Deux comédies musicales égyptiennes des années 1970 seront projetées au festival du film de la mer Rouge

Dans son dernier projet de restauration, le festival du film de la mer Rouge devrait projeter en décembre deux films cultes classiques égyptiens. (Photo fournie)
Dans son dernier projet de restauration, le festival du film de la mer Rouge devrait projeter en décembre deux films cultes classiques égyptiens. (Photo fournie)
Dans son dernier projet de restauration, le festival du film de la mer Rouge devrait projeter en décembre deux films cultes classiques égyptiens. (Photo fournie)
Dans son dernier projet de restauration, le festival du film de la mer Rouge devrait projeter en décembre deux films cultes classiques égyptiens. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 06 octobre 2022

Deux comédies musicales égyptiennes des années 1970 seront projetées au festival du film de la mer Rouge

  • Les organisateurs ont annoncé que des versions restaurées de Méfie-toi de Zouzou et d’ Amours à Karnak seront projetées pendant le festival du film de la mer Rouge
  • Méfie-toi de Zouzou est devenu l'un des films les plus rentables de l'histoire du cinéma arabe et a fait de son couple d’acteurs principaux, Souad Hosni et Hussein Fahmi, des vedettes

DJEDDAH: Les cinéphiles peuvent se réjouir: ils assisteront à des projections de versions restaurées de deux classiques du cinéma musical égyptien, lors du deuxième Festival international du film de la mer Rouge à Djeddah, qui se tiendra en décembre.

En collaboration avec Arab Radio et Television Network, la société holding d'investissement pour le cinéma du ministère égyptien de la Culture, et Media Production City en Égypte, le festival présentera sur grand écran pour un public international Khali Balak min Zouzou («Méfie-toi de Zouzou»), qui date de 1972 et Gharam fil Karnak («Amours à Karnak»), sorti en 1967. 

Mohammed al-Turki, PDG du festival international de la mer Rouge se félicite de ces projections très attendues. «Notre festival s’enrichit de deux joyaux, des films qui ne représentent pas seulement des jalons majeurs dans l'histoire du cinéma égyptien, mais témoignent de l'éclat de grands artistes, comme la regrettée actrice Souad Hosni, la "Cendrillon du cinéma égyptien", et l'artiste aux multiples talents, Mahmoud Reda», affirme-t-il à Arab News

Reda, décédé en 2020, était un célèbre chorégraphe égyptien. Il était également l’esprit créatif qui se cachait derrière les chorégraphies de danse fantastiques dans un grand nombre de films, dont Agazet Nus el-SanaVacances en milieu d’année») et Harami el-WaraqaLe voleur du billet de loterie»).

«Nous voulions rendre hommage au grand chorégraphe Mahmoud Reda, décédé durant la pandémie. La restauration d’Amours à Karnak est une lettre d’amour du festival de la mer Rouge pour cet artiste exceptionnel qui a fait rayonner la danse égyptienne contemporaine à travers le monde», raconte à Arab News Antoine Khalifé, directeur des programmes arabes et des classiques du cinéma du festival.

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Dans Amours à Karnak, les séquences de danse de Reda constituent la clé de l'intrigue alors qu'un groupe de jeunes danseurs tente de frapper un grand coup dans le secteur du divertissement tout en luttant pour joindre les deux bouts. Par ailleurs, la danseuse principale Amina et le directeur de la troupe, Salah, commencent à éprouver l’un pour l’autre des sentiments amoureux, ce qui entraîne une série de malentendus qui compliquent les choses pour tout le monde.

Le film a été largement acclamé pour la position qu'il occupe dans l'histoire du cinéma arabe. Sa restauration et sa projection au festival sont destinées à rendre hommage à ses créateurs et interprètes, source d'inspiration pour les cinéastes en herbe et preuve du dynamisme et de l'importance de l'industrie cinématographique arabe au fil des ans.

«La préservation du patrimoine cinématographique est au cœur du festival de la mer Rouge depuis la première année», soutient Khalifé. «Nous avons commencé par restaurer les films du photographe et directeur de la photographie saoudien Safouh Naamani, puis nous avons travaillé pour mettre en valeur le travail de cinéastes importants tels que Khairy Béchara, Youssef Chahine et Raafat el-Mehy.»

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Méfie-toi de Zouzou, qui sera projeté au festival pour marquer les cinquante ans de sa sortie, est une histoire d'amour où s’imbriquent des sujets de société qui mettent en vedette Souad Hosni, l'une des actrices les plus aimées du monde arabe.

Elle interprète le rôle de Zouzou, une jeune femme à qui tout semble sourire: elle a réussi ses études, est populaire et intelligente. Cependant, sa véritable passion est de se produire sur scène, et elle pratique donc son métier le soir en chantant et en dansant pour les amis de sa mère lors de soirées privées.

Au vu de la nature scandaleuse de son travail dans l'Égypte des années 1970, elle essaie de garder sa vie d'interprète secrète. Cela semble fonctionner jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'un nouveau professeur d'université qui enseigne les arts théâtraux. La situation devient de plus en plus compliquée lorsque son fiancé apprend la romance en train de germer entre eux. 

Méfie-toi de Zouzou est devenu l'un des films les plus rentables de l'histoire du cinéma arabe et a fait de son couple d’acteurs principaux, Souad Hosni et Hussein Fahmi, des vedettes, tandis que la musique de Salah Jahin et Kamal el-Tawil, ne manquera pas de susciter des sentiments de nostalgie chez le public qui découvre la version restaurée du film, reflétant l'amour intemporel pour le cinéma arabe et égyptien.

«Cette année, nous ne pouvions pas manquer Méfie-toi de Zouzou, car il a eu un impact immense sur des générations, non seulement grâce à de magnifiques chansons et à la sublime Souad Hosni, mais surtout en raison de la modernité de l’histoire à l’époque de sa création», souligne Khalifé.

Al-Turki, lui-même producteur de films, insiste sur l'importance des projets de restauration de films dans la préservation de la culture et de la créativité arabes.

«Cette initiative a été prise par la Fondation du festival de la mer Rouge pour confirmer notre engagement et notre sens des responsabilités envers la préservation de ce précieux patrimoine cinématographique, et en reconnaissance de son importance dans la formation de la mémoire et de la conscience des cinéphiles», ajoute-t-il.

«En les ressuscitant et en les transmettant à de nouvelles générations d'artistes et de cinéastes, nous pouvons tous apprendre de ces chefs-d'œuvre restaurés, en profiter à nouveau à la lumière des techniques de restauration modernes, et même redonner un air de jouvence à notre inspiration, en faisant évoluer nos projets pour l'art cinématographique.»

«Cette démarche n'a pas été uniquement accomplie avec des objectifs cinématographiques mais également culturels. Les arts, et notamment le cinéma, sont les miroirs des sociétés, et dans leur restauration réside la préservation du patrimoine, la renaissance des civilisations et les pierres angulaires de leurs identités», soutient Al-Turki.

Les classiques égyptiens restaurés font partie d'un futur programme de films régionaux et internationaux qui seront projetés pendant le festival à Djeddah entre le 1er et le 10 décembre. Les organisateurs ont indiqué qu'il inclura un programme rétrospectif célébrant les grands noms du secteur, et présentera au public de nouvelles voix locales et internationales. Il vise à approfondir le discours et les échanges culturels à travers des concours cinématographiques, des masterclass et des ateliers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.


Le Gray fait son grand retour à Beyrouth : symbole d’espoir et de renouveau

Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
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  • Cinq ans après l’explosion du port, Le Gray rouvre ses portes en novembre 2025, devenant un symbole fort de relance pour le centre-ville de Beyrouth et l’hospitalité libanaise
  • Sous la direction de Charles Akl et du chef étoilé Alan Geaam, l’hôtel incarne l’alliance du luxe, de la mémoire et du renouveau culturel, gastronomique et économique de la capitale

BEYROUTH: Cinq ans après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la fermeture qui s’en est suivie, l’hôtel Le Gray s’apprête à rouvrir ses portes en novembre 2025, marquant un tournant symbolique pour la capitale libanaise. Situé sur la place des Martyrs, au cœur du centre-ville, cet établissement iconique, membre du réseau Leading Hotels of the World (LHW) retrouve son éclat d’antan et incarne l’espoir d’un renouveau pour l’hospitalité et la culture libanaises.

Un nouveau souffle pour Beyrouth

La réouverture de Le Gray intervient dans un contexte d’effort de relance économique. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement en janvier 2025, le Liban semble s’engager dans une phase de stabilisation et de redressement. L’ouverture des Beirut Souks plus tôt en octobre a déjà insufflé un vent d’optimisme dans une ville meurtrie, encore marquée par les séquelles de la guerre de 2024.

« C’est un retour à la vie et une réaffirmation de notre engagement envers Beyrouth, » déclare Charles Akl, directeur général de Le Gray.

« Le Gray a toujours été plus qu’un hôtel : c’est un symbole, un lieu de rencontre, une part de l’âme de la ville. Aujourd’hui, il revient pour redonner espoir et dynamisme au centre-ville. »

La gastronomie au cœur du renouveau

Symbole fort de ce retour : la cuisine. Le chef franco-libanais Alan Geaam, seul chef libanais étoilé au Guide Michelin, prend les commandes des restaurants de l'hôtel. Après vingt-sept ans en France, il signe ici un retour aux sources empreint d’émotion et d’ambition.

« Mon objectif est de porter encore plus haut le nom du Liban sur la scène gastronomique internationale, » confie le chef. « C’est un honneur de revenir à Beyrouth, de former de jeunes talents et de faire rayonner notre cuisine. »

Alan Geaam introduit à cette occasion Qasti Beyrouth, déclinaison locale de son restaurant emblématique présent à Paris et dans d’autres grandes villes, ainsi que Padam, une adresse signature au sein de l’hôtel.

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Qasti Beyrouth : la cuisine d’Alan Geaam au cœur de Le Gray. (Photo: ANFR)

Une redécouverte d’un joyau urbain

À l’occasion du pre-opening de l’hôtel, un groupe de journalistes a été invité à redécouvrir les lieux. L’expérience a été décrite comme un moment d’émotion et de redécouverte, dans un cadre où se mêlent raffinement, art et mémoire.

Avec plus de 100 chambres et suites repensées sous la direction artistique de l’architecte Galal Mahmoud, l’hôtel allie élégance contemporaine et références subtiles à l’histoire et à la culture libanaises. Plus de 600 œuvres d’art ornent les espaces communs et les chambres, transformant l’hôtel en véritable galerie.

Le Gray propose également des espaces événementiels et de conférence modulables, capables d’accueillir aussi bien des événements professionnels que des célébrations privées.

Un lieu au carrefour du passé et de l’avenir

À quelques pas des Beirut Souks, du front de mer et de Zaitouna Bay, Le Gray se trouve à la croisée de l’histoire, de la culture et du renouveau économique. Il se veut désormais moteur du redéploiement touristique du centre-ville.

Pour Charles Akl, cette réouverture dépasse le simple acte économique : « C’est une responsabilité collective : celle de redonner de l’élan à la ville, de raviver les talents, et de réaffirmer la place de Beyrouth sur la carte mondiale de l’hospitalité et de la culture. »

Avec cette réouverture très attendue, Le Gray ne se contente pas de retrouver sa place dans le paysage hôtelier. Il incarne la résilience d’un peuple et la volonté d’un pays de se reconstruire, avec élégance et conviction.