Irak/corruption: enquête sur le «vol» de 2,5 milliards de dollars des Impôts

Des membres des forces anti-terroristes irakiennes montent la garde devant le siège de l'ambassade américaine à Baghdad le 30 mai 2021, en Irak. (Dossier/AFP)
Des membres des forces anti-terroristes irakiennes montent la garde devant le siège de l'ambassade américaine à Baghdad le 30 mai 2021, en Irak. (Dossier/AFP)
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Publié le Dimanche 16 octobre 2022

Irak/corruption: enquête sur le «vol» de 2,5 milliards de dollars des Impôts

  • Samedi, l'agence de presse étatique INA publiait une demande d'enquête envoyée par le ministère des Finances à l'organe gouvernemental anti-corruption, à l'issue d'une investigation interne
  • Un document de l'Administration générale des impôts ayant fuité dans les médias explique que ces 2,5 milliards de dollars ont été prélevés entre septembre 2021 et août 2022, via 247 chèques encaissés par cinq entreprises

BAGDAD : Les autorités irakiennes enquêtent sur le «vol» de 2,5 milliards de dollars appartenant au service des impôts et retirés d'une banque publique, ont indiqué dimanche des responsables, nouvelle affaire venant illustrer la corruption endémique en Irak.

Les autorités n'ont pas dévoilé l'identité des responsables impliqués. Samedi, l'agence de presse étatique INA publiait une demande d'enquête envoyée par le ministère des Finances à l'organe gouvernemental anti-corruption, à l'issue d'une investigation interne.

La requête évoque «le vol de 3,7 trillions de dinars irakiens (environ 2,5 milliards de dollars) du compte de l'Administration générale des impôts à la banque Al-Rafidain».

«Nous ne permettrons pas que l'argent des Irakiens soit volé, comme cela c'est passé avec les fonds de l'Administration des impôts à la Banque al-Rafidain», a tweeté dimanche le Premier ministre désigné Mohamed Chia al-Soudani.

«Jamais nous n'hésiterons à adopter de réelles mesures pour stopper la corruption qui s'est insolemment propagée dans tous les rouages de l'État et ses institutions», a-t-il averti.

Un document de l'Administration générale des impôts ayant fuité dans les médias explique que ces 2,5 milliards de dollars ont été prélevés entre septembre 2021 et août 2022, via 247 chèques encaissés par cinq entreprises. L'argent a ensuite été immédiatement retiré en espèces des comptes de ces entreprises.

«Qui sont les vrais propriétaires de ces compagnies ? Qui a autorisé la remise de ces chèques à ces compagnies ? Comment cela est-il passé inaperçu pendant un an et qui sont les politiciens complices ?», s'est interrogé sur Twitter l'analyste Sajad Jiyad.

L'organe gouvernemental anti-corruption a assuré dimanche dans un communiqué avoir enquêté sur l'affaire. Il va remettre à la justice les «informations» du ministère des Finances «et les documents de l'enquête (...) afin que la justice puisse prendre les décisions appropriées envers» les individus impliqués.

«La justice avait déjà émis des convocations à l'encontre de hauts responsables au ministère pour des lacunes ayant permis cette violation importante et cette atteinte à l'argent public», assure le communiqué.

Évoquant samedi l'investigation interne menée par ses services sur le vol, l'ex-ministre des Finances par intérim, Ihsan Ismaïl, qui vient tout juste d'être déchargé de ce portefeuille, a pointé du doigt un «groupe spécifique», sans plus de détails.

Dans l'index de Transparency international, l'Irak pointe à la 157e place (sur 180) dans le classement sur la perception de la corruption.

«L'omniprésente corruption est une cause principale du dysfonctionnement irakien. Et en toute franchise, aucun dirigeant ne peut s'en dédouaner», fustigeait début octobre l'émissaire de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert.

Si les condamnations existent, elles visent souvent les échelons intermédiaires de l'État. Le pays aux immenses richesses en hydrocarbures tire 90% de ses revenus des exportations pétrolières.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com