.

"En fait, le vrai début du FN, ça n'est pas en 1972 mais aux Européennes de 1984 lorsqu'il dépasse les 10%", note le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus, un score qui ne cessera de croître à chaque présidentielle, jusqu'à l'accession au second tour de Jean-Marie Le Pen en 2002, imité par sa fille en 2017 et 2022.

Avec un discours basé sur la lutte contre l'immigration et l'insécurité, Le Pen père est parvenu dès les années 80 à asseoir un quasi-monopole sur l'extrême droite française.

Celui qui a toujours joué de son charisme a par ailleurs réchappé à toutes les frondes, d'abord celle menée par son numéro deux Bruno Mégret à la fin des années 90. "Dans cette partie de la droite, il y a une culture plébiscitaire: au fond, le sécessionniste a toujours tort", observe Jean-Yves Camus.

Du FN au RN, 50 années sous le sceau des Le Pen

Le Front national (FN), parti d'extrême droite fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen et devenu le Rassemblement national (RN) présidé par sa fille Marine, poursuit son ascension depuis sa création il y a 50 ans.

Les débuts

Le 5 octobre 1972, le "Front national pour l'unité française", parti issu de divers groupes nationalistes dont Ordre Nouveau, voit le jour. Après un score inférieur à 1% à la présidentielle de 1974, son président Jean-Marie Le Pen met l'accent sur la lutte contre l'immigration.

En 1983, première victoire électorale d'importance: Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du FN, obtient 16,7% au premier tour des municipales à Dreux (Eure-et-Loir) et s'allie à la droite au second.

En 1986, le scrutin proportionnel fait entrer 35 députés FN à l'Assemblée nationale, 135 élus FN aux régionales.

M. Le Pen enregistre 14,37% des voix à la présidentielle de 1988, mais ne conserve qu'une députée.

Le «détail»

En septembre 1987, il qualifie les chambres à gaz nazies de "point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale" et est condamné pour cela en 1991. Ce type de propos, comme d'autres stigmatisant les homosexuels, les immigrés ou les roms, servent selon lui la progression du FN.

De 1992 à 1998, le FN prend des bastions: Toulon (Var), Marignane (Bouches-du-Rhône) ou Orange (Vaucluse). A la présidentielle de 1995, M. Le Pen obtient 15,15% des voix. Le 1er mai, en marge d'un défilé FN, un jeune Marocain est poussé dans la Seine par des skinheads et se noie.

En 1997, Catherine Mégret prend la mairie de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Exclu du FN en proie à de vives tensions, son époux Bruno fonde le Mouvement national républicain (MNR) en 1999.

Le séisme de 2002

Coup de tonnerre en 2002, M. Le Pen devance Lionel Jospin et se qualifie pour le second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac avec 16,86%. Sa fille Marine devient vice-présidente du parti.

Le FN recule aux européennes de 2009 (4,17%).

Marine Le Pen accède le 16 janvier 2011 à la tête du parti.

En 2012, elle arrive troisième à la présidentielle avec 17,9%.

Marion Maréchal, sa nièce, et Gilbert Collard entrent au Palais Bourbon.

Soucieuse de polir l'image du FN, Marine Le Pen accentue les questions sociales.

Après avoir remporté onze mairies en 2014, victoire historique du FN aux élections européennes (25%), loin devant l'UMP et le PS.

Père et fille, rien ne va plus

Quand Jean-Marie Le Pen fustige en 2014 des artistes opposés au FN, Marine Le Pen condamne la "faute politique" de son père.

Aux cantonales de 2015, le FN est en tête dans 43 départements. Mais M. Le Pen répète ses propos sur les chambres à gaz. Le 20 août, à 87 ans, il est exclu du parti. Père et fille finiront toutefois par éviter les éclats publics.

En avril 2017, après un débat qu'elle reconnaîtra "raté", Marine Le Pen perd au second tour de la présidentielle (21%) face à Emmanuel Macron.

Fin juin, elle est mise en examen dans une enquête sur les assistants parlementaires d'eurodéputés de son parti.

Aux législatives, le FN engrange huit députés. En septembre, Florian Philippot reproche au FN de renoncer à la sortie de l'euro et claque la porte.

Le FN devient RN

Réélue en 2018, Marine Le Pen veut symboliser la "mue" du FN en un "parti de gouvernement" et d'alliances: il devient le Rassemblement national (RN).

La justice européenne confirme qu'elle doit rembourser près de 300.000 euros au Parlement européen. Sa mise en examen est requalifiée en "détournement de fonds publics".

En 2019, le RN est en tête des élections européennes (23,31%).
En septembre 2021, Marine Le Pen cède les rênes à Jordan Bardella pour se consacrer à la

campagne présidentielle. Son rival à l'extrême-droite, Eric Zemmour, lui ravit des figures du parti, dont Marion Maréchal.

89 députés

L'Office européen de lutte antifraude (Olaf) préconise en mars 2022 le remboursement d'environ 600.000 euros que Mme Le Pen et ses proches auraient abusivement utilisés.

Le 10 avril 2022, elle échoue (41,5%) face à M. Macron au second tour de la présidentielle. Jamais l'extrême droite ne s'est approchée à ce point du pouvoir sous la Ve République.

Aux législatives, le RN fait une percée historique (89 élus), devenant le premier parti d'opposition.

Le parti se veut "constructif" pour "préparer l'alternance". L'élection du successeur de Mme Le Pen est fixée au 5 novembre, cette dernière se consacrant à l'Assemblée. Jordan Bardella et Louis Aliot sont sur les rangs. Pour la première fois, le président du RN ne sera pas un(e) Le Pen.

«Renverser la table»

Reste que les outrances de Jean-Marie Le Pen avaient fini par faire douter de sa volonté de conquérir le pouvoir.

En lui succédant à la tête du parti en 2011, Marine Le Pen entend ainsi "dédiaboliser" le paria FN pour fissurer un plafond de verre devenu écrasant. "Le mouvement réalise qu'il lui faut gommer certains aspects: l'inégalité des races, le +point de détail+", relève Jean-Yves Camus, en même temps que "le centre de gravité de la vie politique a bougé: l'immigration, l'identité, islamisme sont devenus des thèmes centraux".

"Mais par exemple sur l'immigration, à l'époque de Jean-Marie Le Pen, le slogan était: +Quand nous arriverons, ils partiront+, avec l'idée d'une inversion des flux migratoires", poursuit le chercheur. "Aujourd'hui, on n'en est plus du tout là. C'est: +Arrêter la submersion migratoire+".

Sur l'économie, la nuance a tourné au revirement, d'un libéralisme "reaganien" prôné dans les années 80 à un interventionnisme assumé par Marine Le Pen.

"Le but des électeurs FN ou RN, c'est renverser la table. Et finalement, le détail des propositions n'est pas aussi important que ça: si vous retrouvez quelques lignes fondamentales - identité, immigration, sécurité -, ça suffit", explique Jean-Yves Camus.

Au RN, des propositions toujours radicales et tous azimuts

Tout à sa stratégie de notabilisation à l'Assemblée nationale, le RN tente d'éviter les dérapages du Front national d'antan et diversifier ses thématiques, mais ses propositions centrales contre l'immigration demeurent radicales, et inconstitutionnelles aux yeux de plusieurs juristes.

Après l'arrivée inédite de 89 députés RN au mois de juin, les élus d'extrême droite ont commencé à déposer leurs premières propositions de loi au Palais Bourbon, avec des chances d'aboutir quasi nulles.

Certaines s'inspirent directement des promesses de campagne de Marine Le Pen, comme un texte en faveur du port d'un uniforme par établissement à l'école et au collège ou un autre pour interdire le voile islamique pour les accompagnantes scolaires.

Un uniforme par établissement créerait une "identité et une fierté d'appartenir à une école" et éviterait les "tentatives de porter des vêtements d'inspiration religieuse", revendique le député Roger Chudeau, ancien inspecteur général de l'Education nationale.

Le porte-parole Julien Odoul (Yonne) défend lui une proposition contre l'abandon d'animaux domestiques l'été, un sujet qui fait écho à la passion de Marine Le Pen pour les chats. La solution envisagée ? Un crédit d'impôt plafonné à 600 euros pour financer les frais de garde d'animaux de compagnie, soit "un mois et demi de gardiennage".

La députée de la Marne Anne-Sophie Frigout réclame pour sa part la suppression des zones à faibles émissions mobilité, où seuls les véhicules les moins polluants ont le droit de circuler. L'élue RN juge "injustes" ces "zones à fortes exclusions" pour ceux dont les "déplacements sont contraints".

Son collègue du Gard Pierre Meurin, passionné de vieilles voitures, demande aussi "qu'on arrête d'emmerder les automobilistes", un mot d'ordre récurrent du parti à la flamme, depuis les années Jean-Marie Le Pen.

Hongrie et Pologne

L'ex attachée de presse du RN Caroline Parmentier, désormais députée du Pas-de-Calais, défend pour sa part une proposition de résolution pour faire de la natalité une "grande cause nationale" en 2024.

Elle dit s'inspirer des politiques de "natalité ambitieuses" de Hongrie et de Pologne, ce qui fait hurler la gauche, qui lui reproche de citer des pays où l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est restreint, voire quasiment interdit (Pologne).

"Je ne fais aucun lien" avec la "question de l'avortement", balaye-t-elle. "Qui peut reprocher à la Hongrie d'avoir doublé ses aides familiales entre 2010 et 2019 ?", souligne l'ancienne journaliste d'opinion, qui affichait ses positions anti-IVG quand elle travaillait pour le journal catholique intégriste Présent.

Le RN n'a pas encore arbitré quels textes il présenterait dans l'hémicycle le 12 janvier. Pour la première fois de son histoire, le parti va en effet défendre ses propositions lors d'une "niche" parlementaire, journée réservée à un groupe minoritaire à l'Assemblée.

Sauf surprise, elles seront rapidement rejetées par les autres groupes, mais le RN espère placer ses thèmes de prédilection à l'agenda politique.

"Il va falloir hiérarchiser", souligne la députée de Gironde Edwige Diaz, qui estime que deux sujets occupent actuellement la rentrée, "la crise énergétique et l'immigration, quand on voit l'échec du taux de réalisation d'OQTF (obligation de quitter le territoire français, en cas notamment de refus de délivrance de titre de séjour)".

Car tout en axant largement sa campagne présidentielle sur le pouvoir d'achat, Marine Le Pen avait placé la lutte contre la "submersion migratoire " en tête de son programme.

Avec comme proposition phare un référendum pour inscrire dans la Constitution la "priorité nationale" dans l'accès au logement social, à l'emploi et "réserver un certain nombre de prestations sociales aux Français".

Selon le constitutionnaliste Dominique Rousseau, de telles propositions conduiraient à une "sortie du cadre constitutionnel" actuel, aussi bien sur le fond par une "remise en cause radicale des grands principes d'égalité", que sur la forme, avec la volonté de Marine Le Pen de modifier la Constitution via son article 11 et un référendum direct, à rebours de la jurisprudence.

Quant au souhait de Marine Le Pen d'inscrire dans la Constitution la supériorité du droit français sur le droit européen et international, il équivaudrait à "sortir des engagements " signés par la France dans les traités et à "faire un Frexit" de facto, estime le juriste Serge Slama.

«S'affranchir de l'Histoire»

Premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale depuis juin, le RN estime qu'il dispose désormais de figures à présenter aux Français pour un futur gouvernement en cas d'accession au pouvoir, "ce qui nous manquait jusqu'alors", estime Marine Le Pen, qui lie cette carence à son échec à la dernière présidentielle.

"Il y a des individualités qui se détachent, mais il leur manque encore de l'expertise technique", tempère le politologue, en faisant observer par ailleurs qu'"aucun gouvernement n'a fait l'impasse de puiser dans le vivier dans la société civile: là, il y a un manque".

Et, selon Jean-Yves Camus, c'est avant tout "par le travail législatif à l'Assemblée que le RN pourra montrer sa capacité à gouverner".

Enfin, si "le parti a incontestablement évolué", selon le politologue, a-t-il pleinement achevé sa "dédiabolisation", alors que Marine Le Pen a, après son père, accusé le pire score au second tour de la présidentielle sous la Vè République?

"Il est impossible de couper totalement à une filiation et le RN ne pourra jamais s'affranchir de l'Histoire. Après, on n'est jamais affilié à vie à ses débuts", estime Jean-Yves Camus.

Jusqu'à rassembler une majorité absolue d'électeurs? "A un moment donné, si vous labourez le sillon pendant 50 ans, avec une certaine ardeur", poursuit le chercheur, "vous pouvez arriver à la conjonction de la rencontre d'un homme, ou une femme, et d'un moment".


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.