De TikTok à la Knesset? En Israël, une influenceuse tente de galvaniser la jeunesse désenchantée

Hadar Muchtar, star des médias sociaux israéliens et leader du mouvement Youth on Fire, prend la parole lors d'une interview alors qu'elle rencontre des gens au marché Mahane Yehuda à Jérusalem alors qu'elle fait campagne avant les prochaines élections législatives, le 29 septembre 2022. (AFP)
Hadar Muchtar, star des médias sociaux israéliens et leader du mouvement Youth on Fire, prend la parole lors d'une interview alors qu'elle rencontre des gens au marché Mahane Yehuda à Jérusalem alors qu'elle fait campagne avant les prochaines élections législatives, le 29 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

De TikTok à la Knesset? En Israël, une influenceuse tente de galvaniser la jeunesse désenchantée

  • 400 000 vues pour une vidéo, 700 000 pour une autre, l'influenceuse a profité de son succès pour fonder son parti politique, «Tzeirim Boarim» (Les Jeunes en feu), qu'elle préside, pour les législatives israéliennes du 1er novembre
  • «Nous voulons réduire le coût de la vie. Vivre en Israël est vraiment difficile pour les jeunes comme moi», confie la jeune femme en campagne

JERUSALEM: Verbe aiguisé au débit quasi frénétique, dégaine assurée malgré ses 21 ans, la star des réseaux sociaux israéliens Hadar Muchtar tente de faire entrer son parti au Parlement en s'attaquant au problème de la vie chère, à grands coups de vidéos sur TikTok.

400 000 vues pour une vidéo, 700 000 pour une autre, l'influenceuse a profité de son succès pour fonder son parti politique, "Tzeirim Boarim" (Les Jeunes en feu), qu'elle préside, pour les législatives israéliennes du 1er novembre. Contrairement aux grands partis, elle n'a pas de machine politique bien huilée derrière elle mais deux atouts: sa maîtrise du Web et un message clair adressé à une jeunesse désabusée.

Jusqu'à présent, beaucoup d'Israéliens n'avaient vu la militante aux longs cheveux noirs que sur leurs smartphones. Car c'est principalement sur les réseaux sociaux, auprès de ses plus de 103 000 abonnés, que Hadar Muchtar fait campagne, afin de tenter de faire entrer Tzeirim Boarim au Parlement, la Knesset, pour les cinquièmes élections en trois ans et demi en Israël.

"Nous voulons réduire le coût de la vie. Vivre en Israël est vraiment difficile pour les jeunes comme moi", confie la jeune femme à l'AFP qui l'a suivie en campagne, pour voir comment s'opérait le passage du virtuel au réel.

Par une chaude soirée d'automne au marché de Mahané Yéhuda, dans le centre de Jérusalem, la candidate accompagnée d'une poignée de militants, scande énergiquement dans un micro: "Nous n'avons pas d'argent pour vivre ici!".

"Nous voulons faire baisser les prix des locations d'appartements et des titres de transports", lance-t-elle à la foule de curieux qui l'applaudit. "Nous venons faire une révolution des jeunes en Israël!", clame-t-elle dans la cohue, entre deux selfies avec des sympathisants.

«Sang neuf»

C'est lors d'un échange universitaire en Allemagne que l'étudiante en informatique commence à publier des vidéos sur la plateforme TikTok comparant les prix des produits en Allemagne, bien moins chers que dans son pays d'origine.

Selon une étude publiée fin septembre par le centre de recherche Israel Democracy Institute (IDI), les prix en Israël sont 40% plus élevés que ceux de la zone Euro et 17% plus qu’aux Etats-Unis.

"Je publie beaucoup de vidéos car c'est tout ce que j'ai, je n'ai pas d'argent pour de grandes affiches", dit la candidate.

"Elle se bat pour des idées auxquelles j'adhère", souscrit Yalli Zikri, 21 ans, qui se promène avec sa famille venue d’Ashdod (sud) dans le marché bondé. "Je suis avec elle", dit-elle à l'AFP. "Il est temps que des jeunes entrent au Parlement", renchérit son père Ilan, 52 ans.

"Nous avons les mêmes politiciens depuis 20 ans", affirme Hadar Muchtar qui veut "apporter du sang neuf dans le système".

Référendums

En Israël, la loi fixe un seuil d'éligibilité de 3,25% des suffrages exprimés pour permettre aux partis de faire entrer quatre députés au Parlement sur 120. Si Tzeirim Boarim, crédité d'environ 1% des intentions de vote, dépasse ce seuil, la jeune influenceuse ne pourra pas pour autant siéger à la Knesset, car elle n’avait pas encore atteint 21 ans au moment du dépôt des listes, comme la loi l'exige des futurs élus.

"Je ne peux pas siéger à la Knesset mais je peux être ministre", poste ne requérant pas d’âge minimum, relève Hadar Muchtar, qui prône l'organisation de referendums sur des questions sensibles comme le conflit israélo-palestinien.

En cas d'entrée au Parlement, son parti formera une coalition gouvernementale avec le plus offrant, soutient-elle.

"J'irai avec la personne qui nous donnera ce qu'on veut", dit-elle, qu'il s'agisse de Benjamin Netanyahu ancien Premier ministre de droite inculpé pour corruption mais briguant un nouveau mandat, le centriste et actuel Premier ministre Yaïr Lapid ou l'ancien chef de l'armée Benny Gantz à la tête d'une formation de centre-droit, les favoris du scrutin.

Pour Oriel Matalon, 20 ans, de Haïfa (nord), Hadar Muchtar est "très courageuse".

"Il faut que quelqu'un porte ce combat", déclare le jeune homme qui compte toutefois voter pour Itamar Ben Gvir, le candidat d'extrême droite qui a également le vent en poupe auprès de la jeunesse du pays. "Mais je lui souhaite de réussir!", glisse-t-il à propos de Hadar Muchtar.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.