Inditex (Zara) annonce la vente de ses magasins en Russie au groupe Daher

Le logo de Zara (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 octobre 2022

Inditex (Zara) annonce la vente de ses magasins en Russie au groupe Daher

  • Inditex (acronyme de Industria de diseño textil) comptait 502 magasins en Russie, dont 86 Zara
  • Le groupe textile souligne qu'une «part substantielle» des employés du groupe devraient conserver leur emploi

MADRID: Le géant espagnol du vêtement Inditex, propriétaire de l'enseigne Zara, leader mondial de l'habillement, a annoncé mardi qu'il s'apprêtait à vendre ses magasins en Russie, plus de sept mois après avoir suspendu ses activités dans ce pays depuis l'invasion de l'Ukraine.

"Inditex est parvenu à un premier accord pour la vente de ses affaires dans la Fédération russe au groupe Daher, qui a des participations importantes dans les secteurs de la distribution et de l'immobilier", a indiqué le groupe espagnol dans un communiqué.

"Le groupe Daher est émirati et propriétaire du Dubaï Mall", un des plus grands centres commerciaux des Émirats arabes unis, a précisé une source proche du dossier, ajoutant qu'il "détient une participation dans le groupe Azadea, le franchisé d'Inditex au Moyen-Orient".

Une telle "transaction aura pour conséquence la cessation des opérations d'Inditex en Russie après la suspension de son activité commerciale le 5 mars", a expliqué Inditex dans son communiqué. "Les provisions comptabilisées dans les résultats financiers du premier semestre 2022 couvrent en grande partie l'impact" de cette cessation d'activité, a ajouté le groupe.

Inditex souligne par ailleurs qu'une "part substantielle" des employés du groupe devraient conserver leur emploi, même si les futurs "points de vente" qui remplaceront les magasins Inditex seront complètement différents des marques du groupe (Zara, Zara Home, Bershka, Oysho, Stradivarius, Pull&Bear, Massimo Duti).

Si "de nouvelles circonstances" devaient survenir et qu'elles ouvraient la voie au retour des marques du groupe espagnol sur le marché russe, Inditex et le groupe Daher étudient la possibilité "d'inscrire dans leur accord la possibilité d'une collaboration par le biais d'un accord de franchise", d'après le communiqué.

Le 5 mars, Inditex avait annoncé qu'"étant donné les circonstances actuelles", le groupe ne pouvait "garantir la continuité des opérations et des conditions commerciales" en Russie, un pays qui représentait environ 8,5% de son résultat d'exploitation.

Inditex (acronyme de Industria de diseño textil) comptait 502 magasins en Russie, dont 86 Zara.


Apprendre à désapprendre, un défi pour l'IA

Cette photo d'illustration prise le 30 octobre 2023 à Mulhouse, dans l'est de la France, montre des figurines à côté d'un écran affichant un logo de Google DeepMind, un laboratoire britannico-américain de recherche sur l'intelligence artificielle. (Photo Sebastien Bozon AFP)
Cette photo d'illustration prise le 30 octobre 2023 à Mulhouse, dans l'est de la France, montre des figurines à côté d'un écran affichant un logo de Google DeepMind, un laboratoire britannico-américain de recherche sur l'intelligence artificielle. (Photo Sebastien Bozon AFP)
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  • Les spécialistes considèrent que le problème du désapprentissage de l'IA sera crucial dans les prochaines années, au regard notamment de la règlementation européenne sur la protection des données (RGPD)
  • Google DeepMind, spécialisée dans l'IA, s'est emparée du problème: des experts de la firme américaine ont publié le mois dernier, avec M. Kurmanji, un algorithme destiné à effacer des données au sein d'importants modèles de langage

PARIS : Quand Brian Hood a découvert que ChatGPT lui attribuait un passé criminel, ce politicien australien s'est retrouvé face à un casse-tête que des ingénieurs tentent désormais de résoudre: comment apprendre à l'intelligence artificielle (IA) à effacer des erreurs?

Ni la solution légale — en avril, Brian Hood a menacé de porter plainte pour diffamation contre la société OpenAI, à l'origine de ChatGPT — ni le reparamétrage complet des IA ne semble une solution satisfaisante: entraîner à nouveau le modèle s'avérerait particulièrement long et coûteux.

Or, les spécialistes considèrent que le problème du désapprentissage de l'IA sera crucial dans les prochaines années, au regard notamment de la règlementation européenne sur la protection des données (RGPD).

«La capacité à effacer des données au sein de bases d'apprentissage est un sujet majeur», confirme Lisa Given, professeur en sciences de l'information à l'université RMIT de Melbourne. Mais au regard du manque actuel de connaissances sur le fonctionnement des IA, le chemin est encore long, selon elle.

Devant la somme colossale de données sur lesquelles les IA sont entraînées, les ingénieurs cherchent plutôt une solution ciblée afin d'écarter des informations fausses de leur champ de connaissance et d'en arrêter la propagation.

Le sujet a pris de l'ampleur depuis trois à quatre ans, a confirmé à l'AFP le chercheur Meghdad Kurmanji, de l'université britannique de Warwick, expert du domaine.

Google DeepMind, spécialisée dans l'IA, s'est emparée du problème: des experts de la firme américaine ont publié le mois dernier, avec M. Kurmanji, un algorithme destiné à effacer des données au sein d'importants modèles de langage, comme ceux de ChatGPT ou de Bard, le modèle de Google.

- Correction de certains biais -

Et, entre juillet et septembre, plus de 1.000 participants se sont attelés à peaufiner des méthodes de «désapprentissage» des IA dans le cadre d'un concours lancé par l'entreprise américaine.

La méthode employée, commune aux autres recherches en la matière, consiste à introduire un algorithme ordonnant à l'IA de ne pas tenir compte de certaines informations apprises et n'implique pas de modifier la base de données.

Meghdad Kurmanji assure que ce procédé peut être «un outil très intéressant» pour permettre, par exemple, à des outils de recherche de répondre à des demandes de suppression, en conformité avec la protection des données personnelles.

L'algorithme mis au point s'est également montré performant dans la suppression de contenus protégés par des droits d'auteur ou dans la correction de certains biais, assure-t-il.

D'autres, comme le responsable de l'IA au sein de Meta (Facebook, Instagram) Yann LeCun, se montrent plus réticents.

«Je ne dis pas que c'est inutile, sans intérêt ou mauvais, mais je pense qu'il y a d'autres priorités», affirme-t-il à propos de cet algorithme auprès de l'AFP.

Pour Michael Rovatsos, professeur en intelligence artificielle à l'université d'Édimbourg, «la solution technique n'est pas la panacée».

Le «désapprentissage» ne permettrait pas, selon lui, de poser des questions plus larges, comme celle de savoir comment les données sont rassemblées, qui en tire profit ou encore à qui doit incomber la responsabilité des dommages engendrés par l'IA.

Si Brian Hood a vu son problème réglé, sans explication, une fois que son affaire a été suffisamment médiatisée pour corriger automatiquement les données traitées par ChatGPT (qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP), il considère que l'heure est encore aux méthodes artisanales.

«Il faut que les utilisateurs vérifient tout, dans les cas où les chatbots écrivent des âneries», affirme l'Australien.

 


Discussion commerciale et promotion de la France au menu d'une visite ministérielle aux Etats-Unis

Le ministre français du Commerce extérieur, Olivier Becht, arrive pour une réunion du Conseil des ministres au palais de l'Élysée à Paris le 21 juillet 2023. (Photo Bertrand Guay AFP)
Le ministre français du Commerce extérieur, Olivier Becht, arrive pour une réunion du Conseil des ministres au palais de l'Élysée à Paris le 21 juillet 2023. (Photo Bertrand Guay AFP)
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  • Partenaire économique incontournable et allié historique de la France, les Etats-Unis pèsent très lourd dans l'Hexagone: 1.250 entreprises y sont présentes avec 458.000 emplois directs et 1,65 million d'emplois indirects
  • Au cours de cette visite qui s'étend de dimanche à vendredi, le ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht doit arpenter cinq villes, de Boston à Houston en passant par Washington, New York et Austin

PARIS : Trouver des compromis sur un dossier commercial chaud tout en vendant la «marque» France aux investisseurs: le ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht sillonne les Etats-Unis toute la semaine, à la recherche de rapprochements de vues.

«Je ne vois pas un voyage où l'on a une telle concentration d'enjeux», souligne une source diplomatique française en référence aux très nombreux déplacements du ministre français chargé de promouvoir l'Hexagone à l'étranger, tout juste de retour d'Afrique du Sud en milieu de semaine.

Partenaire économique incontournable et allié historique de la France, les Etats-Unis pèsent très lourd dans l'Hexagone: 1.250 entreprises y sont présentes avec 458.000 emplois directs et 1,65 million d'emplois indirects selon le dernier baromètre de l'American Chamber of Commerce.

Le stock des investissements directs étrangers en France représentait quand à lui 91 milliards de dollars en 2021, selon les chiffres du Département d'Etat américain.

Au cours de cette visite qui s'étend de dimanche à vendredi, le ministre doit arpenter cinq villes, de Boston à Houston en passant par Washington, New York et Austin.

Un des dossiers au programme s'annonce plus «difficile» que les autres, a observé la source française, celui concernant le commerce de l'acier et de l'aluminium en provenance d'Europe. Le contentieux remonte à l'ère Trump, lorsqu'en pleine guerre commerciale, le turbulent président américain avait imposé des droits de douane punitifs sur l'acier et l'aluminium européens.

Ces tarifs ont finalement été suspendus en 2021 après l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche mais ils pourraient être réactivés en début d'année prochaine, faute d'un accord définitif entre les deux parties.

- Pas d'accord -

«On est d'accord avec les Américains sur les objectifs mais pas d'accord sur le moyen pour les atteindre», souligne la source française: là où les Etats-Unis veulent que les deux blocs imposent des droits de douane pour lutter contre les surcapacités dans ce secteur notamment en Asie, l'Europe veut coller un peu plus aux règles du commerce international.

En attendant un accord définitif, le ministre français va plaider pour «a minima proroger l'accord temporaire», a-t-il affirmé jeudi lors d'une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Il abordera le sujet mardi lors d'un entretien à Washington avec la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai.

Toujours sur le front commercial, la France n'envisage pas de hausser à nouveau le ton sur l'Inflation Reduction Act (IRA), un plan d'investissement qui avait suscité en fin d'année 2022 une levée de boucliers européenne sur fond de craintes de délocalisations massives d'entreprises du Vieux continent à la recherche de subventions.

«Nous n'en sommes plus à ce stade, mais on discute de l'héritage des discussions, on met en place un dialogue sur les subventions de part et d'autre de l'Atlantique», explique la source française.

Au cours de cette longue visite, M. Becht entend par ailleurs faire les yeux doux aux investisseurs et aux talents sur le sol américain, en particulier dans le domaine de la santé où plusieurs rencontres avec des dirigeants d'entreprises sont prévues.

Un coup de projecteur sera aussi mis sur le secteur spatial à l'occasion d'une visite au Texas. Lors de cette séquence, M. Becht prévoit d'emmener une dizaine de «pépites» françaises, PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), pour les encourager à exporter et à vendre leurs technologies aux groupes locaux.


L'emploi bien plus solide qu'attendu en novembre aux Etats-Unis

Le marché de l'emploi s'est montré bien plus solide qu'attendu en novembre aux Etats-Unis (Photo, AFP).
Le marché de l'emploi s'est montré bien plus solide qu'attendu en novembre aux Etats-Unis (Photo, AFP).
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  • En novembre, 199 000 emplois ont été créés, en hausse par rapport aux 150 000 d'octobre, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail
  • Cette hausse est notamment due à la reprise du travail chez les constructeurs automobiles

WASHINGTON: Le marché de l'emploi s'est montré bien plus solide qu'attendu en novembre aux Etats-Unis, ce qui ne semble néanmoins pas contrarier les espoirs d'une baisse durable de l'inflation, à quatre jours de la réunion de la Fed.

En novembre, 199.000 emplois ont été créés, en hausse par rapport aux 150.000 d'octobre, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.

C'est aussi plus que les 175.000 créations d'emplois qui étaient attendues, selon le consensus de Briefing.com.

Cette hausse est notamment due à la reprise du travail chez les constructeurs automobiles, après une grève historique de six semaines. Aux Etats-Unis en effet, les grévistes sont comptabilisés comme demandeurs d'emploi.

Les secteurs de la santé et la fonction publique ont également recruté. Le commerce de détail, en revanche, a détruit des emplois.

"Le marché du travail reste solide, avec une croissance de l'emploi toujours robuste et un taux de chômage à des niveaux extraordinairement bas", a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, dans une note.

Le taux de chômage, en effet, repart à la baisse, à 3,7%, après avoir grimpé en octobre à 3,9%.

Le président Joe Biden a mis en avant le fait que ce sont, depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2021, "plus de 14 millions d'Américains supplémentaires qui connaissent la dignité et la tranquillité d'esprit que procure un salaire".

Et d'ajouter que "les salaires des travailleurs et la richesse des ménages sont plus élevés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient avant la pandémie, après ajustement de l'inflation".

Résilient mais plus tempéré

"La plupart des économistes anticipent une vigueur continue du marché du travail", a déclaré à des journalistes la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, cette semaine en marge d'un déplacement au Mexique.

"Les économistes qui ont dit qu'il faudrait un taux de chômage très élevé pour parvenir (à faire baisser l'inflation, NDLR) mangent leur chapeau", a-t-elle ajouté.

Car un ralentissement de l'emploi est attendu pour espérer voir l'inflation baisser durablement, alors que la pénurie de main d'oeuvre qu'a connue le marché du travail américain pendant plus de deux ans a fait flamber les salaires, contribuant à alimenter la forte hausse des prix.

En novembre, les salaires ont "accéléré" sur un mois, "mais sont restés stables sur un an", ajoute Rubeela Farooqi.

Néanmoins, "l'image qui se dessine est celle d'un marché du travail résilient mais plus tempéré", souligne Lydia Boussour, économiste pour EY.

Ralentissement «probable»

C'est aussi la direction voulue par la banque centrale américaine (Fed), qui relève progressivement ses taux d'intérêt depuis mars 2022, pour faire ralentir l'activité économique.

Sa prochaine réunion aura lieu mardi et mercredi. Un maintien des taux à leur niveau actuel, pour la troisième fois d'affilée, est majoritairement attendu.

Car le risque, à trop resserrer, est de faire plonger le pays dans la récession.

Mme Farooqi n'anticipe plus de hausse des taux dans les mois à venir, et pense que "la prochaine mesure de la Fed sera une réduction des taux, probablement d'ici le milieu de l'année prochaine".

Le président de la Fed, Jerome Powell, a récemment averti qu'il est trop tôt pour anticiper une baisse, et qu'une hausse supplémentaire reste sur la table si nécessaire.

"Bien que des chiffres d'inflation plus faibles ces derniers mois soient les bienvenus, ces progrès doivent se poursuivre si nous voulons atteindre notre objectif de 2%", avait-il commenté.

"La situation de l'emploi semble toujours excellente et l'inflation diminue très rapidement. Et c'est exactement ce que nous avons promis et que nous voulons qu'il se produise", avait dit de son côté le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee.