Soupçons de financement libyen de la campagne de Sarkozy: les investigations sont terminées

Cette infraction suggère que Nicolas Sarkozy a sciemment laissé ses proches collaborateurs, ses soutiens politiques et des intermédiaires «agir afin d'obtenir ou tenter d'obtenir des soutiens financiers en vue du financement de sa campagne électorale 2007», à raison de plusieurs millions d'euros. (Photo, AFP)
Cette infraction suggère que Nicolas Sarkozy a sciemment laissé ses proches collaborateurs, ses soutiens politiques et des intermédiaires «agir afin d'obtenir ou tenter d'obtenir des soutiens financiers en vue du financement de sa campagne électorale 2007», à raison de plusieurs millions d'euros. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

Soupçons de financement libyen de la campagne de Sarkozy: les investigations sont terminées

Cette infraction suggère que Nicolas Sarkozy a sciemment laissé ses proches collaborateurs, ses soutiens politiques et des intermédiaires «agir afin d'obtenir ou tenter d'obtenir des soutiens financiers en vue du financement de sa campagne électorale 2007», à raison de plusieurs millions d'euros. (Photo, AFP)
  • Nicolas Sarkozy, qui conteste les faits, est mis en examen notamment pour corruption passive et association de malfaiteurs. Son avocat n'a pas souhaité réagir
  • Le camp Sarkozy aurait-il promis des contreparties diplomatiques, économiques et juridiques à Mouammar Kadhafi ? ont cherché à déterminer les magistrats financiers

PARIS: La perspective d'un nouveau procès se profile pour Nicolas Sarkozy: à l'issue de près de dix ans d'investigations sur les soupçons de financement libyen de sa campagne victorieuse de 2007, les juges d'instruction ont terminé leur enquête dans laquelle il est poursuivi avec douze autres personnes. 

Les deux juges d'instruction chargés de cette information judiciaire ouverte depuis avril 2013 ont annoncé clore leurs investigations vendredi, selon le parquet national financier (PNF), confirmant une information de l'Obs. 

Ces treize suspects et les parties civiles peuvent désormais adresser leurs observations aux magistrats. Ensuite, le PNF prendra ses réquisitions, avant que les juges d'instruction ordonnent ou non un procès devant le tribunal correctionnel de Paris. 

Nicolas Sarkozy, qui conteste les faits, est mis en examen notamment pour corruption passive et association de malfaiteurs. Son avocat n'a pas souhaité réagir. 

Cette retentissante enquête avait été ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, d'un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi. 

Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d'un intermédiaire... En près de dix ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants qui ont donné corps à cette thèse. 

Toutefois, aucune preuve matérielle n'a pour l'heure été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à ces treize mises en examen dans ce volet principal. 

« Où est l'argent ? » 

"Vous n'avez ni les preuves de l'arrivée, ni les preuves de la sortie concernant l'argent. Où est l'argent alors?", a demandé l'ancien chef de l'Etat aux magistrats lors d'un interrogatoire en octobre 2020, à l'issue duquel il a été mis en examen pour "association de malfaiteurs". 

Cette infraction suggère que Nicolas Sarkozy a sciemment laissé ses proches collaborateurs, ses soutiens politiques et des intermédiaires "agir afin d'obtenir ou tenter d'obtenir des soutiens financiers en vue du financement de sa campagne électorale 2007", à raison de plusieurs millions d'euros. 

Le camp Sarkozy aurait-il promis des contreparties diplomatiques, économiques et juridiques à Mouammar Kadhafi ? ont cherché à déterminer les magistrats financiers. 

L'ancien président, qui a multiplié les recours pour faire annuler les poursuites, a livré sa lecture du dossier: selon lui, l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, rôle central dans ce dossier, aurait abusé "des fonds libyens pour les détourner à son profit", tout en prétendant qu'ils étaient destinés à la campagne du futur chef de l'Etat. 

A l'approche de la chute du régime kadhafiste en 2011, les Libyens auraient tenté le tout pour le tout en menaçant Nicolas Sarkozy avec de "fausses" accusations, selon lui. 

Parmi les douze autres suspects figurent Ziad Takieddine et le Franco-algérien Alexandre Djouhri, hommes d'affaires soupçonnés d'avoir servi d'intermédiaires, ainsi que les anciens ministres Claude Guéant, Eric Woerth et Brice Hortefeux. 

"Au bout de 10 ans, le dossier n'aura pas réussi à établir qu'il y ait eu le moindre centime d'euro qui a servi à contribuer" à cette campagne, a réagi Me Philippe Bouchez El Ghozi, avocat de Claude Guéant qui était le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. 

"C'est ce qu'a dit de manière constante et répétée depuis 10 ans Claude Guéant", a précisé Me Bouchez El Ghozi. 

Me Elise Arfi, avocate de M. Takieddine, qui s'est enfui au Liban en 2020, "espère" pour sa part "que l'on pourra trouver un moyen de lever son mandat d'arrêt pour qu'il vienne participer et se défendre lors du procès". 

Cette enquête déjà tentaculaire s'est enrichie en 2021 d'un volet sur une possible tentative de subornation de Ziad Takieddine, qui a temporairement retiré fin 2020 ses accusations contre Nicolas Sarkozy. Un autre volet porte sur une tentative de corruption de magistrats libanais pour obtenir la libération de Hannibal Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi incarcéré au Liban. 

Retiré de la vie politique depuis 2016 mais toujours populaire à droite, l'ex-chef de l'Etat a fait appel de ses deux condamnations à de la prison ferme, dans deux autres affaires; l'une dite des "écoutes" et l'autre "affaire Bygmalion". 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.