Rapprochement Turquie-Israël, un nouvel ambassadeur nommé

Dans les prochains mois, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devrait également rendre la pareille à son homologue israélien, Isaac Herzog, qui s'est rendu en mars à Ankara (Photo, AFP).
Dans les prochains mois, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devrait également rendre la pareille à son homologue israélien, Isaac Herzog, qui s'est rendu en mars à Ankara (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 octobre 2022

Rapprochement Turquie-Israël, un nouvel ambassadeur nommé

  • Ankara nomme un nouvel ambassadeur, quatre ans après l'expulsion du précédent
  • L'ambassadeur connaît la région et a de l'expérience, selon un analyste

ANKARA: La Turquie a nommé un nouvel ambassadeur en Israël, les deux pays s'apprêtant à mettre fin à quatre années de vide diplomatique.

Sakir Ozkan Torunlar a été nommé pour occuper le rôle laissé vacant après l’expulsion des ambassadeurs respectifs des deux puissances en 2018. La mort de 60 Palestiniens tués par les forces israéliennes lors de manifestations près de Gaza avait provoqué la rupture entre Ankara et l’Etat hébreux.

Sa nomination intervient quelques semaines de son homologue israélien en Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan devrait également, dans les mois à venir, se rendre en Israël.

Contrairement aux attentes, Torunlar n’a pas bénéficié d’une nomination politique. C’est un diplomate de carrière expérimenté qui fut consul général à Jérusalem puis ambassadeur en Palestine entre 2010 et 2014. Il a été décoré de l'ordre de l'étoile de Jérusalem par le président palestinien, Mahmoud Abbas.

Selin Nasi, chercheuse non-résidente du programme Turquie d'Eliamep, a indiqué que le choix d'Ankara était vu d’un bon œil par Israël, qui devrait approuver la nomination de Torunlar.

«Auparavant, le ministère des Affaires étrangères prévoyait de nommer Ufuk Ulutas, directeur de la politique étrangère de la Fondation Seta, un organisme pro-gouvernemental turc», a-t-elle signalé, ajoutant que ce dernier était considéré en Israël comme une «personnalité controversée» à cause de ses «opinions anti-israéliennes» et de son manque d'expérience diplomatique.

«Compte tenu des élections parlementaires à venir en novembre, la partie israélienne a, d'une certaine manière, essayé de consolider le processus en nommant son ambassadeur à l'avance, empêchant ainsi toute interférence possible de la politique intérieure», a déclaré Nasi à Arab News.

«La Turquie a également entamé sa saison électorale. Le gouvernement essaye de trouver un équilibre entre les préoccupations intérieures et son engagement à rétablir les liens avec Israël», a-t-elle ajouté.

Selon les experts, Ankara et Tel-Aviv souhaitent approfondir leur coopération dans les domaines du tourisme, de l'énergie, de l'agriculture, des technologies de l'eau, du commerce et de la défense.

Nasi a révélé que la coopération en matière de défense s'était arrêtée après l'incident du Mavi Marmara en 2010, lorsque des commandos israéliens ont pris d'assaut un navire d'aide turc se dirigeant vers Gaza dans le cadre d'une «flottille de la liberté». Neuf membres d'équipage ont péri dans cette attaque.

«L'accostage de la frégate turque Kemalreis au port de Haïfa en marge d'un exercice militaire de   l'Otan, pour la première fois depuis le Mavi Marmara, indique un possible dégel dans ce domaine aussi. Il faudra du temps pour réparer la confiance brisée», a-t-elle ajouté.

L'opposition des deux pays au régime iranien devrait également rapprocher la Turquie et Israël, a-t-elle précisé.

«Plus important encore, en tant que deux acteurs militairement forts dans la région, ces deux pays ont le pouvoir de modifier les équilibres sur le terrain lorsqu'ils coopèrent.»

Toutefois, Nasi a prévenu que les liens de la Turquie avec le Hamas seraient étroitement surveillés par Israël et que la politique intérieure «pourrait encore interférer dans le processus de normalisation».

Selon un sondage d'opinion annuel réalisé par l'Institut Mitvim, un groupe de réflexion israélien sur la politique étrangère, 72% des personnes interrogées souhaitent un renforcement des relations avec la Turquie. Ce chiffre est en hausse de 12 points de pourcentage par rapport au sondage de l'année dernière.

Gallia Lindenstrauss, chargée de recherche à l'Institut d'études de sécurité nationale en Israël, a spécifié que le choix de diplomates de carrière par les deux parties était un bon début pour de meilleures relations, car une diplomatie prudente et habile était nécessaire.

«Il y a quelques défis à relever: Les élections en Israël, les tensions croissantes en Cisjordanie, les élections en Turquie.»

Cependant, elle a affirmé que la décision prise au début de l'année de discuter d'une mise à jour de l'accord de libre-échange de 1996 était «une bonne occasion de voir où développer les relations commerciales déjà florissantes entre les pays».

La reprise par la Turquie de relations diplomatiques complètes avec Israël pourrait également améliorer l'image d'Ankara à Washington, qui a été ternie par ses ventes d'armes à la Russie et ses querelles au sein de l'Otan.

Le rapprochement devrait également stimuler l'industrie touristique turque, a expliqué Lindenstrauss. «Les touristes israéliens affluent à nouveau en Turquie et nous verrons bientôt le retour des compagnies aériennes israéliennes en Turquie», a-t-elle soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat