À Gaza, un restaurant réservé aux femmes répond aux besoins locaux

Des fruits de mer frais sont exposés dans un restaurant de la ville de Gaza. (AFP)
Des fruits de mer frais sont exposés dans un restaurant de la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 17 octobre 2022

À Gaza, un restaurant réservé aux femmes répond aux besoins locaux

  • Dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas depuis 2007, la société est conservatrice et la plupart des femmes portent le voile
  • Le restaurant a permis aux femmes qui y travaillent d’accéder à l’indépendance financière

GAZA: Reham Hamouda met un point d’honneur à faire le tour de son établissement pour demander si les clientes sont satisfaites des menus qu’elle propose.
Le restaurant Sabaya VIP, qui a récemment ouvert ses portes dans la ville de Gaza, accueille exclusivement des femmes.
«Ce n’était qu’une simple idée au départ, et c’est devenu une réalité. Les autres employées et moi avons ainsi pu acquérir une indépendance financière. Il n’y a que des femmes ici», déclare la propriétaire à Arab News.
Cette mère de cinq enfants a étudié l’anglais dans une université de Gaza et elle a travaillé au sein de plusieurs ONG locales.
«Travailler dans des ONG, c’est bien, mais cela reste insuffisant et instable sur le plan pécuniaire. C’est essentiellement pour cette raison que j’ai décidé de créer ma propre entreprise, grâce à l’aide financière de mon mari, qui réside dans un pays étranger.»
«Les restaurants sont une idée adaptée et populaire dans la bande de Gaza. Ainsi, nous avons lancé un projet qui est différent de ce qui prévaut; nous l’avons adapté aux besoins de nos clientes.»
Elle note que son restaurant est fréquenté par des femmes de tous âges et de tous horizons.
Dans la bande de Gaza, dirigée par le Hamas depuis 2007, la société est conservatrice et la plupart des femmes portent le voile.
«Dans ce restaurant, on trouve des femmes qui sont voilées pour la plupart. Elles se sentent très à l’aise dans cet environnement privé, car elles ne sont pas gênées par la présence d’hommes.»
«Certaines des visiteuses enlèvent leur voile comme si elles étaient chez elles, ce qui les rend heureuses», remarque-t-elle.
Gaza souffre d’un taux de pauvreté et de chômage particulièrement élevé. Selon les statistiques de l’ONU, 80% de sa population dépend de l’aide alimentaire.
Les femmes représentent environ 49% de la population de l’Autorité palestinienne, selon un rapport publié par le Bureau central palestinien des statistiques en mars 2021. Le taux de chômage est élevé, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Sept femmes travaillent dans la cuisine du restaurant ou sont au service des clientes. Chacune d’elles est mariée.
Il y a plusieurs restaurants et cafés à Gaza. Certains sont strictement réservés aux hommes et d’autres accueillent les familles.
Alaa Thabet, partenaire de Reham Hamouda, affirme que le restaurant Sabaya VIP se démarque non seulement parce qu’il est réservé aux femmes, mais aussi grâce à la qualité de sa nourriture et ses prix abordables.
Elle soutient: «Nous proposons à nos clientes de la nourriture et des boissons à des prix raisonnables ainsi que des menus spécifiques pour celles d’entre elles qui suivent un régime alimentaire sain.»
Alaa Thabet, mère de famille, a six enfants. Elle est originaire de Ramallah et vit dans la ville de Gaza. Elle confie: «Nous vivons dans une société conservatrice. Nous n’autorisons pas le narguilé et il est interdit de fumer dans le restaurant dans le cadre du respect des coutumes et traditions de la société.»
Elle indique que le restaurant a permis aux femmes qui y travaillent d’accéder à l’indépendance financière.
«Il s’agit d’un projet pionnier qui est différent de toute autre initiative entreprise dans la bande de Gaza.»
«En tant que propriétaires, nous cherchons à faire du profit et, dans le même temps, nous apportons un soutien et une assistance à nos employées. Ce sont des spécialistes dans ce domaine; elles sont expérimentées et efficaces», conclut-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Short Url
  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Short Url
  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Short Url
  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.