A Gaza, les conditions de vie aggravent les risques de brûlures

Yasser Khila, quatre ans, est réconforté avec une sucette après qu'un pansement a été appliqué sur ses blessures à cause d'un ragoût chaud renversé, dans une clinique gérée par l'association caritative Médecins sans frontières (MSF) à Gaza le 7 septembre 2022. (AFP)
Yasser Khila, quatre ans, est réconforté avec une sucette après qu'un pansement a été appliqué sur ses blessures à cause d'un ragoût chaud renversé, dans une clinique gérée par l'association caritative Médecins sans frontières (MSF) à Gaza le 7 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 septembre 2022

A Gaza, les conditions de vie aggravent les risques de brûlures

  • Comme ailleurs dans la bande de Gaza, le système des égouts du quartier d'Attia est rudimentaire. En tentant de le déboucher, l'homme a versé de la soude caustique en trop grande quantité
  • Avec l'arrivée de l'hiver, les médecins craignent un nouvel afflux de brûlés, les habitants de Gaza utilisant souvent des moyens dérisoires pour se chauffer, note le Dr Saidam de l'hôpital al-Chifa

GAZA: Des bandages enserrant son corps et sa tête, Attia al-Sawarifi, 50 ans, attend sa première greffe de peau dans un hôpital de Gaza. En cause? Non pas la guerre mais les conditions de vie de l'enclave qui font des milliers de brûlés chaque année.

Comme ailleurs dans la bande de Gaza, le système des égouts du quartier d'Attia est rudimentaire. En tentant de le déboucher, l'homme a versé de la soude caustique en trop grande quantité.

"La soude a giclé et a brûlé ma tête, mes mains et mes jambes", raconte-t-il, en attendant sa première greffe à l'hôpital al-Chifa, dans le centre de l'enclave paupérisée de 2,3 millions d'habitants sous strict blocus israélien depuis 15 ans.

Dans les couloirs de l'hôpital, un petit garçon gémit et réclame sa mère en sortant de la salle d'opération où il a été soigné pour de graves brûlures.

L'enfant jouait avec un briquet lorsque celui-ci est tombé, allumé, sur une flaque d'essence, causant un embrasement et des brûlures au troisième degré sur 45% du corps.

"Nous avons effectué de nombreuses opérations sur ce garçon. Il a fallu nettoyer les blessures puis faire des greffes de peau en plusieurs étapes car nous n'avons pas de banque de tissus pour greffe", explique Dr Jamal al-Assar, spécialiste des grands brûlés à l'hôpital al-Chifa, le plus grand de Gaza.

Bien que confrontés à un manque criant de matériel, les médecins de l'enclave palestinienne soignent des milliers de brûlés par an.

La plupart s'ébouillantent avec des liquides, d'autres sont victimes d'incendies, du réseau électrique défaillant ou de brûlures chimiques.

«Problèmes chroniques»

A Gaza, les brûlures sont un "problème sanitaire chronique", estime l'ONG Médecins sans frontières (MSF) qui a vu le nombre de grands brûlés augmenter ces dernières années dans ses cliniques, passant de 3 675 en 2019 à plus de 5 500 l'an passé. La plupart sont des enfants de moins de cinq ans.

MSF mène un projet qui fournit aux grands brûlés des masques thérapeutiques 3D créés sur mesure grâce à un ordinateur. Avec des sangles réglables qui le maintiennent sur le visage, le masque exerce une pression sur la peau et facilite la cicatrisation.

Ce masque est une solution dans un territoire où le matériel est "cher et difficile à trouver", explique le Dr Abed al-Hamid Qaradaya, en charge de la kinésithérapie pour la clinique MSF.

Celle-ci a été endommagée par un raid aérien israélien l'an passé lors d'une nouvelle guerre avec le Hamas, qui contrôle ce territoire palestinien.

Pour expliquer le nombre de grands brûlés, l'ONG blâme notamment les conditions de logement "dangereuses" dans l'enclave, où de "nombreuses personnes vivent dans des maisons surpeuplées, insalubres, sans accès suffisant à l'électricité et au chauffage", estime MSF.

Le Dr Assar de l'hôpital al-Chifa pointe lui aussi le réseau électrique défaillant: nombre d'enfants jouent avec des prises abîmées et d'autres habitants manipulent parfois des générateurs défectueux.

Un autre médecin, Medhat Saidam, se rappelle aussi de plusieurs "catastrophes", évoquant notamment des incendies déclenchés par des bougies non surveillées, l'un d'eux ayant tué six membres d'une même famille.

Tentatives de suicide 

Mais ces accidents sont moins nombreux, souligne-t-il, grâce à un meilleur approvisionnement en électricité. Selon l'ONU, les Gazaouis ont reçu en moyenne 12 heures d'électricité par jour cette année, contre sept il y a cinq ans.

Avec l'arrivée de l'hiver, les médecins craignent un nouvel afflux de brûlés, les habitants de Gaza utilisant souvent des moyens dérisoires pour se chauffer, note le Dr Saidam de l'hôpital al-Chifa.

Il souligne la gravité des "problèmes économiques" de la population dans ce territoire où le taux de chômage avoisine 50%, et affirme avoir constaté une hausse des tentatives de suicide.

Dans son unité, un patient de 20 ans a tenté de s'immoler par le feu. Cela fait deux mois qu'il est hospitalisé.

Pour Dina Khila, mère d'un garçon de quatre ans qui s'est brûlé en renversant un plat, il ne faut pas sous-estimer l'impact psychologique des brûlures.

"Il me veut toujours à ses côtés et est devenu très sensible", raconte-t-elle aux côtés de son fils Yasser, qu'une sucette peine à réconforter.


Syrie: Cinq soldats blessés dans le troisième raid israélien en moins d'une semaine

Les gens inspectent les dégâts à la suite d'une frappe aérienne israélienne qui a frappé la citadelle médiévale de Damas (Photo, AFP).
Les gens inspectent les dégâts à la suite d'une frappe aérienne israélienne qui a frappé la citadelle médiévale de Damas (Photo, AFP).
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  • Il s'agit de la troisième frappe israélienne en Syrie en plus de trois jours
  • La Syrie est ravagée par une guerre civile, déclenchée par la répression en 2011 de manifestations prodémocratie

DAMAS: Cinq soldats syriens ont été blessés dimanche après minuit lors d'un raid aérien attribué à Israël près de Homs, dans le centre de la Syrie, a indiqué l'agence de presse officielle syrienne SANA.

Il s'agit de la troisième frappe israélienne en Syrie en plus de trois jours, après que la capitale Damas a été ciblée deux nuits consécutives, les 30 et 31 mars, par des raids aériens de l'Etat hébreu, le premier blessant deux soldats syriens.

"Aujourd'hui vers 00H35 (21H35 GMT), l'ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le nord-est de Beyrouth en visant des positions dans la ville de Homs (centre, NDLR) et sa province", a indiqué SANA dimanche en citant une source militaire.

La source a ajouté que plusieurs missiles ont été interceptés par la défense anti-aérienne syrienne, faisant état de cinq soldats blessés et de dégâts matériels.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les missiles israéliens ont ciblé plusieurs positions militaires des forces du régime syrien et affiliées à l'Iran à Homs, où des explosions ont retenti et un incendie s'est déclaré dans un centre de recherche notamment.

L'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, a fait état "d'informations certaines" concernant des morts et blessés, ajoutant que des ambulances se dirigeaient vers les lieux de l'attaque.

Le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, a indiqué à l'AFP qu'outre les cinq soldats syriens blessés, plusieurs combattants affiliés à l'Iran et présents dans le centre de recherche ont été tués lors des frappes.

Sept raids en un mois 

Le 31 mars, Téhéran a annoncé la mort en Syrie d'un officier des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, dans le raid israélien visant la capitale syrienne vendredi après minuit.

Mais selon l'OSDH, l'officier "de premier rang" a été tué durant le raid qui a visé Damas jeudi après minuit, lors duquel "quatre autres officiers iraniens ont été tués".

Israël a mené sept raids aériens en Syrie ce mois-ci, selon l'OSDH.

Outre les deux raids à Damas cette semaine, Israël a notamment frappé deux fois l'aéroport d'Alep, ville du nord du pays où les groupes relevant de l'Iran et de ses alliés ont une grande influence.

Un premier raid avait fait trois morts le 7 mars, et le deuxième avait provoqué des dégâts matériels le 22 mars.

Le 19 février, 15 personnes avaient été tuées lors d'une frappe israélienne sur Damas, qui avait visé un quartier abritant le siège de plusieurs services de sécurité, selon l'OSDH.

Israël a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie voisine contre des positions du régime ainsi que des forces iraniennes et du Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d'Israël. Il commente rarement les frappes au cas par cas, mais dit vouloir empêcher l'Iran de s'implanter à ses portes.

La Syrie est ravagée par une guerre civile, déclenchée par la répression en 2011 de manifestations prodémocratie et qui s'est complexifiée au fil des ans avec l'intervention de plusieurs pays et groupes armés étrangers.


L'astronaute émirati Hazzaa al-Mansouri franchit une nouvelle étape dans sa mission spatiale arabe

L'astronaute Hazzaa al-Mansouri, premier responsable arabe d'une expédition à la Station spatiale internationale (ISS), et Sultan al-Neyadi, premier astronaute arabe à s'embarquer pour un vol spatial de longue durée (Photo, WAM).
L'astronaute Hazzaa al-Mansouri, premier responsable arabe d'une expédition à la Station spatiale internationale (ISS), et Sultan al-Neyadi, premier astronaute arabe à s'embarquer pour un vol spatial de longue durée (Photo, WAM).
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  • Sultan al-Neyadi, premier astronaute arabe à s'embarquer pour un vol spatial de longue durée, participe également à cette mission inédite
  • «L’Expédition 69 représente la plus longue mission spatiale arabe à ce jour et c’est la première fois qu'un astronaute arabe est nommé responsable d’incrément»

DUBAÏ: L'astronaute émirati Hazzaa al-Mansouri est devenu le premier Arabe à être nommé au poste clé de responsable d’incrément pour une expédition à la Station spatiale internationale, a rapporté samedi l'Agence de presse des Émirats arabes unis.

Depuis le désamarrage du vaisseau spatial Soyouz MS-22 le 28 mars, l'expédition historique «Expédition 69» a marqué une étape importante pour la région arabe et les Émirats arabes unis.

En plus d'Al-Mansouri, la mission révolutionnaire comprend Sultan al-Neyadi, le premier astronaute arabe à s'embarquer pour un vol spatial de longue durée.

Dans le cadre de ses fonctions, l'astronaute émirati guidera l'équipage de l'ISS dans tous les aspects de la mission, soulignant ainsi la contribution croissante des Émirats arabes unis dans le domaine de l'exploration spatiale.

Les membres de l'équipage de l’Expédition 69 doivent mener de nombreuses expériences au cours de leur mission, notamment l’étude des effets de la microgravité sur la combustion des matériaux afin d'améliorer la sécurité des engins spatiaux, tester un nouvel outil de surveillance immunitaire dans l'espace lointain et faire progresser la recherche sur les tissus musculaires cardiaques cultivés en 3D permettant la fonction cardiaque humaine en microgravité.

Al-Neyadi testera également des échantillons de micro-organismes provenant de l'extérieur de la station spatiale.

Salem Humaid al-Marri, directeur général du Centre spatial Mohammed Ben Rached, a déclaré: «L’Expédition 69 représente la plus longue mission spatiale arabe à ce jour et c'est la première fois qu'un astronaute arabe est nommé responsable d’incrément.» La nomination d'Al-Mansouri à ce poste témoigne de ses compétences et de ses connaissances exceptionnelles.

Selon Al-Marri, «cela ouvre la voie à la participation d'autres astronautes arabes à l'exploration spatiale». Il a ajouté: «Nous sommes ravis de voir Sultan et Hazzaa collaborer afin de mener des expériences révolutionnaires qui élargiront notre connaissance de l'espace et notre compréhension de la vie en microgravité.»

Al-Mansouri assume une responsabilité essentielle dans l'intégration et l'exécution sans faille des activités de l'équipage de l'ISS tout au long de l'Expédition 69.

Il s'agit d'un ensemble de tâches telles que l'élaboration, la gestion, la mise en œuvre et la communication des procédures d'intégration des missions.

Al-Mansouri veillera à l'efficacité de la mission en servant de point de contact principal entre l'équipe au sol et l'équipage de l'ISS pendant les opérations.

Il a signalé: «Je suis honoré de faciliter l'échange d'informations entre le Bureau des astronautes et l'équipe d'expédition de l'ISS. Cependant, mon rôle ne se limite pas à la transmission de données. Il s'agit de comprendre et d'apprécier les défis et les succès de notre équipage dans l'espace. Nous voulons faire progresser l'exploration humaine de l'espace grâce à nos efforts collectifs pour soutenir l’Expédition 69.»

Al-Neyadi a commencé à mener des expériences avec l'installation de bio-fabrication, afin d'évaluer la capacité à produire des tissus de cartilage de genou pour le traitement des blessures dans l'espace et dans les endroits reculés de la Terre.

Il a subi des scanners au niveau des veines du cou, des épaules et des jambes à l'aide de l’appareil médical Ultra-sound 2.

L'équipage de l’Expédition 69 à bord de l'ISS est composé des astronautes Al-Neyadi, Stephen Bowen, Woody Hoburg, Frank Rubio, Dmitri Petelin, Sergey Prokopyev et Andrey Fedyaev.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Cisjordanie occupée: Attaque à la voiture bélier, le suspect tué

Des soldats israéliens encerclent un véhicule militaire endommagé sur le site d'une attaque à la bombe près de la ville de Beit Ummar, au nord de la ville d'Hébron en Cisjordanie occupée, le 1er avril 2023 (Photo, AFP).
Des soldats israéliens encerclent un véhicule militaire endommagé sur le site d'une attaque à la bombe près de la ville de Beit Ummar, au nord de la ville d'Hébron en Cisjordanie occupée, le 1er avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Selon le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, trois hommes ont été blessés, dont un grièvement
  • Aucun détail n'était dans l'immédiat disponible sur l'identité de l'assaillant présumé

JÉRUSALEM: Trois personnes ont été blessées samedi en Cisjordanie occupée dans une attaque à la voiture bélier dont l'auteur présumé a été tué par des soldats israéliens, selon l'armée israélienne et les services de secours.

L'armée a indiqué qu'un "terroriste" avait mené une attaque à la voiture bélier dans la ville de Beit Ummar, dans le sud de la Cisjordanie, avant d'être neutralisé.

Un porte-parole a confirmé ensuite à l'AFP qu'il était décédé.

Selon le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, trois hommes ont été blessés, dont un grièvement.

Aucun détail n'était dans l'immédiat disponible sur l'identité de l'assaillant présumé.

Beit Ummar est située à quelques kilomètres au nord de la ville de Hébron, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

La police israélienne avait affirmé plus tôt samedi avoir abattu un Arabe israélien qui s'était emparé selon elle de l'arme d'un policier et avait tiré avec dans la Vieille ville de Jérusalem.

L'homme tué a été identifié comme Mohammed al-Assibi, un étudiant en médecine de 26 ans qui habitait Houra, ville bédouine du sud d'Israël. Sa famille a rejeté la version de la police et demandé à voir les images de caméras de surveillance, selon des médias locaux.

La police a dit qu'il n'y en avait pas.

Ces incidents meurtriers samedi mettent fin à une relative pause dans les violences dans le conflit israélo-palestinien, depuis le début du mois de jeûne musulman du ramadan il y a dix jours.

Ce conflit a coûté la vie à au moins 88 Palestiniens (parmi lesquels des combattants et des civils, dont des mineurs), un Arabe israélien, 14 Israéliens (dont des membres des forces israéliennes et des civils) et une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.